L’anorexie mentale est une maladie caractérisée par le refus de la victime à garder un poids corporel normal. Souvent diagnostiquée chez les femmes, elle peut conduire à une dénutrition sévère, même un suicide, notamment dans des cas extrêmes. Que savoir concrètement de l’anorexie mentale ? Quels sont les symptômes de ce trouble ? Le point dans cet article.
Qu’est-ce que l’anorexie mentale ?
Avant d’aborder les symptômes de l’anorexie, il est important de clarifier le concept. En effet, l’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire. Elle s’associe à une restriction des apports énergétiques du sujet qui désire perdre son poids.
Selon un constat général, cette maladie commencerait à l’adolescence, entre 14 et 18 ans. Néanmoins, 10 à 20% des cas diagnostiqués sont des sujets appartenant à la période prépubère, soit avant 12 ans. Il n’est pas rare de relever une anorexie mentale tardive, c’est-à-dire après 25 ans. Dans un cas ou dans l’autre, la maladie affecte plus les femmes que les hommes.
À l’instar des troubles de conduites alimentaires, elle toucherait particulièrement les habitants des pays industrialisés. Il en serait de même pour les professions qui requièrent une certaine performance physique. Il s’agit, entre autres, des sportifs, des mannequins, des athlètes ou des acteurs. À ce lot d’individus s’ajoutent également les victimes de pathologies chroniques comme l’hypercholestérolémie familiale et le diabète de type 1. Dans leur cas, l’apparition de la maladie serait liée au régime alimentaire strict à suivre.
Quels sont les types d’anorexie mentale existants ?
Il existe deux types d’anorexie mentale. Il s’agit de l’anorexie mentale restrictive et l’anorexie mentale avec crises de boulimie. Chacune d’elles présente des spécificités à découvrir dans la suite.
L’anorexie restrictive
L’anorexie restrictive est la forme la plus connue et la plus en vogue de l’anorexie mentale. Les personnes qui en souffrent s’engagent à suivre un régime ou à faire un jeûne, notamment sur une longue période. Cela se justifie par le fait que la plupart d’entre elles nourrissent une crainte croissante de prendre du poids. Pour cette raison, elles s’adonnent également à une pratique excessive du sport.
En réalité, ces patients développent une mauvaise perception de leur poids. Dès lors, ils s’investissent à le contrôler à travers l’attention qu’ils accordent aux calories qu’ils ingèrent. Cela leur procure le sentiment de maîtriser leur vie, ce qui pourrait les aider à taire leur peur. Par ailleurs, l’anorexie restrictive diffère de la boulimie, car elle ne s’accompagne pas de comportements purgatifs ou de vomissements provoqués. Elle se rapporte essentiellement à l’alimentation, que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif.
L’anorexie mentale avec crises de boulimie
Encore appelée anorexie de type accès hyperphagiques/purgatifs, l’anorexie mentale avec crises de boulimie est la plus avancée de l’anorexie restrictive. En effet, les patients qui en sont victimes présentent, bien entendu, des crises de boulimie et provoquent intentionnellement des vomissements. Ils développent également des comportements purgatifs, avec le recours aux lavements, aux diurétiques ou encore aux laxatifs.
Toutefois, le déclenchement des crises de boulimie dans la maladie peut être remarqué plus tôt ou plus tard. Cela est dû au fait que l’aptitude à résister à la restriction de nourriture varie d’un organisme à un autre. Quoi qu’il en soit, les patients atteints de ce trouble anorexique donnent la priorité à leur poids plutôt qu’au plaisir que peuvent procurer les repas. Ils vivent avec un sentiment de culpabilité et de honte, ce qui complexifie la prise en charge.
Quels sont les symptômes de l’anorexie mentale ?
Plusieurs symptômes se remarquent chez les personnes souffrant d’anorexie mentale. Entre autres, ces dernières s’engagent dans une restriction alimentaire volontaire sur une période importante. Elles développent un refus persistant de maintenir un poids corporel normal, ce qui entraîne une distorsion de leur image corporelle. Il existe également d’autres signes comme :
· Une perte de poids importante ;
· Des comportements compulsifs relatifs à l’alimentation ;
· Une obsession excessive pour l’activité physique et le sport.
En outre, les sujets atteints présentent des symptômes physiques dus à la dénutrition. Parmi ceux-ci se retrouvent la fatigue, les problèmes gastro-intestinaux et les vertiges. Particulièrement chez les femmes, on peut observer une perte de cheveux et une aménorrhée, c’est-à-dire une absence de menstruation. Ce dernier symptôme se remarque lorsque la femme est déjà en âge d’avoir des règles.
Par ailleurs, les signes de l’anorexie mentale incluent également une pilosité anormale qui apparaît sous la forme d’un lanugo. À cela s’ajoute la sensibilité des extrémités au froid qui conduit à la chute de la température normale du corps. Parmi les autres signes, on a les œdèmes de dénutrition et la sécheresse de la peau. Malheureusement, les sujets dénient leur maigreur qui peut paraître extrême.
Dans des cas plus graves, l’anorexie mentale s’accompagne d’un ralentissement du rythme cardiaque. Il en est de même pour des malaises fréquents qui perturbent le sommeil des victimes et dégradent leur humeur. Néanmoins, quel que soit le symptôme présenté, il est important d’identifier la cause réelle du mal avant de procéder à un traitement.
Quelles sont les causes de l’anorexie mentale ?
Bien que l’anorexie mentale ait fait l’objet de plusieurs études, les causes exactes qui en sont à l’origine sont intriquées. Selon les chercheurs, ces dernières sont de l’ordre génétique, familial, psychologique, social ou encore neuroendocrinien.
Le facteur familial
L’apparition de l’anorexie mentale peut être liée à un facteur familial. En effet, lorsqu’un membre féminin d’une famille est atteint de ce trouble, il est probable qu’une autre femme de la famille le soit également. De plus, s’il arrivait que l’une des jumelles monozygotes souffre du mal, la seconde a 56% de chance de le développer. Néanmoins, si les jumelles sont dizygotes, c’est-à-dire différentes, la probabilité baisse considérablement.
Le facteur endocrinien
L’anorexie mentale peut être aussi provoquée par des facteurs endocriniens, dont le déficit hormonal. Le cas échéant, on peut assister à la baisse de l’hormone LH-RH qui, à la base, participe à la régulation de la fonction ovarienne. Cependant, il faut préciser que ce déficit peut survenir à la suite d’une anorexie. Il en devient donc une conséquence.
Le facteur neurologique
Les recherches effectuées en neurologie viennent à conclure que l’anorexie mentale peut être liée à un dysfonctionnement sérotoninergique. En d’autres termes, il s’agit d’une carence de sérotonine, l’hormone du bonheur. À noter que cette dernière intervient au niveau des synapses pour favoriser le passage du message nerveux, notamment entre les neurones.
Le facteur psychologique
Les études au plan psychologique établissent une relation entre l’anorexie mentale, la faible estime de soi et le besoin de perfectionnisme. En effet, les personnes atteintes de ce trouble ont le sentiment d’être inefficaces dans leur entourage. Par conséquent, elles désirent ardemment avoir le contrôle sur un aspect de leur vie. Il n’est donc pas rare de remarquer certains troubles psychologiques se manifester conjointement à l’anorexie. C’est le cas de l’hypersensibilité et de la phobie sociale.
Le facteur cognitif
Sur le plan cognitif, des études révèlent que les pensées négatives sont enclines à provoquer des croyances erronées. La preuve, plusieurs femmes sont convaincues qu’être mince ou très mince est synonyme de bonheur et de santé. Ces dernières considèrent alors la prise de poids comme un mal à éviter à tout prix pour vivre heureux.
Le facteur social
L’anorexie mentale prédomine dans les pays industrialisés. Les facteurs socioculturels peuvent alors avoir un impact sur son apparition et son développement. En effet, les adolescents encore ignorants se laissent très vite influencer par les normes de beauté que répandent les mannequins au corps mince. Il en est de même pour les médias qui, de nos jours, promeuvent la minceur et les régimes miracles pour y arriver.
Quelle prise en charge pour l’anorexie ?
La prise en charge de l’anorexie mentale se fait sur une longue durée. Selon la complexité du mal, elle peut prendre quelques semaines, plusieurs mois, voire des années. Voici quelques étapes que peut comprendre son déroulement :
La prise en charge médicamenteuse
La prise en charge médicamenteuse consiste à administrer aux patients anorexiques des médicaments. Ces derniers visent à traiter certains symptômes du trouble. Pour une dépression par exemple, la prise d’un antidépresseur tel que la fluoxétine est recommandée. En plus de lutter contre ce signe, cela permet de conserver un poids normal, notamment à la suite d’une hospitalisation.
En outre, pour soulager l’anxiété observée chez les patients, les médecins préconisent des anxiolytiques. Il existe, par ailleurs, d’autres médicaments à prescrire aux termes de l’évaluation médicale. Ces derniers sont destinés à pallier les conséquences liées aux conduites de purges, dont les carences et les troubles digestifs.
La prise en charge nutritionnelle
La prise en charge nutritionnelle complète le traitement médicamenteux. Pour la réaliser, le médecin définit plusieurs objectifs parmi lesquels figure la reprise de poids. Dans ce cas précis, il sera mis en place un programme de renutrition en fonction des besoins du patient. Néanmoins, pour obtenir les résultats escomptés, ce dernier doit nécessairement s’y investir.
En pratique, la prise en charge nutritionnelle permet de réapprendre à manger à travers une alimentation équilibrée. Elle aide également la personne anorexique à se réhabituer à la prise de repas à table, en quantité suffisante. Elle vise aussi à faire perdre au patient les comportements purgatifs. Par ailleurs, il existe d’autres prises en charge incontournables dans le traitement de l’anorexie mentale. Il s’agit par exemple, de l’accompagnement psychothérapique de l’hospitalisation spécialisée pour optimiser les chances de guérison.