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Abcès du poumon : Causes, Conséquences et Traitements

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Abcès du poumon : Causes, Conséquences et Traitements

L’abcès du poumon ou abcès pulmonaire est une infection pulmonaire nécrosante, qui est caractérisée par la présence d’une suppuration, au niveau d’un ou des deux poumons. Cette infection est le résultat de diverses causes, notamment l’inhalation de sécrétions oropharyngées. Elle entraîne de nombreuses conséquences sur l’organisme. Quelles sont donc les causes et caractéristiques de cette pneumopathie ? Quelles sont les méthodes utilisées pour la soigner et comment la diagnostiquer ?

Définition de l’abcès pulmonaire

L’abcès de poumon – © Crédit : informationhospitaliere.com

L’abcès pulmonaire est une pneumopathie nécrosante du tissu pulmonaire. Plus explicitement, il s’agit d’une cavité creusée dans le poumon (plus de 2 cm), due à une infection microbienne, qui contient des débris nécrotiques et/ou, du liquide purulent. Le processus pathologique est généralement illustré par la formation de plusieurs petits abcès, plus connue sous le nom de pneumonie nécrosante ou de gangrène du poumon.

Quelles sont les causes de l’abcès pulmonaire ?

Stades d’apparition d’abcès pulmonaire – © Crédit : informationhospitaliere.com

Les causes de l’abcès du poumon sont multiples. Il peut s’agir de conditions favorisant le développement de l’infection ou, de l’action de certains microorganismes. Les causes à l’origine de cette infection peuvent donc être regroupées en deux groupes que sont, la pathogenèse et les origines microbiennes.

Pathogenèse de l’abcès du poumon

Comme précisé plus haut, l’une des conditions les plus connues est la broncho-aspiration. Elle correspond généralement à l’absorption dans les poumons, des sécrétions oropharyngées. Elle est beaucoup plus répandue chez les patients alcooliques, accrocs à certaines drogues ou aux opiacés. Elle se note également chez les sujets présentant une gingivite ou tout simplement, une mauvaise hygiène bucco-dentaire. Les sujets incapables d’évacuer leurs sécrétions orales comme les personnes âgées et celles atteintes de maladies neurologiques, sont également concernées.

Cette broncho-aspiration est souvent à l’origine d’une pneumonie, qui évolue vers une nécrose tissulaire quelques jours plus tard, pour donner suite à la formation d’un abcès pulmonaire. Dans d’autres cas, un trouble de la ventilation bronchique, causé par une sténose ou une tumeur, peut également provoquer une infection du tissu pulmonaire comme, un abcès pulmonaire par exemple.

Une obstruction endobronchique peut aussi être à l’origine de l’apparition d’un abcès du poumon. C’est d’ailleurs le cas comme avec les exemples de néoplasie, de présence de corps étrangers ou de compression intrinsèque. Dans le cas d’une obstruction de ce genre, une cavité préexistante peut être colonisée par des germes et conduire à une nécrose. Certains s’accordent à parler de faux abcès.

Enfin, des emboles septiques résultant d’une bactériémie ou d’une endocardite du cœur, peuvent conduire à une insémination microbienne du poumon. Ce phénomène peut être à l’origine de la formation d’un abcès pulmonaire, d’une taille relativement petite. Les abcès du poumon peuvent également être dus, à des infections médiastinales de la paroi thoracique ou, des infections sous-diaphragmatiques, résultant d’un abcès du foie.

Les origines microbiennes de l’abcès du poumon

Il est relativement compliqué de connaître les germes, pouvant être à l’origine de l’abcès du poumon. En effet, les échantillons prélevés sont contaminés par, les organismes non-pathogènes présents dans les voies respiratoires supérieures. Parmi les bactéries qui sont reconnues aujourd’hui comme responsables des abcès pulmonaires d’origine microbienne, on distingue notamment les bactéries anaérobies et aérobies. Généralement, on peut citer :

  • Les actinomyces ;
  • Les bactéroïdes ;
  • Les streptocoques microaérophiles comme le streptococcus mileri ;
  • Le staphylococcus ;
  • Les haemophilus ;
  • Etc…

En plus des bactéries aérobies et anaérobies associés à l’abcès du poumon, d’autres microorganismes peuvent également en être responsables. Parmi ces dernières, on peut citer les champignons, comme l’aspergillus et le cryptococcus ou encore, les parasites et les autres bactéries atypiques.

Quels sont les symptômes de l’abcès pulmonaire ?

En ce qui concerne les symptômes de l’abcès pulmonaire, il faut retenir que ce dernier constitue la plupart du temps, une complication de la pneumonie, due à une aspiration par voie bronchogène. Ainsi, les symptômes qui entrent en jeu sont beaucoup spécifiques aux pneumonies. Lorsque l’infection est due à des bactéries anaérobies, les symptômes sont chroniques et peuvent évoluer, sur une période variable, allant de quelques semaines à quelques mois. Lorsque le germe responsable est une bactérie aérobie, on assiste à un développement de symptômes plus aigus.

Généralement, les abcès pulmonaires sont caractérisés, au début, par des symptômes comme la toux, des sueurs nocturnes ou encore, la fièvre associée à des frissons. En ce qui concerne la toux, elle peut conduire à la production d’un liquide gluant et malodorant (mucus purulent), constitué d’eau, de protéines et de sucres et, qui peut s’accompagner des filets de sang.

Les caractéristiques d’une maladie pulmonaire chronique comme des douleurs thoraciques, l’essoufflement et la léthargie, affectent souvent les personnes souffrant d’un abcès pulmonaire. Lorsque ces symptômes se présentent, ils s’accompagnent généralement d’une importante perte de masse musculaire et graisseuse et par conséquent, de poids. Chez les patients alcooliques et chez les enfants atteints, les caries dentaires sont assez fréquentes.

Dans certains cas, les personnes atteintes d’abcès du poumon peuvent présenter une inflammation de la plèvre, conduisant à des douleurs thoraciques ou encore, une hémoptysie. L’hémoptysie en question est une toux plutôt énergique, qui s’accompagne de petites quantités de sang, associées à du mucus. Ces dernières présentent d’ailleurs une odeur fétide et sont dues à une collection de suppurations, au niveau de certaines ouvertures bronchiques. Aussi, dans le cas d’une infection à staphylocoques, une formation de bulles peut avoir lieu et atteindre la plèvre, provoquant ainsi une pleurésie purulente et/ou un pneumothorax.

Enfin, on peut également noter une condensation ou un épanchement de la partie atteinte, caractérisé(e) par une diminution du murmure vésiculaire. Les personnes touchées sont souvent sujettes à des inhalations ou, présentent des signes de maladies parodontales.

Diagnostic de l’abcès pulmonaire

Un abcès du poumon peut être diagnostiqué de différentes manières. A cet effet, une simple anamnèse clinique peut permettre de suspecter la présence d’un abcès pulmonaire. Ceci dit, les avancées technologiques en médecine ont permis l’élaboration de plusieurs méthodes, afin de faciliter le diagnostic de maladies comme celle-là. Dans le cas de l’abcès pulmonaire, ces méthodes peuvent être regroupées en deux différents types. Il s’agit du diagnostic par analyse de laboratoire et du diagnostic par imagerie médicale qui est d’ailleurs, le plus courant.

Le diagnostic par analyse de laboratoire

Les études de laboratoire ne présentent peut-être pas une très large palette d’examens mais, elles restent indispensables pour le diagnostic de l’abcès du poumon. Il peut s’agir de cultures d’expectorations. Elles ont pour but de rechercher des champignons, des microbactéries, des bactéries aérobies ; qui pourraient confirmer la présence d’une pathologie. C’est par exemple le cas avec l’analyse du mucus expectoré, qui révèle souvent une flore bactérienne variée. D’ailleurs, les hémocultures faites, servent à déterminer le germe responsable de l’éventuelle pathologie, dans ce cas, un abcès pulmonaire.

En dehors des cultures d’expectoration, d’autres examens bactériologiques sont effectués. Par exemple, la culture des crachats des patients et la coloration de Gram, restent des examens classiques dans le cas de ce diagnostic. D’autres examens comme le lavage broncho alvéolaire sous fibroscopie, suivi d’une aspiration, facilitent aussi le traitement malgré leur sous-évaluation. Parfois, on peut également réaliser des cultures d’effusion pleurale.

Cependant, ces différents examens, lorsqu’ils sont utilisés seuls dans le cadre d’un diagnostic, peuvent devenir fastidieux. D’autant plus que parfois, certains cas d’abcès pulmonaire ne sont pas détectables, grâce à un diagnostic microbiologique. Le recours à certains examens peut également empêcher d’autres, d’être aussi efficaces qu’ils pourraient l’être. C’est en raison du manque de fiabilité de ce type de diagnostic, dans le cadre de l’abcès pulmonaire, que les spécialistes préfèrent faire recours au diagnostic par imagerie médicale.

Le diagnostic par imagerie médicale

En ce qui concerne les méthodes de diagnostic par imagerie médicale de cette maladie, elles comprennent tous les types d’examens de la discipline, allant d’une simple radiographie, à une endoscopie des voies respiratoires.

Un des examens les plus utilisés est la RX thorax. Il s’agit d’une radiographie du thorax, permettant d’avoir un rendu plus ou moins détaillé de l’état du cœur, des poumons, des autres organes thoraciques, des os et même, des vaisseaux sanguins. Dans le cadre du diagnostic d’un éventuel abcès du poumon, elle permet de mettre en évidence une ou plusieurs opacités. La RX thorax peut être accompagnée d’un scanner sur demande d’un spécialiste, afin de rendre le diagnostic plus facile. Dans certains cas, elle est prescrite afin de vérifier la présence d’une cavitation, chez les patients sujets à des inhalations.

La RX thorax est également utilisée, pour mettre en évidence une condensation caractérisée par une unique cavité, lorsque la cause de l’infection correspond à l’inhalation de bactéries anaérobies.

Toutefois, certains médecins préfèrent avoir recours à une tomodensitométrie ou TDM du thorax. Et pour cause, cette dernière permet une meilleure visualisation et est bien plus adaptée, dans le cas où une éventuelle obstruction endobronchique est suspectée. Généralement, elle est utilisée en complément d’examen de la RX thorax mais, elle peut également être suggérée par un médecin, sans examen préalable.

La bronchoscopie est également très courante pour ce diagnostic. Elle est généralement utilisée en complément de certains examens bactériologiques car, elle permet par exemple d’effectuer certains prélèvements et, de détecter des agents pathogènes anormaux ou inhabituels.

Approches de traitements contre l’abcès pulmonaire

En ce qui concerne le traitement contre l’abcès du poumon, il faut noter que l’utilisation d’antibiotiques à large spectre, reste le pilier du traitement. Ceci dit, en dehors de l’utilisation des antibiotiques, on peut également avoir recours à une intervention.

L’antibiothérapie

En réalité, l’antibiothérapie va surtout servir à couvrir la flore mixte, à l’origine de l’infection. Il s’agit des anaérobies et des agents pathogènes respiratoires, qui lui sont communs. C’est pourquoi, les antibiotiques choisis pour la traiter, doivent avoir une bonne pénétration tissulaire.

Pour l’antibiothérapie, plusieurs schémas peuvent être adoptés mais, de manière standard, le traitement suggère l’utilisation de la clindamycine, tant que les germes impliqués ne sont pas de nature adaptative. Cependant, d’autres antibiotiques peuvent être utilisés et conduire à la même efficacité de traitement. Par exemple, d’après certaines études, la clindamycine administrée seule ou associée à des céphalosporines, a une action aussi efficace que l’association de la moxifloxacine et de l’ampicilline. Le traitement est effectué par intraveineuse puis « per os », si on note une amélioration.

Si après 7 ou 10 jours de traitement, la fièvre associée à l’infection persiste, le médecin peut suspecter une autre cause de lésion cavitaire. Aussi, la thérapie par antibiotiques est poursuivie, jusqu’à ce que le spécialiste note une amélioration de l’infection, au niveau radiologique. Il faut à cet effet, suivre les patients avec attention et assez longtemps, afin de détecter au plus vite, un agrandissement de la cicatrice de l’abcès, dû à une éventuelle néoplasie.

Dans près de 15% des cas, l’antibiothérapie est insuffisante, notamment, si l’infection n’est pas assez vite maîtrisée ou, si le drainage de l’abcès dans l’arbre bronchique n’est pas spontané. Les médecins font donc recours à un drainage ou une résection chirurgicale.

Le drainage et/ou la chirurgie

Le drainage effectué en cas d’échec de l’antibiothérapie peut être de différents types. Il est souvent percutané avec contrôle scanographique et, peut entraîner des complications telles qu’un empyème ou une hémorragie. Il peut aussi être chirurgical et réalisé par mini-thoracotomie, en cas d’échec du drainage percutané. Enfin, le drainage peut s’effectuer par endoscopie, avec un contrôle fluoroscopique. Le drainage est généralement indiqué chez les patients dont l’infection est d’origine polymicrobienne et, ceux dont l’antibiothérapie n’a évidemment pas fonctionné.

Les résections chirurgicales quant à elles restent rares. Parmi les patients qui ne répondent pas correctement au traitement par antibiotiques ou victimes de complications, seuls 15% sont concernés par cette alternative. A l’heure actuelle, la chirurgie n’est vraiment nécessaire que dans les cas révélant des carcinomes sous-jacents.

L’abcès pulmonaire est une infection du tissu pulmonaire, caractérisée par l’apparition de cavité creusée, au sein du poumon. Les causes de cette infection peuvent être d’origines pathogènes ou microbiennes. Les symptômes de l’abcès du poumon sont principalement caractérisés par des expulsions de liquide purulent accompagné de sang. Les méthodes de diagnostic utilisées allient à la fois l’imagerie médicale et les études de laboratoires. Quant au traitement utilisé à ce jour, il fait essentiellement recours à une antibiothérapie, qui peut s’avérer inefficace dans certains cas.