L’autisme Asperger est un trouble de la grande famille de l’autisme. Il s’agit d’un mal envahissant du développement qui touche entre 350 000 et 600 000 personnes dans le monde. La pathologie se manifeste dès l’enfance. Selon les scientifiques, l’autisme Asperger a une origine neuro-biochimique, associée à un problème génétique qui fait probablement intervenir plusieurs gènes. Contrairement aux autres formes d’autisme, l’autisme Asperger se distingue par le fait que l’intelligence de la personne atteinte demeure intacte malgré que les troubles neurologiques touchent l’activité du cerveau. Les personnes atteintes par ce syndrome éprouvent des difficultés à se sociabiliser et à interagir avec les autres personnes de leur entourage. L’autisme Asperger est malheureusement un handicap chronique dont on a pas encore découvert un traitement efficace et définitif. Toutefois, il existe un programme de prise en charge qui aiderait beaucoup les patients. Découvrez ici tout ce qu’il faut savoir sur l’autisme Asperger.
Qu’est-ce que c’est que l’autisme Asperger ?
Plus connu sous le nom de syndrome d’Asperger, l’autisme Asperger est un trouble envahissant du développement (TED) neurologique. Ce trouble d’origine génétique entre dans la catégorie des troubles du spectre autistique ou autisme. Sa particularité est qu’il ne comporte pas de déficience intellectuelle, ni de retard de langage.
Histoire
L’autisme Asperger a été pour la première fois décrit en 1943 par un psychiatre autrichien, le Dr Hans Asperger. Il expliquait avoir observé des troubles du comportement chez de nombreux enfants. Ces derniers avaient, certes un développement normal de leur intelligence et du langage, mais présentaient une déficience marquée dans les interactions sociales et la communication. Le psychiatre autrichien appela alors le trouble » psychopathie autistique « . Malheureusement, ses travaux ne furent pas publiés puisque l’Autriche faisait partie à ce moment de l’Allemagne nazie en guerre. Ils restèrent alors lettre morte.
C’est bien plus tard en 1981 que la communauté scientifique a pris connaissance du syndrome d’Asperger grâce à l’article de la psychiatre britannique Lorna Wing intitulé « Asperger’s syndrome, a clinical account ». En 1991, Uta Frith va traduire l’article original du psychiatre autrichien Hans Asperger en anglais. L’association psychiatrique américaine a, quant à elle, reconnu officiellement le syndrome d’Asperger en 1994.
Définition
Concrètement, l’autisme d’Asperger est un trouble neurologique du spectre autistique qui touche le cerveau. Selon plusieurs études, les garçons sont plus exposés que les filles (environ 4-5 fois plus). Les causes de cette pathologie sont toujours inexpliquées, même si le facteur génétique (hérédité) est souvent mis en avant. À ce propos, le psychiatre Pr. Delorme déclare : « Au jour d’aujourd’hui, nous estimons que la cause du syndrome d’Asperger est d’ordre génétique. Toutefois, nous savons aussi qu’il y a d’autres pistes à explorer » . Par contre, la génétique n’explique pas tout, reconnaît-il.
Les troubles associés à l’autisme Asperger sont dus à une mauvaise transmission entre la réception et le traitement des informations au niveau du cerveau. Une anomalie qui conduit à une perception différente par le patient de la vie et du monde qui l’entoure, ainsi que des anomalies dans les interactions entre personnes.
L’autisme Asperger est un trouble qui se caractérise par des difficultés, quant au sens social, en l’occurrence dans le domaine des interactions sociales, de la communication verbale et non verbale. Une personne atteinte du syndrome Asperger, ou Aspie, est comme atteinte de “cécité mentale” pour tout ce qui a rapport aux codes sociaux. Exactement comme un aveugle doit apprendre à se repérer dans un monde qu’il ne voit pas, pour évoluer dans ce monde un Asperger doit apprendre les codes sociaux qui lui font défaut et dont il ne comprend pas toujours le fonctionnement social.
Soulignons toutefois que si certaines personnes atteintes du syndrome sont surdouées, ça n’est pas le cas de tous. Mais ils ont souvent un quotient intellectuel légèrement supérieur à la moyenne.
Quelques bons côtés de l’autisme Asperger
Le syndrome d’Asperger présente quelques bons côtés. Les personnes qui en sont atteintes n’ont pas de préjugés. Elles ont une pensée originale et, dans certains cas, des intérêts spécifiques. Lorsqu’elles sont dans un environnement propice, elles ont une extraordinaire volonté de s’adapter à la norme. Pour cela, elles font des efforts considérables et cela permet une bonne évolution. L’autre avantage et pas des moindres est leur capacité à percevoir et mémoriser les détails. Un atout qui peut leur permettre d’exceller dans certains métiers.
Différences entre le syndrome d’Asperger et l’autisme classique
L’autisme du syndrome d’Asperger se distingue de l’autisme classique par l’intellect et le langage. En effet, les enfants Asperger ne présentent généralement pas de retard du langage, ni de déficience intellectuelle. Certaines personnes atteintes du syndrome d’Asperger (mais pas tous) sont même parfois dotées de capacités intellectuelles extraordinaires. Des capacités souvent médiatisées au niveau du calcul mental ou de la mémorisation.
Selon l’association ‘‘Actions pour l’Autisme Asperger’’, pour qu’un diagnostic de syndrome d’Asperger soit fait sur une personne, il faut, en plus des critères habituellement identifiés pour un diagnostic d’autisme, que le quotient intellectuel (QI) de celle ci soit supérieur à 70. En outre, il faut noter que l’apparition de troubles liés au syndrome d’asperger est souvent plus tardive que pour l’autisme classique et que les antécédents familiaux sont fréquents.
Les critères généralement acceptés qui réfèrent au syndrome d’Asperger et qui le différencient des autres sont :
- L’apparition de la problématique qui est habituellement plus tardive ;
- Les cas d’antécédents familiaux sont fréquents ;
- Le Q.I. verbal est habituellement plus élevé que le Q.I. de performance (c’est l’inverse qu’on observe généralement pour l’autisme typique) ;
- Le pronostic est très souvent plus positif ;
- Les troubles neurologiques sont moins fréquents que dans le cas de l’autisme classique ;
- Les handicaps sociaux et de communication sont moins graves qu’avec l’autisme classique ;
- Les sujets d’intérêts de prédilection sont plus importants ;
- Le souci de la maladresse est plus fréquemment présent.
Symptômes de l’autisme Asperger
Le syndrome d’Asperger a de nombreuses caractéristiques qui ne sont pas toujours évidentes. Il se manifeste par des difficultés à établir des rapports sociaux, à communiquer, à supporter le bruit ou un environnement très stimulant. Les personnes qui souffrent de ce syndrome ont des difficultés à comprendre l’abstrait et les émotions. Elles sont peut-être capables d’éprouver des sentiments tels que l’amour, mais d’une façon différente. Ces symptômes varient en fonction du sexe et de l’âge.
Chez le bébé
En général, le syndrome d’Asperger est peu diagnostiqué avant les 3 ans d’âge car il est semblable à l’autisme léger, asymptomatique avant cet âge. Cependant, certains signes apparaissent souvent déjà. Le bébé communique très peu avec ses parents par des gestes, babillages, sourires et rires. Nous avons énuméré les signes suspects qui pourraient justifier cette pathologie chez le bébé. Néanmoins, tous les enfants qui présentent un ou plusieurs traits que nous avons relevés ne sont pas forcément autistes.
- Bébé de moins de 6 mois : Vous avez peut-être le sentiment qu’il y a quelque chose d’anormal chez votre bébé, il est trop calme, ou au contraire trop excité. Jusqu’à 3 mois d’âge, il ne sourit pas, ou ne le fait que très peu de fois . Il a l’air d’avoir le regard vague ou fuyant, un regard qui ne suit pas, ni ne fixe. Trop mou ou trop raide, votre bébé semble avoir un défaut de la posture et vocalise peu. Ces signes sont souvent des symptômes d’autisme d’Asperger chez un bébé de cet âge ;
- Bébé ayant entre 6 mois et 12 mois : Si votre bébé ne répond pas à son prénom, vous devriez commencer à vous inquiéter. Le bébé n’imite pas ses proches et ne manifeste pas d’émotion particulière lorsqu’il est séparé de vous, ni lorsqu’il vous retrouve. Il ne tend pas les bras lorsque ses parents ou son entourage vont le chercher. Il n’apprécie pas les contacts physiques et a beaucoup de mal à fixer son regard. Un bébé de cette tranche d’âge Asperger peut aussi présenter un retard moteur et des troubles de l’alimentation. Il fait peu ou carrément pas de mimique, babille peu ou pas du tout. Il n’est pas intéressé par l’imitation de vos gestes (faire « bravo » ou « au revoir ») ;
- Bébé ayant entre 12 et 24 mois : Les signes du syndrome d’Asperger qu’on peut observer à cet âge sont par exemple que votre petit enfant ne parle pas, ou très peu. Par ailleurs, il n’essaie pas de s’exprimer par des gestes (il ne pointe pas du doigt et refuse de saluer). Aussi, remarquez-vous qu’il semble impassible face à vos tentatives de communiquer avec lui. Il préfère rester seul et à l’air d’ignorer les autres. De même, il commence à montrer un intérêt particulier pour les lumières ou les objets qui tournent par exemple. Ses mouvements corporels sont inhabituels chez les autres enfants de son âge, il se balance, ou bat très rapidement des mains ;
- Un enfant qui a entre 24 mois et 3 ans : Vous pouvez remarquer que le poupon ne s’intéresse pas aux autres enfants de son âge. Il n’a pas d’intérêt pour les jeux et ne joue pas. Lorsqu’il ouvre la bouche, il ne le fait pas dans le but de communiquer ou d’échanger, mais il a tendance à répéter ce que dit son entourage. Il peut aussi encore inverser les pronoms « je » et « tu ». Il ne supporte pas le moindre changement de son environnement aussi minime que cela puisse paraître. Il attache une grande importance à réaliser les actes routiniers ou les mêmes activités. Dans certains cas, l’enfant peut s’auto-mutiler et devenir agressif sans cause apparente.
Très important : Si vous soulignez une régression, allez faire le diagnostic. Peu importe sa nature, une régression est un fort signe d’autisme. En effet, il arrive que certains enfants sur le spectre de l’autisme commencent par suivre un développement normal pour ensuite régresser. Une situation qui arrive généralement entre 12 et 24 mois. Ainsi, toute perte du babillage ou de la parole, toute régression dans les gestes ou encore dans les compétences sociales doit être prise avec beaucoup de sérieux.
Si votre bébé montre l’un des signes cités ci-dessus, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre pédiatre ou médecin de famille pour une évaluation immédiate. Toutefois, nous rappelons encore que ces signes énumérés sont destinés à éveiller l’intérêt des parents et non à poser un diagnostic d’autisme.
Chez l’enfant
Dès l’âge de 3 ans, les symptômes du syndrome d’Asperger sont souvent plus visibles. On note une différence nette chez les enfants qui en sont atteints. Ils cherchent peu à entrer en interaction avec les personnes de leur entourage mais ils se concentrent ou focalisent leur attention sur des sujets ou encore des objets précis. Ils décident difficilement le langage non verbal. Ces enfants réagissent alors d’une manière qui semble totalement inadaptée parce qu’ils ne comprennent pas les codes implicites.
Vous pouvez observer chez de tels enfants, des mouvements répétitifs ou encore des difficultés à coordonner les mouvements et à se situer dans le temps et dans l’espace. Cependant, les enfants atteints de l’autisme Asperger ne présentent pas nécessairement tous les symptômes évoqués. La gravité des troubles varie d’un enfant à un autre.
Les enfants Asperger sont souvent des intelligents, perfectionnistes et exigeants. Ils accordent une importance particulière aux détails qui échappent aisément aux autres. Ils ont des centres d’intérêt précis qui n’ont surtout rien à voir avec ceux des enfants de leur âge, comme par exemple la conquête spatiale ou les trains. Ces enfants disposent d’une mémoire remarquable et la logique est la base même de leur raisonnement. La grande lucidité et la bonne capacité d’analyse dont ils font preuve sont extraordinaires pour leur âge.
Chez l’adulte
Le diagnostic de l’autisme chez un adulte est l’un des points les plus souvent négligés lorsqu’il s’agit de trouble du spectre de l’autisme (TSA). Cependant, la vérité est que plusieurs personnes avec une manifestation plus légère des caractéristiques de l’autisme, ont avec le temps fini par réussir à se fondre dans la masse en camouflant leurs difficultés. Elles ont sûrement pourtant eu des signes avant-coureurs qui ont été négligés, mal définis ou ignorés. Mais si vous prenez le temps de bien observer le passé de ces personnes, vous vous apercevrez que ces signes étaient bien présents.
Chez l’adulte, l’autisme Asperger continue à présenter les mêmes symptômes générales que chez l’enfant. Ils se regroupent en trois axes principaux à savoir :
- L’altération de la communication : Autrement dit, ils présentent une difficulté dans la communication verbale et non verbale. Une personne qui présente ce symptôme n’arrive pas à décoder le sens d’une expression du visage, l’humour, les doubles sens, la tonalité de la voix et le sens des gestes… Celle-ci doit l’apprendre et ne l’intègre pas automatiquement comme les autres personnes le font. Elle peut logiquement paraître distante et froide ;
- L’altération qualitative des interactions sociales réciproques : La personne atteinte a une difficulté à créer des liens avec d’autres, à avoir des amis. Elle présente également des difficultés dans les échanges émotionnels amicaux et amoureux ;
- Des intérêts restreints et comportements répétitifs et stéréotypés : Ce sont à priori une manière de contenir l’anxiété intérieure à laquelle ils sont constamment sujet.
En résumé, même s’il n’est pas toujours facile à diagnostiquer chez les adultes, il existe des caractéristiques communes de l’autisme qui peuvent être reconnues. À part les trois principaux caractéristiques cités plus haut, ces personnes présentent :
- Des surcharges sensorielles : elles sont soit hypersensibles ou hyposensibles ;
- De compétences exceptionnelles ;
- Une prosodie particulière.
Chez la femme
De nombreuses recherches tendent à montrer que l’autisme asperger serait plus difficile à diagnostiquer chez la femme que chez l’homme. Sans que les scientifiques ne sachent encore très bien pourquoi, les femmes autistes Asperger auraient davantage recours à des stratégies d’imitation sociale. Les hypothèses penchent pour des raisons d’éducation ou de biologie. Les femmes atteintes par le syndrome développeraient un sens de l’observation beaucoup plus aiguisé que celui des hommes. Elles parviendraient alors à “imiter” les autres, à mimer les comportements sociaux qu’elles ne comprennent pourtant pas. Aussi, les femmes Asperger camoufleraient mieux les rituels et stéréotypes que les hommes.
La difficulté du diagnostic est donc beaucoup plus grande face à une fille atteinte de l’autisme d’Asperger. Ce qui conduit au diagnostic tardif chez certains sujets, à l’âge adulte.
Diagnostic de l’autisme Asperger
Vous l’aurez compris, l’autisme Asperger est difficile à diagnostiquerl. Ses symptômes peuvent en effet orienter le médecin vers une autre pathologie mentale telle que la schizophrénie. Une erreur de diagnostic n’est donc pas à exclure. Il faut parfois attendre plusieurs années, après un suivi régulier des comportements du suspect et de sa nature, pour que le diagnostic soit confirmé.
Aujourd’hui, on compte seulement quelques professionnels qui reconnaissent le syndrome d’Asperger comme une entité à part entière. Par ailleurs, l’appellation syndrome d’Asperger n’est plus employée depuis la publication du DSM-5 en 2013. Elle est incluse dans le trouble du spectre de l’autisme (TSA) et ses particularités sont précisées à l’aide de spécificateurs.
Le syndrome d’Asperger est peu diagnostiqué avant l’âge de trois ans. Bien que les signes soient déjà présents avant, c’est à partir de cet âge que les particularités du syndrome deviennent plus visibles. Toutefois, il n’est souvent pas diagnostiqué jusqu’à ce que l’enfant ou l’adulte commence à présenter de sérieuses difficultés à l’école, dans sa vie personnelle ou dans son travail. Généralement, c’est en cherchant à obtenir de l’aide pour des questions d’anxiété ou de dépression, que de nombreux adultes atteints d’un syndrome d’Asperger reçoivent leur diagnostic. C’est également lorsque la cause de leurs problèmes est essentiellement basée sur des difficultés au niveau des interactions sociales.
Les caractéristiques du syndrome d’Asperger peuvent être confondues avec celles d’autres pathologies développementales. Nous pensons par exemple à un déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). En effet, plusieurs personnes atteintes de l’autisme Asperger sont au préalable diagnostiquées avec un TDAH. Ceci, jusqu’à ce qu’il devienne incontestable que leurs difficultés sont plus causées par une incapacité à socialiser, qu’une incapacité à se concentrer. Hélas, ces erreurs de prise en charge et de diagnostic peuvent malheureusement être lourdes de conséquences. Le risque de devenir dépressif et la perte de l’estime de soi sont réels pour ces personnes qui vivent constamment l’échec, l’anxiété et l’insécurité.
En ce qui concerne l’importance du diagnostic, le Pr Delorme rappelle qu’en cas de doute, vous devez demander de l’aide. Il recommande vivement aux parents d’enfants présentant des signes de prendre rendez-vous avec un médecin ou un pédiatre, qui va programmer une évaluation. Il poursuit en disant que le diagnostic est extrêmement important non seulement pour la reconnaissance notamment en handicap mais aussi pour une prise en charge sociale adaptée. C’est cette dernière qui donnera à l’enfant Asperger des perspectives d’avenir, des perspectives de travail et d’intégration sociale. Le Pr Delorme va finir en déclarant que l’intégration est très importante, elle change la vie.
Recherches sur le traitement de l’autisme Asperger
Comme pour tout trouble du spectre de l’autisme, il n’existe pas de remède ou de thérapie miracle permettant de guérir le syndrome d’Asperger. Cependant, certaines recherches commencent à produire des résultats intéressants avec l’utilisation d’un diurétique, le bumetamide. Utilisé chez des enfants, ce dernier conduit à une diminution de la sévérité des troubles autistiques pour les trois quart des enfants.
Pour le moment, la meilleure façon d’aider une personne atteinte de ce syndrome est que l’entourage de l’enfant, en particulier sa famille, comprenne les mécanismes de pensée qui sont y associés, afin d’y adapter leur comportement. Il faut protéger l’enfant qui en souffre du bruit et limiter ses interactions sociales. Il faut également veiller à ne pas le submerger d’informations, sans pour autant le plonger dans l’isolement. Ces mesures ne sont pas des traitements mais, visent à diminuer son anxiété afin qu’il se sente à l’aise.
Ce que doit faire un enfant qui souffre du syndrome d’Asperger est apprendre à gérer ses compétences afin de s’adapter au monde et aux personnes de son entourage. Pour l’y aider, il faut lui apprendre à compenser la difficulté de décodage des comportements et de la communication. Il faut donc des apprentissages lui permettant de se comporter le plus possible comme les autres, ou tout au moins de manière suffisamment adaptée. Ces exercices vont lui éviter de développer de l’angoisse, des dépressions, du stress ou des violences envers lui-même ou envers l’extérieur.
En ce qui concerne les thérapies qui ont prouvé leur efficacité, il y a l’expérience des thérapies comportementales qui a démontré un effet positif sur la capacité des Aspergers à maîtriser leurs excès de colère. On retrouve aussi des programmes informatiques qui aident à l’apprentissage de la reconnaissance des visages chez des enfants Asperger. Ils ont aussi montré une certaine efficacité. Les thérapies comportementales ont également montré leur effet positif. Elles aident l’enfant à savoir s’adapter à des situations inhabituelles, dans lesquelles il ne saura pas automatiquement comment il est censé se comporter.
Prise en charge des personnes atteintes de l’autisme Asperger
Le plan d’aide idéal en cas de syndrome d’Asperger doit coordonner les thérapies et interventions qui répondent aux besoins spécifiques de chaque enfant, adolescent ou adulte atteint.
À titre d’information, retenez que les parents ayant un enfant atteint du syndrome d’Asperger font fréquemment recours à des programmes d’intervention comportementale intensive précoce (ICIP). Ils regroupent les méthodes ABA, PECS, Teach, Greenspan Intégration, ou des scénarios sociaux.
Cependant, un programme d’aide efficace reposera sur les intérêts de la personne atteinte par la pathologie. Ce programme proposera un calendrier prévisible. Il enseignera les diverses tâches comme étant une série d’étapes simples. Aussi, doit-il savoir retenir l’attention du concerné, en proposant des activités très bien structurées. Il doit également fournir un renforcement régulier du comportement. Ainsi, ce type de programme devra idéalement comprendre :
- L’enseignement des compétences au niveau social : Cet enseignement qui se fait en groupe permettra à la personne d’apprendre à interagir plus efficacement avec d’autres personnes ;
- Une thérapie comportementale et cognitive (TCC) : Elle a pour but d’aider certaines personnes atteintes d’autisme plus anxieuses ou explosives, à mieux gérer leurs émotions. Cette thérapie les aide également à réduire certains intérêts plus envahissants ou encore certaines routines répétitives.
- Une médication ( si c’est nécessaire ) : Elle servirait à traiter certains maux qui peuvent coexister comme, les troubles du sommeil, la dépression et l’anxiété ;
- L’ergothérapie : Adaptée aux personnes ayant par exemple, une mauvaise coordination motrice ou des problèmes d’intégration sensorielle ;
- L’orthophonie : Elle servirait à aider les patients qui présentent des difficultés avec les aspects pragmatiques et discursifs du langage ;
- La formation et le soutien aux parents : C’est un point important du programme puisqu’il est primordial que l’entourage d’un enfant ou d’un adulte Asperger comprenne bien les mécanismes de pensée qui sont associés à cette différence afin d’y adapter leur comportement.
Approches complémentaires pour traiter l’autisme Asperger
Pour les enfants atteints de l’autisme Asperger, certaines approches complémentaires sont utilisées pour les aider à grandir le plus normalement possible. Ainsi, même s’ils n’ont pas complètement fait leurs preuves, certains compléments alimentaires sont parfois utilisés pour venir en aide aux personnes atteintes de troubles autistiques, y compris l’Asperger. Il s’agit de chélateurs destinés à éliminer les métaux lourds, de magnésium et de vitamine B6, de mélatonine pour réguler le sommeil et de vitamine C.
Thérapies alternatives du syndrome d’Asperger
Il est possible d’envisager d’autres thérapies alternatives mais, plus pour améliorer le confort de l’enfant atteint que pour le soigner. Parmi elles, l’ostéopathie (l’approche crânio-sacrée) et les massages sont très intéressantes comme thérapies alternatives.
Éducation d’un enfant atteint de l’autisme Asperger
Si vous vous souciez de l’éducation de votre enfant souffrant de cette pathologie, sachez que la scolarisation peut se faire aux côtés d’enfants neurotypiques (qui ne souffrent pas de troubles du développement ). Cela lui permettra de prendre confiance en lui-même et d’apprendre à s’adapter aux codes qui régissent la société. En outre, l’enfant atteint de ce syndrome peut bénéficier d’un suivi multidisciplinaire de la part d’un médecin, d’un psychologue, d’un orthophoniste et d’un psychomotricien. En France, il existe une structure qui vous accompagne dans l’éducation de votre enfant atteint de l’autisme Asperger. Il s’agit d’Autisme France Diffusion qui édite et diffuse des livres et matériels sur l’autisme, le syndrome d’Asperger, etc.
Conclusion
L’autisme Asperger est un trouble envahissant du développement neurologique. Cette forme d’autisme se distingue par l’intelligence des patients qui reste intacte ou qui va au delà de l’ordinaire. Malheureusement, ces patients ont beaucoup de mal avec les interactions sociales. Les « Asperger » sont généralement des personnes isolées, avec une qualité de vie assez faible. Presque tous célibataires, elles ont des difficultés à trouver un travail. Les personnes atteintes de ce syndrome sont anxieuses, déprimées, ont du mal à se séparer de leurs proches. Il est alors important de faire une bonne prise en charge qui aidera à vaincre l’isolement et à favoriser l’intégration sociale. Mais avant, il faut réussir à poser le bon diagnostic. En effet, c’est un mal qui n’est pas toujours facile à détecter. Il a des caractéristiques similaires à d’autres pathologies cérébrales comme la schizophrénie.
En outre, il faut retenir qu’il n’y a pas de traitement pour les troubles autistiques. Il est juste possible de mettre en place une prise en charge pour mettre le patient dans un environnement qui lui convient et où il se sentira à l’aise. Cette prise en charge va traiter la déprime, l’anxiété, les troubles de l’attention.
Une prise en charge d’ordre sociale peut aussi être envisagée. Elle servira à apprendre aux personnes atteintes la symbolique du langage, parce qu’ils ne comprennent, ni les blagues, ni les insinuations ou le second degré. Il faut établir un programme d’aide qui sera basé sur les intérêts du patient. Il pourra ainsi mieux se retrouver.