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Comment traiter l’urticaire au froid ?

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Comment traiter l’urticaire au froid ?
Peau atteinte d'urticaire au froid

Les températures basses peuvent être à l’origine d’un certain nombre de pathologies. Elles peuvent aussi aggraver les symptômes d’autres troubles. C’est ce qui arrive avec l’urticaire au froid. Il est aussi qualifié improprement d’allergie au froid. Quelles sont les causes de cette affection ? Comment se manifeste l’urticaire au froid ? Quels sont les moyens pour en venir à bout ?

Qu’est-ce que l’urticaire au froid ?

L’urticaire est une pathologie caractérisée par une éruption cutanée en réponse au contact avec un facteur irritant. L’urticaire au froid est donc une forme d’urticaire qui survient au niveau des zones cutanées exposées au froid. Cette exposition peut avoir lieu par le biais des matières froides, un vent froid ou encore de l’eau froide. La maladie affecte fréquemment les mains et le visage. Elle se déclare en général pendant l’enfance, avant l’âge de 10 ans. La bouche et l’œsophage peuvent également être atteints, surtout après la consommation d’une boisson très froide.

Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, l’urticaire au froid n’est pas une allergie au froid. En effet, aucun allergène (aliment, métal, pollen) n’est à l’origine du déclenchement de cette urticaire. Elle n’est pas à confondre non plus avec l’eczéma. Ce dernier peut être également provoqué par le froid. Cela est en partie dû aux changements environnementaux. L’air qui circule en hiver est sec et froid à l’extérieur, mais est asséché à l’intérieur par le chauffage. Cette baisse d’humidité peut ainsi affecter toute peau en la rendant sèche.

Comment se manifeste l’urticaire au froid ?

Les symptômes sont en général similaires à ceux de l’urticaire ordinaire, mais ils peuvent être d’intensité variable selon l’individu. En cas d’urticaire au froid, les zones concernées seront exposées à de fortes démangeaisons et à l’apparition des plaques rouges gonflées. Cela arrive quelques instants après le contact avec l’élément déclencheur. Les symptômes peuvent se dissiper au bout de quelques minutes ou quelques heures.

Ces réactions sont habituellement limitées aux zones qui sont entrées en contact avec le froid. Néanmoins, elles peuvent se propager ou s’étendre à d’autres parties du corps si le sujet crée des conditions favorables à cela. Ce type de situation peut subvenir par exemple si l’individu atteint marche pieds nus sur une surface froide, plonge ses mains dans de l’eau glacée ou sors de sa maison en hiver.

Chez certains individus, des difficultés respiratoires ou l’asthme peuvent se développer. On peut également évoquer d’autres signes tels que la fièvre ou les maux de tête. La sévérité des symptômes est très variable. On peut passer des plaques superficielles au choc anaphylactique enquelquetemps.

Quelles sont les causes de l’urticaire au froid ?

Dans la majorité des cas, aucune cause n’est réellement identifiée. On parle alors d’urticaire au froid idiopathique. Elle peut survenir de façon spontanée et disparaître après quelques années tout aussi subitement qu’elle s’est manifestée. Il n’existe également pas de profil à risque pour l’urticaire au froid. Toutefois, on constate que les jeunes adultes et surtout les femmes sont les plus touchés.

Par ailleurs, la maladie peut provenir de certains facteurs comme :

  • Une infection (VIH, hépatite, rougeole, mononucléose infectieuse…) ;
  • Des néoplasies ;
  • Une anomalie biologique ;
  • Un déficit de magnésium ;
  • Une réaction à certains médicaments (antifongiques, contraceptifs oraux, pénicilline, griséofuline…) ;
  • Une affection thyroïdienne ;
  • Une maladie auto-immune.

D’autres troubles peuvent être aussi impliqués comme une cryofibrinogénémie, une atteinte des agglutinines froides, une cryoglobulinémie ainsi qu’une hémoglobinurie aroxystique. Dans ce dernier cas, l’urticaire au froid est provoquée par des protéines anormales.

Enfin, on note l’existence d’une forme d’urticaire au froid assez rare. Elle est héréditaire. On la qualifie souvent d’urticaire familiale au froid. Elle survient dès le bas âge et dure toute la vie. Une mutation génétique à laquelle certains chercheurs se sont intéressés en serait la cause. En outre, des travaux effectués sur la souris et sur l’homme ont mis en évidence des points de similitudes avec la maladie de Crohn. Il s’agit d’une affection auto-immune inflammatoire portant atteinte aux intestins.

En effet, l’organisme des malades ne tolère pas leurs propres bactéries intestinales quand ils sont atteints d’une urticaire familiale au froid. Le froid peut rendre le tractus gastro-intestinal plus perméable, permettant à plusieurs molécules pro-inflammatoires et débris bactériens d’atteindre la circulation sanguine. Ce phénomène entraînerait une inflammation localisée qui serait à la base des maux de tête, de la fièvre et des douleurs arthritiques.

En approfondissant davantage l’étude de la mutation génétique et de ses conséquences, les chercheurs espèrent déboucher sur de nouvelles pistes thérapeutiques.

Comment diagnostiquer l’urticaire au froid ?

La confirmation du diagnostic d’urticaire au froid se fait par le test au glaçon, qui permet aussi d’évaluer la gravité de l’affection. Ce test consiste à placer un glaçon recouvert d’un sac en plastique sur l’avant-bras durant cinq à vingt minutes. En cas d’apparition de papules urticariennes dans les 15 minutes qui suivent la fin du contact, le test est considéré comme positif. Les patients qui présentent une réaction rapide d’irritation en moins de trois minutes courent un risque important. Il peut avoir de sévères complications comme un choc anaphylactique.

Environ 20 % seulement des personnes atteintes d’une urticaire au froid ont obtenu des résultats négatifs au test de glaçon. Le diagnostic est alors effectué en pratiquant des variantes du test au glaçon. Il peut notamment se dérouler dans une chambre froide, sa durée peut être prolongée ou l’avant-bras peut être plongé dans de l’eau froide. En raison du risque de choc anaphylactique, ces tests exigent une étroite surveillance. Lors de leur réalisation, il est conseillé qu’un médecin réanimateur soit présent.

Au cours du diagnostic, le médecin va essayer de rechercher une cause éventuelle, même si l’urticaire au froid est le plus souvent idiopathique. À cet effet, il peut faire un examen clinique, un interrogatoire ou encore d’un bilan sanguin.

Quels sont les moyens de traitement et de prévention de l’urticaire au froid ?

Après avoir diagnostiqué l’urticaire au froid, le médecin peut prescrire certains médicaments. Ces derniers vont dépendre de la sévérité et de l’intensité des symptômes de l’urticaire. Quand les symptômes sont modérés, le médecin prescrit des antihistaminiques à prendre chaque jour ou avant l’exposition au froid. Ce médicament aide au contrôle de l’éruption cutanée, surtout quand il n’est pas possible d’échapper au froid. Il est souvent intéressant de combiner deux antihistaminiques différents en prenant d’importantes doses si nécessaire. D’un autre côté, la prise des antibiotiques peut être aussi envisagée au cours du traitement.

En outre, le médecin peut conseiller un stylo d’adrénaline auto-injectable s’il s’agit d’une forme sévère d’urticaire au froid. Cela implique notamment la manifestation d’un asthme, d’une anaphylaxie ou d’un test au glaçon devenu positif en moins de trois minutes. La prise d’antihistaminiques peut être prolongée pendant des mois, voire des années pour un traitement de fond. Dans certains cas, une désensibilisation peut avoir lieu en exposant le patient au froid de façon progressive et localisée. Ce traitement se déroule en milieu hospitalier.

Comment prévenir l’urticaire au froid ?

La prévention de l’urticaire au froid est possible grâce à la prise de certaines précautions. Il faudra notamment éviter :

  • Les boissons glacées et produits alimentaires surgelés ;
  • Les bains froids ;
  • Les lieux à température basse comme les supermarchés, les étagères réfrigérées et les caves ;
  • La pratique de toute activité de plein air (alpinisme, natation, sports de neige…) ;
  • Les produits à froid d’usage cosmétiques ;
  • L’infiltration de corticoïdes ;
  • Les tâches ménagères consistant à nettoyer les vitres ou à dégivrer le congélateur par exemple.

Il faudrait aussi privilégier le port de vêtements chauds contre le froid et s’assurer de prendre tous les médicaments prescrits par le médecin. Si l’on dispose de stylo d’adrénaline auto-injectable, il doit toujours être présent sur soi en cas de réaction.

Enfin, il est essentiel de noter qu’en cas d’atteinte d’urticaire au froid, l’on doit d’informer son médecin avant toute intervention médicale (dentaire ou d’accouchement). Cela lui permettra de savoir s’il est nécessaire de garder le bloc opératoire au chaud pendant l’intervention, car ce dernier étant généralement froid.