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Ail des ours : propriétés médicinales, utilisation et précautions d’emploi

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Ail des ours : propriétés médicinales, utilisation et précautions d’emploi
Ail sauvage ou ail des ours

La phytothérapie est une approche médicinale traditionnelle. Elle utilise les plantes à des fins préventives, curatives ou palliatives. L’ail des ours est l’une de ces plantes médicinales utilisées en phytothérapie. Il est particulièrement réputé pour ses effets bénéfiques pour la santé. Découvrez dans cet article ses propriétés médicinales, ses utilisations et les précautions d’emploi à prendre.

Présentation de l’ail des ours

Encore connu sous le nom d’ail sauvage ou d’ail des bois, l’ail des ours est une plante herbacée de la famille des Alliacées. Son nom scientifique est Allium ursinum. Il provient des régions d’Europe et d’Asie occidentale et pousse habituellement dans les zones ombragées et humides des forêts.

L’ail sauvage est une plante vivace qui produit de grandes feuilles vertes sous forme de cœur. Il produit également des fleurs blanches ou rose pâle, en ombelles au printemps. Ses feuilles ont une forte odeur d’ail et sont comestibles. Il est surtout connu pour son goût d’ail doux et sa saveur légèrement poivrée, qui font de lui un ingrédient culinaire populaire dans plusieurs régions.

L’ail des ours est souvent utilisé comme herbe aromatique dans les salades, les soupes, les sauces et les plats à base de légumes. Il peut aussi être utilisé pour la concoction de pestos ou de sauces pour pâtes.

L’utilisation de cette plante remonte à l’Antiquité et est ancrée dans diverses traditions, à travers le monde. En effet, l’ail des ours était déjà connu et utilisé par les anciens Grecs et Romains. Le philosophe grec Théophraste, souvent considéré comme le père de la botanique, le mentionnait déjà dans ses écrits au IVe siècle. Les Romains l’utilisaient, à la fois comme plante médicinale et alimentaire. Ils estimaient surtout qu’il avait des propriétés purifiantes pour l’organisme et qu’il pouvait permettre le soulagement de diverses affections.

Durant le Moyen Âge, l’ail des ours était considéré comme un remède pour les maux de tête et les problèmes digestifs, en Europe. Le célèbre botaniste suisse Leonhart Fuchs, dans son ouvrage « De Historia Stirpium Commentarii Insignes » publié en 1542, décrivait les propriétés médicinales de cette plante. Il recommandait son usage pour le traitement de plusieurs troubles. En Russie, l’ail des ours était utilisé en médecine traditionnelle, pour le renforcement du système immunitaire et le traitement des infections respiratoires.

Propriétés médicinales de l’ail des ours

L’intérêt porté sur l’ail des ours est en partie lié à ses propriétés médicinales. En effet, cette plante confère des propriétés :

  • Antioxydantes ;
  • Anti-inflammatoires ;
  • Diurétiques ;
  • Antibactériennes ;
  • Antivirales.

En outre, on peut parler de son effet thérapeutique sur le cœur.

Propriétés antioxydantes

L’ail des ours possède un effet antioxydant, qui lui  permet de combattre les radicaux libres et d’assurer la protection des cellules de l’organisme. Ceux-ci sont habituellement induits par le stress, le tabagisme, la pollution, les radiations ou l’alcoolisme.

Propriétés anti-inflammatoires

L’utilisation de cette plante herbacée favorise une réduction de l’inflammation chronique dans le corps. Celle-ci est souvent secondaire à certaines pathologies, notamment les pathologies cardiovasculaires, les affections auto-immunes et quelques types de cancer.

Propriétés antibactériennes et antivirales

Certains composés de l’ail des ours lui procurent des “pouvoirs” antibactériens et antiviraux. Grâce à cela, il parvient à lutter contre les infections bactériennes et virales. Parmi les troubles infectieux pouvant être traités par l’ail des ours, on peut parler de la grippe et du rhume.

Propriétés cardiovasculaires

Des études ont suggéré que l’ail des ours pourrait avoir des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire. D’après les résultats issus de ces études, il permet :

  • Un déclin de la concentration de cholestérol LDL (mauvais cholestérol) et des triglycérides ;
  • Une hausse du taux de cholestérol HDL (bon cholestérol).

À travers ces diverses actions, il favorise le maintien de l’équilibre lipidique dans le sang et facilite le bon fonctionnement du cœur.

Propriétés diurétiques

L’ail des ours possède aussi des propriétés diurétiques, ce qui signifie qu’il peut être bénéfique pour la santé des reins et du système urinaire. À ce niveau, il intervient en augmentant la production d’urine, puis en éliminant les toxines et déchets du corps.

Culture de l’ail des ours

L’ail des ours pousse, le plus souvent, dans les milieux tempérés de l’hémisphère nord. On peut donc le retrouver au niveau des prairies humides ou des lisières de forêt. Pour une croissance optimale, il doit être cultivé dans un sol bien drainé et riche en matière organique.

L’ail des ours peut être cultivé à partir de graines, de bulbes ou de divisions de touffes existantes. Le plus souvent, la meilleure période pour le planter est durant l’automne (avant que le sol ne gèle). On peut aussi le mettre en terre au début du printemps, plus précisément lorsque les premières feuilles commencent à apparaître.

Les bulbes de l’ail des ours doivent être plantés à une profondeur d’environ 5 à 10 cm. De plus, il doit y avoir un espacement d’environ 15 à 20 cm entre chaque bulbe. Les plantes se multiplient lentement, formant souvent de petites colonies au fil des années.

L’ail sauvage est une plante relativement facile à entretenir. En effet, il doit bénéficier d’un arrosage régulier pour le maintien de l’humidité du sol. Aussi, il est essentiel de garder la zone de plantation propre, en éliminant les mauvaises herbes et en évitant l’accumulation de feuilles mortes.

Les feuilles de l’ail sauvage peuvent déjà être récoltées au printemps, avant l’apparition des fleurs. La récolte se fait généralement en coupant les tiges à la base. Les feuilles peuvent être utilisées aussi bien fraîches dans la cuisine , que séchées pour une utilisation ultérieure. Les fleurs sont aussi comestibles et consommables.

Par ailleurs, l’ail des ours est une plante sauvage protégée dans certaines régions. Par conséquent, il est nécessaire de se conformer aux lois et régulations locales en matière de récolte et de culture.

Composition de l’ail des ours

L’ail des ours (Allium ursinum) est connu pour sa composition nutritionnelle, riche en nutriments. En effet, on retrouve dans cette plante médicinale :

  • Des composés soufrés : l’ail des ours contient une variété de composés soufrés, similaires à ceux que l’on trouve dans l’ail. L’allicine est l’un des composés soufrés les plus connus de l’ail des ours ;
  • Des flavonoïdes : les flavonoïdes sont un groupe d’antioxydants végétaux, que l’on retrouve dans plusieurs plantes médicinales, dont l’ail des ours. Ceux présents dans l’ail sauvage comprennent la quercétine, le kaempférol et la isorhamnétine ;
  • Des vitamines et minéraux : l’ail des ours est une bonne source de vitamines (A, B6, B9 et C), ainsi que de calcium, de potassium, de magnésium et de fer ;
  • Des acides organiques : l’ail des bois contient des acides organiques tels que l’acide citrique, l’acide malique et l’acide oxalique, qui contribuent à son goût et à son arôme unique ;
  • Des fibres : on retrouve dans l’ail des ours des fibres alimentaires, qui favorisent la digestion et contribuent à la santé gastro-intestinale.

La composition nutritionnelle de l’ail des ours peut varier selon les conditions de croissance, la saison de récolte et la partie de la plante utilisée (feuilles, tiges, fleurs, bulbes).

Formes d’utilisation et posologie de l’ail des ours

Il existe plusieurs modes d’utilisation de L’ail des ours et sous diverses formes. En effet, l’utilisation à faire dépend des besoins individuels et des préférences personnelles. Certains individus peuvent opter pour l’usage des feuilles et d’autres pour la fleur. Toutefois, dans la plupart des cas, les feuilles sont les plus utilisées.

Les feuilles fraîches de l’ail sauvage peuvent être utilisées dans les plats cuisinés, pour ajouter une saveur délicieuse et aromatique à la préparation. La posologie varie en fonction de la recette, mais généralement, quelques feuilles, hachées finement, suffisent.

Les feuilles de l’ail des ours peuvent aussi être utilisées pour la préparation d’une infusion ou d’une tisane. La posologie préconisée est d’environ 1 à 2 cuillères à café de feuilles pour 250 ml d’eau.

Par ailleurs, les teintures d’ail sauvage sont des extraits concentrés de la plante, généralement sous forme liquide. Ils sont obtenus grâce à la macération ou au trempage des parties aériennes de la plante dans de l’alcool. Les teintures sont utilisables pour des besoins spécifiques. Cependant, elles doivent être utilisées prudemment.

Les suppléments d’ail sauvage, sous forme de capsules ou de comprimés, sont également disponibles sur le marché. Ils peuvent contenir des extraits d’ail, sous différentes concentrations.

Précautions d’emploi de l’ail des ours

En dépit des bienfaits santé que procure l’utilisation de l’ail des bois, il existe quelques précautions d’emploi à prendre en compte.

Allergies

Il est possible que certains individus soient allergiques à l’ail des ours. En présence de cette plante herbacée, ils peuvent manifester les symptômes suivants :

  • Des gonflements ;
  • Des troubles respiratoires ;
  • Des éruptions cutanées.

En outre, des démangeaisons peuvent survenir occasionnellement. Par conséquent, les sujets concernés par ce risque allergique doivent consulter un médecin professionnel, avant une quelconque utilisation de l’ail sauvage.

Interactions médicamenteuses

L’ail des ours peut interagir avec certains médicaments, en particulier ceux dédiés au traitement des troubles sanguins.

En effet, lorsqu’il est pris simultanément avec ces médicaments, il peut déclencher une accentuation des effets anticoagulants et antiplaquettaires. Il s’en déduit une augmentation du risque de saignements. C’est pourquoi il est conseillé de prendre un avis médical avant d’envisager une telle association.

Grossesse et allaitement

Les femmes enceintes ou allaitantes devraient limiter l’usage de l’ail sauvage, sous forme de suppléments.  En effet, les données sur son innocuité durant ces périodes sont insuffisantes. Par ailleurs, l’utilisation alimentaire modérée de l’ail des ours dans les préparations culinaires est généralement considérée comme sûre. Néanmoins, une consultation médicale pour l’obtention de conseils appropriés peut être utile.

Quantités excessives

Comme pour toute plante médicinale, l’utilisation excessive de l’ail des ours peut occasionner des effets indésirables. Ces derniers se traduisent habituellement par des diarrhées et des brûlures d’estomac. Il faut aussi préciser qu’il est fondamental de respecter les posologies recommandées.

Contamination

L’ail des ours peut être une cible pour les parasites, les bactéries ou d’autres polluants provenant de son environnement naturel. Un nettoyage des feuilles avant toute consommation s’avère donc essentiel. Aussi, il serait préférable de ne pas les cueillir dans des zones contaminées ou polluées.

Consultation médicale

Comme pour tout complément alimentaire ou plante médicinale, il est recommandé de consulter un médecin professionnel avant d’utiliser l’ail des ours. La consultation devient une nécessité lorsque le patient est sous traitement médicamenteux ou qu’il présente des allergies.