La constipation terminale se traduit par les difficultés d’évacuation des matières fécales, dues à une mauvaise alimentation ou aux troubles physiologiques. De façon générale, elle ne fait aucune exception de victimes. Cependant, les femmes (particulièrement celles enceintes), les enfants et les personnes du troisième âge présentent un risque plus élevé de souffrir de cette maladie. Quels sont les causes et symptômes de la constipation terminale ? Quel traitement pour la maladie ?
Sommaire de l'article
Qu’est-ce qu’une constipation terminale ?
La constipation terminale ou distale est une pathologie due au disfonctionnement anorectal. Elle se traduit par les problèmes d’évacuation des matières fécales. En effet, lorsqu’un aliment est consommé, il subit une transformation progressive dans l’organisme, appelée digestion. Celle-ci permet d’extraire les substances nutritives indispensables au fonctionnement de l’organisme, et d’évacuer les déchets.
C’est un processus qui débute dans la bouche par la mastication, se poursuit dans l’intestin grêle où les nutriments sont absorbés, et se termine dans le gros intestin ou le côlon. Le produit obtenu de cette transformation est appelé chyme. Ce dernier, une fois dans le colon, va s’homogénéiser avec le mucus et les bactéries de la flore intestinale, pour former la matière fécale. Ce déchet stocké dans le rectum, sera évacué par l’anus sous l’effet de l’ouverture volontaire du sphincter anal. Ainsi, lorsque cette évacuation devient très difficile ou rare, on parle de constipation terminale.
La constipation distale, parfois ignorée ou négligée, touche au moins une personne sur cinq dans le monde. La négligence de ce mal peut conduire à un fécalome, une pathologie très dangereuse.
Quelles sont les causes de la constipation terminale ?
Plusieurs facteurs peuvent être à la base d’une constipation terminale
Problème de digestion
Lors de la digestion, la contraction des intestins, encore appelée péristaltisme, permet aux aliments de passer dans le tube digestif. Lorsque ces contractions ralentissent, les déchets qui, normalement, devraient être expulsés du rectum, y restent trop longtemps et provoquent donc une constipation.
Problème alimentaire
Une alimentation non contrôlée et pauvre en fibres peut causer une constipation terminale. En effet, les fibres possèdent des caractéristiques qui leur permettent de ne pas être absorbées durant la digestion. Ainsi, elles parviennent dans le colon, y restent et permettent de retenir l’eau dans les selles. Sous l’effet de leur action, les selles deviennent molles, plus volumineuses et provoquent la contraction du gros intestin.
Par ailleurs, certaines allergies alimentaires peuvent causer la constipation distale ou la dyschésie.
L’anisme
C’est un réflexe paradoxal du sphincter anal. Il se traduit par les problèmes de contraction de l’anus lors de la défécation. En effet, le sphincter anal, au lieu de s’ouvrir afin de faciliter l’évacuation des selles, se ferme et empêche cet exercice.
Diminution de la sensibilité rectale
Lorsque les matières fécales arrivent dans le rectum, ce dernier s’étire et envoie au cerveau un message indiquant l’envie d’aller aux toilettes. Mais quand cette sensibilité du rectum diminue, aucun message n’est envoyé, aucune envie d’aller à la toilette n’est ressentie et les déchets s’y accumulent. Cette hyposensibilité rectale peut entraîner l’obstruction du rectum par la masse de matières fécales sèches et dures (fécalome), et peut donc conduire à une incapacité d’évacuer ces déchets par voie naturelle.
Les prolapsus
C’est la descente de certains organes du petit bassin, fermant ainsi une partie du rectum. Cette descente bloque sans doute le passage des selles, conduisant ainsi à une constipation terminale.
Autres causes de la constipation terminale
La sédentarité, l’inactivité physique, la prise de certains médicaments et le changement hormonal sontégalement autant de facteurs pouvant provoquer la constipation distale. Par ailleurs, lorsqu’on décide volontairement d’ignorer l’envie d’aller aux toilettes, cela peut également augmenter le risque de ce mal.
Quelques types de constipation
Il existe plusieurs types de constipation. Il s’agit entre autres de :
- La constipation occasionnelle ou passagère due à un stress. Elle ne dure que quelques semaines ;
- La constipation chronique ou permanente qui dure plus de six mois ;
- La constipation iatrogène due à l’effet secondaire d’un comprimé ;
- La constipation organique causée par un syndrome de l’intestin irritable. Elle est la plus dangereuse des constipations ;
- La constipation primitive ;
- La constipation de transit due à une stagnation des déchets alimentaires dans le gros intestin.
Il est donc important de ne pas confondre la constipation terminale à celle de transit. En effet, la constipation terminale est provoquée par la stagnation des matières fécales dans le rectum, tandis que la constipation de transit correspond à une accumulation des déchets alimentaires dans le côlon.
Quels sont les symptômes de la constipation terminale ?
Plusieurs signes permettent de soupçonner une constipation terminale. Parmi ceux-ci, on peut noter :
- La longue durée du temps passé aux toilettes ;
- De grands efforts fournis pour évacuer les selles mais sans résultats conséquents ;
- Les selles dures et douloureuses ;
- Le ballonnement du ventre, accompagné des douleurs abdominales ;
- La sensation d’obstructions ano-rectales ;
- La diminution de la fréquence du besoin d’aller aux toilettes. Lorsque cette fréquence est en dessous de trois fois par semaine, on est sujet à la constipation.
La liste n’est cependant pas exhaustive et ces symptômes dépendent essentiellement de chaque organisme.
Comment diagnostiquer la constipation terminale?
Plusieurs méthodes permettent de diagnostiquer la constipation terminale. Au nombre de celles-ci, on peut énumérer :
- La mesure du temps de transit : Elle se fait grâce aux marqueurs radio-opaques, et permet de différencier les différents types de constipation. Pour ce faire, le médecin ingérera une vingtaine de marqueurs radio-opaques dans le repas du patient. Si après trois jours, les marqueurs ne sont pas éliminés, il y a donc problème de constipation. S’ils stagnent dans le rectum, il s’agit de la constipation distale ou terminale ;
- L’analyse de la paroi abdominale ;
- L’inspection de l’anus afin de détecter la présence de fissures ou des hémorroïdes ;
- Le TR (Toucher Rectal), le TV (Toucher Vaginal) chez la femme ;
- La manométrie ano-rectorale : qui permet de déceler une constipation terminale. Elle consiste à mesurer le tonus du sphincter anal, d’étudier le réflexe recto-anal et la contraction du volume maximal tolérable ;
- La coloscopie, qui permet de détecter la présence des matières fécales dans le rectum ;
- La radiographie de l’abdomen.
Ces examens permettent au médecin de confirmer l’origine réelle de cette pathologie, afin de prescrire un traitement adéquat. Il est donc nécessaire de recourir aux spécialistes, en cas de symptômes liés à constipation.
Comment traiter la constipation terminale ?
Il existe plusieurs traitements contre la constipation distale ou terminale, parmi lesquels :
Les traitements médicaux
Médicalement, la mise en place fréquente des suppositoires, accompagnée de lavements peut traiter efficacement la constipation distale. Celle-ci doit se faire en respectant les règles hygiéno-diététiques.
En plus de cette méthode, l’irrigation rétrograde transe-anale est un autre remède efficace de la constipation terminale. En effet, l’irrigation rétrograde transe-anale est une technique qui permet de laver le rectum. Elle se fait avec de l’eau, grâce à un dispositif médicale appelé canule d’irrigation. Ainsi, pour un lavage autonome et efficace, il est conseillé de l’appliquer en position dorsale.
Elle ne dure que 45 minutes et permet d’expulser les matières fécales, même dans l’angle colique gauche. On peut la pratiquer tous les jours et selon les besoins du patient. Lorsqu’elle est utilisée sur les patients souffrant de la constipation compliquée d’incontinence anale et neurologique, son efficace est incontestable.
Par ailleurs, lorsque la constipation a pour cause l’anisme, le traitement efficace est la rééducation par la technique biofeedback. Certaines études ont démontré qu’elle s’est montrée plus efficace, sur tous les patients traités. C’est le meilleur des traitements médicaux contre la constipation distale.
L’injection des toxines botuliques est le dernier recours des traitements médicaux. Selon certaines études, lorsqu’on injecte ces toxines dans le sphincter anal des patients non neurologiques, le résultat d’amélioration est de 70%.
Les traitements naturels
Les traitements naturels sont les comportements et attitudes, à la fois préventifs et curatifs de la constipation distale. Au nombre de ceux-ci, on peut nommer une bonne hygiène alimentaire. Celle-ci consiste à privilégier la consommation des fruits, légumes féculents, des aliments riches en protéines et laitage. En effet, les fruits et légumes féculents contiennent les fibres indispensables à l’évacuation des matières fécales.
Il existe par ailleurs d’autres moyens de lutter efficacement contre la constipation terminale. Les spécialistes conseillent de :
- Boire au moins 1,5L d’eau par jour. Cela va faciliter la déshydratation de l’organisme ;
- Trouver des moments permettant de bannir le stress;
- Faire du sport ou une activité physique ;
- Réduire la consommation du riz, du pain et des pâtes. Il faut en consommer au plus trois fois par semaine ;
- Bouger régulièrement : ce comportement concerne en grande partie, ceux dont le métier leur demande d’être permanemment assis.
Aussi, est-il important de ne plus ignorer le besoin d’aller à la selle lorsque celui se fait ressentir.
Traitements chirurgicaux
Le traitement chirurgical apparaît indispensable, lorsque la constipation terminale est liée à un rectocèle important. Mais bien avant son application, il est nécessaire:
- D’éliminer le risque de détecter une rétention anale post-opératoire ;
- De vérifier s’il n’existe pas d’autres causes liées à cette constipation, afin de les traiter si possible ;
- De s’assurer que le rectocèle n’est pas lié à une autre anomalie, car si cette cause n’est pas prise en charge, le rectocèle risque de réapparaître même après l’opération.
Ainsi, lorsque le doute est levé sur le rectocèle, un abord chirurgical à travers la voie basse devient l’alternative optimale. Les analyses révèlent que les résultats issus de cette technique sont satisfaisants à 70%.
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’un prolapsus rectal, la rectopexie s’impose comme le recours idéal. Elle consiste en une fixation du rectum par le biais d’une bandelette synthétique. Elle est généralement pratiquée par voie abdominale laparoscopique.
En définitive, il revient de noter que la constipation terminale est une pathologie assez récurrente, qui apparaît pour dégrader la qualité de vie des patients. Lorsque les traitements médicaux et naturels ne parviennent pas à soulager les symptômes du sujet, une évaluation clinique s’impose, afin de démasquer les anomalies ano-rectales à la base de cette maladie. Cela permet d’établir une corrélation entre les signes que présentent le sujet et les difformités ano-rectales observées. Le diagnostic peut donc conduire à un traitement chirurgical.