L’arthrose est le mal articulaire le plus répandu. Cette maladie ronge et détruit progressivement le cartilage. Au début, plusieurs traitements ont été administrés pour traiter uniquement les symptômes de cette maladie. Mais, actuellement de nouvelles méthodes thérapeutiques ont été décelées. Elles mettent en place des traitements qui visent à freiner la progression de l’arthrose. Bon nombre de ces traitements ne sont pas encore validés par l’OMS et sont toujours en cours d’évaluation. Cependant, ils apportent une certaine satisfaction et un soulagement aux patients souffrant d’arthrose. Quels sont les divers traitements pour l’arthrose ? Découvrez ici quelques réponses.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que l’arthrose ?
Encore appelée ostéo-arthrite, l’arthrose est une maladie chronique due à la disparition du cartilage et de donc de l’articulation. Elle se manifeste par des douleurs atroces persistantes, surtout au niveau des extrémités osseuses. Il est important de préciser que l’arthrose peut affecter toutes les articulations. Les plus touchées habituellement sont : les articulations du genou, de la hanche et de la colonne vertébrale. L’arthrose des doigts est aussi très fréquente, mais se remarque surtout chez les femmes. Par ailleurs, l’épaule, le coude, le poignet, la cheville sont moins atteints.
Cette pathologie s’identifie par une destruction du cartilage, qui s’élargit vers les autres structures de l’articulation, précisément les os et le tissu synovial. En effet, le cartilage couvre les extrémités osseuses d’une articulation. Il leur permet de se glisser facilement les uns sur les autres. Quand il s’agit d’une arthrose, le cartilage se rétrécit et perd en épaisseur, pour progressivement disparaître.
Ce phénomène provoque donc une perte de mobilité, associée à des douleurs sévères. Les mécanismes causant la destruction du cartilage ne sont toujours pas connus. Ils continuent de faire l’objet de recherches.
Arthrose : quel est le mode d’action de la maladie ?
En cas d’arthrose, tout le cartilage est touché ainsi que les ligaments, les os, les muscles et le liquide synovial. Au fur et à mesure, le cartilage perd sa souplesse et son élasticité. En effet, il est censé produire un liquide limpide, semblable à un jaune d’œuf qui lubrifie les articulations. La défaillance de production de ce liquide entraine sa perte de souplesse et d’élasticité.
Quand cette maladie attaque un individu, il n’y a pas systématiquement apparition d’inflammation. Mais au fil du temps, l’inflammation peut se remarquer ; même si cela n’est pas fréquent. Cependant, les douleurs apparaissent assez rapidement et sont la principale cause de consultation des patients.
Quelles sont les causes de l’arthrose ?
Les causes de cette affection restent multiples. Les différents facteurs de risques sont au premier plan des causes de la maladie. Le mal implique une dégénérescence anormale des cartilages. En effet, la vétusté de l’articulation avec l’âge ne justifie pas l’apparition d’une arthrose. Ce sont les mouvements répétitifs effectués au niveau d’une articulation qui peuvent abîmer le cartilage et provoquer l’arthrose.
Quels sont les différents types de l’ostéo-arthrite ?
Les types d’arthrose s’identifient par rapport à leur localisation.
- L’arthrose de la colonne vertébrale : elle est la plus courante chez les personnes âgées de 65 à 75 ans. Cette forme de la maladie est, pour la plupart du temps, la moins dérangeante.
- L’arthrose des doigts : c’est la deuxième localisation la plus fréquente. L’arthrose des doigts se manifeste par des déformations définitives
- L’arthrose du genou et de la hanche : elles concernent beaucoup plus les personnes de 65 à 75 ans. Elles sont habituellement les plus dangereuses, car elles touchent les principales articulations qui soutiennent le poids du corps. L’arthrose du genou est appelée la gonarthrose et celle de la hanche, la coxarthrose.
Quels sont les facteurs et les personnes à risques de ce mal ?
Selon plusieurs études les femmes sont les plus touchées par l’arthrose. Aussi, note-t-on que 10 % de la population est atteinte de cette affection après l’âge de 55 ans.
Les facteurs de risques identifiés
- L’âge : cette pathologie touche 80 % des plus de 80 ans, et de moins en moins les personnes en âge non avancé ;
- L’obésité ou le diabète ;
- La pratique intensive des sports comme le rugby, le soccer, le tennis ; qui amplifient les pressions mécaniques ;
- La pratique intensive de certaines activités physiques qui impliquent le port fréquent de charges lourdes, conduisant à affaiblir le cartilage ;
- Les traumatismes articulaires comme les entorses, les fractures articulaires, les luxations, l’ablation du ménisque ;
- Les maladies de l’articulation comme la chondrocalcinose, l’ostéonécrose ou la polyarthrite rhumatoïde ;
- La faible fréquence d’activité physique qui diminue la circulation sanguine au niveau des muscles et agit négativement sur le cartilage ;
- Le port fréquent de hauts talons, qui provoque au fil du temps l’arthrose du genou ;
- L’état naturel d’un cartilage fragile ;
- Le phénomène héréditaire demeure aussi un facteur de risque dans certaines situations, précisément dans le cas d’une arthrose des mains.
Les personnes à risques
- Les personnes dont les articulations sont positionnées dans un mauvais axe. Il s’agit de celles dont les genoux sont tournés vers l’intérieur ou l’extérieur ;
- Les personnes ayant une prédisposition héréditaire ;
- Les personnes âgées, ayant un âge dans l’intervalle de 55 ans à 70 ans et plus. À partir de 70 ans, la plupart des patients souffrent d’arthrose au niveau de plusieurs articulations.
Comment évolue l’arthrose ?
Quatre stades d’évolution caractérisent la pathologie d’arthrose. Il s’agit de l’arthrose primaire, celle secondaire, celle marquée par une évolution brusque, et enfin celle chronique.
Stade primaire de l’arthrose
Cette affection peut attaquer des personnes qui n’y sont pas prédisposées. Dans ces cas, on parle d’une arthrose « primaire ».
Stade secondaire de l’arthrose
Lorsqu’il y a une prédisposition des personnes aux maladies d’articulations ou métaboliques, on parle d’arthrose secondaire. Il en est de même pour les personnes ayant des blessures ou des chirurgies au niveau d’une articulation. Dans l’un ou l’autre des cas, il s’agit toujours de l’arthrose secondaire.
Stade marqué par une évolution brusque
À ce stade, l’arthrose peut connaître une évolution très rapide et poussée. Les fissures de cartilage s’amplifient sévèrement de façon imprévisible, en moins de cinq ans. À partir de ce moment, la pose de prothèse devient indispensable. Par ailleurs, cette maladie peut toujours connaître une évolution lente au bout de plusieurs années, sans provoquer de graves conséquences.
Stade chronique de l’arthrose
Au cours de cette phase, la gêne et les douleurs deviennent quotidiennes, et varient en fonction de chaque personne. Il est remarqué des crises aiguës douloureuses, suivies d’une inflammation de l’articulation. Les douleurs s’amplifient et surviennent dès le matin, au cours de la journée et parfois dans la nuit. En effet, c’est à ce stade qu’intervient la destruction totale du cartilage.
Pendant cette phase, il est recommandé de pratiquer régulièrement des activités physiques. Cependant, le repos est requis lors des crises douloureuses.
Quels sont les symptômes de l’arthrose ?
L’ostéo-arthrite atteint différentes articulations chez chaque personne. Ainsi, il peut y avoir des douleurs variées et d’une intensité variable, d’un individu à un autre. Bien que les signes de cette maladie varient chez les patients, les symptômes habituellement remarqués sont les suivants :
- Des douleurs sévères dans l’articulation affectée, surtout s’il s’agit des parties comme le genou ;
- Une crampe de moins de quinze minutes au niveau de l’articulation atteinte, habituellement au réveil ou après une période d’immobilité ;
- Une perte progressive d’agilité dans les articulations ;
- Une sensation d’inconfort dans l’articulation et des craquements, surtout pendant l’arthrose du genou ;
- Une apparition rare d’inflammation (rougeur ou gonflement de l’articulation).
Comment pose-t-on le diagnostic de l’ostéo-arthrite ?
L’examen clinique effectué pour détecter la maladie est basé sur la radiographie. Cette dernière est aussi un outil utilisé pour le suivi et l’évolution de l’arthrose. Le diagnostic repose sur des radiographies de l’articulation.
Ces radiographies permettent d’observer de façon nette, l’état de l’articulation atteinte. Il est fortement recommandé d’effectuer l’examen chaque année ou tous les deux ans. Ceci permettrait de remarquer la vitesse d’évolution de l’affection, et d’administrer un traitement adapté le plus tôt possible.
Quelles sont les différents traitements de l’arthrose ?
En effet, il est important de préciser qu’aucun traitement n’arrive à guérir cette maladie. Aussi, faut-il mettre l’accent sur le fait qu’aucun traitement ne permette en réalité de ralentir la destruction du cartilage. Toutefois, quand il est diagnostiqué une arthrose, il existe des traitements à base de médicaments ou sans médicaments. Ils aident les patients à surmonter les crises de douleurs, en agissant aussi sur les articulations touchées.
Traitements médicamenteux
Il s’agit d’un ensemble de produits pharmaceutiques, qui intervient dans le traitement de l’ostéo-arthrite. Ces produits sont principalement des antalgiques et des anti-inflammatoires. Il y a aussi des injections de corticostéroïdes et d’acide hyaluronique qui soulagent bon nombre de patients.
Les analgésiques
Le médicament acétaminophène est un antidouleur, prescrit au début de l’arthrose. Il est très efficace, surtout quand la maladie n’est pas encore à un stade avancé. Le dosage recommandé par le médecin doit être strictement observé, pour ne pas endommager le foie.
Des analgésiques suffisamment puissants peuvent être préconisés, lorsque les douleurs ne sont pas calmées par l’acétaminophène ou autres médicaments. Ils sont composés d’une combinaison d’acétaminophène et de codéine. Par ailleurs, des nausées, de la constipation et de la somnolence peuvent survenir, après la prise de ces médicaments.
Les anti-inflammatoires
Comme indique le nom, les médicaments anti-inflammatoires n’ont aucun effet pas sur l’évolution de la maladie. Ces médicaments sont prescrits lorsqu’aucun soulagement de la douleur n’est remarqué, après la prise de l’acétaminophène à dose maximale (4 g/jour). Les anti-inflammatoires non stéroïdiens interviennent donc pour soulager la douleur et l’inflammation. Il s’agit en l’occurrence de : l’ibuprofène, le kétoprofène, l’actron, l’orudis et le naproxène.
Ils s’obtiennent en vente libre ou sont procurés suite à l’ordonnance du médecin. Ils peuvent engendrer des effets digestifs potentiellement graves comme des brûlures d’estomac, des ulcères. Pour cela, la prise de médicaments protecteurs de la paroi de l’estomac est importante. Ces derniers sont utilisés, seulement et durant la plus brève période possible. La consommation d’alcool n’est pas du tout recommandée dans la période du traitement.
Par ailleurs, les anti-inflammatoires non stéroïdiens agissent en inhibant l’enzyme Cox-2, impliqué dans le système inflammatoire. Il s’agit du célécoxib, du meloxicam, du rofecoxib, du valdécoxib, et du lumiracoxib. L’avantage avec ces médicaments est qu’ils agressent moins l’estomac que les anti-inflammatoires classiques. Néanmoins, certains d’entre eux ont été retirés du marché au Canada, compte tenu de leurs effets secondaires dangereux.
Ces anti-inflammatoires doivent aussi être consommés modérément, comme le médecin l’aurait prescrit.
Quant aux anti-inflammatoires topiques, ils agissent sur l’articulation atteinte suite à leur application corporelle. Il s’agit des gels ou des crèmes tels que : le Pennsaid ou le Voltaren emulgel. Ils s’appliquent directement sur l’articulation. Ils n’entraînent donc pas d’effets secondaires digestifs. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une arthrose de la hanche ou de la colonne vertébrale, il existe des doutes sur son efficacité.
D’autres médicaments comme la cayenne, la glucosamine ou la chondroïtine, la same, le phytodolor, réduisent les effets douloureux de l’arthrose. À cela s’ajoutent, la racine de griffe du diable, l’acupuncture, l’homéopathie, l’hydrothérapie, les insaponifiables d’avocat et soja, puis les sangsues. Ces traitements sont aussi efficaces pour soulager les patients.
En outre, des études prouvent que les écorces de saule blanc, le collagène, et la massothérapie sont également puissants.
Les injections de corticostéroïdes
Lorsque l’arthrose s’aggrave, provoquant de la difficulté de mobilité à son sujet, il est recommandé des injections de corticostéroïdes. Ces injections doivent être effectuées directement dans l’articulation atteinte. Néanmoins, le traitement ne garantit pas automatiquement un soulagement au patient. Le soulagement est remarqué au fil du temps, au fur et à mesure que le traitement continue. Seulement deux à quatre injections de corticostéroïdes doivent être administrées annuellement, pour réduire les pertes de minéraux osseux.
Les injections d’acide hyaluronique
Ces types d’injections interviennent en cas d’arthrose de hanche ou de genou. Elles aident à réduire la douleur avec un effet malheureusement moins rapide que celles composées de corticostéroïdes. Cette intervention est aussi appelée « viscosuppléance ». Plusieurs études n’ont point prouvé l’effet bénéfique supérieur de ce traitement.
Les traitements non médicamenteux
De nouvelles recommandations internationales prônent l’importance des traitements non médicamenteux en matière d’arthrose. Ceci, surtout lorsqu’elle touche le genou ou la hanche. Ces diverses mesures se regroupent en deux. Il s’agit de certaines bonnes pratiques et de l’intervention chirurgicale.
Les bonnes pratiques face à l’ostéo-arthrite
- La pratique quotidienne de quinze à trente minutes d’exercices physiques comme la marche, la natation, l’aérobie, le renforcement musculaire adapté ;
- La mise au repos de l’articulation doit être effectuée, suite à une activité qui la sollicite plus intensément ;
- La perte de poids de cinq à dix pour cent, en cas d’obésité ou d’embonpoint ;
- La physiothérapie si nécessaire ;
- Les appuis comme les cannes, les marchettes et chariots peuvent aider à apaiser la douleur et à faciliter le déplacement ;
- Le port de chaussures confortables lorsque vous souffrez d’arthrose au genou ou à la hanche réduit les chocs des articulations ;
- La prise de la bonne posture permet de protéger les articulations du cou, des hanches, de la colonne vertébrale, etc. ;
- Le changement régulier de position permet de ne pas rester immobile trop longtemps et de diminuer le travail dans vos muscles.
Dans les cas où ces mesures n’arrivent pas à apaiser la douleur, le docteur peut recourir à d’autres moyens. Il le fait habituellement quand le stade de l’arthrose devient inquiétant.
La chirurgie
En cas de non-réussite du traitement médicamenteux et des bonnes pratiques, on peut recourir à la chirurgie. Des opérations chirurgicales peuvent donc être recommandées au plus vite, selon le niveau de gravité de la pathologie. Cette opération chirurgicale permet de débarrasser l’articulation des débris de cartilage et d’os.
D’autres interventions visent également à une correction des difformités osseuses, ou à la reconstruction d’une partie de l’articulation. Elles sont souvent utilisées en dernier recours, lorsqu’il n’y a aucune autre alternative. Il s’agit en l’occurrence de la chirurgie de remplacement, qui permet de changer l’articulation atteinte par une articulation artificielle. Cette dernière est une prothèse en métal ou en plastique.
L’intervention chirurgicale est nommée l’arthroplastie. Elle est indiquée pour les affections de la hanche ou du genou. Il faut noter que l’efficacité de cette méthode reste limitée à une quinzaine d’années minimum. Toutefois, cette opération améliore significativement la qualité de vie des patients.
La période post-opératoire peut impliquer l’utilisation de certains médicaments, notamment des antalgiques et des anti-inflammatoires. Une rééducation peut être nécessaire, afin d’habituer le patient à l’utilisation de sa nouvelle articulation artificielle. Des séances de kinésithérapie peuvent améliorer le confort du patient et maintenir l’articulation souple.
Les mesures préventives de l’arthrose
Compte tenu de l’effet non curatif des traitements liés à cette maladie, il est judicieux de prendre des mesures de prévention. A cet effet, plusieurs comportements positifs doivent être observés. Il s’agit en l’occurrence du maintien d’un poids sain et de la pratique d’activité physique.
Maintenir un poids sain
La perte de poids en cas d’obésité est nécessaire pour prévenir ce mal. Les personnes obèses sont plus prédisposées à souffrir de l’arthrose du genou. En effet, l’excès de poids engendre une contrainte mécanique très forte sur l’articulation et l’endommage rapidement.
L’obésité accroît également le risque d’arthrose des doigts, même s’il n’existe pas encore une réelle explication à ce fait. Il faut donc veiller à son alimentation. Le poids normal de chaque personne est identifié sur la base de sa taille et par l’indice de masse corporelle (IMC).
Pratiquer régulièrement une activité physique
Cette pratique aide l’individu à garder une bonne santé générale, et à réduire les risques d’arthrose. Elle permet aussi de renforcer les muscles, favorisant ainsi la protection des articulations, principalement celles du genou.
Prendre soin des articulations
Il est important de protéger ses articulations lors des activités physiques, afin de ne pas porter des blessures. La réduction des mouvements répétitifs est aussi importante pour prévenir le mal. Les sportifs doivent donc faire attention à ne pas surutiliser leurs articulations.
Soigner les maladies articulaires
Les personnes ayant des maladies articulaires comme la goutte ou la polyarthrite rhumatoïde doivent les traiter le plus tôt possible. Elles doivent aussi effectuer un suivi médical de leur état, par un médecin spécialiste.
Eviter de prendre des charges lourdes
Il est important dans les mesures de prévention, de prendre ou de soulever des charges équivalentes à votre capacité. En effet, des tentatives de prise de charge lourde impacte significativement sur l’os et les articulations. Cela augmente les risques de développer cette pathologie à la longue.