Votre enfant est-il impulsif ? Avez-vous des difficultés à le gérer ? Si oui, retrouvez dans ce mini-guide la démarche à suivre pour détecter, comprendre et transformer un enfant en proie à une forte impulsivité !
Sommaire de l'article
Première étape : détecter l’impulsivité de l’enfant
Pour reconnaître l’impulsivité chez un enfant, il faut d’abord comprendre ce phénomène. Le comportement impulsif représente le caractère irréfléchi d’une personne. Il se définit aussi par une conduite anormale.
Comment reconnaître un enfant impulsif ?
De manière plus précise, l’impulsivité est un manque d’autocontrôle qui pousse les enfants à :
- réagir rapidement ;
- ne pas réfléchir avant de passer à l’action ;
- adopter une forte réaction face à une situation ou une émotion négative.
Affirmer ou infirmer un problème d’impulsivité n’est pas du tout aisé. En règle générale, les actions rapides et irréfléchies des enfants de bas âge sont principalement considérées comme un manque de maturité. D’autres adultes associent cela à un manque de développement de l’autocontrôle.
Comme exemple d’actes, il y a le cas où un enfant en frappe un autre spontanément. Le cas d’un enfant qui se lève avant d’avoir entendu une consigne de groupe compte aussi. De plus, il y a le non-respect des règles établies.
Cependant, cette manière d’avoir de la difficulté à inhiber ou à contourner certains comportements automatiques est la preuve de l’impulsivité chez un enfant.
Comment s’y prendre pour détecter l’impulsivité chez un enfant ?
Pour mieux détecter l’impulsivité, le parent doit surveiller les signes suivants :
- une forte tendance à interrompre les autres lors des discussions ;
- une disposition à s’opposer aux demandes ou aux exigences ;
- des changements d’humeur rapides et marqués ;
- une disposition à poser des actes rapidement sans se questionner ;
- une grande difficulté à respecter les délais ;
- un énorme problème à ralentir afin de ne pas se blesser ;
- une aptitude à toucher à tout ou à se laisser distraire facilement ;
À cette liste s’ajoute une prédisposition à exprimer sa colère de la mauvaise façon.
Il importe de souligner que la manifestation de l’impulsivité chez un enfant diffère d’un âge à un autre. Par exemple, les enfants de moins de 5 ans n’ont pas la notion de l’autocontrôle et la gestion des émotions.
Outre la maturité, il faut aussi tenir compte d’autres paramètres comme :
- le niveau de fatigue ;
- la présence d’une ambiance stimulant l’impulsivité ;
- un quotidien chaotique ;
- des situations de stress, etc.
Une détection rapide du problème permet d’aider l’enfant à vite développer une inhibition du comportement impulsif. D’ailleurs, cette aptitude est une faculté essentielle à la réussite scolaire.
Elle permet au cerveau de s’entraîner à bloquer les fausses conceptions et les distractions. De plus, il assimile mieux les nouvelles notions de l’apprentissage. En effet, il réagit comme un muscle.
Par exemple, l’inhibition de l’impulsivité peut être utile pour une meilleure concentration pour apprendre une nouvelle règle de grammaire. Aussi, elle sert aussi à bloquer les perturbations extérieures. Mieux, elle permet à l’enfant de freiner ses fausses idées.
Deuxième étape : reformuler les consignes pour leur application
Pour permettre à l’enfant de faire face à son impulsivité, le parent doit lui montrer l’exemple à suivre. Évidemment, son rôle est d’enseigner les comportements adéquats à adopter en cas de fortes émotions ou d’excitation débordante.
Pour le faire, il doit apprendre à reformuler ses consignes lorsque l’enfant lui désobéit. Cette attitude permet d’encadrer de manière bienveillante le comportement impulsif de l’enfant. Évidemment, la reformulation des consignes doit se faire de manière positive.
L’objectif derrière cette solution est d’éviter d’être agressif avec l’enfant. Ensuite, la reformulation de la consigne sert à l’aider à prendre contrôle de son impulsivité et à la contourner.
De plus, le parent ne doit pas directement demander à l’enfant de mettre fin à son impulsivité. Cette manière douce est idéale, car la réaction impulsive de l’enfant n’est pas intentionnelle.
En guise d’illustration, le parent peut dire « marche » au lieu de marteler « ne cours pas ». Lorsqu’il se met à crier, il est plus idéal de dire « Parle plus doucement, s’il te plaît » que d’exiger le silence par « Ne crie pas ».
Dans cette démarche, il importe de féliciter l’enfant lorsqu’il agit bien. Cette pratique permet de renforcer ses bons comportements. Le parent doit donc lui faire des éloges sincères et précis. En guise d’exemple, l’adulte peut dire : « Je te félicite, car tu as patienté ton tour avant de parler/tu as attendu la fin de ton dîner pour manger ton dessert ».
Par ailleurs, la reformulation d’une consigne doit être courte. Elle doit être composée de deux phrases maximum. Ainsi, son impact est plus positif qu’un discours moralisateur. Exemple : « J’ai besoin que tu me demandes la permission avant d’utiliser mon crayon. Peux-tu le refaire maintenant ? ».
En outre, l’exercice de reformulation des consignes permet à l’enfant de mieux comprendre les attentes de son entourage. En parlant d’environnement de l’enfant, il doit se composer de personnes non impulsives.
La majorité du temps, les enfants impulsifs ont autour d’eux des adultes ayant ce comportement. Il faut donc prêter attention à ce détail, tant dans le milieu familial que scolaire. Il faut également observer si le comportement impulsif de l’enfant est récompensé. Cela permet de mieux mettre en place une stratégie de reconversion.
Troisième étape : reconnaître et donner un nom aux émotions
En règle générale, les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises. Lorsqu’elles sont appréhendées, leur impact sur le comportement est mieux compris. En effet, pour mieux cerner les émotions de l’enfant, il faut apprendre à les identifier sans les juger.
Cet exercice est idéal tant pour les enfants que pour les parents. Grâce à la nomination des émotions, le parent donne à l’enfant un moyen efficace d’exprimer sa frustration. Au lieu de le faire par des gestes, il le fait par des mots.
Pour faciliter cette forme d’expression à l’enfant, l’adulte peut lui poser quelques questions. Il s’agit entre autres de :
- comment te sens-tu ?
- que te dis-tu dans ta tête ?
- pour quelle raison as-tu fait cette action ?
- qu’est-ce que tu aurais pu dire/faire à la place de (… acte posé par l’enfant…) ?
Au cours de la conversation, le parent peut donner ses méthodes d’apaisement lorsqu’il est en colère. Idéalement, il peut glisser un ou deux exemples sur sa manière de gérer ses frustrations. Exemple : « Il y a quelques jours, je me sentais en colère parce qu’il s’est passé (…situation…). J’ai fait un peu de vélo. Ça m’a aidé à me calmer ».
Quatrième étape : Faire des activités favorisant l’autocontrôle
Pour mieux intéresser un enfant, il faut lui proposer des activités ludiques. Ce principe est aussi idéal pour aider un enfant à contrôler son impulsivité. À cet effet, il existe une panoplie de jeux favorisant le développement de l’autocontrôle chez les enfants. Ils sont tout aussi amusants qu’intéressants.
Permettant à l’enfant de bien réfléchir, ces types d’activités renforcent sa capacité à inhiber l’impulsivité. Ce sont entre autres :
- jean dit ;
- ni oui ni non ;
- les échecs ;
- jenga ;
- jeu de cherche et trouve ;
- feu rouge, feu vert ;
- 1,2,3 soleil ;
Le roi du silence et les châteaux de cartes sont également des activités stimulatrices du calme chez l’enfant. Il en est de même pour le jeu « Pense bien, pense vite ! »
Cinquième étape : effectuer la relaxation et la pleine conscience
Un enfant impulsif réagit comme une bombe à retardement. Pour éviter des explosions comportementales, il est impératif de l’aider à intégrer des routines de relaxation. Il s’agit en occurrence :
- du Yoga ;
- de la méditation ;
- de la respiration pleine conscience ;
- des discours internes positifs.
À défaut des activités de relaxation, le parent peut demander à l’enfant de faire semblant de souffler sur une bougie ou sur un gros volcan pour apaiser sa colère.
L’adulte peut aussi laisser l’enfant proposer son moyen pacifique préféré pour apaiser ses émotions.
Par ailleurs, il existe quelques suggestions de phrases utiles pour calmer l’enfant lors des frustrations ou des moments de forte excitation. Ce sont :
- j’arrête ma démarche et je reste calme ;
- je me retire de l’endroit de la situation pour me calmer ;
- j’écoute la consigne jusqu’à la fin avant de commencer ;
- je prends mon temps pour réfléchir avant de faire quoi que ce soit ;
- je marche de façon sécuritaire et je regarde devant moi.
Les enfants impulsifs peuvent avoir plusieurs comportements négatifs par jour. Ils donnent l’impression aux parents d’être constamment « sur leur cas ». Ils doivent donc prendre le temps de renforcer les comportements positifs pour les faire apparaître plus souvent.
Après une situation difficile, le parent doit aussi prendre le temps de faire un retour sur celle-ci avec l’enfant. Cette analyse peut l’aider à identifier des solutions autres que celle qu’il a utilisée. La pratique de cette technique permet à l’enfant d’enregistrer tranquillement et progressivement des solutions plus acceptables.
Petit à petit, l’enfant va se mettre à éviter les solutions explosives. Par ailleurs, certains centres spécialisés proposent des outils de gestion de la colère. Ces derniers ne sont pas uniquement destinés aux enfants, mais aussi aux adultes encadreurs.
En conclusion, pour gérer un enfant impulsif, vous devez être à l’affût des signes avant-coureurs d’une possible crise. De cette manière, il vous est plus facile de désamorcer la colère et d’anticiper la crise. Toutefois, vous devez faire preuve de patience pour arriver à transformer votre enfant. Par ailleurs, la stratégie des petits pas est à privilégier. Cette condition remplie, la constance s’applique à l’attitude de l’enfant et une amélioration devient remarquable.