L’achalasie est une maladie assez rare, mais très grave qui affecte l’œsophage. L’œsophage est l’organe qui transporte les aliments, de la gorge vers l’estomac. En présence de l’achalasie, les nerfs de l’œsophage sont endommagés, limitant ainsi son fonctionnement.
En effet, les muscles qui sont à l’extrémité inférieure de l’œsophage empêchent les aliments de pénétrer dans l’estomac. Les symptômes de l’achalasie comprennent des brûlures, des douleurs au niveau du thorax et des troubles de déglutition. Des traitements chirurgicaux et non chirurgicaux permettent de combattre l’achalasie.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que l’achalasie ?
L’achalasie est une condition au cours de laquelle l’œsophage n’arrive plus à faire descendre ni les liquides, ni les aliments dans l’estomac. Les aliments et liquides, quand ils quittent la bouche, prennent par l’œsophage avant de descendre dans l’estomac. Ces deux organes sont donc liés. Au point de jointure de l’œsophage et de l’estomac, se trouve un anneau musculaire qu’on appelle ‘’ le sphincter inférieur de l’œsophage’’.
Quand arrivent les aliments, ce muscle s’ouvre pour leur permettre de descendre dans l’estomac. Une fois l’aliment dans l’estomac, le sphincter inférieur de l’œsophage se resserre et se ferme, empêchant ainsi que le contenu de l’estomac remonte vers l’œsophage.
Chez un sujet souffrant d’achalasie, ce muscle ne se détend plus (ne s’ouvre plus). Cela empêche donc les aliments et liquides de descendre dans l’estomac.
Qui peut attraper l’achalasie ?
Bien qu’elle soit rare, l’achalasie peut affecter tous les sexes de la même manière, hommes et femmes peuvent donc en souffrir. Aucun groupe ethnique n’est plus exposé que d’autres.
Néanmoins, l’achalasie est moins fréquente chez les enfants. En effet, moins de 5% des cas de l’achalasie sont diagnostiqués chez les enfants qui ont un âge en dessous de 16 ans.
Cependant, bien que les adultes soient plus exposés à l’achalasie, elle ne se développe qu’après l’âge de 30 ans et ne peut plus se présenter après 60 ans.
Les causes de l’achalasie
Jusqu’ici, la raison principale qui fait que le muscle œsophagien n’arrive pas à se contracter reste inconnue. Toutefois, beaucoup pensent que l’achalasie pourrait être causée par une combinaison de plusieurs facteurs, notamment :
- Une maladie auto-immune où le système immunitaire attaque les cellules saines du corps;
- Antécédents familiaux ;
- Dommages aux nerfs de l’œsophage.
D’autres pensent que la maladie de Chagas pourrait engendrer le développement de l’achalasie. La maladie de Chagas est une infection parasitaire qui affecte essentiellement les personnes situées en Amérique du sud, en Amérique centrale et au Mexique.
Les symptômes de l’achalasie
Les symptômes de l’achalasie prennent des mois ou des années à apparaître. On dira donc que c’est une maladie qui se développe lentement.
Généralement, les personnes atteintes de l’achalasie souffrent de dysphagie. La dysphagie est une sensation de gêne et d’impossibilité à faire passer des aliments, de la bouche vers l’œsophage. Elle peut causer à son tour de la toux, et accentuer le risque d’étouffement. Celui qui souffre de l’achalasie a la sensation d’avoir de la nourriture coincée dans son œsophage. D’autres symptômes de l’achalasie comprennent :
- Perte de poids ;
- Douleur dans la poitrine ;
- Inconfort après chaque repas ;
- Pyrosis ;
- Sécheresse oculaire ;
- Xérostomie ;
- Régurgitation d’aliments ;
- Douleurs au niveau du thorax ;
- Brûlures d’estomac ;
- Difficultés à éructer ;
- Toux.
Ces symptômes peuvent néanmoins être liés à une affection gastro-intestinale. C’est pourquoi, il est conseillé de consulter un médecin au moindre doute.
Diagnostic de l’achalasie
Parce que l’achalasie est une condition rare, certains médecins peuvent la confondre avec d’autres maladies. En effet, ces signes peuvent ne pas être reconnus au premier coup.
Des approches différentes peuvent être appliquées pour diagnostiquer l’achalasie, notamment :
Endoscopie supérieure : Pour ce test, un tube flexible et étroit avec une petite caméra à l’extrémité est utilisé. Le tube est inséré dans l’œsophage, afin de rechercher des signes de l’achalasie grâce aux images que la caméra projette. Ce test permet d’exclure les éventuelles lésions cancéreuses comme le cancer de l’estomac ou de l’œsophage.
Manométrie : Elle permet de mesurer la puissance des contractions musculaires de l’œsophage, ainsi que la relaxation du muscle sphincter œsophagien inférieur. L’incapacité de ce muscle à se détendre, en réponse à la déglutition et l’absence de contraction musculaire signifie que le test est positif. La manométrie est considérée comme le test de référence permettant de diagnostiquer l’achalasie.
Rayon X : Une radiographie de la poitrine peut permettre de montrer si l’œsophage s’est élargi ou s’il garde des aliments coincés à l’intérieur. D’autres médecins peuvent recommander une déglutition barytée lors de la radiographie. Le patient devra avaler une préparation de baryum. Le médecin suivra par la suite la façon dont le liquide se déplace dans l’œsophage.
Avant l’application de l’un de ces symptômes, votre médecin tiendra compte des symptômes spécifiques dont vous souffrez et de vos antécédents familiaux. Néanmoins, les médecins recommandent généralement l’endoscopie en premier lieu.
Comment traiter l’achalasie ?
Les traitements existants ne permettent pas de guérir totalement l’achalasie. L’objectif principal de ces traitements est de soulager des symptômes et de relaxer le muscle sphincter œsophagien inférieur. Les traitements de l’achalasie comprennent des options chirurgicales et des options non chirurgicales.
Avant de faire le choix de l’une de ces options, votre médecin discutera avec vous du meilleur traitement, en tenant compte du stade de la maladie et de votre état. Les options de traitement comprennent :
Chirurgie mini-invasive
La chirurgie permettant de traiter l’achalasie est appelée, myotomie de Heller laparoscopique. Lors de cette opération, un petit instrument de type télescopique (endoscope) est inséré dans l’œsophage à travers une légère incision. Il est connecté à une petite caméra vidéo qui projette l’image du site opératoire.
Au cours de l’intervention, les fibres musculaires du sphincter œsophagien inférieur sont coupées. A cette chirurgie est associée une autre procédure appelée fundoplicature partielle, permettant de prévenir le reflux gastro-œsophagien qui est un effet secondaire de la myotomie de Heller laparoscopique.
Une alternative mini-invasive à la myotomie de Heller laparoscopique est la myotomie endoscopique per-orale. Lors de la myotomie endoscopique per-orale, le muscle sphincter oesophagien inférieur, les muscles situés sur le côté de l’œsophage et la partie supérieure de l’estomac sont coupés. Grâce à ces coupures, l’œsophage parvient à se vider normalement et à faire passer les aliments dans l’estomac.
Dilatation pneumatique
La dilatation pneumatique ou la dilatation du ballon est une procédure non chirurgicale. Pendant cette procédure, vous serez mis sous sédation pendant qu’un ballon spécialement conçu est inséré dans le muscle sphincter œsophagien inférieur. Cette procédure permet de détendre le muscle, afin de permettre aux aliments d’avoir accès à l’estomac.
On fait généralement recours à la dilatation du ballon pour les sujets chez qui, la chirurgie n’a pas fonctionné. Si au premier essai, vous n’avez pas de soulagement, votre médecin peut répéter le même processus plusieurs fois, sur une longue période.
Injection de Botox
Si vous n’êtes pas un bon candidat pour la chirurgie mini-invasive ou encore la dilatation pneumatique, votre médecin peut vous recommander une autre option non chirurgicale appelée injection de Botox. C’est une procédure qui implique des injections de toxine botulique dans l’œsophage.
La toxine botulique (botox) bloque les nerfs qui signalent aux muscles de se contracter, de sorte que cela puisse aider le sphincter à se détendre et permettre aux aliments de passer. Une telle procédure peut rapidement améliorer les symptômes, néanmoins, il doit être répété dans un délai d’environ 6 à 12 mois.
Médicaments
Si vous ne voulez pas une intervention chirurgicale, certains médicaments peuvent vous aider à vous sentir mieux. Ces options médicamenteuses comprennent :
- Les nitrates qui permettent aux muscles de se relaxer ;
- Les inhibiteurs des canaux calciques qui empêchent le calcium de pénétrer dans les cellules et de perturber les contractions musculaires ;
- Le sildénafil est un inhibiteur permettant de détendre le muscle sphincter assez suffisamment pour qu’il permette le passage des aliments.
Un suivi à long terme est indispensable pour les personnes atteintes de l’achalasie, et ce, peu importe le traitement reçu. Ces traitements permettent juste de soulager des symptômes de l’achalasie. Ils ne guérissent pas complètement l’achalasie ni n’arrêtent sa progression. Les symptômes peuvent disparaître pour un moment et réapparaître. Il est donc important que votre médecin s’assure qu’un cancer ne s’est pas développé.
Les complications de l’achalasie
Si l’achalasie n’est pas traitée, elle peut entraîner de très graves complications de santé. Ces complications peuvent inclure :
Œsophagite : C’est une irritation constante dans l’œsophage accompagnée d’inflammation.
Pneumonie par aspiration : On parle de cette condition quand les particules de nourriture et/ou de liquide se retrouvent piégées dans l’œsophage et pénètrent par la suite dans les poumons.
Méga-œsophage : Comme le nom le laisse comprendre, cela signifie que l’œsophage devient élargi mais aussi affaibli.
Perforation œsophagienne : Lorsque l’œsophage devient affaibli, un trou peut se former dans les parois de l’œsophage. Cette condition peut causer des infections d’où la nécessité de recourir immédiatement à un traitement spécifique.
L’achalasie peut, dans des cas graves, entraîner un cancer de l’œsophage, surtout si la maladie est présente depuis une longue période. Elle peut aussi entraîner des difficultés à manger des aliments solides ou à boire des liquides. L’achalasie peut de même, conduire à une perte de poids et à la malnutrition.
Comment vivre avec l’achalasie ?
Parce qu’il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir l’achalasie, il est important de contrôler son style de vie. Voici quelques conseils que vous pourrez appliquer dans votre routine :
- Cesser de fumer si vous vous le faisiez ;
- Prendre des repas en petites quantité ;
- Ne pas s’allonger à plat pour dormir, dormez la tête surélevée ;
- Ne pas consommer des aliments qui pourraient causer des brûlures d’estomac ;
- Être actif (ve) sportivement.