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Chirurgie du strabisme : déroulement et risques possibles

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Chirurgie du strabisme : déroulement et risques possibles
Chirurgie du strasbisme – Crédit : informationhospitaliere.com

Le strabisme est un trouble de plus en plus récurrent. Il est caractérisé par une déviation des muscles extraoculaires qui entraîne une vision floue. De nombreuses solutions thérapeutiques existent pour traiter ce trouble, mais elles ne sont pas toujours efficaces. La chirurgie figure parmi les seuls moyens qui permettent de corriger le strabisme. Sans grands dangers, cette intervention favorise une remise sur pied rapide du patient. Découvrez dans le présent article, les étapes de déroulement, les résultats et les risques éventuels de la chirurgie du strabisme.

Le strabisme qu’est-ce que c’est ?

Le strabisme est une forme de déviation des yeux, aussi connue sous le nom de perte de parallélisme des yeux. Dans cette anomalie, les deux yeux ne sont plus alignés dans la même direction lorsque le sujet essaie de regarder un objet. Le strabisme est considéré comme une maladie infantile très fréquente (environ 4 % de la population infantile).

Le système oculaire humain repose sur la visualisation du même objet par les deux yeux. C’est de cette manière que le cerveau intègre toutes les caractéristiques de l’objet observé. En cas de strabisme, le cerveau éprouve des difficultés à intégrer ces informations, puisque les muscles extraoculaires sont déviés. La déviation des yeux peut être horizontale, verticale ou encore mixte, tout dépend de la direction des yeux. Il est aussi possible qu’un seul œil subisse la déviation, que cette dernière soit constante ou qu’elle se produise par intermittence.

Les symptômes les plus fréquents du strabisme sont essentiellement :

  • La fatigue oculaire (les maux de tête, les rougeurs et les douleurs musculaires) ;
  • Les difficultés dans la lecture et l’écriture ;
  • La vision double (surtout chez les personnes adultes),
  • Les clignements fréquents de l’œil et les torticolis.

On peut également évoquer les troubles sensoriels, l’amblyopie (ou le syndrome de l’œil paresseux qui se caractérise par un ralentissement dans le développement de la vision) et les altérations de la vision binoculaire.

En ce qui concerne les causes du strabisme, elles sont encore inconnues bien que plusieurs hypothèses soient formulées. Les facteurs génétiques (les cas d’antécédents familiaux) sont majoritairement soupçonnés. On distingue aussi les facteurs environnementaux tels que la prématurité, le tabagisme ou l’alcoolisme de la mère durant la grossesse, les problèmes néonataux ou encore un faible poids à la naissance qui sont très susceptibles de provoquer une déviation de la vision.

Il existe de nombreux types de strabisme. Parmi ceux-ci, on peut citer :

  • Le strabisme convergent : il est également appelé ésotropie et regroupe notamment les strabismes congénitaux (déviation à grand angle des yeux), les strabismes acquis accommodatifs (dus à une amblyopie), ceux sensoriels et ceux qui sont consécutifs à la chirurgie d’une exotropie ;
  • Les strabismes divergents : aussi connus sous le nom d’exotropie, ils se manifestent pour la plupart par une fatigue physique, un état fiévreux et des moments d’inattention ;
  • Le strabisme restrictif.

Ces trois types ne sont que les principaux. Ils renferment eux-mêmes d’autres formes de strabisme avec des caractéristiques variées.

En quoi consiste la chirurgie du strabisme ?

Très souvent, la chirurgie est le meilleur moyen de corriger un strabisme. L’opération se réalise principalement sur les muscles extraoculaires qui assurent les divers mouvements du globe oculaire. Ces muscles, par leur contraction, permettent une rotation de l’œil suivant les trois axes de l’espace. Ils se comportent comme des paires : la contraction de l’un entraîne la détente de l’autre et vice-versa.

Par ailleurs, toutes les catégories de personnes atteintes de strabisme sont susceptibles de subir une chirurgie. Chez les enfants par exemple, la chirurgie est recommandée, si la correction optique et/ou le traitement de l’œil paresseux ne sont pas suffisants, pour corriger la déviation oculaire. L’opération permet essentiellement de restaurer, dans la mesure du possible, la vision binoculaire et aussi d’éviter l’amblyopie.

Chez les adultes, c’est lorsque le strabisme conduit à une double vision, une fatigue visuelle, un torticolis, un défaut esthétique ou encore à un impact psychologique que le traitement chirurgical est recommandé.

Par ailleurs, un strabisme aigu chez l’adulte doit faire l’objet d’une étude complète du patient avant toute opération chirurgicale. Cette étude a pour but d’écarter d’autres pathologies neurologiques ou des tumeurs sous-jacentes pouvant être responsables des divers symptômes. Dans les cas où la déviation oculaire est de faible ampleur, il vaut mieux opter pour des traitements alternatifs (utilisation de la toxine botulique, pratique des exercices de rééducation visuelle,etc.).

Le déroulement de la chirurgie du strabisme

La chirurgie du strabisme se déroule presque de la même manière que les chirurgies ordinaires avec hospitalisation complète. Elle commence généralement par des rencontres préalables avec le chirurgien et l’anesthésiste. Ces derniers procéderont à des analyses pour établir un diagnostic du strabisme et identifier la meilleure approche.

De façon pratique, l’ophtalmologue réalise une petite incision au niveau du tissu recouvrant la partie antérieure de l’œil. Cette partie est appelée conjonctive ou capsule tenonale. C’est par cette incision qu’il sera possible d’accéder aux muscles extraoculaires.

Il est à noter l’existence de nombreuses techniques permettant d’affaiblir ou de renforcer un muscle. Dans le cadre de la chirurgie du strabisme, la technique la plus utilisée consiste à modifier l’insertion du muscle extraoculaire puis à le replacer un peu plus en arrière. Cette manœuvre vise à provoquer une détente du muscle. Elle est indiquée si l’on souhaite affaiblir le muscle extraoculaire.

Par contre, si le but de la chirurgie est de renforcer le muscle, on procède à un raccourcissement de sa longueur. Ainsi, le muscle est plus tendu.

En ce qui concerne le nombre de muscles à opérer durant une chirurgie du strabisme, il peut varier selon les différents symptômes et d’autres facteurs au nombre desquels on peut citer l’âge, le degré de vision de chaque œil ainsi que les antécédents chirurgicaux du patient.

Selon la gravité de la déviation oculaire, la chirurgie du strabisme peut concerner un seul œil ou les deux. Aussi, il est parfois possible que la chirurgie doive être faite plus d’une fois pour obtenir de bons résultats.

Une anesthésie générale est nécessaire avant la réalisation de la chirurgie du strabisme chez les enfants, en raison de leur jeune âge. Chez les adultes par contre, une anesthésie locale est amplement suffisante. Peu importe le mode d’anesthésie, l’opération se déroule en ambulatoire de manière à ce que le patient puisse rentrer chez lui juste après l’opération.

Les résultats de la chirurgie du strabisme

Dans la plupart des cas, la chirurgie est efficace pour résorber le strabisme. Les trois ou quatre premières semaines consécutives à l’opération, le patient peut avoir les yeux rouges et présenter des larmoiements. Les inconforts sont aussi très fréquents après l’opération. Par ailleurs, le patient doit se nettoyer quotidiennement l’œil avec une solution saline. Il devra aussi appliquer des gouttes ophtalmiques, antibiotiques ou encore anti-inflammatoires sur son œil pendant au moins 20 jours.

Après la chirurgie du strabisme, aucun bandage n’est nécessaire. En effet, les points de suture sont résorbables et disparaissent d’eux-mêmes, dans un délai de 7 à 10 jours. Il faut aussi préciser que le patient peut reprendre ses activités normales quelques jours seulement après l’intervention. La durée d’inactivité peut être différente en fonction des diverses complications survenues pendant l’opération.

Pour faciliter la cicatrisation et optimiser l’efficacité de la chirurgie, il est conseillé au patient d’éviter les efforts physiques, la natation ainsi que les sports d’impacts pendant les premiers jours qui suivent l’opération.

Si le patient est un enfant, 15 jours minimum de repos sont requis avant qu’il ne puisse retourner à l’école.

Quelques risques possibles de la chirurgie du strabisme

Toutes les interventions chirurgicales présentent des risques, plus ou moins importants. La chirurgie du strabisme n’échappe pas à cette règle, bien que les risques soient rares et leurs impacts assez négligeables.

Pendant l’intervention, il y a des risques d’hémorragie et de perforation sclérale. L’ophtalmologue peut également éprouver des difficultés à isoler chacun des muscles extraoculaires, surtout lorsqu’il s’agit d’une réopération de ces derniers

En ce qui concerne les risques postopératoires, on distingue notamment les infections, les kystes ou cicatrices conjonctivales, une correction excessive ou insuffisante de la déviation oculaire (qui entraîne un mauvais alignement des yeux), les allergies à la suture et parfois une diplopie.

Généralement, un traitement médicamenteux permet de prendre en charge ces différentes complications. Toutefois, une réopération peut s’avérer nécessaire.

D’autres moyens de traitement du strabisme

Avant de décider d’une chirurgie du strabisme, il est important d’explorer d’autres pistes. Il existe justement des options thérapeutiques qui peuvent se montrer très efficaces. Cependant, ces options doivent être adaptées à l’état de la déviation oculaire de chaque patient. Elles doivent également être appliquées le plus tôt possible pour une efficacité optimale.

Généralement, la première piste à envisager dans le traitement d’un strabisme est la correction de l’erreur réfractive. Elle peut se faire avec des lunettes ou avec des lentilles de contact. Cette solution est très efficace pour compenser la déviation, surtout lorsque le strabisme est accommodatif.

Une autre option intéressante est celle de la récupération de la vision. Elle est indiquée en cas de syndrome de l’œil paresseux au niveau de l’œil déviant. Ici, il est question de réaliser une occlusion de l’œil sain, en utilisant un patch. La meilleure méthode pour réaliser une occlusion de l’œil est la « pénalisation ». Elle consiste notamment à provoquer une vision floue au niveau de l’œil sain. Cela peut être fait avec des lunettes à filtre ou alors avec des gouttes de médicaments qui dilatent les pupilles.

Par ailleurs, on a habituellement recours à la pénalisation lorsque l’utilisation du patch est impossible.

Lorsqu’un strabisme est détecté chez une personne, il faut consulter très vite et s’assurer que toutes les pistes sont envisagées avant de recourir à la chirurgie. S’en remettre aux indications des médecins permet alors de subir cette intervention sans problème.