L’anisométropie est une pathologie de la vision. Il s’agit d’une inégalité de la puissance de réfraction entre les deux yeux d’un individu. La correction de ce déséquilibre doit être rapide afin d’éviter que d’autres troubles oculaires s’installent, notamment l’amblyopie. Le diagnostic de cette maladie est prononcé par un ophtalmologue. Son traitement repose sur le port des verres correcteurs, une chirurgie réfractive et le port de lentilles. Qu’est-ce l’anisométropie et est-il possible de la traiter ?
Présentation de l’anisométropie
On parle d’anisométropie lorsque les deux yeux n’ont pas le même type d’amétropie. Autrement dit, l’anisométropie se caractérise par un œil emmétrope et l’autre amétrope. En principe, une différence de puissance supérieure ou égale à deux dioptries est le seuil accepté pour parler d’anisométropie.
Dans certains cas, le cortex visuel du cerveau n’utilise pas les deux yeux à la fois. En effet, celui-ci supprime la vision centrale de l’un des deux organes. On parle ainsi de vision binoculaire. Une répétition fréquente de ce phénomène durant le développement du cortex cérébral, lors des dix premières années est susceptible de déclencher une amblyopie.
Par ailleurs, il existe deux formes d’anisométropie. Il s’agit de :
- l’anisométropie d’indice ;
- l’anisométropie axile.
L’anisométropie axile survient lorsqu’un œil est plus allongé que l’autre. L’œil normal a une longueur de 23 millimètres. Lorsqu’un organe visuel a une longueur supérieure à la normale, les faisceaux lumineux ne parviennent plus à atteindre la rétine. Quant à l’anisométropie d’indice, elle se manifeste lorsqu’il y a une différence de puissance optique entre les deux yeux.
Toutefois, plusieurs facteurs peuvent être impliqués dans l’apparition d’une anisométropie. Il s’agit de :
- troubles de la paupière ou de la rétine ;
- la prédisposition génétique ;
- troubles de la cornée ou encore ;
- la présence d’une pathologie oculaire.
Certaines études ont signalé une relation non linéaire entre l’anisométropie et l’âge. Dans le même temps, d’autres études ont montré une augmentation de la prévalence de l’anisométropie avec l’âge. Chez les plus petits, ces études estiment que la prévalence de l’anisométropie pourrait être plus élevée chez les filles que les garçons.
La prévalence de l’anisométropie, peu importe l’âge, est comprise entre 1 et 11 %. Cette affection est généralement détectée chez environ 6 % des enfants âgés de 6 à 18 ans.
L’anisométropie est un trouble détecté au niveau de l’œil. Par conséquent, une meilleure compréhension de ce trouble passe par la connaissance de l’anatomie de l’œil.
Qu’est-ce que l’œil ?
Du latin « oculus », l’œil est l’organe de la vision. Cet organe permet de distinguer les couleurs et les formes. Il permet d’interagir avec l’environnement à travers la capture de lumière. L’œil adulte est encore appelé globe oculaire. Le globe oculaire a une forme sphérique. Son diamètre est d’environ 2,5 centimètres.
L’œil est composé :
- de différentes tuniques ;
- d’un cristallin ;
- de liquides.
La tunique la plus externe est la sclérotique. Celle-ci est constituée d’un tissu peu vascularisé et conjonctif. La sclérotique assure la protection de l’œil. Du côté antérieur de l’organe se trouve la cornée transparente. C’est la membrane superficielle de l’œil. La cornée facilite l’entrée des faisceaux lumineux dans le globe oculaire. Elle est riche en fibres nerveuses nociceptives. Lorsqu’un objet entre en contact avec la cornée, l’œil cligne et sécrète des larmes. Ces larmes assurent le nettoyage de l’organe pour prévenir les attaques bactériennes.
Plus interne que les enveloppes précédemment énumérées, la tunique vasculaire est composée :
- de la choroïde ;
- de l’iris ;
- du corps ciliaire.
La choroïde est une membrane très vascularisée. Elle est pigmentée par des mélanocytes, en brun. Quant au corps ciliaire, il est composé de muscles lisses. La contraction de ces muscles favorise une modification de la forme du cristallin et facilite ainsi l’accommodation.
L’iris est la partie visible de l’œil. Tout comme le corps ciliaire, il est également constitué de muscles lisses. L’iris joue le rôle de diaphragme. En effet, il permet de vérifier les faisceaux lumineux qui entrent dans l’œil.
La rétine est la tunique la plus interne. Elle est formée de deux couches que sont :
- la couche interne ;
- la couche pigmentaire.
La couche pigmentaire ou externe empêche une diffusion de la lumière dans le globe oculaire. Quant à la couche interne, c’est une structure nerveuse constituée de :
- nombreux photorécepteurs ;
- de cellules qui traitent et acheminent l’information visuelle vers le cerveau.
Le nerf optique sert de porte de sortie (de l’œil) aux fibres nerveuses efférentes. Cependant, la rétine est interrompue de façon naturelle au niveau de ce point de sortie. Il s’agit de la tache aveugle. Ce phénomène est dû à une absence de photorécepteurs. Non loin de cette tache aveugle se situe la tache jaune. Cette dernière est le point de la rétine ayant la meilleure acuité visuelle. En effet, c’est à ce niveau que la densité de photorécepteurs est la plus importante.
Le cristallin est une capsule élastique et mince. Il est formé de fibres spécifiques et de cellules anucléées. C’est une lentille biconvexe. Le globe oculaire est subdivisé en deux chambres par le cristallin et son ligament suspenseur. La chambre postérieure est remplie d’humeur vitrée (qui est une substance gélatineuse transparente). Cette substance est à l’origine de la forme de l’œil. Par contre, la chambre antérieure est remplie d’humeur aqueuse (liquide renouvelé continuellement).
Causes de l’anisométropie
Plusieurs études ont été menées pour comprendre l’origine de ce trouble oculaire. Il s’agit, plus précisément de l’étude des caractéristiques du système optique de l’œil ainsi que des caractéristiques biomécaniques et structurelles des yeux. Malheureusement, ces différentes études n’ont pas permis de comprendre les principales causes sous-jacentes de l’anisométropie.
Cependant, il existe plusieurs troubles de réfraction parmi lesquels on peut citer, l’hypermétropie, la myopie, la presbytie ou encore l’astigmatisme. Par exemple, lorsqu’un œil est hypermétrope et l’autre est myope, on parle d’anisométropie.
Chez les personnes adultes, l’anisométropie peut être issue d’une modification dans le cristallin de l’œil (cas de l’hypermétropie). Par contre, chez les adolescents ainsi que les enfants, l’apparition de cette affection semble être liée :
- à des défauts ophtalmiques anatomiques congénitaux ;
- à une différence de taille des yeux ;
- à l’hérédité.
De plus, lorsqu’un patient est atteint de myopie depuis son adolescence, celle-ci se développe jusqu’à l’âge adulte.
Symptômes de l’anisométropie
En dehors des troubles visuels, l’anisométropie peut se manifester par :
- unefatigue ;
- une photophobie ;
- des nausées ;
- des maux de tête.
En absence de prise en charge rapide et efficace, plusieurs complications peuvent survenir. En effet, l’aniséiconie et l’amblyopie représentent les complications les plus courantes de l’anisométropie.
La première se caractérise par une différence de la taille de projection des images sur la rétine, entre les deux yeux. L’aniséiconie peut déclencher une anomalie de la vision binoculaire. Quant à l’amblyopie, elle se traduit par un déclin de l’acuité visuelle d’un œil.
Diagnostic de l’anomalie
L’ophtalmologiste est chargé de réaliser le diagnostic de l’anisométropie. En mesurant l’acuité visuelle, celui-ci déterminera l’étendue exacte du trouble. Il se sert d’un réfractomètre pour cet examen. Le réfractomètre fournit :
- les informations qui attestent la présence d’une courbure cornéenne ;
- la valeur de la sphère, qui est exprimée en dioptries.
L’ajustement de l’aide visuelle s’effectue en fonction des valeurs collectées. La détermination de l’acuité visuelle se fait par œil. Ainsi, il est possible que les lentilles concaves soient utilisées dans une partie des verres et les lentilles convexes dans l’autre. D’ailleurs, il existe un écart entre les deux yeux chez pratiquement tout le monde.
À un certain stade, le traitement de l’anisométropie ne connait pas une grande réussite. Il est donc préférable de traiter ce trouble avant la puberté.
Traitement de l’anisométropie
Le traitement de l’anisométropie prend en compte la correction du défaut visuel de l’œil ou des yeux concernés. Plusieurs options sont envisageables. En présence d’une faible différence entre les deux yeux, l’ophtalmologiste prescrit le port de lunettes (avec un verre correcteur adapté à chaque œil). En effet, au cours des mouvements oculaires, la différence d’épaisseur des verres peut être inconfortable pour le patient.
Il est préférable d’opter pour l’utilisation des lentilles de contact lorsque la différence de vision est trop élevée. À défaut des lentilles de contact, le médecin spécialiste peut recommander une intervention chirurgicale.
Par ailleurs, le traitement de l’amblyopie consiste à forcer l’œil qui voit mal à travailler, en cachant l’œil sain. En dépit de sa longue durée de réalisation, ce traitement s’avère efficace. Le patient pourra retrouver une bonne vision grâce à une prise en charge rapide et un bon suivi du traitement.
La régularité du contrôle ophtalmologique est indispensable pour assurer un maintien de la vue de l’œil sain occulté. Pour ce fait, l’œil sain doit être recouvert uniquement sur une courte durée. Pour compléter la rééducation, des séances d’orthoptie peuvent être prescrites en complément. Pour les cas d’amblyopie fonctionnelle, cacher l’œil sain ne suffit pas. En complément, une chirurgie doit être envisagée.
De façon générale, l’anisométropie est une anomalie oculaire. Elle se caractérise par une différence d’amétropie entre les deux yeux. Dans certains cas, un œil peut être emmétrope et l’autre amétrope. Cette anomalie se manifeste par des maux de tête ou une photophobie. Lorsqu’elle n’est pas traitée, l’anisométropie entraîne une amblyopie. Pour traiter cette anomalie, l’ophtalmologiste peut recommander un port de verres ou une chirurgie, selon le cas.