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Comment traiter la diverticulose colique ?

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Comment traiter la diverticulose colique ?
Les diverticules dans le colon

La diverticulose colique correspond à l’apparition de diverticules, de petits sacs ou appendice, au niveau de la paroi du colon. Dans la plupart des cas, les diverticules sont asymptomatiques, mais elles saignent parfois ou sont inflammatoires.

Le diagnostic de la diverticulose est basé sur plusieurs examens, comme l’IRM ou TDM, et la diverticulose de type asymptomatique ne nécessite aucune prise en charge. Mais, en cas de développement et de complications des symptômes, le traitement est fait en fonction des signes cliniques. Cet article vous en dit plus sur les causes, symptômes et traitements de la diverticulose.

Diverticulose colique : définition

La diverticulose colique est une maladie touchant le côlon (gros intestin), qui se traduit par le développement de diverticules sur la paroi du côlon (poches sortant de la paroi externe du côlon). Les diverticules sont de petites poches (petites évaginations) en cul-de-sac, appelées hernies, localisées dans la paroi interne des intestins. Le volume de diverticules est variable, on peut en trouver à partir d’un jusqu’à des centaines, et très souvent, elles se multiplient et prennent de taille au fil du temps.

Pour rappel, le côlon est constitué de trois parties : droite, transverse et gauche (qui comprend le côlon descendant ainsi que le sigmoïde, donnant l’aspect d’un S). Les diverticules apparaissent particulièrement au niveau du côlon sigmoïde, chez environ 80% des patients. Leur taille est habituellement comprise entre 3 et 10 mm. Il existe néanmoins des diverticules géants, dont la taille peut aller jusqu’à 25 cm avec moins de 4 cm de diamètre. 

Le mécanisme de formation des diverticules s’explique par la constitution des parties d’hyper pression dans la lumière colique, ceci est provoqué l’épaississement de la musculeuse. Cela est à l’origine de la mise en place des segments intestinaux à pression élevée. Ces derniers entraînent l’évacuation de la muqueuse, par le biais des interstices de la musculeuse. C’est à travers ces zones de faiblesse que les vaisseaux sanguins pénètrent la paroi colique.

En effet, la diverticulose colique est une maladie que l’on acquiert lors de l’existence, et elle touche environ 5% de la population adulte occidentale âgée de moins de 40 ans. Ce taux passe à 50% de la population âgée, au-delà de 60 ans. La diverticulose est une anomalie très fréquente chez les personnes âgées : environ 65% de la population âgée de plus de 80 ans souffre de la maladie.

Chez près de 10 à 25% des personnes touchées par la diverticulose colique, les diverticules sont par la suite enflammés : il s’agit dans ce cas de la diverticulite.

Diverticulose et diverticulite – © Crédit : informationhospitaliere.com
Diverticulose et diverticulite – © Crédit : informationhospitaliere.com

Diverticulose colique : quelles en sont les causes ?

La cause de la diverticulose colique reste jusque-là inconnue, mais une hyperpression de la zone, comme notifiée plus haut, joue un rôle. Étant donné que cette pression prend d’ampleur de manière durable, en raison d’une constipation chronique ou fréquente, la musculeuse du côlon doit s’hypertrophier afin de faciliter l’évacuation de selles.  En fin de compte, la musculeuse repousse la muqueuse du côlon vers les interstices des vaisseaux sanguins, ce qui peut former les diverticules.

Phénomène de constipation  – © Crédit : informationhospitaliere.com
Phénomène de constipation – © Crédit : informationhospitaliere.com

Les facteurs de risque de la diverticulose sont à cet effet :

  • La constipation ;
  • Le tabagisme ;
  • L’obésité ;
  • La prise de l’AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), d’opiacés et de corticostéroïdes ;
  • Le vieillissement ;
  • Une mauvaise hygiène de vie (sédentarité, régime pauvre en fibres, prise d’aliments très sucrés et d’alcool).

Plusieurs arguments ont d’ailleurs étayé la théorie selon laquelle, la cause de la diverticulose peut être liée à une carence en fibres de céréales et une alimentation trop riche en sucre.

La diverticulose colique est une maladie très récente, puisqu’elle date du vingtième siècle, et elle est notamment fréquente dans les pays occidentaux. Dans ces régions du monde, les habitudes alimentaires ont changé et sont caractérisées par le défaut de fibres, le raffinement des céréales et l’excès de sucre. Cependant, peu d’études sont parvenues à démontrer un effet significatif entre les facteurs alimentaires et le développement des diverticules.

Diverticulose colique : quelles sont les manifestations ?

Près de 80% des diverticuloses ne présentent pas de symptômes ou n’entrainent qu’une constipation intermittente. Environ 20% présentent par la suite des symptômes, accompagnés des saignements et des douleurs, en cas du développement des complications hémorragiques et inflammatoires.

Parfois, les personnes atteintes de diverticulose présentent les symptômes gastro-intestinaux non spécifiques, tels que : la diarrhée, les ballonnements, une élimination de mucus par le rectum, les douleurs abdominales et une constipation. Ce groupe de symptômes est appelé parfois maladie diverticulaire symptomatique non compliquée.

Toutefois, certains spécialistes rapportent que ces manifestations sont provoquées par un autre trouble, comme le syndrome de l’intestin irritable. Selon eux, le développement de diverticules n’est pas une cause, mais plutôt une coïncidence dans ce cadre.

Les complications de la diverticulose sont généralement observées chez des patients obèses, qui fument, utilisent des AINS, sous chimiothérapie anticancéreuse, ou qui ont une infection au VIH. Survenant chez environ 15 à 20% des personnes atteintes, les complications sont :

  • La diverticulite (inflammation douloureuse de diverticules) ;
  • La colite segmentaire liée à une maladie diverticulaire (chez environ 1% des patients) : douleur abdominale, diarrhée, hématochézie, par exemple ;
  • Le saignement diverticulaire (chez environ 10 à 15% des patients).

En général, les symptômes de diverticulite sont fonction du degré d’infection et de la location des diverticules. On distingue à cet effet :

  • La diverticulite du côlon droit : des douleurs abdominales au niveau de côté droit ;
  • La diverticulite suppurée non loin de la cavité pelvienne : la péritonite purulente ;
  • La diverticulite suppurée en bas du sigmoïde ;
  • La diverticulite perforée dans un organe voisin, comme vessie ou vagin : sigmoïde vésicale ou fistule sigmoïde vaginale ;
  • La diverticulite suppurée ou perforée contre la paroi abdominale : l’abcès ;
  • La diverticulite chronique : les douleurs abdominales chroniques, susceptibles d’entrainer une occlusion intestinale.

En quoi consistent les examens diagnostiques ?

En cas d’absence de complications, une coloscopie ou un scanner peuvent permettre de faire le diagnostic. En revanche, dans les cas compliqués, plusieurs autres examens sont à pratiquer.

En cas d’infection, le scanner abdominal est la méthode la mieux indiquée pour établir le diagnostic de la diverticulose colique. Ce dernier vous permettra d’observer à la fois les diverticules, la réponse inflammatoire entourant le côlon, de même que les complications (perforation, abcès, etc.), si elles sont présentes.

Dans le cadre d’hémorragie, l’examen à effectuer dépend du volume du saignement. Lorsque le saignement n’est pas important, il faut réaliser une coloscopie ; elle permet de bien situer la diverticulite à l’origine de la diverticulose. Mais, lorsque l’hémorragie est très considérable, il faut réaliser une artériographie d’urgence. Celle-ci permet de localiser le saignement avant une intervention chirurgicale, ou de traiter l’hémorragie. En outre, un angioscanner peut être fait pour trouver le site du saignement.

Diverticulose colique : prise en charge

Il n’existe pas de traitement particulier pour les formes de diverticuloses asymptomatiques. Cependant, on peut envisager un traitement, seulement lors de la diverticulite, qui est une complication de la maladie.  

Traitements à base de médicaments

Lorsque la diverticulose colique est en phase de complication, particulièrement en cas d’abcès lors d’une diverticulite, une prise en charge à base d’antibiotiques peut être effectuée. Par ailleurs, l’antibiothérapie n’est pas du tout recommandée en cas de diverticulite non compliquée, puisqu’il n’existe jusque-là aucune preuve tangible pouvant attester son efficacité.

La prise en charge à base d’antibiotique est possible en ambulatoire dans le cadre de diverticulite compliquée, mais une hospitalisation peut s’avérer indispensable, ce qui nécessitera une antibiothérapie en intraveineuse.

Les AINS ainsi que les corticoïdes ne sont pas recommandés dans le cadre du traitement de la diverticulose, en raison de leurs effets indésirables sur le système digestif. Ils sont susceptibles d’augmenter le risque de survenue d’un abcès.

Traitements chirurgicaux

Le traitement chirurgical est proposé aux patients, en cas d’échec des traitements médicamenteux, de complications, d’abcès, de fistules ou d’épisodes d’infections répétés.

La Sigmoîdectomie prophylactique par voie coelioscopique est l’intervention fréquemment proposée aux malades. Cette opération chirurgicale est faite en général, 4 à 6 semaines suivant un épisode aigu. La Sigmoîdectomie prophylactique peut être réalisée par laparotomie (c’est-à-dire en ouvrant l’abdomen), en cas de difficultés opératoires.  

Complications après l’intervention chirurgicale ?

Les suites de l’intervention chirurgicale sont dans la plupart des cas simples. Les patients peuvent commencer à s’alimenter à l’aide des boissons, quelques heures après. Les douleurs sont relativement faibles, et les antidouleurs sont prescrits aux patients pour se soulager. L’intéressé (e) quitte l’hôpital après 3 à 7 jours suivant l’opération.

Dans de rares cas, les complications peuvent survenir : hémorragie, phlébite, plaie d’un organe de voisinage, fistule anastomotique, infection urinaire. On peut également faire face à : une ischémie du côlon, une sténose de l’anastomose, des rectorragies (saignement par l’anus), etc.  

Existe-t-il des mesures de prévention ?

Même si elle reste à prouver par les scientifiques, l’alimentation peut permettre de prévenir la diverticulose colique. Ainsi, une alimentation riche en fibres accompagnée d’une bonne hydratation pourrait avoir un effet sur le développement des diverticules. Dès lors, il sera possible de produire des selles de grande taille et très souples, qui n’entraineront pas des contractions importantes pour le péristaltisme du côlon.

La prise des probiotiques est conseillée parfois, car ils contribuent à l’amélioration de la flore intestinale. Ils ont aussi des effets bénéfiques sur la santé, sans aucun risque d’augmentation de résistance vis-à-vis des antibiotiques.

Dans le cadre de la diverticulite, aucun régime alimentaire n’empêche la réapparition des douleurs provoquées par les diverticules. On recommande habituellement d’opter pour un régime sans résidu,cecidurant les quelques jours qui suivent l’opération. Suivant les recommandations du médecin, les aliments seront petit à petit réintroduits, et le niveau de fibres alimentaires sera progressivement augmenté. Attention, ceci doit être fait tout en gardant une alimentation équilibrée et saine.

Bien que les fibres alimentaires, les probiotiques et l’hydratation ne soient pas encore prouvés comme pouvant prévenir la diverticulose ou la diverticulite, ils restent des éléments favorisant une bonne santé et le système digestif.

La modification du microbiote intestinal comme origine de la diverticulose, et la fonction de la vitamine D, comme élément de réduction du risque de la diverticulite, constituent des pistes de recherche.