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Calprotectine : rôle, taux élevé ou bas et interprétation

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Calprotectine : rôle, taux élevé ou bas et interprétation
Les dysfonctionnements liés au système digestif sont nombreux et peuvent provenir de différentes sources. Ces troubles très gênants et parfois même dangereux possèdent différents symptômes qui peuvent apparaître séparément ou de façon simultanée. Les douleurs au ventre, les ballonnements, les vomissements, les nausées, et plusieurs autres troubles sont indicateurs de problèmes plus au moins graves au niveau du système digestif. Vu la grande variété des troubles de nature digestifs, l’établissement de diagnostics précis et justes peut s’avérer parfois difficile pour le médecin généraliste ou spécialiste des maladies gastro-entériques. Pour s’aider dans des prises de décisions efficaces, les professionnels de la santé disposent de différents outils de nature biologiques, cliniques ou encore radiologiques. La calprotectine est un élément dont le dosage est très important à l’établissement de divers diagnostics. Qu’est-ce que la calprotectine ? À quoi sert-elle et comment s’interprètent ses différents taux lors des résultats d’un examen biologique ?

La calprotectine : de quoi s’agit-il ?

La calprotectine est une protéine spécifique aux mammifères et produite par des globules blancs sous certaines conditions physiologiques. Les neutrophiles majoritairement, mais aussi les monocytes produisent cette protéine en cas d’inflammation au niveau du système digestif.
Elle se retrouve donc principalement dans le cytosol de ces différentes cellules et représente un excellent outil de diagnostic des inflammations du tube digestif. La calprotectine est très étudiée de même que son rôle et ses différentes interprétations possibles.

Quel est le rôle de la calprotectine ?

La calprotectine possède une grande importance au sein de l’organisme, mais aussi dans l’établissement de diagnostics cliniques.

La calprotectine : une protéine utile au sein de l’organisme

La capacité de production de la calprotectine par les globules blancs est d’une grande importance au sein de l’organisme. La production de cette protéine est caractéristique des processus inflammatoires. Sa production constitue donc une sonnette d’alarme dans plusieurs types de maladies. En effet, une fois produite, elle met en œuvre plusieurs processus de défenses destinés à défendre de façon efficace l’organisme contre les causes du dysfonctionnement. Elle active donc le système immunitaire pour une meilleure réaction de ce dernier.

Récemment, plusieurs études se sont focalisées sur l’importance de cette protéine dans les cas graves liés au Covid -19. Elle ne serait donc plus exclusive des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

La calprotectine : une protéine utilisée dans divers diagnostics cliniques

La calprotectine est une protéine très importante dans la réalisation de diagnostics cliniques rapides, simples et efficaces. Son utilisation possède plusieurs avantages. Pour commencer, la calprotectine est un moyen non invasif pour la réalisation de plusieurs diagnostics. Son taux ne dépend pas de l’alimentation du patient, ce dernier ne sera donc soumis à aucune restriction alimentaire au moment de la réalisation des analyses.

Aussi, il faut noter que le dosage de la calprotectine est relativement peu coûteux et facilite énormément le degré d’évaluation d’une maladie pour un suivi et un traitement mieux adapté.

Comment est dosée la calprotectine chez un patient ?


Pour l’établissement de diagnostics divers, la calprotectine est dosée à travers les selles. En effet, les lésions de la muqueuse intestinale sont généralement associées à une infiltration de globules blancs dans les selles avec pour conséquence immédiate une augmentation des niveaux de calprotectine fécale.

Il suffira donc d’une toute petite quantité de selles pour la réalisation des différentes analyses biologiques destinées à établir un dosage précis de la protéine dans un organisme malade ou en bonne santé.

Résultats du dosage de la calprotectine : comment interpréter les chiffres obtenus ?

Pour commencer, il est important de rappeler que la quantité de calprotectine décelée dans les selles est proportionnelle à la sévérité de l’inflammation en cours. Ainsi, les chiffres obtenus peuvent servir à la réalisation de différentes interprétations.

Les taux de calprotectine chez les enfants

Chez les plus petits, les taux de calprotectine peuvent également être recherchés afin de poser des diagnostics clairs. Il faut noter que les taux utilisés chez les enfants sont beaucoup plus élevés que ceux considérés chez les adultes. Cela serait dû à la flore intestinale des enfants de même qu’à leurs intestins encore très perméables à diverses substances. Ainsi, les valeurs considérées comme normales sont celles inférieures à 275 µg/g de selle et à 350 µg/g respectivement chez l’enfant et les plus petits âgés d’un an de vie au maximum.

Les taux de calprotectine chez les adultes

Chez les adultes, les valeurs sont plus faibles que celles considérées chez les plus petits. Voici les principaux chiffres et interprétations à retenir :

  • Calprotectine supérieure à 150 µg/kg de selles : dans ce cas, il est évident qu’un processus inflammatoire de taille est en cours de réalisation. Des informations plus pointues ne sont pas déductibles, mais ces résultats peuvent emmener le spécialiste à prescrire des examens cliniques ou radiologiques plus poussés afin de déterminer s’il s’agit d’un cancer, d’une infection intestinale due à des microorganismes, de la maladie de Crohn ou d’un autre mal ;
  • Calprotectine inférieure à 50 µg/kg de selles : ici, une maladie bénigne peut être envisagée. Il ne sera donc pas nécessaire de prescrire des examens plus invasifs et plus coûteux. Il pourrait s’agir du côlon irritable ou d’une infection passagère.

Quelles sont les pathologies détectables par un dosage de calprotectine ?

L’élévation de la concentration de la calprotectine est un signe évident de la présence d’un dysfonctionnement au niveau de la muqueuse intestinale. Ainsi, ces concentrations peuvent traduire la présence de plusieurs pathologies. Il faut cependant noter que cet indicateur est plus sûr et plus recommandé dans certains cas que dans d’autres. Voici quelques cas pathologies détectables par le dosage de la calprotectine :

  • Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : elles représentent une inflammation de type chronique de la paroi d’une partie du tube digestif. Elles proviennent en général d’un dysfonctionnement du système immunitaire et donnent naissance aux symptômes tels que la diarrhée, les douleurs au niveau de l’abdomen, des fissures ou abcès au niveau de la région anale ou encore la modification de l’état de santé général. Ces maladies sont au nombre de deux. Il s’agit de la maladie de Crohn (MC) et de la rectocolite hémorragique (RCH). Le dosage de la calprotectine est donc très important dans la détection de la maladie, dans le suivi des patients et des effets du traitement appliqué ;
  • Les gastro-entérites infectieuses : il s’agit d’inflammations liées à l’estomac et à l’intestin et provenant de sources virales, bactériennes ou autres. Elles peuvent causer des vomissements, de la fièvre, des douleurs abdominales ou encore des nausées ;
  • Les cancers du côlon ou du rectum : comme tous les autres types de cancer, ils mettent du temps à se former et se manifestent en général par des diarrhées, des selles sanguinolentes ou un état de constipation régulier.

Il faut noter que le dosage de la calprotectine fécale n’est pas un moyen sûr d’exclure des maladies comme la maladie cœliaque, les néoplasies du tube digestif ou encore les intolérances au lactose. Il sera donc nécessaire de réaliser des tests plus approfondis selon les résultats obtenus et les symptômes du patient.

La calprotectine fécale : un moyen efficace de prévoir les risques de rechute

La calprotectine fécale est également décrite au sein de la littérature comme un moyen efficace de réaliser des prédictions quant à des rechutes de poussées inflammatoires. Dans le cas des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) par exemple, les taux de calprotectine fécale enregistrés chez les patients sont très évocateurs des risques de rechute chez ces derniers.

Il faut noter que les études démontrent que la tendance générale est à des risques de rechute plus élevés pour des taux de calprotectine fécale supérieurs à 150 µg/g et de loin moins élevée pour des taux inférieurs à la même valeur. Ce marqueur est donc sans aucun doute efficace dans la réalisation de prédictions de qualité dans le cas des MICI et probablement dans plusieurs autres cas.