L’astigmatisme est un défaut optique, affectant un bon nombre de personnes. Il est d’autant plus gênant, qu’il perturbe la vision de près comme de loin. L’astigmatisme est habituellement associé à d’autres troubles oculaires, notamment la myopie ou l’hypermétropie. En absence de traitement, il peut entraîner une fatigue visuelle. Qu’est-ce l’astigmatisme ? Quels sont ses symptômes et comment peut-on le traiter ?
L’astigmatisme : qu’est-ce que c’est ?
L’astigmatisme est un dysfonctionnement de la membrane superficielle de l’œil (appelée cornée). Généralement, la cornée a une forme ronde. Cependant, en cas d’astigmatisme, celle-ci prend la forme d’un ballon de rugby. Plus précisément, elle devient ovale. En conséquence, les rayons lumineux ne convergeront pas sur un seul et même point de la rétine. Ce qui produit, par conséquent, une image déformée et une vision imprécise à toutes les distances. Cette dernière devient floue, de près comme de loin.
L’astigmatisme est très répandu. Lorsqu’il est faible, la vue peut ne pas être affectée. Dans ce cas, l’astigmatisme ne nécessite aucune correction (que ce soit avec des lentilles ou des lunettes). Lorsqu’il est compris entre 0 et 1 dioptrie, l’astigmatisme est considéré comme faible. En revanche, il est jugé fort lorsqu’il est au-dessus de 2 dioptries. Il est possible que l’astigmatisme survienne dès la naissance.
Au fil du temps, il pourra être associé à d’autres troubles de réfraction (myopie par exemple). De plus, l’astigmatisme peut également survenir suite à un kératocône. En effet, le kératocône est une affection dégénérative qui survient, le plus souvent, à l’adolescence. Au cours de cette maladie (kératocône), la membrane superficielle de l’œil (cornée) prend une forme conique, ce qui déclenche un astigmatisme important et une réduction de l’acuité visuelle.
L’astigmatisme n’est pas temporaire. Il peut s’aggraver avec le temps. Les astigmates peuvent confondre certaines lettres, notamment :
- le V, le A, le W ou encore
- le P et le Q.
Cette anomalie doit donc être repérée rapidement et en particulier, bien avant l’apprentissage de la lecture. Toutefois, il existe deux formes d’astigmatisme. Il s’agit de l’astigmatisme cornéen et celui cristallin. Le premier est le plus fréquent. Lorsque l’astigmatisme est cristallin, la déformation concerne l’intérieur de l’œil. Lorsqu’elles (formes d’astigmatisme) s’associent, on parle alors d’astigmatisme total.
Compte tenu de sa fréquence, l’astigmatisme affecte plus de 14 millions de Français. Au Canada et aux États-Unis, la prévalence serait de plus de 30%. Hommes comme femmes sont tous exposés à cette anomalie. L’astigmatisme n’est pas héréditaire.
Causes de l’astigmatisme
Dans la plupart des cas, ce défaut est congénital. Il existe dès la naissance. Néanmoins, l’astigmatisme peut survenir suite à :
- une plaie cornéenne perforante ;
- un kératocône ;
- une infection de l’herpès ou encore ;
- un traumatisme oculaire.
La cataracte peut également être à l’origine de cette anomalie. Lorsque l’astigmatisme est d’origine congénitale, il est stable tout au long de la vie. Par ailleurs, avoir des parents astigmates ne semble pas être un facteur de risque.
Toutefois, lorsqu’il n’est pas traité, l’astigmatisme peut entraîner une amblyopie. L’amblyopie est une baisse de la vision de l’un des deux yeux. Elle survient généralement à la petite enfance.
Symptômes du défaut visuel
L’astigmatisme affecte la vision. Lorsqu’il est léger, il n’a aucune répercussion sur cette dernière. Ainsi, la bonne vue est liée à un faible astigmatisme. Cependant, lorsque ce défaut est fort, il se traduit par :
- une vision floue et déformée ;
- une fatigue oculaire ;
- un besoin de plisser les yeux ;
- un mal de tête ou encore ;
- une gêne en présence d’une forte lumière.
Un astigmate est capable de confondre des chiffres (le 9 et le 6 par exemple), un point à un trait. Celui-ci est susceptible de rencontrer des difficultés scolaires.
Diagnostic de cette anomalie visuelle
Le diagnostic de l’astigmatisme repose sur un examen clé. Il s’agit de la mesure des rayons de courbure de la cornée. Cet examen est généralement réalisé par un ophtalmologue, en raison de son niveau de connaissance et des instruments dont il dispose.
L’ophtalmologue vérifie la vision de près comme de loin du patient. Cet expert calcule les rayons de courbure de la cornée, en se servant d’un réfractomètre automatique.
Prévention de l’astigmatisme
Il n’est pas tout à fait possible de prévenir l’astigmatisme. En revanche, on peut protéger ses yeux, en cas d’activité à risque (afin d’échapper à une potentielle plaie cornéenne qui pourrait engendrer un astigmatisme).
Ainsi, au cours de travaux susceptibles de projeter (dans toutes les directions) des corps étrangers, il faudrait préserver ses yeux à l’aide de lunettes protectrices. De plus, il est nécessaire de respecter les codes de sécurité routière car, les accidents de circulation peuvent également être à l’origine d’un traumatisme cristallin ou cornéen.
Traitement de l’astigmatisme
Le traitement de cette anomalie visuelle repose sur :
- la chirurgie réfractive ;
- un port de verres.
La réalisation des verres est parfois délicate, en raison de toutes les difformités de la cornée qu’il faudra prendre en compte. Les verres ont généralement une forme torique, mais n’ont pas la même puissance partout. Par conséquent, il est préférable de ne pas privilégier les montures rondes, dans lesquelles les verres correcteurs pourraient tourner. Ces formes de verre rendent la vision floue.
Le port de lunettes, juste pour réaliser des travaux nécessitant un maximum d’attention serait adapté aux patients qui souffrent d’astigmatisme léger. Pour une meilleure correction de l’astigmatisme, les lentilles souples et sphériques sont souvent moins adaptées, que celles de types flexibles (surtout si le défaut est sévère ou modéré).
Quant à la chirurgie réfractive, elle permet de remodeler la cornée. En effet, en creusant les zones les plus bombées, elle pourra redonner à la cornée, une courbure sphérique telle une balle de tennis (sans bosses, ni inégalités). Si l’astigmatisme est provoqué par une infection évolutive ou un kératocône alors, aucune opération ne peut être envisagée. En revanche, lorsqu’il est associé à une hypermétropie ou une myopie, les deux yeux peuvent être opérées dans la foulée.
Il existe différentes techniques d’opération. Avant l’exécution de l’opération, un rendez-vous est pris avec l’ophtalmologue. Ce rendez-vous découle généralement d’une signature de consentement du patient. L’opération se déroule sous anesthésie locale. L’ophtalmologue choisit la technique la plus adaptée, tout en tenant compte :
- du degré de l’astigmatisme ;
- de l’épaisseur de la cornée ;
- du degré des autres troubles à corriger, notamment l’hypermétropie.
Lorsque l’épaisseur de la cornée est faible, il utilise le Laser Excimer. Le seul bémol est qu’il faut prendre des antalgiques à la suite de l’opération. Outre la prise d’antalgiques, les suites de cette opération peuvent être douloureuses.
Par ailleurs, en cas de cornée d’épaisseur suffisante, des opérations aux suites quasi indolores sont envisageables. La technique consiste à découper le sommet de la cornée (technique du Lasik). Le découpage peut se faire au laser Femtoseconde ou chirurgicalement. Une fois la cornée découpée, l’ophtalmologue pourra ensuite la sculpter. Pour finir, il remettra en place, sans suturer, le sommet de la cornée.
Il est également possible d’utiliser la technique PKR. Il s’agit d’une opération des yeux, qui nécessite l’utilisation du Laser Excimer. Ce dernier pourra modifier, par photo ablation, la forme de la cornée et ainsi, corriger l’astigmatisme.
Toutefois, étant donné que la technique PKR est basée sur l’utilisation du laser Excimer, tout comme la technique du Lasik, certaines personnes peuvent les confondre. Il existe bel et bien une différence entre ces deux techniques. En effet, la technique PKR pèle délicatement la couche superficielle de l’épithélium. Par contre, avec la technique du Lasik, la couche épithéliale superficielle de la cornée est préservée.
Avec le progrès des programmes informatiques, les résultats de ces techniques ne cessent de gagner en fiabilité. Les programmes informatiques sont indispensables au sens où, ils fournissent une cartographie de la cornée à corriger.
En outre, il est tout de même possible de faire recours à la médecine traditionnelle, pour essayer de traiter l’astigmatisme. Celle-ci a uniquement un effet sur la fatigue visuelle.
Les lunettes à grilles
Les lunettes à grilles sont préconisées pour pratiquer des exercices oculaires. Ces exercices sont censés améliorer les troubles visuels. Dans ce cas, l’objectif des lunettes à grilles est, d’habituer les muscles des yeux à travailler davantage. Ainsi, la sensation de fatigue sera réduite.
Le yoga pour les yeux
Inspiré de la tradition Indienne, le yoga des yeux aide à détendre les muscles des yeux trop sollicités. D’après les partisans du yoga, lorsque l’œil est bien oxygéné et relaxé, il pourra être plus performant. Le yoga pour les yeux doit être considéré comme un traitement d’appoint car, son efficacité est assez controversée.
Le cassis
Quelques études préconisent la prise de cassis, pour une probable amélioration de l’acuité visuelle. Pour la préparation, si la personne atteinte est un bébé, il faudra directement introduire dans le biberon de ce dernier, une infusion de cassis tiède. La préparation de l’infusion nécessite un litre d’eau et 5 grammes de feuilles séchées. Dans un premier temps, il faudra bouillir l’eau. Ensuite, les feuilles de cassis doivent être introduites pendant 5 minutes, dans l’eau bouillante. La dose recommandée pour un enfant est d’une tasse par jour. Par contre, s’il s’agit d’un adulte, elle est de 3 tasses en 24 heures.
Le curcuma
Le curcuma a de puissantes propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes. Il est source de vitamine A, C et E. Par conséquent, il est très bénéfique dans le traitement de l’astigmatisme. Le curcuma permet de désengorger les vaisseaux sanguins qui irriguent les yeux. Boire une tasse de lait, mélangée à une cuillère à café de poudre de curcuma, est très bénéfique pour réduire la fatigue oculaire.
Le thé vert
C’est un remède à base de plantes. Le thé vert permet de réparer les tissus endommagés dans le corps. Il peut être utilisé en cas de fatigue oculaire. Il maintient, en effet, la santé des vaisseaux sanguins et des tissus retrouvés dans les yeux et, améliore la vue. Il est recommandé de boire, 2 à 3 tasses de thé vert par jour, pour diminuer la fatigue visuelle.
Triphala
Il est généralement utilisé pour traiter différents problèmes de santé. Le triphala est une préparation à base de plantes. Il permet de renforcer les muscles des yeux. Le triphala est aussi utilisé pour maintenir la santé de la rétine. Pour la préparation, de l’eau et la poudre de triphala sont les ingrédients essentiels. Elle consiste à ajouter une petite quantité de poudre de triphala dans un verre d’eau. Ensuite, la solution doit être filtrée avant consommation.
En somme, l’astigmatisme est une anomalie visuelle, liée à un dysfonctionnement de la cornée ou du cristallin. Il se manifeste par une vision imprécise ou une fatigue oculaire. L’astigmatisme est très fréquent, autant chez les hommes, que chez les femmes. En absence de traitement, cette anomalie visuelle pourrait engendrer l’amblyopie. Cependant, il n’existe pas réellement un mode de prévention fixe. Le traitement de l’astigmatisme repose sur la chirurgie réfractive et le port de lunettes.