Le botulisme est une pathologie rare, mais particulièrement grave, causée par une toxine d’origine bactérienne. La maladie peut toucher les nerfs, mais aussi affecter les muscles impliqués dans la respiration, plongeant la personne concernée dans une condition qui peut lui être fatale. Ainsi, il est nécessaire de connaître ses symptômes afin de contacter immédiatement un urgentiste en cas de signes douteux. Le botulisme, qu’est-ce que c’est ? Quelles en sont les causes et manifestations ? Comment se fait la prise en charge des patients atteints de cette affection ?
Sommaire de l'article
Qu’entend-on par botulisme ?
Le terme « botulisme » fait référence à une affection rare, causée par une toxine produite par la bactérie clostridium botulinum. Le mot est dérivé de l’ancienne appellation latine « botulus » pour saucisse. De manière familière, le botulisme est également appelé empoisonnement à la viande ou « allantiasis ». On reconnaît aujourd’hui cinq formes de cette pathologie.
- Le botulisme alimentaire
Il est causé par la consommation d’aliments contenant de la toxine botulique.
- Le botulisme infectieux
Il survient dans le contexte d’une infection au clostridium botulinum.
- Le botulisme néonatal
Principalement chez le nouveau-né, il est causé par la consommation de spores de la bactérie (généralement dans le miel contaminé). Ces spores se prolifèrent plus vite dans les intestins et libèrent la toxine.
- La toxémie botulique intestinale adulte ou colonisation intestinale adulte
C’est une forme rare de botulisme. Elle survient chez les adultes suivant le même schéma que le botulisme néonatal.
- Le botulisme iatrogène
Il se manifeste à la suite d’un surdosage accidentel de toxine botulique. Cela arrive quand on utilise des molécules dans des contextes médicaux (chirurgie esthétique par exemple) qui contiennent cette toxine.
Toutes ces variantes de botulisme peuvent être potentiellement mortelles, et sont en conséquence considérées comme des urgences médicales. Le botulisme alimentaire en particulier, est une urgence de santé publique. La contamination des aliments peut en effet affecter plusieurs personnes à la fois. En France, on recense environ 30 cas de botulisme chaque année. Généralement, la cause se trouve dans la consommation d’aliments en conserve. Pour cette raison, les épisodes enregistrés concernent plusieurs personnes appartenant à la même famille.
Toxine botulique : quelle est cette substance à l’origine du botulisme ?
La toxine botulique ou botox est le produit métabolique du clostridium botulinum, une bactérie appartenant à la famille des Clostridiaceae. Elle est principalement connue pour son utilisation en chirurgie esthétique, mais peut également se retrouver sur ou à l’intérieur des aliments.
Le botox est considéré comme la neurotoxine la plus puissante au monde. Les symptômes d’empoisonnement à cette neurotoxine sont généralement dus à une consommation d’aliments mal conservés. Chez les adultes et les enfants, si les symptômes ne sont pas traités, ils peuvent progresser et provoquer une paralysie des muscles respiratoires, des bras, des jambes et du tronc.
Quels sont les facteurs favorisant la prolifération du clostridium botulinum ?
Les conditions qui permettent la multiplication du clostridium botulium, augmentant ainsi les risques pour la santé connexes sont :
- Une absence d’oxygène ;
- Un environnement peu acide, faible en sucre ou en sel ;
- Des conditions de température spécifiques ;
- L’humidité.
Ces paramètres rigoureux expliquent la rareté de la maladie et les raisons pour lesquelles le danger est limité à certains aliments (préparations à l’huile, par exemple) et pas à d’autres (confitures de sucre, conserves marinées, préparations marinées…).
Quels sont les symptômes de l’empoisonnement au botox?
Les symptômes caractéristiques du botulisme sont multiples et variés. Au nombre de ceux-ci, on peut énumérer :
- Des troubles de la vision (obscurcissement et vision double) ;
- Une dilatation des pupilles et chute des paupières ;
- Des difficultés d’élocution ;
- Des troubles de la parole (dysarthrie) ;
- Une dysphagie (difficulté à avaler) ;
- La constipation ;
- Des épisodes de faiblesse musculaire ;
- Une xérostomie.
Par ailleurs, les nourrissons atteints de botulisme infantile peuvent être léthargiques, manger peu, ou souffrir de constipation. Dans ce cas, on soupçonne généralement une paralysie musculaire causée par la toxine bactérienne. Malheureusement, au début, les symptômes de la maladie ne sont pas suffisamment visibles. Déjà quelques heures après l’ingestion de la toxine, les symptômes gastro–intestinaux peuvent commencer, tandis que les symptômes plus expressifs ont tendance à apparaître 1 à 3 jours après l’ingestion.
Comment se fait le diagnostic du botulisme ?
Le diagnostic du botulisme est basé sur les symptômes typiques ainsi que sur les informations fournies par le patient ou ses proches. Il est important de savoir si des produits en conserve ont été consommés et si des symptômes similaires sont apparus dans la famille ou dans les environs immédiats. En cas de suspicion de botulisme, le médecin examine les résidus alimentaires possibles : les selles, le vomi ou un écouvillon de plaie (suspicion d’infection botulique).
Grâce à des examens de laboratoire améliorés, il est désormais possible de détecter les toxines dans ces échantillons en quelques heures. Cette maladie nécessite une prise en charge immédiate. Pour cela, le médecin commence le traitement quand il y a suffisamment de raisons de soupçonner un botulisme, bien avant que le résultat du test ne soit disponible. En effet, les mesures telles que l’administration d’un antidote n’aident que dans un laps de temps très limité.
Botulisme : comment se fait le traitement de ce trouble ?
Le meilleur antidote contre la maladie est une antitoxine en l’occurrence, le sérum botulique. Associée à une respiration artificielle assistée, l’administration de laxatifs et de médicaments stimulant les vomissements (émétiques) peut être une pratique thérapeutique supplémentaire pour accélérer le temps d’élimination de la toxine. Souvent, il est également recommandé de suivre une antibiothérapie avec de la pénicilline.
Vous trouverez ci-dessous les classes de médicaments les plus utilisés dans la thérapie du botulisme. Il appartient cependant au médecin de choisir l’ingrédient actif et la posologie en fonction de la gravité de la maladie, de l’état de santé du patient et de sa réponse au traitement.
Le Sérum botulique
Le Sérum botulique (antitoxine botulique) est le médicament le plus indiqué en cas de botulisme chronique. Il agit en se liant à la toxine botulique circulant toujours dans le sang, empêchant cette dernière de se propager davantage. Quand elle est administrée à temps, l’antitoxine peut inverser tout dommage déjà développé par le botulinum.
Elle n’est pas indiquée pour les nouveau-nés souffrant de botulisme, car elle n’interagit pas avec les agents pathogènes dans le tube digestif de l’enfant. Pour les patients en bas âge, l’antitoxine est remplacée par un autre médicament appelé « Botulism Immune Globulin ».
Le Botulism Immune Globulin
Cet agent actif est utilisépour le traitement de l’intoxication botulique chez les enfants qui n’ont pas encore un an. Il peut être administré par voie intraveineuse (à dose unique), dès que le diagnostic a été établi. L’effet thérapeutique du médicament devrait se manifester dans les 2 heures suivant l’administration initiale.
Les antibiotiques et les laxatifs
Ces médicaments sont à administrer exclusivement en cas de complication infectieuse intestinale. Le médicament le plus utilisé à cette fin est la pénicilline.
Les Laxatifs sont indiqués pour favoriser et accélérer l’élimination de la toxine botulique. Il s’agit du Bisacodyl et du Lactulose. Le médecin peut également choisir de donner de l’hydroxyde de magnésium au patient. Ce laxatif salin est employé lorsqu’une vidange rapide de l’intestin est nécessaire.
Les médicaments émétiques
Ce sont de puissants stimulants des vomissements. Ils peuvent aider à faciliter l’expulsion des toxines botuliques contenues dans l’estomac. L’effet thérapeutique se manifeste généralement, 15 à 30 minutes après la prise.
Comment prévenir l’empoisonnement au botox?
L’ébullition des aliments ne suffit pas pour détruire les spores de la bactérie. À certains égards, cette pratique peut même être contre-productive. Elle est en effet capable de stimuler la germination de la spore et tuer tous les autres micro-organismes naturellement présents dans l’aliment. Ces derniers sont pourtant capables d’agir en concurrents naturels du botulinum. Les exceptions sont les traitements d’ébullition qui durent au moins 8 ou 10 heures, généralement incompatibles avec les méthodes de préparation à domicile des conserves.
Cependant, le fait de bouillir les aliments ou les conserves avant la cuisson peut inactiver la toxine. Pour prévenir ou retarder l’altération de la conserve, il est nécessaire de faire bouillir les pots pleins et fermés.
Généralement, il est recommandé de suivre les règles suivantes lors de la préparation des aliments à la maison :
- Bien se laver les mains avant de cuisiner ;
- Nettoyer la cuisine et les ustensiles avec des détergents spécifiques ;
- Choisir de préférence des fruits et légumes de saison et des matières premières de haute qualité ;
- Bien rincer les matières premières à l’eau ;
- Utiliser des casseroles en acier pour la cuisson des conserves ;
- Pasteuriser les aliments avant la cuisson ;
- Utiliser de préférence des bocaux en verre et les ranger à l’abri de la lumière ;
- Vérifier que les contenants sont hermétiquement fermés pour une utilisation future.
Il est également très indiqué de congeler la viande et le poisson, après achat ou utilisation. Les personnes qui se consacrent à l’entreposage à domicile des aliments doivent suivre attentivement les procédures d’hygiène recommandées, pour réduire le risque de contamination au botulium.
Botulisme : Évolution de la maladie et pronostic
La période d’incubation du botulisme alimentaire se situe généralement entre 18 et 36 heures après l’ingestion du poison. Plus la période d’incubation est courte, plus l’empoisonnement est grave et le taux de mortalité est proportionnellement plus élevé. Dans certains cas, la période d’incubation est prolongée jusqu’à huit jours, mais dans d’autres, les symptômes surviennent après seulement huit heures.
Dans le cas d’un botulisme infectieux, la période d’incubation est de 4 à 14 jours, car les bactéries se multiplient d’abord sur la plaie, puis la toxine est produite. Pour le botulisme infantile, il faut souvent plusieurs jours pour que les premiers symptômes d’empoisonnement apparaissent. Ceux-ci commencent par une constipation, une faiblesse musculaire, une perte d’appétit, des vomissements et une apathie. Ensuite, la paralysie du système nerveux (paupières tombantes, paralysie des muscles oculaires, troubles de la déglutition, paralysie des muscles faciaux) ainsi qu’une perte de réflexes deviennent perceptibles.
Le botulisme est une maladie grave et potentiellement mortelle qui entraîne une paralysie respiratoire et un arrêt cardiaque. Cependant, si le trouble est traité à temps, le pronostic est relativement bon.