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Apolipoprotéine : différents types, examens et résultats

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Apolipoprotéine : différents types, examens et résultats
Concept d'Apolipoprotéine

Le cholestérol joue un rôle essentiel dans la santé cardiovasculaire. Cependant, il existe une autre groupe de molécules, dont les fonctions ne sont pas des moindres dans ce processus. Il s’agit des apolipoprotéines. Que faut-il en savoir concrètement ? Quels sont les différents types d’apopoliprotéines ?

Qu’est-ce que l’apolipoprotéine ?

Encore appelées apoprotéines, les apolipoprotéines sont des protéines essentiellement synthétisées par le foie. Ils occupent une place importante dans l’acheminement des lipides, dont les phospholipides, le cholestérol et les triglycérides, dans le sang. En association avec les phospholipides, ils interviennent dans la formation des lipoprotéines et l’emballage des lipides au sein de ces particules.

Toutefois, il faut éviter de confondre les apolipoprotéines avec l’apoprotéine. En effet, l’apoprotéine correspond à la zone protéique d’une hétéroprotéine, encore appelée protéine conjuguée. Notez que ces hétéroprotéines sont en réalité des molécules d’une partie protéique appelée apoprotéine et d’une partie non protéique désignée par groupe prosthétique.

La partie protéique, c’est-à-dire l’apoprotéine, s’occupe généralement de la structure tridimensionnelle de la protéine ainsi que de certaines de ses fonctions. En revanche, le groupe prosthétique vient quant à lui, en complément à la fonction globale de la protéine. Il faut alors souligner que les apolipoprotéines précédemment évoquées dans le cadre du transport des lipides sont des exemples spécifiques d’apoprotéines. Celles-ci jouent alors un rôle incontournable dans la fabrication des lipides.

Quels sont les types d’apolipoprotéines ?

Les apolipoprotéines existent sous 14 différents types. Il s’agit de l’APO AI, l’APO II, l’APO II, l’APO IV, l’APO V, l’APO B48, l’APO B100, l’APO C-I et l’APO CII. Les autres sont : l’APO CIII, l’APO CIV, l’APO D, l’APO E et l’APO H.

L’apolipoprotéine A-I ou APO AI

L’apolipoprotéine A- I est une apolipoprotéine majeure qui se retrouve dans les lipoprotéines de haute densité (HDL) appelées ‘’bon cholestérol’’.  En effet, elle joue un rôle crucial dans l’activation de l’enzyme lécithine cholestérol acyltransférase (LCAT). Celle-ci s’occupe en réalité de la conversion du cholestérol libre en cholestérol estérifié, ce qui favorise le transport du cholestérol dans les HDL. En outre, l’APO A-I participe également à la formation et à la stabilité des HDL. Elle est synthétisée aussi bien dans le foie que dans l’intestin avant d’être sécrétée dans la circulation sanguine.

L’apolipoprotéine A-II ou APO II

L’apolipoprotéine A-II joue plusieurs rôles importants dans le métabolisme des lipides. D’abord, elle agit comme un élément structurel dans les lipoprotéines, notamment au niveau des HDL. Ensuite, elle peut être l’élément principal dans l’activation de la lipase hépatique, une enzyme qui se retrouve dans le foie. Cette action stimule la neutralisation des lipoprotéines riches en triglycérides telles que les very low density lipoproteins. Notez que l’APO-II travaille en synergie avec l’APO-I, mais elles présentent des fonctions distinctes.

L’apolipoprotéine A-III ou APO III

L’apolipoprotéine A-III a un effet non négligeable sur le métabolisme des lipides. Entre autres, elle dispose des atouts nécessaires pour inhiber l’activité de la lipoprotéine lipase (LPL). Cela réduit considérablement la libération des acides gras des triglycérides et par conséquent, la capacité des cellules à se servir des acides gras comme source d’énergie. En outre, l’APO-III peut réguler la distribution des lipoprotéines pourvues en triglycérides, ce qui affecte le métabolisme des lipoprotéines.

L’apolipoprotéine A-IV ou APO IV

La fonction précise de l’apolipoprotéine A-IV et ses mécanismes font toujours objet d’études. Toutefois, selon certaines recherches, elle intervient dans la modulation de l’absorption des lipides au niveau de l’intestin. Aussi, elle est activement impliquée dans le transport du cholestérol et la formation des lipoprotéines comme les chylomicrons. Plusieurs recherches sont également parvenues à démontrer qu’elle joue un rôle dans la régulation de l’appétit et du métabolisme des lipides.

L’apolipoprotéine A-V ou APO A5

Encore appelé APO A5, l’apolipoprotéine A-V favorise l’interaction des chylomicrons et des VLDL. De plus, elle agit avec d’autres apolipoprotéines et enzymes pour réguler la dégradation des triglycérides dans ces lipoprotéines. En outre, l’APO A5 peut avoir un impact sur l’activité d’enzymes impliquées dans la production et la phase sélective des VLDL. Ce faisant, elle participe à la régulation de la fabrication et du métabolisme des triglycérides hépatiques.

L’apolipoprotéine B48 ou APO B48

L’APO B48 est une autre apolipoprotéine. Elle est associée aux lipoprotéines de basse densité et remplit plusieurs fonctions. En effet, au cours de la digestion des lipides dans l’intestin, les chylomicrons se forment pour assurer le transport des lipides, dont les triglycérides. Dans ce processus, l’APO B48 est synthétisée afin de favoriser la formation des chylomicrons. Cela fournit alors une meilleure enveloppe protéique pour le transport des lipides.

L’apolipoprotéine B100

L’APO B100 joue un rôle majeur dans les LDL. Entre autres, elle agit en tant que ligand pour le récepteur des LDL, ce qui permet la reconnaissance et l’absorption de ces lipoprotéines par les endocytose. De plus, l’APO B100 interagit avec le récepteur LDL et exerce une influence sur les cellules. Cela permet de réguler l’absorption du cholestérol au moyen des cellules.

L’apolipoprotéine C-I ou APO C-I

L’APO C-I est une apolipoprotéine liée à la LPL. Elle constitue un inhibiteur modéré de cette dernière, une enzyme contribuant à la dégradation des triglycérides dans des lipoprotéines, comme les chylomicrons. De plus, elle est impliquée dans l’inhibition hépatique des lipoprotéines pourvues en triglycérides. Elle aide ainsi à maintenir des niveaux adéquats de triglycérides dans le sang. Par ailleurs, soulignons que l’APO C-I agit en symbiose avec d’autres APO, comme l’APO C-II et l’APO C-III.

L’apolipoprotéine C-II ou APO C-II

L’apolipoprotéine C-II intervient comme un cofacteur essentiel de la LPL. Cela permet de dégrader les triglycérides en acides gras libres qui seront utilisés comme une source d’énergie. De plus, lorsque l’APO C-II se lie à la LPL, elle entraîne un changement de l’enzyme et une augmentation de son activité catalytique. Ce mécanisme permet en réalité à la LPL d’hydrolyser les triglycérides des lipoprotéines circulantes. Les acides gras qui en sont libérés peuvent être utilisés par les cellules pour des besoins énergétiques.

L’apolipoprotéine C-III ou APO C-III

L’apolipoprotéine C-III ou APO C-III est un inhibiteur de la lipoprotéine lipase. En effet, lorsqu’elle est présente, elle a la capacité d’inhiber l’activité de la LPL, ce qui empêche la détérioration des triglycérides dans les lipoprotéines. Outre cette fonction qu’elle remplit, l’APO C-III peut aussi inhiber l’activité de la lipase hépatique, ce qui réduit la dégradation des lipoprotéines riches en triglycérides. Cependant en cas de variations génétiques dans le gène de l’APO C-III, il est possible de noter une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires.

L’apolipoprotéine C-IV ou APO C-IV

L’apolipoprotéine C-IV s’exprime dans le foie et présente une structure identique à celle des autres protéines du groupe A, puisqu’elle en fait justement partie. Bien que ses fonctions précises fassent toujours l’objet de recherches, elle pourrait jouer un rôle dans la régulation du métabolisme des lipoprotéines.

L’apolipoprotéine D ou APO D

L’APO D est une glycoprotéine issue de la famille des apolipoprotéines. Elle occupe une place importante dans divers processus biologiques. Entre autres, elle s’exprime dans divers tissus, dont le système nerveux central et les tissus périphériques. De même, elle intervient dans la protection contre l’inflammation dans le système nerveux et le stress oxydatif. Ainsi, elle participe à la défense contre les maladies neuro dégénératives et les lésions.

L’apolipoprotéine E ou APO E

L’APO E interagit avec le récepteur LDL afin de favoriser la captation des lipoprotéines riches en cholestérol. Il en est de même avec un autre récepteur spécifique, appelé récepteur APO LRP1. Cette interaction est importante pour le transport du cholestérol et d’autres lipoprotéines dans plusieurs cellules, dont celles du système nerveux central. Par ailleurs, comme l’APO C-III, des variations génétiques de l’APO E peuvent avoir des répercussions sur le métabolisme des lipoprotéines. Elles peuvent aussi accroître le risque de maladies cardiovasculaires.

L’apolipoprotéine H ou APO H

L’apolipoprotéine H est également connue sous le nom de β2 glycoprotéine ayant environ 50 kDa, elle est synthétisée dans le foie et circule dans le sang. À ce niveau, elle a la possibilité d’exister sous une forme libre ou associée à des lipoprotéines comme les VLDL, les HDL et les LDL. En outre, elle occupe une place de choix dans le mécanisme de formation de caillots sanguins. Son interaction avec la cardiolipine est particulièrement nécessaire pour son activité anticoagulante.

Quelles sont les fonctions des apolipoprotéines ?

Les apolipoprotéines occupent essentiellement trois fonctions. D’abord, elles participent à la structure des lipoprotéines en formant une enveloppe protéique autour des lipides, dont le cholestérol, afin de les acheminer dans le sang. Notez que cette enveloppe que fournissent les apolipoprotéines permet aux lipoprotéines de mieux circuler dans le sang. Elle permet aussi de transporter plus efficacement les lipides vers les tissus ainsi que les organes cibles.

Ensuite, les apolipoprotéines jouent un rôle crucial dans la régulation de l’activité enzymatique dans le métabolisme des lipides. L’APO C-II est par exemple un cofacteur de la LPL qui dégrade les triglycérides qui se retrouvent dans les lipoprotéines circulaires. En activant la LPL, cela permet de libérer les glycérols et les acides gras.

En outre, les apolipoprotéines servent de ligands, notamment pour des récepteurs spécifiques présents sur les cellules cibles. L’APO B100 par exemple favorise l’absorption des LDL par les cellules. L’APO E quant à elle interagit avec le récepteur LDL ainsi que le récepteur Apo E. Cela favorise l’acheminement des lipoprotéines riches en cholestérol et la régulation du métabolisme du cholestérol.

Par ailleurs, il faut souligner que chacune des apolipoprotéines joue un rôle précis. Elles peuvent également interagir avec plusieurs récepteurs et classes de lipoprotéines. Toutes ces interactions sont bénéfiques pour la régulation du métabolisme des lipides. Elles sont également essentielles pour la distribution des lipides dans le corps.

En quoi consiste l’analyse des apolipoprotéines ?

L’analyse des apolipoprotéines se fait en complément au bilan lipidique. Cela permet d’obtenir des informations plus éclairées en ce qui concerne le profil lipidique d’un sujet et de déterminer le risque cardiovasculaire. Cette probabilité est généralement liée à des déséquilibres au niveau du rapport entre les apolipoprotéines. À noter que l’APO A-I est associée aux HDL considérées comme le bon cholestérol. En revanche, l’APO-B est associée aux LDL et considérée comme le mauvais cholestérol.

En outre, rappelons que les APO A-I et B se retrouvent dans les lipoprotéines. Leur concentration suggère de manière indirecte une concentration de HDL et de LDL dans le sang. Lorsque le taux d’APO A-I est élevé, cela est généralement dû à un niveau élevé de HDL, ce qui reste très avantageux pour la santé cardiovasculaire. Par contre, un taux élevé d’APO B est lié à un niveau élevé de LDL, d’où les risques de maladies cardiovasculaires.

Il faut encore souligner que l’analyse des apolipoprotéines permet de mieux cerner le profil lipidique d’un individu. Elle offre des détails supplémentaires sur les lipoprotéines spécifiques qui sont présentes dans le sang. Cela peut aider à déterminer, et ce de façon globale, le risque cardiovasculaire d’un sujet.

Cependant, notez que le taux de HDL, de LDL et de cholestérol chez une personne n’est pas statique. Il dépend de chaque sujet et de certaines variations telles que l’âge et le sexe. À ces facteurs peuvent également s’ajouter l’activité physique et les habitudes alimentaires.

Quid de l’interprétation des résultats ?

Pour examiner les résultats, il est important de considérer les conditions de prélèvement. Mais, cela doit aussi se faire suivant les valeurs usuelles. En effet, lorsque l’APO A-I diminue et se trouve en dessous de 1,1 ou 1,2 g/l, cela suggère un risque accru d’athérosclérose. Il s’agit d’une maladie qui se caractérise par le dépôt de plaques et d’autres substances sur les parois des vaisseaux sanguins. Cela peut conduire, soit à un resserrement, soit à un blocage des vaisseaux.

En revanche, lorsque le taux d’APO A-I est élevé, cela est considéré comme favorable en raison de l’élimination du cholestérol des vaisseaux sanguins. À cet effet, il faut noter que les HDL suffisamment pourvus en APO A-I peuvent transporter le cholestérol des tissus périphériques vers le foie. C’est à ce niveau qu’il est métabolisé et éliminé du corps. Cela participe à la baisse de l’accumulation de cholestérol et à la prévention de la santé du cœur.

Par ailleurs, dans le cas des résultats de l’analyse de l’APO B, il peut ressortir un taux supérieur à 1,3g/l de cette apolipoprotéine. Le cas échéant, il s’agit d’une indication importante sur la présence d’un risque cardiovasculaire. Cela n’est pas le cas lorsque cette concentration est basse. Toutefois, un taux très bas soit en dessous de 0,50 g/l peut donner l’alerte sur la présence d’autres affections, ce qui est d’ailleurs peu fréquent. Quoi qu’il en soit, retenez qu’un déficit en APO B peut être la cause de :

  • une maladie du foie ;
  • l’hyperthyroïdie ;
  • une anémie chronique ;
  • la malnutrition.

Afin de mieux comprendre les analyses, il faut insister sur le fait que l’interprétation des résultats de l’APO A-I et B doit se faire selon les valeurs usuelles spécifiques. Mais, des facteurs de risque cardiovasculaire doivent être aussi considérés.