L’allaitement mixte est une technique de nutrition, qui consiste à alimenter un bébé à la fois au sein, et au lait artificiel. De nombreuses femmes à travers le monde utilisent l’allaitement mixte comme méthode d’alimentation de leur nouveau-né, pour de nombreuses raisons.
En effet, ce procédé leur permettrait de gagner un temps conséquent, pour se consacrer à leurs diverses activités et obligations. L’allaitement mixte, bien qu’il présente de nombreux avantages, pour la mère et son enfant, est malencontreusement sujet de beaucoup de controverses. L’allaitement mixte, qu’est-ce que c’est ? Quels en sont les avantages et quels sont les risques pour le nouveau-né ? Explications.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que c’est que l’allaitement mixte ?
L’allaitement mixte correspond à un moyen de nutrition consistant à alimenter un nouveau-né, à la fois au sein et au lait industriel. En d’autres termes, l’allaitement mixte représente le juste milieu entre allaitement maternel exclusif et allaitement artificiel. Ce procédé est beaucoup utilisé dans le monde, et en particulier, chez les populations d’Europe et d’Amérique du Nord. En outre, la proportion de femmes utilisant l’allaitement mixte serait d’environ 18 %. Près de 2 femmes sur 10 dans le monde utiliseraient donc l’allaitement mixte, comme alternative à un allaitement maternel exclusif.
Pourquoi certaines femmes préfèrent-elles utiliser l’allaitement mixte ?
La plupart des mères partagent des avis mitigés, quant à la façon d’allaiter leurs bébés. Pour certaines mamans, l’allaitement exclusif au sein semble être la meilleure façon de nourrir leurs enfants. Néanmoins, la technique, bien qu’elle soit recommandée, présente certaines limites. Par exemple, il arrive très souvent que la mère ne produise pas assez de lait pour donner à téter au bébé. Dans de pareilles circonstances, elle attend une remontée de lait pour continuer le processus d’allaitement, plongeant ainsi le nourrisson, dans un état de jeûne intermittent.
D’autres mères par contre, préfèrent utiliser l’allaitement artificiel, qui cependant offre bien plus d’inconvénients que d’avantages. On note entre autres que le lait artificiel ne comporte pas d’anticorps ou de colostrum, des éléments substantiels nécessaires, pour la protection de l’enfant. L’allaitement mixte se présente donc comme une alternative de choix, pour une nutrition efficiente de l’enfant. En effet, il permettra d’une part de rassasier les bébés qui ont faim, si le lait maternel se fait rare. D’autre part, une alimentation mixte aidera à renforcer une sustentation incomplète, du nouveau-né.
En outre, avec la mise en place d’un tel procédé d’allaitement, il n’est plus nécessaire que la mère alimente de façon exclusive le bébé. Le père peut, de temps en temps la relayer, dans le processus de nutrition de l’enfant. De cette façon, le lien entre le père et l’enfant est renforcé. L’allaitement mixte offre également une autre possibilité aux femmes trop timides pour nourrir leur nourrisson, dans les espaces publics. Ces dernières pourront ainsi préserver leur intimité, et continuer avec l’allaitement maternel de retour à la maison.
Quand recourir à l’allaitement mixte ?
Bien que de nombreux professionnels de la santé préconisent un allaitement maternel exclusif, jusqu’à 6 mois, il n’y a pas d’indication en ce qui concerne l’instauration de l’allaitement mixte. D’ailleurs, de nombreuses mamans à travers le monde commencent l’intégration d’un allaitement mixte, environ 1 mois après la naissance de leur enfant.
Cependant, pour que le bébé passe facilement du sein au biberon et vice versa, il est important qu’il ait au préalable acquis un excellent réflexe de succion. Ainsi, il doit être en mesure de placer correctement sa tête et sa langue, lorsqu’on lui présente un mamelon ou une tétine, car il est positionné de façon différente en fonction de la méthode d’allaitement. En introduisant de façon précoce le biberon (ou la tétine), le nourrisson risque plus tard de manifester une réticence pour le sein.
Allaitement mixte : comment procéder ?
Peu importe les raisons qui sous-tendent la variation du procédé de nutrition du nouveau-né, il est important que le passage à l’allaitement mixte soit aussi lent et paisible que possible. Le passage du sein à la tétine est en réalité, un grand changement dans les habitudes du bébé. S’il s’avère être un échec, le bébé risque de s’en apercevoir et de refuser de prendre le biberon.
L’idée est donc de remplacer progressivement les tétées les moins importantes de la journée, par les biberons. Vous pourrez également miser sur les moments de faible lactation, pour utiliser le biberon. Cette méthode de sevrage étape par étape sera bénéfique non seulement pour la mère, mais aussi pour l’enfant.
Toutefois, il est important pour la maman de garder à l’esprit que moins elle allaite son bébé, moins sa production de lait sera stimulée. Elle doit donc s’assurer de tenir 2 à 3 séances d’allaitement chaque jour, pour maintenir un niveau suffisant de lactation.
Allaitement mixte, quel type de lait faut-il utiliser pour son bébé ?
Le choix du lait est très important, pour les femmes désireuses de passer à une alimentation de type mixte. Devant la variété de laits infantiles disponibles sur le marché, on pourrait facilement se tromper quant au choix du meilleur produit laitier, pour son bébé. Ainsi, le lait du bébé doit répondre aux critères suivants :
- Être riche en divers nutriments en particulier les vitamines, protéines et les oligo-éléments ;
- Convenir au goût du bébé ;
- Être fabriqué dans des conditions strictes d’hygiène alimentaire ;
- Avoir un certain pourcentage en matières grasses ;
- Être un lait de mammifère (vache, chèvre, etc.) naturel pas synthétique ;
- Être exempt de toute substance allergène ou cancérigène.
Le dernier critère est particulièrement important, car de nombreux enfants présentent des intolérances à certaines substances. Le lactose en particulier provoque chez certains nouveau-nés, des séries de réactions allergiques importantes. L’idéal serait donc de stopper la nutrition au lait artificiel, lorsque l’enfant présentera des symptômes tels que la diarrhée ou des vomissements.
Quelle quantité de lait pour quel âge ?
Tout d’abord, il convient de noter que chaque enfant est unique et qu’à un enfant donné, correspond une certaine quantité de lait nécessaire à sa croissance. Certains enfants ont un appétit vorace, d’autres par contre, mangent beaucoup moins.
Même entre nourrissons du même âge, il existe des différences notables qui doivent être prises en compte, afin de créer les meilleures conditions d’allaitement possible. À titre indicatif, ce tableau résume la quantité moyenne de lait qu’il faut à un nouveau-né en fonction de l’âge.
Âge du nouveau-né | Apport en lait industriel | Fréquence de l’allaitement |
1 mois | 90 à 100 ml | 6 fois |
2 mois | 120 ml | 6 fois |
3 mois | 150 à 160 ml | 5 fois |
4 mois | environ 180 ml | 4 fois |
5 mois | 180 à 210 ml | 3 à 4 fois |
6 mois et plus | 500 à 700 ml | 3 à 4 fois |
Quantité moyenne de lait nécessaire à la croissance d’un enfant en fonction de l’âge.
Quels sont les risques liés à l’allaitement mixte pour le bébé ?
Bien que l’allaitement mixte soit une méthode d’allaitement très utilisée dans le monde, c’est une technique qui présente quelques risques pour le bébé.
Risque de malnutrition
La malnutrition ici ne vient pas du fait que l’enfant ne mange pas assez, mais plutôt du fait qu’il ne reçoit pas en quantité suffisante, les nutriments nécessaires pour sa croissance. En effet, le lait industriel est pauvre en certains nutriments, au nombre desquels on compte le fer, qui est indispensable à la croissance des hématies. Le fer est par ailleurs un élément essentiel au métabolisme du corps humain. Il aide entre autres à oxygéner le sang et à convertir le glucose en énergie. Il stimule le système immunitaire, et participe au maintien de la fonction cognitive. Une carence en fer chez le nouveau-né se manifestera par des signes cliniques notables, tels qu’un amaigrissement et une anémie.
Risque d’un déficit du système immunitaire de l’enfant
Le déficit immunitaire chez l’enfant est dû au fait qu’il ne reçoit pas assez ou pas du tout d’anticorps dans l’organisme. Les bébés de moins de 3 mois en particulier, sont incapables de fabriquer des anticorps eux-mêmes. Ces anticorps leur sont fournis naturellement, lors de l’allaitement au sein dans une substance qui porte le nom de colostrum. Cependant, le lait industriel est totalement dépourvu de colostrum. Un apport en lait artificiel ne garantit donc pas une protection immunitaire au nouveau-né.
Risque d’une production moins importante de lait maternel
En réduisant le temps consacré à l’allaitement au sein, le lait maternel est produit en petite quantité. La conséquence directe de cette action est que le processus d’allaitement mixte se trouve entravé. La mère n’a donc aucun autre choix que de donner du lait industriel à son enfant.
Risque d’une addiction du bébé au biberon
L’allaitement mixte peut créer une addiction du nouveau-né vis-à-vis de son biberon ou de sa tétine. Ce phénomène arrive dans de nombreux foyers, où le nourrisson refuse de manière insistante tout contact avec le sein maternel. Cette dépendance vient du fait que le bébé ne trouve plus le lait maternel à son goût. C’est pourquoi, il est important pour la mère de savoir alterner sein et biberon. Le passage à l’allaitement mixte doit donc se faire avec une planification.
Questions fréquemment posées sur l’allaitement maternel
Voici quelques questions fréquemment posées sur le l’allaitement maternel, ainsi que leurs réponses.
Si l’allaitement est mixte, doit-on d’abord offrir le sein, puis le biberon ou l’inverse ?
La réponse à cette question dépend de plusieurs facteurs. Il peut en effet arriver que l’allaitement maternisé prime sur l’allaitement mixte et inversement. Dans certains cas, la mère de l’enfant peut être dans l’incapacité de nourrir son poupon. Ainsi, l’enfant ne sera nourri qu’en utilisant le procédé d’allaitement artificiel.
L’allaitement mixte peut-il également être exclusif ?
L’allaitement mixte peut bien sûr être exclusif. Cependant, les chances de succès sont plus élevées, si la mère contacte une sage-femme ou une consultante en lactation dès le début. Avec un spécialiste à ses côtés, la mère se verra offrir des indications précises, et un soutien important pour le bon déroulement du processus.
Quand est-il vraiment nécessaire d’incorporer un supplément de formule à l’alimentation du bébé ?
Il n’est pas obligatoire d’incorporer un supplément de formule à l’alimentation de votre bébé. Certaines sociétés de fabrication de lait artificiel proposent des produits avec additifs de sels minéraux, nutriments ou vitamines. Toutefois, il est important de noter que la carence crée des dommages à l’organisme, tout comme l’excès. Un bébé anémié n’aura pas les mêmes besoins en fer qu’un bébé en bonne santé, même si le minéral est essentiel à leur croissance commune.