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Comment diagnostiquer le cancer du sein ?

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Comment diagnostiquer le cancer du sein ?
Concept de cancer de sein

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Bien qu’il s’agisse d’un cancer avec un taux de mortalité élevé, son pronostic est généralement bon lorsque la tumeur est découverte précocement. Il existe une grande variété de traitements proposés aux malades. Ces derniers sont appliqués pour ralentir la progression de la maladie ou l’éradiquer lorsqu’il est à un stade précoce. Mais, quels sont les facteurs de risques de la maladie ? Quels sont ses symptômes ? Quel traitement convient le mieux selon les cas ? Décryptage dans cet article.

Qu’est-ce que le cancer du sein ?

Le cancer du sein est une tumeur maligne qui se traduit par le développement de cellules anormales à l’intérieur du sein. En effet, au fil du temps, ces cellules se multiplient et peuvent assiéger le sein malade ou s’étendre vers d’autres parties du corps. Les vaisseaux sanguins et lymphatiques constituent en général, les canaux par lesquels cette expansion vers d’autres parties du corps se produit. La connaissance de l’anatomie du sein permet de mieux cerner les symptômes de la maladie, ainsi que le mode d’action des cellules incriminées.

Anatomie du sein

Le sein est un organe glandulaire, qui est également composé de graisses et de canaux. La fonction des glandes est d’assurer la production du lait, grâce aux lobules qui résultent de la subdivision des seins en lobe. Les lobules et lobes débouchent sur les mamelons grâce aux canaux de lactation qui  les relient entre eux. Ainsi, une fois que le lait est produit, il est acheminé par ces canaux pour parvenir aux mamelons. Les graisses, quant à elles, occupent la majeure partie des espaces existant entre les structures des seins.

Le fonctionnement des structures mammaires se déroule normalement durant les premières décennies de vie. Toutefois, dès que les cellules cancéreuses apparaissent, un dérèglement se crée le plus souvent dans l’ignorance totale de la personne malade. C’est justement cette ignorance de la présence du cancer du sein au début de la maladie qui justifie l’augmentation exponentielle du nombre de cas chaque année.

Épidémiologie du cancer du sein

Le cancer du sein touche les femmes dans 99 % des cas. C’est dire que la survenue de la maladie chez les hommes relève d’une extrême rareté. En général, la maladie survient après l’âge de 50 ans. Toutefois, le risque qu’elle apparaisse chez les personnes ayant entre 30 et 49 ans n’est pas à exclure. De même, le taux de survie de la maladie 5 ans après sa découverte est sensiblement plus élevé (entre 80 % et 90 %). Ce taux est, tout de même, subordonné à l’âge du patient, le type et le stade du cancer du sein.

En France, les statistiques de l’incidence du cancer du sein ont gardé, depuis plusieurs années, une certaine constance dans leur élévation. Les 58 459 cas enregistrés sur la seule année de 2018 confirment ce constat. C’est d’ailleurs à juste titre que la France est classée parmi les pays ayant la plus grande incidence du cancer du sein au monde. Toutefois, les chiffres sur l’augmentation annuelle des cas de la maladie créent un contraste avec les chiffres rapportant le taux de mortalité.

En effet, la mortalité due au cancer du sein est en net recul depuis plusieurs années. Cet exploit est redevable aux progrès réalisés dans la prise en charge de la maladie. La prise de conscience de la population sur les facteurs de risque de cette tumeur a également eu son impact dans l’obtention de ces résultats positifs.

Quels sont les facteurs de risques du cancer du sein ?

L’étiologie exacte du cancer du sein demeure inconnue, du moins pour l’heure. Toutefois, les études scientifiques conduites sur le sujet ont permis d’établir que la survenue de cette maladie peut être due à plusieurs facteurs. Parmi les plus courants, on peut citer l’âge de la patiente, ses antécédents familiaux, certains traitements et son hygiène de vie. Selon chaque cas, voici ce qu’il faut retenir :

L’âge

L’âge est considéré comme le principal facteur de risque du cancer du sein. Les statistiques révèlent en effet que la maladie apparaît le plus souvent après 50 ans. Même si ces cas ne sont pas à exclure, la survenue du cancer du sein chez les femmes ayant moins de 35 ans est plutôt un fait rare.

Les antécédents familiaux

Il existe des facteurs génétiques qui prédisposent certaines femmes à être atteintes du cancer du sein. Les scientifiques parlent d’ailleurs de formes familiales de la maladie. Cela traduit la transmission de la forme mutée de certains gènes malades de la mère à l’enfant.

Les gènes dont les mutations sont les plus incriminées, dans ce cas, sont les gènes BRCA1 et BRCA2. Leurs mutations sont d’ailleurs associées à la majorité des cancers du sein héréditaires. Une estimation révèle que les cancers du sein favorisés par une prédisposition génétique constituent 5% des cas généraux de la maladie.

Ainsi, les femmes dont l’une des parentes (mère ou sœur) a souffert du cancer du sein ont de grandes chances de souffrir de la maladie. Ce risque s’accroît lorsque le cancer de la mère est survenu avant l’âge de la ménopause. Toutefois, les gènes ci-dessus cités ne sont certainement pas les seules causes des prédispositions génétiques à cette tumeur. Des cas récurrents de cancer du sein touchant plusieurs femmes d’une même famille n’ont révélé aucune mutation de ces deux gènes.

La prise de certains traitements

Le risque de survenue du cancer du sein peut être augmenté chez certaines femmes par l’utilisation de certains traitements, principalement ceux hormonaux. Ainsi, les deux traitements les plus susceptibles d’entraîner la maladie sont les contraceptifs oraux et le traitement hormonal substitutif de la ménopause.

En effet, des études sur l’utilisation des contraceptifs oraux ont révélé que ceux-ci augmentent le risque de survenue du cancer du sein d’environ 14%. Ce risque connaît une hausse d’environ 6% chez les femmes ayant utilisé de façon prolongée des contraceptifs oraux avant leur première grossesse.

Concernant le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), le risque est assez variable. Le risque d’apparition du cancer du sein dépend, en réalité, du type de THS utilisé par la femme. Par exemple, certaines études ont établi que les traitements hormonaux substitutifs oestroprogestatif comportent un risque plus élevé d’être touché par la maladie. Par ailleurs, il a été établi que certains traitements par radiothérapie du thorax peuvent aussi causer le développement d’un cancer du sein.

L’hygiène de vie

Une mauvaise hygiène de vie peut favoriser la survenue de la maladie. Celle-ci se traduit notamment par une sédentarité chez la patiente. Le défaut d’activité physique permet notamment aux cellules cancéreuses de se développer sans encombre. Outre la sédentarité, l’alcoolisme crée également les conditions favorables au développement de la maladie. Il en est de même pour le surpoids et l’obésité qui sont directement associés à un risque accru de développer la maladie.

Par ailleurs, les habitudes alimentaires des femmes ont également une incidence majeure sur l’apparition du cancer du sein chez elles. Une consommation excessive de produits laitiers et d’acides gras animaux et saturés serait associée à l’accroissement du risque.

Autres facteurs de risque

Outre les facteurs préalablement cités, les pathologies bénignes touchant le sein connu sous la dénomination de mastopathies peuvent induire l’apparition d’une tumeur maligne. Le défaut de surveillance médicale pendant et après la prise en charge de ces pathologies constitue la principale cause d’une telle complication.

De même, l’exposition aux produits chimiques notamment via la pollution atmosphérique constitue aussi un facteur potentiel du cancer du sein. La connaissance de tous ces facteurs de risque permet d’agir en prévention contre la maladie. Par contre, pour entamer une prise en charge précoce, la maîtrise du tableau clinique de ce cancer est primordiale.

Quels sont les symptômes du cancer du sein ?

Infographie sur le cancer du sein - Crédit : informationhospitaliere.com
Infographie sur le cancer du sein – Crédit : informationhospitaliere.com

Le cancer du sein n’est pas une maladie taiseuse. Bien que les symptômes n’apparaissent pas spontanément, ils se déclarent au fil de la progression de la maladie, sans toutefois compromettre les chances de guérison de la patiente.

Parmi les symptômes les plus fréquents, on note l’apparition d’une bosse  qui peut se fixer dans le sein malade ou rester mobile. De même, certaines anomalies font leur apparition au niveau du mamelon. Il s’agit notamment de son changement d’aspect physique qui se traduit par sa rétraction, et de l’écoulement d’un liquide inhabituel.

Par ailleurs, le cancer du sein, notamment chez la femme, se manifeste aussi par des modifications cutanées au niveau du sein touché par la tumeur. Ces dernières peuvent se traduire par un durcissement ou par épaississement. Une desquamation peut aussi apparaître autour du mamelon. La forme du sein peut alors changer, notamment avec une grosseur anormale. L’apparition de ces symptômes constitue un motif de consultation en vue d’un diagnostic.

Quelle stratégie diagnostique pour la détection du cancer du sein ?

Détection du cancer du sein

Le diagnostic du cancer du sein est le résultat d’un processus mené avec grand professionnalisme par le médecin. Il débute par un interrogatoire au cours duquel le patient expose les manifestations cliniques apparues de façon inhabituelle. Si le médecin établit une suspicion diagnostique, il doit, ensuite, rechercher le caractère évolutif ou non des symptômes de la maladie.

Aussi, il doit vérifier si la patiente est en phase ménopausique ou si elle fait usage d’un traitement hormonal. Si ces traitements sont en cours d’utilisation, le médecin doit ordonner leur interruption immédiate. Il en est de même du port du stérilet.

Le médecin doit également rechercher les antécédents familiaux et personnels de la patiente. Il peut répertorier l’ensemble des traitements qui sont en cours d’utilisation chez elle. Cela donnera lieu à un examen clinique qui permettra au médecin de rechercher les caractéristiques du cancer.

Pour y arriver, il effectue une observation minutieuse du sein malade pour obtenir des informations sur une éventuelle évolution métastatique de la maladie. Mais, des examens complémentaires sont nécessaires pour mieux apprécier l’état du sein et pour connaître le stade de la maladie.

Dans ce registre, l’examen de premier recours est la mammographie. Elle permet au médecin d’avoir la confirmation de son diagnostic. Dès lors, le recours à une échographie s’avère nécessaire pour localiser la tumeur de façon précise. Toutefois, elle peut être aussi réalisée en cas de doute, notamment pour éliminer l’hypothèse d’un kyste liquidien.

La confirmation du diagnostic peut également nécessiter d’autres examens, dont une biopsie, qui consiste en un prélèvement au niveau du sein. Celui-ci est, le plus souvent, réalisé sous contrôle échographique. À la suite de tous ces examens, les métastases doivent être recherchées à travers la réalisation d’un bilan d’extension. Ce bilan peut être effectué par le biais d’un examen biologique ou par imagerie. Toutes les données recueillies permettent, en réalité, de proposer une stratégie thérapeutique.

Comment se traite le cancer du sein ?

Plusieurs possibilités thérapeutiques existent pour une prise en charge efficace du cancer du sein. Toutefois, le choix du traitement le plus adapté dépendra principalement des résultats fournis par la biopsie réalisée au préalable. Au nombre des possibilités qui existent, on peut citer :

  • La chirurgie ;
  • La radiothérapie ;
  • La chimiothérapie ;
  • La thérapie hormonale.

Parmi ces traitements, la chirurgie est la plus utilisée. En effet, elle consiste à retirer la tumeur, ce qui entraîne le retrait partiel ou total du sein. Notons que cette solution thérapeutique est appelée mastectomie.

En outre, la radiothérapie est souvent dépendante du type de mastectomie choisie. S’il s’agit d’une mastectomie partielle, il faut recourir à la radiothérapie en vue de détruire les restes de cellules cancéreuses qui pourraient fonder une récidive. En revanche, en cas de mastectomie totale, la radiothérapie n’est pas indispensable.

Mastectomie radicale - Crédit : informationhospitaliere.com
Mastectomie radicale – Crédit : informationhospitaliere.com

En ce qui concerne la chimiothérapie, elle se réalise par l’utilisation de certains types de médicaments connus sous la dénomination d’antinéoplasiques. Le but de ces médicaments est d’amplifier la destruction des cellules cancéreuses, en ciblant notamment celles qui se sont délocalisées. Son application varie en fonction du stade de la maladie.

Enfin, la thérapie hormonale est employée de concert avec les précédents modes de traitement. Le recours à cette thérapie est, toutefois, dépendant de la présence de récepteurs hormonaux au niveau de la tumeur. Ainsi, certaines molécules anti hormonales comme les anti-œstrogènes ou encore les inhibiteurs de l’aromatase peuvent être utilisées.