La logorrhée correspond à un flux de parole abondant. C’est généralement le signe d’un trouble psychiatrique et elle survient dans la phase maniaque. La prise en charge de cette manifestation du trouble psychiatrique est fonction de la cause, et elle consiste à atténuer la pathologie.
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Comment définir la logorrhée ?
La logorrhée vient du grec « logo », qui correspond à l’expression « parole », et « rheî », qui veut dire « couler ». En effet, c’est une expression médicale utilisée pour qualifier l’abondance de parole ou une surproduction de parole. La logorrhée est un symptôme que l’on observe très souvent dans les centres de prise en charge psychiatrique et neurologique, puisqu’elle survient dans le cadre de nombreuses maladies.
La personne atteinte de la logorrhée a un besoin incessant de parler, et le débit de sa parole est diffus, continu et précipité. Ainsi, elle tient un discours permanent qui n’a pas toujours de logique. Par ailleurs, ce symptôme est lié, dans la plupart des cas, à une tachyphémie (accélération progressive du débit d’élocution) ou une désinhibition.
Quelles sont les causes de la logorrhée ?
Les causes de la logorrhée sont multiples :
- L’épisode manique, caractérisé par un état d’euphorie ;
- Une exaltation anxieuse ou émotionnelle ;
- Les troubles bipolaires : troubles graves de l’humeur caractérisés par un épisode maniaque et un épisode dépressif ;
- La maladie de Parkinson : une pathologie dégénérative provoquée par l’obstruction des neurones du cerveau ;
- Le syndrome frontal : une altération du lobe frontal due à un traumatisme, une tumeur ou un accident vasculaire cérébral (AVC) ;
- Les psychoses (la schizophrénie par exemple) qui sont des troubles mentaux, au cours desquels le langage, les émotions, la pensée et les perceptions sont altérés ;
- Les démences : ce sont des troubles cognitifs, se traduisant par l’altération des capacités cognitives telles que la concentration, l’attention et la mémoire ;
- L’hydrocéphalie ;
- L’aphasie de Wernicke : elle correspond à une affection causée par des lésions au niveau du Wernicke de l’encéphale. Elle est à l’origine d’une désorganisation du langage.
Par ailleurs, les personnes à risque de logorrhée sont les sujets bipolaires ou maniaco-dépressifs. Vous pouvez observer chez celles-ci un débit de parole oscillant entre 180 et 220 mots par minutes (min), or, le débit normal maximum est de 150 mots/min.
Comment reconnaitre une personne logorrhéique et quelles sont les complications possibles ?
Une personne souffrant de logorrhée a tendance à organiser ses discours autour d’un sujet prédominant, mais ses paroles sont généralement incohérentes et dispersées. En outre, elle passe d’un sujet à l’autre, sans aucune explication possible : son discours est ainsi presque incompréhensible. On peut également la reconnaître par les signes suivants :
- Discours permanent, sans aucune pause ;
- Impossible de dialoguer avec elle, puisqu’il est très difficile de l’interrompre ou de lui couper la parole ;
- Usage des jeux de mots voire invention de mots.
En ce qui concerne la gravité de la logorrhée, elle est fonction de la cause sous-jacente. Le flux peut par exemple être désorganisé, suivant le cas ou la fréquence du trouble du langage.
Comment soulager la personne atteinte de la logorrhée ?
Comme notifié, la logorrhée est un symptôme. À cet effet, les examens médicaux approfondis doivent être réalisés pour déterminer sa cause et proposer un traitement médical adéquat.
La prise en charge de la logorrhée est généralement faite à base de médicaments et suivant le cas :
- En cas des troubles bipolaires : les thymorégulateurs, comme les sels de lithium, les neuroleptiques atypiques ou des antiépileptiques, permettent de stabiliser l’humeur ;
- En cas d’épisodes maniques et dépressifs, les antidépresseurs sont efficaces ;
- En cas de psychoses, les antipsychotiques sont prescrits ;
- En cas d’accès manique, les neuroleptiques peuvent être indiqués au patient.
Enfin, une psychothérapie ou un suivi par un psychiatre peut être effectué dans certains cas, pour traiter la pathologie à l’origine de la logorrhée.