Les anticorps sont des protéines dont la fonction principale est d’assurer la destruction des antigènes qui s’introduisent dans le corps. Ils se répartissent en diverses classes et possèdent des caractéristiques ainsi que des modes d’action bien différents. Découvrez ici les fonctions et différentes classes d’anticorps, ces molécules essentielles pour le système immunitaire.
Sommaire de l'article
Définition des anticorps
Encore appelés immunoglobulines, les anticorps sont une sorte de protéines sécrétées par des cellules sanguines telles que les lymphocytes B et les plasmocytes. Leur rôle principal est de mettre en place une action destructrice envers les substances reconnues comme étrangères pour l’organisme. Ces dernières sont désignées par le terme antigène.
À part l’immunité qu’ils confèrent à l’organisme, les anticorps sont également très utiles en médecine, où ils sont employés pour traiter un certain nombre de pathologies. Par ailleurs, l’industrialisation de la production d’anticorps est possible depuis les années 80. Ils sont donc utilisés depuis lors, pour guérir certaines maladies comme le cancer ou les maladies auto-immunes.
Le mode d’action des anticorps
Les anticorps agissent généralement au moyen de trois mécanismes que sont : la reconnaissance spécifique de l’antigène, sa neutralisation et la mise en place d’une mémoire immunitaire.
La reconnaissance spécifique de l’antigène
Avant tout, il faut savoir que la structure d’un anticorps est fortement liée à celle de l’antigène pour lequel il a été secrété. En effet, toutes les molécules d’anticorps contiennent quatre chaînes d’acides aminés (deux lourdes et deux légères) : on dit que les molécules d’anticorps sont en forme d’Y.
Chaque chaîne de la molécule comprend une partie fixe qui demeure la même, pour tous les anticorps. Ensuite, ces molécules comprennent également des parties variables qui constituent les zones de contact entre l’antigène et l’anticorps. C’est dans ces zones que se fait la reconnaissance spécifique des différents antigènes.
La neutralisation de l’antigène
La première étape dans la neutralisation de l’antigène est la mise en place du complexe immun. En effet, suite à l’intrusion de l’agent pathogène dans l’organisme, les plasmocytes vont sécréter une quantité importante d’anticorps qui vont se positionner sur les germes intrus : c’est le complexe immun.
Ensuite, le complexe immun va se charger d’activer les protéines enzymatiques du plasma qu’on désigne par le terme de système de complément. La neutralisation proprement dite de l’antigène se fait donc par une formation d’agglomérat par le complexe immun. Cet agglomérat empêche l’antigène de poursuivre son action et le présente à des cellules qui vont se charger de sa destruction définitive.
La mise en place de la mémoire immunitaire
Après la destruction de l’antigène par le complexe immun, certains anticorps restent quand même à la surface des cellules pour une protection à long terme de l’organisme : ce sont les cellules « mémoires ». En effet, si le même antigène s’introduit à nouveau dans l’organisme, ces cellules ont pour fonction de répondre plus rapidement et plus efficacement. C’est d’ailleurs sur ce principe que repose la vaccination.
Les différentes classes d’anticorps et leurs caractéristiques
Dans l’organisme humain, il existe une grande quantité d’anticorps. Ils sont répartis en cinq différentes classes dont les caractéristiques varient.
1re classe : les immunoglobulines A (IgA)
Habituellement présentes dans les muqueuses, les immunoglobulines A peuvent se retrouver au niveau :
- Du vagin ;
- De la bouche ;
- Du rectum ;
- De l’œil ;
- Des voies respiratoires.
La fonction principale des immunoglobulines A est d’entraver la liaison des antigènes avec les cellules de la muqueuse ou de l’épiderme. Les IgA agissent de façon immédiate et efficace sur les microbes.
2e classe : les immunoglobulines E (IgE)
Intervenant le plus souvent dans les mécanismes d’allergie, l’action des immunoglobulines E est surtout dirigée vers les parasites. Majoritairement produites par les plasmocytes, les IgE se retrouvent sur les voies respiratoires, la peau, les voies digestives et les amygdales.
3e classe : les immunoglobulines M (IgM)
Lorsqu’un antigène s’introduit dans l’organise, les immunoglobulines M constituent le premier obstacle. Elles sont produites par certains globules blancs et sont des anticorps non spécifiques de l’immunité adaptative. Quand les IgM sont présentes dans le sang, cela veut habituellement dire qu’une infection est en cours.
4e classe : Les immunoglobulines G (IgG)
Les immunoglobulines G sont les anticorps dont l’action est la plus intense. En effet, ces immunoglobulines sont capables de traverser le placenta pour assurer une immunité au fœtus. Par ailleurs, les IgG sont les plus nombreuses des anticorps. Leur fonction est d’assurer une protection de l’organisme contre les virus et les bactéries circulant dans le sang. Pour finir, les immunoglobulines G interviennent également dans la mise en place de la mémoire immunitaire.
5e classe : Les immunoglobulines D (IgD)
Les immunoglobulines D sont présentes à la surface des lymphocytes B. Leur rôle est de captiver les bactéries et d’induire le mécanisme de neutralisation, en alertant les acteurs immunitaires indispensables. Ces immunoglobulines assurent donc une fonction de veille permanente, pour détecter l’intrusion d’antigènes.
L’utilisation thérapeutique des anticorps
En plus de leurs fonctions basiques dans l’organisme, les anticorps interviennent également dans plusieurs branches de la médecine.
La sérothérapie
Il est ici question d’injecter à un sujet, des anticorps qui ont été produits par un autre organisme, dans le but de lutter contre un agent pathogène. Ce principe confère immédiatement au sujet récepteur une immunité, mais d’une courte durée. C’est le cas par exemple des sérums antitétanique, antivenimeux ou encore des immunoglobulines contre la rage.
La biologie médicale
La biologie médicale repose sur l’utilisation des réactifs à base d’anticorps, dans les tests de diagnostic. Il peut, selon le cas, s’agir des tests de grossesse, d’ovulation, de dépistage de maladies infectieuses. L’utilisation des anticorps dans ce principe permet de juger du niveau de protection d’un organisme contre une certaine pathologie.
Le rôle des anticorps
Les anticorps sont connus pour jouer plusieurs fonctions dans l’organisme. Cependant, leur rôle fondamental est de reconnaître les substances étrangères et de mettre en place un système de défense vis-à-vis de ces dernières.
En effet, lorsque des éléments tels que les virus, les champignons ou encore les cellules cancéreuses sont identifiés comme indésirables à l’organisme, c’est en partie grâce à ces anticorps. Ces derniers se fixent sur ces éléments et déclenchent une réaction immunitaire spécifique appropriée : c’est l’immunité adaptative.
Par ailleurs, une fois acquise, l’immunité se développe à mesure du temps et comporte aussi une mémoire, qui va lui permettre de lutter plus rapidement et plus efficacement contre le même antigène, s’il s’introduit à nouveau dans l’organisme.
Il faut également noter que la vaccination, même si elle ne joue pas le rôle des anticorps, suit le mécanisme d’action de ces derniers. En effet, la vaccination va consister à injecter une version inoffensive de l’antigène, afin de déclencher une réaction des anticorps. Ainsi, le germe est marqué et vite repoussé lors des attaques ultérieures, si éventuellement il y en avait.
Anticorps polyclonaux et monoclonaux
Les anticorps polyclonaux constituent un ensemble d’anticorps capables de reconnaître différents épitopes sur un antigène spécifique. En effet, au cours du mécanisme de la réponse immunitaire, un organisme produit plusieurs anticorps orientés contre différents épitopes de l’antigène. C’est une réponse immunitaire nommée polyclonale. Les anticorps polyclonaux sont utilisés, seulement en cas de carences immunitaires dans le cadre médical.
Par ailleurs, on dit des anticorps qu’ils sont monoclonaux lorsqu’ils ont été fabriqués pour lutter contre une maladie donnée. Ils sont produits pour traiter certaines pathologies, notamment les maladies auto-immunes, le cancer. Dans d’autres cas, ils sont utilisés pour prévenir le rejet de certaines greffes par l’organisme.
Cependant, les médicaments mis en jeu pour lutter contre ces maladies connaîtront une limite, car ils n’attaquent qu’une seule cellule malade. Un sondage révèle que la commercialisation des anticorps monoclonaux sur le marché aujourd’hui, connaît une croissance spectaculaire. Cette croissance est considérée comme la plus élevée de l’industrie, aussi bien pharmaceutique que biotechnologique.
Il faut également noter que les deux anticorps (monoclonaux et polyclonaux) sont tous élaborés à l’aide du sérum animal de la même manière que celui de la souris.
Comment connaître le taux d’anticorps dans l’organisme ?
Il existe plusieurs examens vous permettant de connaître le taux d’anticorps dans votre organisme. L’examen d’électrophorèse se révèle comme un excellent moyen pour connaître la proportion de ses immunoglobulines. Si le sujet est victime d’une carence générale en anticorps, il sera constaté lors de l’examen une hypogammaglobulinémie. Cet individu sera donc exposé à de nombreuses maladies infectieuses telles que l’infection pulmonaire, la méningite…
D’un autre côté, les tests sérologiques plus précis peuvent être envisagés, dans le but de savoir si l’on est immunisé contre certaines maladies dont l’hépatite B, le tétanos ou encore la rougeole. Ces bilans sont d’une importance capitale, car ils permettent de se rassurer de la présence ou non des anticorps dans notre organisme. La précision de ces tests permet même de quantifier les anticorps disponibles.