Le cancer de la prostate fait partie des cancers les plus meurtriers chez l’homme. Il se manifeste lorsque les cellules saines de la prostate se transforment progressivement en tumeur maligne.
Un cancer de la prostate qui n’est pas vite détecté et pris en charge, peut contaminer d’autres parties du corps et entraîner un décès. Comment se développe un cancer de la prostate ? Quels sont les symptômes et les facteurs à risques ? Quels sont les traitements envisageables pour un cancer de la prostate ?
Sommaire de l'article
Le cancer de la prostate : qu’est-ce que c’est ?
La prostate produit le liquide prostatique et une partie du liquide séminal. Ces deux substances contribuent à la survie des spermatozoïdes, et la fluidité du sperme. Le cancer de la prostate est la transformation progressive de cellules saines de la prostate, en tumeur cancéreuse. Il fait partie des cancers les plus fréquents chez l’homme. Dans la majorité des cas (près de 95 %), il s’agit d’un adénocarcinome de la prostate.
Il existe en effet plusieurs types de cancers de la prostate. L’adénocarcinome naît dans les cellules glandulaires, mais peut apparaitre à plusieurs endroits de la prostate. Le sarcome, les carcinomes épidermoïde et urothélial sont, quant à eux, beaucoup plus rares.
Le cancer de la prostate se forme de la même manière que les autres types de cancers. Dans un premier temps, un gène de l’ADN subit une modification qui entraîne le développement de cellules cancéreuses. Ensuite, le cancer est limité à la prostate. Cependant, lorsqu’il prend du volume, les cellules atteintes peuvent se diviser et se propager en dehors de la prostate, pour toucher d’autres organes. À ce stade, on parle de cancer métastatique.
Les différents stades du cancer de la prostate
Il existe essentiellement 4 stades du cancer de la prostate. Le cancer de stade 1 est un cancer localisé. Il n’est pas détectable au toucher rectal et nécessite des examens plus avancés tels que les biopsies.
Le cancer de stade 2 par contre n’échappe pas au toucher rectal. À ce stade, le cancer est encore au niveau de la glande prostatique. Lorsqu’il s’étend aux vésicules séminales, on parle de cancer de stade 3.
Le cancer de la prostate de stade 4 est généralement métastatique. Pour déterminer à quel stade est son patient, le médecin le soumet à plusieurs examens parmi lesquels on retrouve le bilan d’extension.
Cancer de la prostate : quels sont les facteurs à risque ?
La majorité des cancers sont attribuables à des risques, et le cancer de la prostate n’en fait pas exception. Certaines personnes peuvent développer un cancer de la prostate, à cause de leurs habitudes professionnelles, alimentaires ou des facteurs génétiques. Il faut cependant garder en tête que l’un des principaux facteurs à risque demeure l’âge.
Les antécédents familiaux
Les antécédents familiaux liés au cancer de la prostate sont souvent un facteur à risque. Dans la plupart des cas, lorsqu’un parent au premier degré se voit diagnostiquer un cancer de la prostate, il faut également s’attendre à un diagnostic similaire dans le futur.
Les mutations génétiques héréditaires
Le cancer de la prostate pourrait être provoqué par des mutations génétiques héréditaires. Il faut cependant rappeler que ce sont des cas extrêmement rares. De plus, le diagnostic ne prend pas encore en compte les mutations génétiques dans ses examens.
Toutefois, les recherches sont formelles : les mutations BRCA2 et HOXB13 présentent des risques liés à un développement futur du cancer de la prostate.
L’obésité
L’obésité et l’embonpoint peuvent cacher un cancer de la prostate. En effet chez les personnes dotées d’un indice de masse corporelle élevé, le cancer échappe souvent à la plupart des examens et n’est détecté qu’à un stade avancé de la maladie. Il est donc important (à partir d’un certain âge) de consulter régulièrement un médecin lorsque l’on est obèse.
Un surplus d’androgènes dans l’organisme
Les androgènes sont des hormones sexuelles présentes chez l’homme. Même si le corps en produit, il est également possible d’augmenter leur quantité grâce à des suppléments. Cependant, des études démontrent qu’un taux anormalement élevé d’androgènes est susceptible de provoquer un cancer de la prostate.
L’origine ethnique noire
Des recherches scientifiques sont toujours en cours, pour éclaircir le mystère derrière la relation entre l’origine ethnique noire et le cancer de la prostate. Toutefois, celles-ci semblent unanimes sur un point : les hommes noirs (en particulier ceux d’origine africaine) développent plus de cas de cancer de la prostate, que les hommes d’autres origines ethniques.
L’alimentation
Une mauvaise alimentation est aussi un important facteur à risque de tumeur de la prostate. Les spécialistes sont d’ailleurs unanimes sur le fait que les produits laitiers et les aliments riches en calcium augmentent le risque de contraction d’un cancer de la prostate.
Le lait, les fromages et le yaourt sont donc en tête de liste. La surconsommation d’aliments frits (surtout accompagnés de graisse animale), peut aussi entraîner un diagnostic positif au cancer de la prostate.
La carence en vitamine E et en sélénium
Plusieurs études scientifiques ont démontré que les hommes dont l’organisme est sujet à un déficit en vitamine E et en sélénium, peuvent développer un cancer de la prostate. Par contre, il n’existe pas encore de rapport démontrant que les conséquences de cette carence peuvent être évitées grâce à la consommation de suppléments en vitamine E et en sélénium.
Le contact avec certains produits chimiques
Les pesticides, l’arsenic, le cadmium et bien d’autres produits, ont été catalogués comme à risque et pouvant déclencher un cancer de la prostate. Les personnes qui les côtoient au quotidien, notamment pour des raisons professionnelles, courent donc un risque important de se faire diagnostiquer un cancer de la prostate.
La prostatite chronique
La prostatite est une maladie de la prostate, au même titre que l’adénome de la prostate. Si les complications d’une prostatite aigüe peuvent être maitrisées, une prostatite chronique par contre peut facilement évoluer vers un cancer de la prostate.
Le tabagisme
Les recherches sur les effets du tabac sur la santé affirment que, les personnes qui fument du tabac courent le risque de se faire diagnostiquer un cancer de la prostate. Cependant, les études sur l’action du tabac dans l’évolution des tumeurs cancéreuses ne sont pas encore concluantes.
Cancer de la prostate : quels sont les symptômes et les complications ?
Les problèmes urinaires sont les premiers signes d’un dysfonctionnement de la prostate. Cependant, ils ne doivent pas immédiatement être assimilés à un cancer de la prostate.
En effet, il existe d’autres maladies telles que l’hyperplasie bénigne et la prostatite, qui partagent quelques symptômes avec le cancer de la prostate.
Les symptômes les plus évocateurs d’un cancer de la prostate sont :
- La présence de sang dans l’urine ;
- La présence de sang dans le sperme ;
- Les troubles de miction ;
- Une fatigue généralisée ;
- Une augmentation de la pression artérielle ;
- Etc.
Par ailleurs, il n’est pas rare que le cancer de la prostate entraîne un certain nombre de complications. Parmi les plus importantes, on retrouve :
- La dysérection ;
- La compression de la moelle épinière ;
- L’incontinence urinaire ;
- L’hypercalcémie ;
- Etc.
Il est cependant important de rappeler que ces symptômes ne se manifestent pas automatiquement. Lorsque le cancer est au stade 1 par exemple, les symptômes sont rares. Ce n’est qu’au fur et à mesure que le cancer évolue, que les symptômes font leur apparition.
Le diagnostic du cancer de la prostate
Un diagnostic est un examen (ou une suite d’examens) qui permet de détecter une pathologie dans l’organisme. La première étape d’un diagnostic est l’entretien avec le patient. Cette procédure permet au médecin de se faire une idée des symptômes qui se manifestent chez lui.
En fonction des résultats obtenus, le médecin peut diriger son patient vers un autre spécialiste pour la poursuite du diagnostic. Dans le cas d’un cancer de la prostate, il faut généralement s’adresser à un urologue. Pour confirmer ou écarter la piste d’un potentiel cancer de la prostate, l’urologue peut procéder à plusieurs examens.
Le toucher rectal
Le toucher rectal est un examen physique au cours duquel, le médecin introduit son doigt dans le rectum. Cela lui permet d’avoir une idée de la taille de la prostate, et de détecter d’éventuelles irrégularités. Le toucher rectal est un examen parfaitement indolore.
Le test de l’antigène prostatique spécifique (APS)
L’antigène spécifique de la prostate est une molécule sécrétée par la prostate. Le test d’antigène prostatique spécifique permet de mesurer le taux de PSA. Lorsque celui-ci est supérieur à la moyenne, cela peut confirmer la présence d’un cancer de la prostate.
Cet examen nécessite une prise de sang et on peut l’envisager, aussi bien pour un cancer que pour les autres maladies de la prostate. Il est d’ailleurs recommandé à tous les hommes au-dessus des 50 ans, de s’y soumettre régulièrement.
Les biopsies
La biopsie est un examen au cours duquel, le médecin analyse des tissus d’une partie du corps, préalablement prélevés. On peut effectuer une biopsie pour toutes les parties du corps humain. Les médecins recommandent généralement une biopsie de la prostate, lorsque le toucher rectal a confirmé un cancer de la prostate ou révèle des doutes sur sa présence.
Pour pratiquer une biopsie de la prostate, le spécialiste a besoin d’au moins une dizaine d’échantillons tout autour de la prostate.
Pour éviter un certain inconfort chez leurs patients durant le prélèvement, les médecins font souvent recours à une anesthésie localisée. En fonction des besoins du diagnostic, vous pouvez également subir une biopsie transrectale, une biopsie transpérinéale, etc.
La tomodensitométrie (TDM)
La tomodensitométrie nécessite l’utilisation d’équipements radiographiques pour sonder les tissus, les os et les organes. Comme beaucoup d’autres examens de la prostate, celui-ci a pour objectif de déterminer la présence d’un cancer, mais aussi de se faire une idée sur son stade et son évolution. Les résultats d’une TDM sont aussi utiles pour effectuer des biopsies.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM)
L’IRM est un examen qui dure en moyenne une demi-heure. En amont d’un examen d’imagerie par résonnance magnétique, le patient subit une préparation rectale. Certains spécialistes peuvent exiger l’utilisation d’un produit de contraste avant l’examen. Celui-ci est évidemment inoffensif. Une IRM s’effectue grâce à un ordinateur, qui restitue des images en 3D des tissus.
Grâce aux résultats de l’IRM, les médecins peuvent :
- Obtenir des données beaucoup plus précises que celles d’un toucher rectal ;
- Détecter un cancer de la prostate, même si les résultats de la biopsie sont négatifs ;
- Mesurer la taille et l’évolution de la tumeur ;
- Obtenir des données permettant de choisir le plus adapté pour le traitement du cancer de la prostate.
L’imagerie par résonance magnétique permet également de savoir si le cancer est proche d’une métastase.
La scintigraphie osseuse
Au cours d’une scintigraphie osseuse, le spécialiste utilise de la matière radioactive qui fusionne momentanément avec les os, afin de renvoyer une image vers un ordinateur. La scintigraphie osseuse est utilisée uniquement lorsque le taux d’APS est élevé. En effet, l’objectif de cet examen est de savoir si le cancer de la prostate a atteint un stade métastatique, au point de toucher les os.
Quels traitements pour le cancer de la prostate ?
À travers le diagnostic, le médecin peut déterminer la meilleure stratégie pour prendre en charge un sujet, et éliminer le cancer de la prostate. Il existe aujourd’hui de nombreuses thérapies dans le cadre du traitement de ce type de cancer.
La prostatectomie totale
Une prostatectomie totale est une opération chirurgicale qui a pour objectif, une ablation de la prostate. Une fois que la prostate est retirée, le sujet opéré doit porter une sonde urinaire pendant quelques jours. La prostatectomie nécessite une anesthésie générale et une hospitalisation de plusieurs jours.
La radiothérapie externe
La radiothérapie externe est une procédure au cours de laquelle, les cellules cancéreuses du cancer de la prostate sont détruites grâce à des rayons d’énergie. Une radiothérapie externe dure en moyenne 2 mois, à raison de 5 séances d’un quart d’heure par semaine. En amont de la première séance, le médecin procède à un entretien et à un examen du patient, afin de délimiter le périmètre à irradier.
L’hormonothérapie
L’hormonothérapie consiste à limiter la production de certaines hormones, pour qu’elles ne puissent plus stimuler les cellules cancéreuses. On envisage une hormonothérapie, lorsque le cancer est à un stade particulièrement avancé, ou lorsque les méthodes précédemment mentionnées se révèlent inefficaces.
Pour guérir le cancer de la prostate, les spécialistes se servent de plusieurs types de médicaments. Dans la majorité des cas, leurs principaux composants sont les antagonistes de la LHRH, les œstrogènes et les anti-androgènes. Les antagonistes de la LHRH sont une classe de médicaments agissant sur la production de la testostérone. Celle-ci diminue dans les testicules, ce qui a pour effet de réduire le volume de la tumeur cancéreuse.
Quant aux anti-androgènes, leur rôle est de réduire l’action des androgènes dans la prostate. Ainsi, le cancer ne peut plus se développer à partir de la testostérone. Il faut également savoir que contrairement à d’autres méthodes de lutte contre le cancer de la prostate, l’hormonothérapie est un traitement à vie. On peut toutefois l’interrompre momentanément, pour limiter l’intensité des effets secondaires.
En effet, quels que soient les médicaments utilisés pour faire disparaître le cancer de la prostate, il faut toujours s’y attendre. Les plus récurrents sont : la dysérection, l’ostéoporose, et l’augmentation de l’indice de masse corporelle.
La chimiothérapie
La chimiothérapie devient la seule solution, lorsque le cancer atteint la métastase et résiste au traitement hormonal. Elle se repose sur l’utilisation de médicaments anticancéreux. Il n’existe pas de traitement standard. Pour une chimiothérapie, les médecins prennent en compte l’état du patient, le stade de la maladie, etc. Les modes d’administration des médicaments ne sont pas non plus les mêmes pour tous.
Une chimiothérapie s’effectue par cycles. Le délai entre chaque cycle est d’en moyenne 21 jours. Quant aux agents chimiothérapeutiques utilisés durant le traitement, il s’agit le plus souvent de docétaxel, de mitoxantrone et de cabazitaxel.
Comment prévenir le cancer de la prostate ?
Il est tout à fait possible de prendre des mesures pour éviter le cancer de la prostate. La prévention passe par un dépistage régulier, une réorientation de ses habitudes alimentaires, et une meilleure hygiène de vie.
Le dépistage
Comme mentionné plus tôt, l’âge est un des nombreux facteurs à risque du cancer de la prostate. Au-dessus de 50 ans, il est donc important de se soumettre à un dépistage régulier.
En plus du toucher rectal, le médecin traitant peut également recommander un examen (PSA), afin de détecter un potentiel début de cancer.
Observer une bonne hygiène de vie
Pour éviter un cancer de la prostate, il est important de s’éloigner des habitudes à risques telles que la consommation de tabac et d’alcool. Une sédentarité prolongée sans activité physique passagère peut aussi vous exposer à plusieurs types de cancer, dont celui de la prostate. C’est la raison pour laquelle, il est recommandé de se soumettre à une heure d’activité physique, en moyenne 3 fois par semaine.
Opter pour une meilleure alimentation
Selon de nombreux spécialistes de la santé, l’alimentation peut jouer un rôle important dans le cadre de la prévention du cancer de la prostate. Les aliments transformés sont notamment mis en cause par les chercheurs. Ce sont les aliments gras, sucrés ou riches en graisse animale, qui sont les plus à même de provoquer un cancer de la prostate chez les personnes qui les consomment.
Par contre, une alimentation riche en fruits et en légumes permet de réduire le risque de contraction de ce cancer. Certaines études rapportent également qu’il faut préférer le poisson à la viande. En effet, les personnes qui consomment très peu de poisson s’exposent à un cancer de la prostate. Il est également recommandé d’éviter les aliments ayant un taux élevé de calcium.