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Comment traiter l’hyperphagie ?

Notre comportement alimentaire peut être affecté par de nombreux troubles parmi lesquels l’hyperphagie. Celle-ci implique la prise d’une quantité excessive d’aliments sur une courte durée. Quels sont les facteurs à l’origine d’une hyperphagie ? Comment peut-elle se manifester ? Quelles sont les solutions possibles de traitement et de prévention de l’hyperphagie ?

Définition de l’hyperphagie

Encore appelée polyphagie, l’hyperphagie est un trouble des habitudes alimentaires (à l’instar de la boulimie et de l’anorexie). Il désigne la faculté à surconsommer des aliments sans besoins sur le plan énergétique ou métabolique. Ces envies incontrôlables et sans sensation particulière de faim, surviennent à travers une crise. La nourriture est engouffrée de façon continue et des fois sans mâchement. Il s’agit d’une pathologie d’origine psychologique ou psychique.

La crise est suivie d’un sentiment de mal-être profond mêlant culpabilité, dégoût de soi et honte. Ce trouble alimentaire n’est pas assez connu du grand public, contrairement à l’anorexie ou encore à la boulimie.

Causes et facteurs de risque de l’hyperphagie

La provenance exacte de l’hyperphagie (ou encore « hyperphagie boulimique ») est jusqu’à cette heure inconnue. N’étant pas provoqué par une nécessité physiologique, énergétique ou métabolique, l’apparition d’un tel trouble alimentaire serait due à une altération psychologique, voire une atteinte affective.

En effet, les individus atteints d’hyperphagie présentent assez souvent, des troubles de dépression, d’anxiété, de stress ou encore d’addiction. Ils ont également tendance à consommer certains médicaments, en particulier les neuroleptiques (médicaments utilisés dans le traitement des psychoses).

Facteurs de risques de l’hyperphagie

De nombreux facteurs peuvent déclencher ou aggraver l’hyperphagie dont notamment :  

  • Une alimentation restrictive ou jeûne ;
  • Des situations de vie traumatisantes ou stressantes (divorce, deuil, viol…) ;
  • Des antécédents psychologiques.

Il peut arriver qu’un état particulier lié à des changements hormonaux comme la grossesse soit un facteur à l’origine des crises. La consommation de tabac, drogue ou encore une sensibilité affective, peuvent également constituer des facteurs de risque de ce trouble.

Les personnes à risque polyphagie

Tout individu, peu importe son âge ou son sexe, peut être confronté à des troubles hyperphagiques ou à un besoin de surconsommation d’aliments. La prédominance de la maladie est estimée à 0,3 % chez les hommes et 1,9 % chez les femmes en Europe.  Néanmoins, les personnes les plus à risque sont les adolescents ainsi que celles qui souffrent d’autres troubles alimentaires comme la boulimie, l’anorexie ou les TCA atypiques. De même, les personnes avec des antécédents familiaux de surpoids, d’obésité ou de troubles alimentaires sont assez susceptibles d’être atteints.

Symptômes de l’hyperphagie

L’hyperphagie se manifeste principalement par de fréquentes crises boulimiques (binge eating). Lors de ces crises, le sujet éprouve une certaine appétence non contrôlée pour la nourriture, dont il ingère une énorme quantité durant un laps de temps. Ce besoin excessif d’alimentation est ressenti par les patients désireux de compenser un manque (affectif ou psychologique en général).

Ces crises peuvent se manifester au cours des repas ou même en dehors de ces derniers. Notons toutefois que le grignotage continu d’aliments de faible quantité durant toute la journée, n’est pas à confondre avec l’hyperphagie boulimique. Les crises boulimiques caractéristiques de l’hyperphagie ont les particularités suivantes :

  • Elles provoquent une souffrance psychique marquante chez le sujet ;
  • Elles apparaissent en moyenne, au moins une fois par semaine pendant environ trois mois ;
  • Elles ne sont pas liées à des habitudes compensatoires non appropriées (jeûne, consommation de purgatifs, vomissements provoqués, activités physiques excessives…) ;
  • Elles ne se manifestent pas lors d’une boulimie ou d’une anorexie mentale.

Par ailleurs, l’hyperphagie peut également se caractériser par une fatigue chronique, survenant souvent à la suite des crises boulimiques. En effet, l’ingurgitation intense des aliments déclenche une asthénie, avec un besoin impérieux de s’allonger ou même de dormir. D’ailleurs, quand l’hyperphagie se produit sous sa forme nocturne, le sujet s’empiffre jusqu’à l’épuisement et retourne dans son lit.

Enfin, la forte sensibilité dentaire et l’accumulation de caries ou de polycaries constituent d’autres signes de l’hyperphagie. Leur apparition est notamment due à la consommation excessive d’aliments beaucoup trop riches en sucres raffinés ainsi qu’en matières grasses.

Complications possibles de l’hyperphagie

En absence de prise en charge, l’hyperphagie peut empirer et le poids corporel peut grandement s’accroître au fil des crises. La complication majeure de l’affection se résume donc au développement du surpoids, de l’obésité et de toutes les autres pathologies qui leur sont liées. Ainsi, certaines maladies doivent être redoutées.

  • Le diabète de second type

C’est une maladie caractérisée par un taux excessif de sucre ou de glucose dans le sang (hyperglycémie chronique).

  • La maladie du foie gras ou stéatose hépatique

Elle est caractérisée par un développement accru de graisse dans les cellules du foie. Cette pathologie est souvent associée à l’obésité et à la consommation abusive d’alcool.

  • Le RGO (reflux gastro-œsophagien)
RGO – © Crédit : informationhospitaliere.com
RGO – © Crédit : informationhospitaliere.com

Il s’agit d’une maladie chronique digestive qui se traduit par la remontée dans l’œsophage, d’une partie de ce que contient l’estomac. Elle peut être marquée par des brûlures de l’estomac et un reflux acide. Le surpoids, le tabac et l’alcool sont les principaux facteurs en cause.

  • L’hypercholestérolémie

C’est une altération du métabolisme lipidique, correspondant à une élévation du taux de cholestérol dans le sang. Cela peut faire baisser le flux sanguin en augmentant ainsi le risque d’attaque cardiovasculaire.

On peut également évoquer les troubles cardiaques, d’ovulation et de la fertilité chez la femme. En outre, les comportements hyperphagiques peuvent conduire à une grande souffrance ainsi que d’énormes regrets. Une dépression parfois accompagnée de pensées suicidaires ou de conduites à risque (prise de stupéfiants, automutilations…) est une aggravation possible de l’affection. Les risques d’atteinte d’un cancer sont aussi élevés chez les individus hyperphagiques. Cela peut être un cancer de l’œsophage, du colon, du sein, du rein ou de l’endomètre.

Diagnostic de l’hyperphagie

Il faudrait tout d’abord savoir que l’individu hyperphagique anxieux, effectue rarement une consultation afin de faire part de son mal. Il rend généralement visite à son médecin pour traiter un surpoids. Ainsi, sans l’évocation de ses crises et sans interrogations poussées de la part du médecin traitant, il est compliqué de mettre en évidence une hyperphagie. C’est pour cette raison qu’il est conseillé aux praticiens en charge des personnes obèses ou en surpoids, de toujours émettre des questionnements sur la présence d’une affection hyperphagique.

L’établissement du diagnostic passe essentiellement par la reconnaissance des différents symptômes de l’hyperphagie.  Pour ce faire, les psychologues et les psychiatres se basent sur les critères cliniques suivants :

  • Les crises d’hyperphagie récurrentes se déroulent en un temps limité, et se traduisent par l’ingestion d’une quantité considérable de nourriture ainsi qu’un sentiment de perte de contrôle ; 
  • Les crises hyperphagiques sont liées à au moins trois des critères qui suivent : l’alimentation est plus rapide que la normale, l’absorption des aliments s’effectue sans effet de faim, l’ingurgitation se fait jusqu’à l’apparition de pénibles maux de nourriture.
  • Le sujet est seul quand il mange pour ne pas se sentir gêné ;
  • La culpabilité et le dégoût de soi surviennent suite aux crises ;
  • La conduite hyperphagique crée un fort sentiment de détresse ;
  • Les crises alimentaires surviennent depuis trois mois minimum, à raison d’au moins une fois par semaine ;
  • Les conduites compensatoires n’ont pas lieu.

Il est également possible de réaliser un examen psychiatrique pour la recherche d’antécédents ou d’autres troubles pouvant être associés au diagnostic. Il peut notamment s’agir de troubles de la personnalité ou d’humeur, d’agression physique ou de violences sexuelles. Enfin, on réalise un examen somatique permettant d’évaluer l’ampleur des conséquences de l’affection sur le plan physiologique.

Traitement de l’hyperphagie

La prise en charge de l’hyperphagie peut s’effectuer de multiples façons. On peut en effet envisager :

  • Une psychothérapie interpersonnelle ;
  • Une TCC (thérapie cognitive et comportementale) ;
  • Une rééducation alimentaire ;
  • La prise de certains médicaments.

La thérapie cognitive et comportementale ainsi que la psychothérapie interpersonnelle sont les traitements qui ont montré le plus d’efficacité contre les troubles d’hyperphagie boulimique. Ces thérapies fonctionnent avec des taux d’apaisements supérieurs ou égaux à 60%, et permettent une amélioration qui est généralement maintenue sur le long terme. Cependant, ces traitements ne sont pas d’une grande aide dans la perte considérable de poids chez les personnes obèses.

Les antidépresseurs (particulièrement les inhibiteurs sélectifs) ne sont efficaces qu’à court terme. Ils ont un effet de ‘coupe-faim’ et n’agissent qu’en début de psychothérapie dans le but d’entamer un travail thérapeutique. Les autres médicaments comprennent :

  • la lisdexamfétamine

Ce médicament est très souvent employé et s’est montré assez efficace dans le traitement de l’hyperphagie.

  • Le topiramate

C’est un antiépileptique servant à couper l’appétit et qui est réputé pour être très efficace contre les crises d’hyperphagie. Il permet d’atteindre entre 30 et 35% de taux d’apaisement complet et 40% de taux d’apaisement partiel (avec une baisse du nombre de crises de plus de 50%).

  • L’orlistat

Il s’agit d’un médicament qui conduit à une perte de poids et qui est prescrit dans une situation de régime hypocalorique pour pouvoir traiter l’obésité.

Notons toutefois que l’efficacité de ces différents médicaments n’est pas maintenue sur le long terme.

Prévention de l’hyperphagie

Pour prévenir l’hyperphagie ainsi que son risque de complication psychiatrique et somatique, ses symptômes doivent être repérés de manière précoce. Il est primordial de consulter un médecin, un psychologue, un psychiatre ou encore un diététicien en cas d’auto-gavage ou d’un important surpoids. Un diagnostic avancé pourra également faciliter les relations entre le patient et son entourage familial.

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