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Atélectasie : comment traiter l’affaissement des poumons ?

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Atélectasie : comment traiter l’affaissement des poumons ?
Atélectasie – © Crédit : informationhospitaliere.com

Lors de la respiration, l’air entre par le nez et descend par la trachée, afin d’atteindre les bronches des petites voies respiratoires. Ces dernières sont divisées en voies plus petites, appelées bronchioles, puis en de petits sacs fragiles, nommées alvéoles. En cas de dysfonctionnement, les bronches ainsi que les bronchioles se bouchent, ce qui bloque la circulation normale de l’air. Ce phénomène débouche alors sur un affaissement des poumons : il s’agit de l’atélectasie. Quels sont donc les causes et signes de l’atélectasie ? Comment se déroule la prise en charge de la maladie ?

Atélectasie : définition

L’atélectasie est un trouble pulmonaire, qui se traduit par un affaissement réversible des alvéoles pulmonaires, accompagné d’une perte de volume après une absence de ventilation, pendant que le flux sanguin est normal. Elle survient suite à un blocage complet de la bronche ou des bronchioles, chargées de ventiler la partie concernée. Cette affection peut concerner soit un poumon, soit un lobe ou des segments.

Atélectasie : quelles en sont les causes ?

En général, l’atélectasie est provoquée par l’occlusion intérieure d’une bronche principale. Cette dernière provenant de la trachée, et menant directement au tissu pulmonaire.

En effet, cette obstruction peut être causée par :

  • L’inhalation d’un corps étranger, comme un aliment, un jouet ou un comprimé ;
  • Un bouchon au niveau du mucus ;
  • Une tumeur.

L’atélectasie peut également survenir de la compression d’une bronche de l’extérieur par :

  • Une tumeur bénigne ou maligne ;
  • Un épanchement pleural : une accumulation anormale de liquide dans la cavité pleurale, entre le thorax et le poumon ;
  • Une lymphadénopathie, c’est-à-dire un ganglion lymphatique qui prend de volume ;
  • Un pneumothorax : une accumulation anormale de l’air au niveau de la cavité pleurale.

Par ailleurs, l’atélectasie peut être secondaire à une chirurgie au cours de laquelle, une intubation a eu lieu. Elle peut également subvenir, suite à un positionnement en décubitus dorsal, principalement chez les personnes atteintes d’obésité et en cas de cardiomégalie (hypertrophie du cœur).  

Outre ces derniers facteurs, les maladies ou interventions chirurgicales qui réduisent la respiration profonde ou altèrent le potentiel d’une personne à tousser peuvent être à l’origine de l’atélectasie. Il s’agit principalement :

  • De l’asthme ;
  • D’une inflammation ;
  • D’une fibrose kystique ;
  • D’une douleur abdominale ou thoracique ;
  • D’une maladie de la paroi bronchique ;
  • Des fortes doses de sédatifs ou d’opioïdes ;
  • D’une complication pendant une anesthésie générale (une intervention chirurgicale au niveau de l’abdomen ou du thorax).

Les personnes à risque de développer une atélectasie sont les obèses ou celles en fort surpoids.

Atélectasie : quels sont les signes cliniques de la maladie ?

En dehors de l’apparition d’une dyspnée (qui traduit un gène respiratoire) et d’une hypoxémie (qui traduit la diminution du flux d’oxygène au niveau des vaisseaux sanguins), l’atélectasie est, dans la majorité des cas, asymptomatique. La présence ainsi que l’évolution de l’hypoxémie et de la dyspnée sont fonction de la fréquence de développement de l’atélectasie, et du volume du poumon touché.

Lorsque l’atélectasie affecte une partie limitée du poumon ou évolue de manière lente : les signes (symptômes) sont en général légers, ou absents.

En cas d’atteintes d’un nombre élevé d’alvéoles et si l’atélectasie se développe rapidement, la difficulté à respirer peut être sévère, et engendrer une insuffisance respiratoire.

De plus, la fréquence cardiaque ainsi que le rythme de la respiration peuvent aussi évoluer. Dans certains cas, la peau change de couleur (en prenant la couleur bleuâtre), à cause de la diminution du niveau d’oxygène dans le sang

Les symptômes peuvent également prendre la forme du trouble ayant entrainé l’atélectasie (c’est le cas d’une douleur thoracique causée par une blessure).

La pneumonie peut, quant à elle provenir d’une atélectasie, et avoir pour manifestation une dyspnée, une douleur pleurale ou une toux.

Dans les cas rares, l’atélectasie peut entrainer la mort chez les jeunes enfants ou les nouveau-nés.

 Comment se déroule le dépistage de l’atélectasie ?

On peut déjà suspecter l’atélectasie, en cas de présentation de signes respiratoires inexpliqués et des facteurs de risque (particulièrement une chirurgie récente) par le patient.

Une atélectasie qui est cliniquement significative (c’est-à-dire qu’elle engendre des symptômes, augmente le risque de complications, ou altère significativement la fonction des poumons), est détectée sur une rx thorax. Les symptômes peuvent être une opacification et/ou réduction de la portée pulmonaire.

Lorsque l’origine de l’atélectasie n’est pas cliniquement apparente, les examens tels que la TDM thoracique ou la bronchoscopie pourront confirmer le diagnostic.

En quoi consiste le traitement de l’atélectasie ?

La prise en charge de l’atélectasie commence par l’élimination de la cause du blocage des voies respiratoires. Ainsi, le traitement comprend :

  • L’aspiration des voies respiratoires ;
  • Un retrait par bronchoscopie ;
  • L’extraction chirurgicale, la chimiothérapie, la radiothérapie ou le traitement au laser dans le cadre d’une tumeur ;
  • La prise en charge médicamenteuse, qui a pour but de rendre fluide le mucus et d’ouvrir les conduits respiratoires (bronchodilatateurs, nébulisation d’alphadornase), dans le cadre du bouchon muqueux persistant.

Ensuite, on peut accompagner le traitement par :

  • Une oxygénothérapie ;
  • Une kinésithérapie thoracique dans l’optique de maintenir la ventilation ainsi que l’évacuation des sécrétions ;
  • Des méthodes d’expansion pulmonaire, notamment la toux dirigée ;
  • L’usage d’un spiromètre incitatif ;
  • Des exercices de respiration profonde ;
  • Une prise en charge par antibiotiques dans un contexte de suspicion d’infection bactérienne ;
  • L’insertion, dans les cas plus rares, d’une ventilation mécanique ou d’une sonde d’intubation.

Après le traitement de l’atélectasie, la partie affaissée et les alvéoles commencent à se regonfler et reprennent dans la plupart des cas, leur forme initiale. Parfois, certaines régions peuvent être lésées de manière irréversible. Ceci, à cause du traitement trop tardif ou de l’obstruction à l’origine de l’atélectasie, qui engendre des cicatrices irréversibles.