Le craniopharyngiome est une tumeur cérébrale assez rare et à croissance lente. Il se développe près de l’hypothalamus (organe endocrinien contrôlant la libération d’hormone) et de l’hypophyse (glande endocrine produisant les hormones). La maladie fait partie des tumeurs bénignes ; c’est-à-dire non agressives. Le craniopharyngiome affecte essentiellement les enfants qui ont un âge compris entre 5 et 14 ans. Cependant, il peut aussi affecter les personnes âgées, même si cette hypothèse est rare. Les symptômes du craniopharyngiome comprennent la fatigue, les maux de tête, la miction excessive, etc. Il peut être contrôlé grâce à la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie etc.
Les symptômes du craniopharyngiome
Parce que la maladie se développe lentement, les symptômes qui la caractérisent évoluent aussi progressivement. Ces symptômes comprennent :
Fatigue
Toute pression sur l’hypophyse peut engendrer des problèmes endocriniens. Ces problèmes à leur tour, peuvent impacter le niveau d’énergie, vous laissant ainsi fatigué. C’est justement l’une des caractéristiques du craniopharyngiome.
Maux de tête
On considère les maux de tête comme le symptôme le plus courant chez les sujets qui souffrent du craniopharyngiome. Ces douleurs crâniennes peuvent surtout se faire remarquer lorsque la tumeur commence à prendre de l’espace dans le cerveau. Le fait de changer la position lors des douleurs, peut améliorer ou aggraver la situation.
Nausées et vomissements
Si vous souffrez de craniopharyngiome, vous pouvez ressentir de la nausée ou du vomissement après avoir mangé. Cela peut aussi survenir même lorsque le patient n’a pas mangé.
Mictions fréquentes et soifs excessives
Le diabète insipide est caractérisé par des mictions fréquentes (polyurie) et une soif excessive (polydipsie). Ce type de diabète est la résultante d’une carence en hormone antidiurétique. Cette hormone est sécrétée par l’hypophyse. En cas de craniopharyngiome, l’hypophyse est automatiquement vulnérable. Cela peut malheureusement entraîner des mictions fréquentes ou encore une soif excessive.
Hypothyroïdisme
Parmi toutes les hormones que l’hypophyse sécrète, il en existe une qui stimule la thyroïde. La thyroïde, à son tour, stimule la glande thyroïde. Lorsque l’hormone stimulant la thyroïde est en déficit, il en résulte l’hypothyroïdie. Les symptômes caractéristiques de l’hypothyroïdie comprennent la dépression, le manque d’énergie, le retard cognitif, l’irritabilité, etc.
Hémianopsie bitemporale
Le développement du craniopharyngiome peut aussi perturber le chiasma optique. Le chiasma optique est la zone des nerfs qui permet de détecter la vision périphérique dans les deux yeux. Si la tumeur vient appuyer le centre du chiasma optique, le sujet peut perdre la vision périphérique des deux yeux. Mais si la tumeur est un peu décentrée, alors l’individu peut perdre la vision périphérique d’un seul œil. Dans l’un ou dans l’autre cas, si le craniopharyngiome impacte le chiasma optique, la vision périphérique du patient sera impactée.
Retard de croissance
L’hormone de croissance fait partie des six hormones que l’hypophyse secrète. Cette hormone régule la croissance de tout individu, tout au long de sa vie, mais plus précisément lors de l’enfance et de l’adolescence. D’autres hormones secrétées par l’hypophyse régulent la maturation sexuelle.
Le développement du craniopharyngiome peut perturber les fonctions de l’hypophyse. Cette perturbation peut alors interférer avec la libération de quelques ou toutes les hormones. Cela à son tour, peut entraîner une petite taille ou encore retarder la puberté.
Insuffisance rénale
L’hypophyse sécrète une autre hormone appelée l’hormone adrénocorticotrophine. Cette hormone sécrète les glandes surrénales. Quand l’adrénocorticotrophine est en quantité insuffisante, plusieurs symptômes peuvent en découler. Ces symptômes comprennent la pression artérielle, l’altération de la fréquence cardiaque et de la glycémie.
D’autres symptômes comprennent : l’insuffisance pondérale ou le surpoids, l’altération de la pression artérielle et l’œdème papillaire.
Mais quelles sont les causes du craniopharyngiome ?
Les causes du développement du craniopharyngiome restent inconnues. Il n’y a pas non plus de facteurs de risque associés à la maladie. Se basant sur l’apparence microscopique de la tumeur, on pense qu’elle commence à prendre corps avant même la naissance.
Diagnostic du craniopharyngiome
Plusieurs méthodes permettent de diagnostiquer le craniopharyngiome. Les plus utilisées sont :
Tests physiques
Pour diagnostiquer le craniopharyngiome ou même d’autres maladies, on fait généralement recours aux antécédents médicaux. Après cela, on passe à un examen neurologique. Lors de l’examen physique, l’ouïe, la coordination, la vision, les réflexes, l’équilibre, la croissance ainsi que le développement du patient, sont testés.
Analyse d’urine
Si le patient a comme symptôme des mictions fréquentes, une analyse d’urine peut être utile. Une telle analyse permettra d’identifier les causes sous-jacentes comme le diabète sucré ou encore l’infection de la vessie.
Imagerie cérébrale
Les tests permettant de créer des images du cerveau comprennent, l’image par résonance magnétique (IMR), la tomodensitométrie, etc. Si votre enfant ou vous-même avez des maux de tête fréquents, des signes d’enflure du cerveau ou encore des changements dans la vision, alors le test d’imagerie cérébrale est recommandé. Parce que les symptômes du craniopharyngiome ne sont pas vite perceptibles, la tumeur peut ne pas être remarquée. Cependant, si les symptômes persistent, discutez avec votre médecin.
Tests sanguins
Grâce aux tests sanguins, on arrive à avoir une précision sur les différents changements dans les niveaux d’hormones. Ces changements peuvent être un signe de tumeur affectant la glande pituitaire. Les tests sanguins permettent aussi de vérifier la glycémie ainsi que les niveaux d’électrolytes.
Quels sont les traitements du craniopharyngiome ?
Plusieurs options permettent de traiter le craniopharyngiome. Les traitements généralement proposés en cas de craniopharyngiome comprennent :
Chirurgie
Cette option de traitement est la plus recommandée en cas de craniopharyngiome. En effet, la chirurgie aide à enlever toute ou une partie de la tumeur. Parce qu’il existe plusieurs types de chirurgie, le type à appliquer en cas de craniopharyngiome dépend essentiellement de l’emplacement ainsi que de la taille de la tumeur.
La chirurgie ouverte par exemple, consistera à ouvrir le crâne afin d’accéder à la tumeur. Lors de la chirurgie mini-invasive du craniopharyngiome par contre, on utilisera des outils chirurgicaux qu’on insérera dans le nez. Ces outils passent par un couloir naturel afin d’atteindre la tumeur. Sans affecter le cerveau, ces outils permettront d’enlever la tumeur.
La meilleure pratique chirurgicale consiste à enlever toute la tumeur. Mais parce que le cerveau est une partie très sensible du corps, les médecins n’enlèvent pas toujours toute la tumeur. Cela permet de ne pas endommager les structures délicates et importantes qui se trouvent dans le cerveau. Ceci, pour assurer une meilleure qualité de vie après l’opération chirurgicale.
Radiothérapie
La radiothérapie est généralement appliquée après le traitement chirurgical du craniopharyngiome. Lors de la radiothérapie, de puissants faisceaux d’énergie, comme les rayons X mais aussi des protons, sont utilisés pour tuer les cellules tumorales. Lors du déroulement, vous vous allongez sur une table et une machine dirige soigneusement l’énergie vers la tumeur. Grâce à la technologie de rayonnement externe, les médecins dirigent le faisceau de rayonnement vers les cellules tumorales, sans pour autant affecter les tissus sains tout autour.
Chimiothérapie
La chimiothérapie consiste à utiliser des médicaments à base de produits chimiques, afin de tuer les cellules de la tumeur. La chimiothérapie la plus en vogue, consiste à injecter directement des solutions médicamenteuses dans la tumeur. Ces solutions touchent la tumeur sans pour autant endommager les tissus sains qui l’entourent.
Essais cliniques
Les essais cliniques sont des études portant sur de nouveaux traitements. Ils sont également de nouvelles façons d’utiliser les traitements qui existent déjà. L’essai clinique vous donne par exemple la chance d’essayer les derniers traitements. L’inconvénient dans ce cas est que, les effets secondaires peuvent ne pas être connus. Il est donc recommandé de prendre conseil auprès de votre médecin avant de bénéficier d’un essai clinique.
Si vous, votre enfant ou un membre de votre famille souffrez du craniopharyngiome, n’en soyez pas alarmé car la tumeur ne se propage pas pour envahir les autres régions de votre cerveau. Cependant, bien que la maladie ne soit pas considérée comme une tumeur cérébrale mortelle, un traitement est nécessaire. Le traitement permettra de gérer les complications qui pourraient survenir.