Accueil Maladies Cervicalgies : Quels sont les causes et traitements des douleurs cervicales ?

Cervicalgies : Quels sont les causes et traitements des douleurs cervicales ?

0
Cervicalgies : Quels sont les causes et traitements des douleurs cervicales ?

Encore appelées douleurs cervicales, les cervicalgies constituent une affection, touchant 30 à 50% des français chaque année. Elles se caractérisent par de douleurs vives sur le corps, particulièrement au niveau du cou. Les causes de ces douleurs, légères ou intenses, sont nombreuses et diverses.

En effet, les douleurs cervicales peuvent être liées à un torticolis, à une entorse cervicale ou à une arthrose. La cervicalgie est souvent accompagnée d’une raideur limitant les mouvements de cou. Très souvent, les douleurs provoquées par une cervicalgie disparaissent après quelques jours. Quels sont les causes et symptômes des douleurs cervicales ? Quels sont les traitements possibles des cervicalgies?

Cervicalgie : qu’est-ce que c’est ?

La cervicalgie est un trouble d’ordre musculosquelettique, qui se traduit par des douleurs localisées au niveau du cou. Ce dernier est une partie du corps, sollicitée régulièrement pour maintenir la tête et pour orienter le regard.  Le cou est constitué de sept vertèbres cervicales. Chacune d’elles possède des disques cartilagineux, qui sont reliés par les muscles, les tendons et les ligaments. Ainsi, les cervicalgies peuvent toucher également les muscles, les disques vertébraux, les ligaments ou les tendons.

Les douleurs cervicales n’entrainent pas des conséquences graves, mais elles sont susceptibles de limiter les mouvements de la personne atteinte au quotidien. La cervicalgie peut être accompagnée des maux de tête, de fourmillements dans les doigts ou un bras, de fourmillements, des troubles du sommeil, et parfois de la fièvre.

Cervicalgies : quels sont les différents types ?

Il existe trois grands types de cervicalgies.

Cervicalgies non spécifiques

Encore appelées cervicalgies communes, les cervicalgies non spécifiques se manifestent  en absence de pathologie ou de situation traumatique.

  • Torticolis: il est en lien avec une mauvaise posture (généralement pendant la nuit), qui se déclenche suite à un mouvement brusque ou la prise d’une mauvaise position au coucher. Le principal symptôme dans ce cas est une contracture des muscles du cou;
  • Cervicalgie liée à une mauvaise posture chez les adultes : cette forme de cervicalgie survient en général en milieu professionnel (à cause de l’adoption d’une mauvaise position devant l’ordinateur), lors d’usage prolongé du téléphone portable ou encore, lors de la pratique d’un sport. Elle est localisée au plus bas niveau du cou et sur le long terme, elle peut engendrer une réduction de la mobilité du cou;
  • Cervicalgie provoquée par un stress, une dystonie neurovégétative ou une dépression: en cas d’installation d’un trouble psychique, le corps dans son ensemble peut se crisper. Dès lors, les tensions musculaires au niveau de la nuque engendrent la compression du nerf d’Arnold douloureuse : on parle de névralgie d’Arnold.

Cervicalgies traumatiques

Les cervicalgies traumatiques sont principalement liées à ce qu’on appelle «coup du lapin». Ce dernier peut être :

  • Indirect : il est causé par une flexion brutale ou rapide du cou, accompagnée d’une extension ;
  • Direct : il est relatif à un coup direct porté à la base du coup, ce qui peut être à l’origine d’une paralysie ou même la mort.

L’intensité des douleurs liées à des cervicalgies traumatiques dépend de la gravité des lésions. Elle peut se présenter sous forme d’une névralgie, d’un torticolis ou des douleurs osseuses.

Cervicalgies symptomatiques

Encore appelées cervicalgies secondaires, les cervicalgies symptomatiques évoquent une douleur qui relève la présence d’une maladie. Ainsi, les douleurs récurrentes ou chroniques du cou peuvent provenir :

  • D’une arthrose (lorsqu’elle touche les cervicales, il s’agit de cervicarthrose) ;
  • De l’ostéoporose : il favorise des douleurs osseuses et peut être à l’origine d’une fracture cervicale ;
  • D’une spondylodiscite d’origine infectieuse, d’une rhumatismale inflammatoire (ankylosante, spondylarthrite, polyarthrite rhumatoïde) ;
  • D’un cancer, comme la maladie de Khaler, ou les métastases d’un cancer.

Quelles sont les causes des cervicalgies ?

Les origines de la cervicalgie sont diversifiées :

  • Mauvaise posture prolongée (notamment l’usage de l’ordinateur, de téléphone portable ou pendant le sommeil de nuit) : cela peut entrainer un torticolis ;
  • Traumatisme au cou : il peut provoquer des lésions au niveau des os, des muscles, des nerfs ou des tendons ;
  • Malformation : c’est le cas du syndrome de la côte cervicale ;
  • Mal-être psychique (comme les stress, la dystonie neurovégétative, etc.) susceptible d’être la cause des tensions musculaires ;
  • Certaines maladies comme l’arthrose, l’ostéoporose, la tumeur vertébrale, la maladie de Khaler, les neurinomes radiculaires, les spondylodiscites,  l’insuffisance artérielle vertébro-basilaire, etc. ;

Quels sont les facteurs de risque et les personnes à risques des cervicalgies ?

Les facteurs de risque de cervicalgies sont similaires à ceux de maux de dos : le tabagisme, l’obésité, un trouble de la colonne vertébrale (lordose, scoliose, etc.), le degré élevé de stress ou d’insatisfaction, l’usage d’un oreiller inadéquat (l’oreiller qui ne soutient pas la tête, trop épais ou trop plat), l’âge, la pratique des activités sportives trop intenses.

En ce qui concerne les personnes à risque, notez que les femmes sont plus assujetties aux cervicalgies que les hommes. Il y a aussi :

  • Les pratiquants des activités sportives de contact (boxe, football, hockey, etc.) et ceux qui jouent au soccer ;
  • Les personnes touchées par des petits incidents au cou : avec le temps, ceux-ci présentent le risque d’arthrose des vertèbres du cou ;
  • Les travailleurs qui doivent maintenir le cou en position d’extension et de flexion sur de longues durées ;
  • Les personnes qui travaillent sur l’ordinateur, surtout lorsqu’elles adoptent une mauvaise posture durant plusieurs heures devant l’ordinateur.

Quels sont les symptômes des cervicalgies ?

Les symptômes sont spécifiques à chaque type de cervicalgies.

Symptômes généraux

  • Douleurs dans la nuque ;
  • Difficulté à réaliser certains mouvements ;
  • Atteinte de l’état général (perte de poids, fatigue, etc.) ;
  • Besoin de toujours poser la tête.

Symptômes spécifiques aux cervicalgies non spécifiques

  • Spasmes musculaires au niveau du cou ;
  • Douleur aiguë à chaque mouvement du sujet ou de la tête ;
  • Douleur irradiant le bras, le dos ou l’épaule ;
  • Hypersensibilité au cuir chevelu ;
  • Douleurs intenses et unilatérales donnant la sensation de brûlures ou de décharges électriques ;
  • Céphalées ;
  • Engourdissements ou fourmillements irradiant le bras et la nuque ;
  • Perte partielle de sensibilité au niveau de quelques doigts ou de la main et des bras.

Symptômes spécifiques aux cervicalgies traumatiques

  • Douleurs au niveau du cou, des épaules, du bas du crâne et dans le haut du dos ;
  • Raideurs musculaires ;
  • Maux de tête, principalement au niveau de l’arrière tête et le front ;
  • Limitation des mouvements du cou ;
  • Parfois, des symptômes digestifs ou neurologiques tels que : nausées, flou visuel, troubles de la concentration et de la mémoire, vertiges, déséquilibre, picotements et engourdissement des mains, bourdonnements d’oreilles, hypersensibilité au bruit.

Cependant, notez qu’un traumatisme peut provoquer une luxation, une fracture ou une entorse, susceptible d’être à l’origine d’une détresse respiratoire.

Symptômes spécifiques aux cervicalgies symptomatiques

  • Douleurs nocturnes du cou, touchant les parois, le dos, les fesses et le bassin ;
  • Douleur inflammatoire dans la colonne vertébrale ainsi qu’une raideur ;
  • Altération de l’état général et une névralgie cervico-brachiale ;
  • Vertiges, baisse d’audition, perte d’équilibre, bourdonnements d’oreilles, acouphènes, syncopes, troubles sensitivomoteurs hémicorporels, etc.

Comment se déroule le diagnostic d’une cervicalgie ?

Le diagnostic des cervicalgies est basé généralement sur des examens du médecin traitant. Pour y arriver, le médecin évalue les paramètres suivants :

  • Circonstances de l’apparition des douleurs cervicales ;
  • Trajet de la cervicalgie ;
  • Degré d’atteinte de la mobilité ;
  • Muscles impliqués ;
  • Intensité des douleurs, ainsi que l’effet des traitements antalgiques (aspirine, paracétamol, AINS) ;
  • Impact sur les activités quotidiennes ou en milieu professionnel ;
  • Symptômes apparentés.

Ensuite, des examens complémentaires peuvent être demandés pour confirmer le diagnostic. En cas de douleurs intenses et persistantes, de résistance aux prises en charge médicales, d’aggravation clinique et surtout du traumatisme, le médecin prescrit un bilan radiologique.

En cas de suspicion d’une maladie, plusieurs autres examens peuvent être demandés par le médecin : IRM médullaire lorsque le cancer de la moelle épinière est suspecté, ou un bilan sanguin dans un contexte de suspicionde spondylarthrite ankylosante.

Comment traiter les cervicalgies ?

La prise en charge des cervicalgies est fonction du stade du développement.

Traitement en phase aiguë

Repos

Pour se soulager des douleurs cervicales, il faut commencer par éviter des mouvements du cou de forte amplitude, pendant quelques jours. Par ailleurs, il faut effectuer des étirements légers, dans les zones où vous ne ressentez pas de douleurs (vous pouvez tourner le cou vers la gauche, ensuite vers la droite ; vous pouvez aussi fléchir le cou vers l’avant, puis ramener au centre pour fléchir vers les épaules gauche et droite).

Cependant, il faut éviter de porter un collier cervical, puisqu’il provoque la faiblesse des muscles et constitue un facteur dans le prolongement de la date de rétablissement. Attention, il ne faut pas prendre un repos prolongé, car cela peut contribuer à la survenue d’une douleur chronique.

Glace

Pour atténuer la réaction d’inflammation, vous pouvez appliquer une glace sur la surface douloureuse 3 à 4 fois par jour, ceci durant dix à douze minutes. On recommande cette application tant que les symptômes relatifs aux cervicalgies persistent. Les compresses froides ne sont néanmoins pas conseillées, puisqu’elles ne sont pas suffisamment froides. Vous pouvez plutôt opter pour des sachets de gel mou réfrigérants, de la serviette mouillée ou un sac en plastique, contenant des cubes de glaces.

Médicaments

Le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’aspirine, l’advil, le naproxene et le diclofenac, peuvent être prescrits pour soulager le patient des douleurs modérées ou légères. Toutefois, notez que ces médicaments doivent être utilisés avec modération, parce qu’ils provoquent des effets indésirables. Pour éviter les effets indésirables systémiques, le médecin peut prescrire une crème de type anti-inflammatoire (comme le Voltarène emulgel).

Dans le cadre des contractions musculaires, les myorelaxants (comme Robaxisal et Robaxacet) peuvent vous soulager, mais ils sont à l’origine de la somnolence. Ainsi, on recommande leur prise au coucher, ou en de faibles doses dans la journée. Les myorelaxants sont des analgésiques. Il convient donc de ne pas les prendre en complément d’un autre analgésique ni pendant plus de quelques jours.

En cas de douleurs plus intenses, le médecin peut prescrire des dérivés de la morphine. Dans un contexte de douleurs neurologiques, les médicaments conseillés sont des anticonvulsivants ou autres médicaments agissant sur les neurotransmetteurs. Votre médecin traitant saura vous prescrire le type de médicaments idéal pour votre douleur.

Pendant la phase aiguë, le recours à la kinésithérapie (massage doux), en complément à d’autres traitements peut soulager les personnes atteintes de cervicalgies.

 Il est possible de faire également recours aux injections et aux corticostéroïdes, en cas d’inefficacité des traitements précédents. À cet effet, il faut noter que les corticostéroïdes ont un effet anti-inflammatoire et la lidocaïne est un anesthésique local. La combinaison des deux peut être faite pour soulager un sujet atteint des cervicalgies.

Traitements en phase chronique

Journal des symptômes

Lorsque la cervicalgie devient chronique, il est important de noter attentivement les situations à l’origine des douleurs et d’en parler avec votre médecin traitant.

Intervention chirurgicale

Lorsque les douleurs entraînent la compression d’une racine nerveuse dans les environs du cou, susceptible d’engendrer une faiblesse des bras ou des engourdissements, une intervention chirurgicale peut être effectuée. Si un disque intervertébral est abîmé, il est possible de le retirer par chirurgie.

Quelles sont les différentes mesures de prévention possibles de cervicalgies ?

Il existe plusieurs dispositions que vous pouvez prendre, afin d’éviter les douleurs cervicales :

  • Effectuer des exercices physiques pendanst vos loisirs : cela prévient les douleurs au cou ;
  • Eviter de rester en position assise pendant longtemps sans changement de position : étirez-vous au moins toutes les heures ;
  • Réaliser des mouvements sécuritaires, surtout si vous effectuez un travail où la force physique est sollicitée ;
  • Adapter votre poste de travail à votre taille ;
  • Ajuster correctement la hauteur de l’appui-tête dans la voiture ;
  • Éviter de se coucher sur le ventre ;
  • Se protéger avec un équipement et opter pour un entrainement musculaire convenable lors de la pratique d’un sport ;
  • Effectuer des exercices permettant de renforcer les muscles du tronc et du cou.

La meilleure manière d’avoir des conseils de prévention personnalisés est de faire recours à un physiothérapeute, un ergothérapeute ou un spécialiste de la médecine sportive.