La colique hépatique est l’une des crises les plus douloureuses chez l’Homme. Cependant, elle est généralement bénigne et sans conséquence sanitaire majeure. Toutefois, les douleurs lors de la colique hépatique peuvent être sévères et insupportables pour certaines personnes. Qu’est-ce qui cause ce phénomène ? Quelles sont les solutions pour l’atténuer ?
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que la colique hépatique ?
La colique hépatique est un trouble douloureux ressenti dans le ventre. Elle apparaît généralement après la consommation d’aliments excessivement gras.
Encore appelé lithiase biliaire, ce trouble renvoie à une concentration de graisses dans la vésicule biliaire. En effet, cette concentration se présente sous forme de petits cailloux et bloque les voies biliaires. Par conséquent, de sévères douleurs sont déclenchées au niveau de l’abdomen.
En outre, ces douleurs peuvent durer jusqu’à cinq heures de temps. Toutefois, elles s’arrêtent quand la concentration de graisses formée bouge et libère le passage à la bile.
Aussi, la colique hépatique peut-elle être aussi considérée comme un symptôme, puisqu’elle est une manifestation de l’accumulation de graisse.
Comment survient la colique hépatique ?
La colique hépatique se produit après le blocage du passage de la bile. En effet, la bile est sécrétée en permanence par le foie et conservée dans la vésicule biliaire. De la vésicule biliaire, elle est acheminée vers l’intestin grêle pour la digestion des graisses.
Ainsi, à chaque repas, la vésicule biliaire libère de la bile grâce aux canaux cystique et cholédoque. Cette bile absorbe les graisses du repas grâce à son acide biliaire, sans se solidifier.
Par contre, en cas de consommation excessive de graisse, la bile se solidifie légèrement après avoir absorbé la graisse. À l’extrême, elle forme des calculs ou lithiases qui stagnent dans la vésicule biliaire.
Ce faisant, les lithiases formées bloquent les deux canaux d’acheminement de la bile. Ainsi, ce blocage de passage provoque des douleurs intenses lors de la digestion, quand la vésicule biliaire libère la bile. C’est donc ce phénomène qui est la colique hépatique. Elle nécessite le plus souvent une consultation médicale.
Quels sont les stades d’évolution de la colique hépatique ?
La colique hépatique peut se compliquer au fil du temps. Au début, elle n’a que très peu de symptômes. À ce stade moins élevé, elle peut être indolore et donc implique moins de traitement. Cependant, lorsqu’elle évolue, le patient fait une crise de colique hépatique quatre fois environ dans une semaine.
Ainsi, à un stade élevé, ce trouble engendre une cholécystite aiguë, conduisant à de fortes fièvres. En effet, la cholécystite est une inflammation de la vésicule biliaire.
De plus, au stade élevé, la colique hépatique est dite sévère. Elle entraîne des calculs qui migrent du conduit de la bile vers les intestins (cholédoque). Cela engendre d’autres complications que sont :
- Une infection ou une inflammation aiguë du cholédoque appelée angiocholite ;
- Un ictère ;
- Une inflammation du pancréas, c’est-à-dire une pancréatite aiguë puisque le pancréas fusionne avec le cholédoque ;
- Des troubles vésiculaires.
Une réapparition aiguë de la colique hépatique après sa première guérison, est aussi une possible complication.
Quels sont les facteurs de risque de la colique hépatique ?
La survenue de la colique hépatique peut être facilitée par certaines circonstances. Il s’agit principalement du surpoids et du vieillissement. En outre, les femmes sont aussi fortement des personnes à risque. À ces éléments s’ajoutent certaines maladies et la consommation de certains médicaments.
Le surpoids
Le surpoids est le facteur le plus fréquent qui favorise l’apparition de la colique hépatique. En effet, une saturation du poids et un régime alimentaire extrêmement riche en graisses conduisent rapidement à ce trouble.
Ainsi, une alimentation moins grasse et riche en fibres, atténue les risques d’apparition de la lithiase biliaire.
Le vieillissement
Le vieillissement est aussi un facteur qui favorise souvent la colique hépatique. En effet, la vésicule biliaire fonctionne moins bien avec l’âge. Par conséquent, elle laisse stagner beaucoup de réserves de bile qui se solidifient et bouchent les canaux d’acheminement. Cela conduit donc à la colique hépatique.
Le sexe féminin
La lithiase biliaire est plus remarquée chez les femmes que chez les hommes. Cela est fortement relié à la gestation. En effet, durant la grossesse, la bile absorbe et retient encore plus de cholestérol. Cela diminue à chaque fois le mouvement de la vésicule biliaire. Ainsi, à chaque grossesse la motricité de la vésicule biliaire diminue et favorise la survenue de la colique hépatique.
La consommation de certains médicaments
La prise des médicaments contraceptifs peut aussi favoriser l’apparition de la lithiase biliaire. Il y a aussi la prise des médicaments contre le cholestérol, qui accélère la survenue du trouble.
Les maladies
Le risque de colique hépatique est élevé en cas de diabète. Certaines maladies intestinales comme la maladie de Crohn, peuvent aussi entraîner des crises de colique hépatique.
De plus, le risque de colique hépatique est élevé en cas de mucoviscidose. Il s’agit d’une maladie héréditaire touchant les glandes exocrines.
Les personnes souffrant de l’anorexie et des infections biliaires sont aussi susceptibles de faire une crise de colique hépatique.
Autres facteurs
Par ailleurs, d’autres facteurs peuvent aussi favoriser l’apparition de la colique hépatique. Il s’agit de :
- La perte brusque et importante du poids ;
- L’alcool ;
- La prédisposition héréditaire.
Quels sont les symptômes de la colique hépatique ?
Selon le stade atteint par la colique hépatique, les patients présentent différents signes. Lorsque la maladie est à un stade moins élevé, il y a :
- Des douleurs dans l’estomac ou sous les côtes du côté droit ;
- Des nausées ;
- Des vomissements ;
- Une gêne respiratoire.
Par contre, il est remarqué d’autres complications à un niveau élevé. Il s’agit :
- De la fièvre ;
- Des urines foncées ;
- Des démangeaisons ;
- Un ictère ;
- Des douleurs intenses ;
- Une accélération du rythme cardiaque ;
- De la diarrhée ;
- De la perte d’appétit ;
- Une situation de confusion.
Suite à l’apparition de ces symptômes, il est conseillé de consulter rapidement un médecin afin d’éviter d’autres complications sévères.
Comment se fait le diagnostic de la colique hépatique ?
Le diagnostic de la colique hépatique est établi suite à un examen clinique. Il peut être suivi d’une échographie abdominale pour confirmer le trouble, ou d’autres formes d’analyse médicale.
Examen clinique
L’examen clinique est basé en premier lieu sur les symptômes ressentis par le patient ainsi que ses antécédents médicaux. En second lieu, le médecin passe à une palpation de l’abdomen vers la région épigastrique et sous les côtes.
Le diagnostic de la colique hépatique est établi lorsque des douleurs sont ressenties par le patient lors de la palpation. Cependant, le médecin pour confirmer le diagnostic, peut demander d’autres examens complémentaires. Il s’agit le plus souvent de l’échographie abdominale.
Échographie abdominale
L’échographie ou la radiographie de l’abdomen, est nécessaire pour confirmer la présence de lithiase biliaire. Ces examens permettent de vérifier correctement une éventuelle présence de calculs et de visualiser l’état des voies biliaires.
Examen sanguin
Une prise de sang peut être effectuée pour détecter une pancréatite responsable de la colique hépatique. En outre, l’examen sanguin peut s’étendre à un bilan sanguin général.
Quelles sont les mesures préventives de la colique hépatique ?
Pour anticiper sur la survenue de la colique hépatique, il est important de suivre quelques conseils. Il s’agit de :
- Stabiliser son poids pour esquiver l’obésité ;
- Suivre un régime alimentaire sain ;
- Veiller au taux de glycémie en ce qui concerne les diabétiques ;
- Modérer la consommation de l’alcool.
Il est aussi conseillé de pratiquer régulièrement du sport et de réduire les périodes de jeûne.
Comment traiter la colique hépatique ?
Le traitement effectué en cas de colique hépatique permet généralement de soulager la crise. Il est basé sur un régime alimentaire strict ou des médicaments antalgiques injectables, des anti-inflammatoires et des antispasmodiques. Les médicaments contenant l’acide ursodesoxycholique sont aussi recommandés.
En outre, une intervention chirurgicale pour retirer la vésicule biliaire peut être effectuée en cas d’échec du premier traitement. Cette chirurgie est appelée la cholécystotomie, et se fait par la cœlioscopie ou par laparotomie.
Lorsqu’elle est effectuée par cœlioscopie, la vésicule est retirée grâce à de petites incisions au niveau de l’abdomen. Mais lorsqu’elle est faite par laparotomie, la vésicule est enlevée grâce à une incision sous les côtes.
De plus, une cholangio-pancréatographie peut être aussi réalisée. Il s’agit d’une intervention effectuée au niveau du canal de la bile en passant par la bouche. Elle se fait à l’aide d’un tube et consiste à retirer le calcul.
Dans certains cas, une lithotripsie peut être recommandée. Celle-ci est réalisée grâce à un appareil à rayons X, et permet de détruire les calculs par les ondes de l’appareil.
Par ailleurs, toute intervention chirurgicale doit être précédée d’une anesthésie.