La cystite interstitielle est une pathologie qui attaque la vessie. Elle est marquée principalement par des douleurs sévères au bas-ventre. La cystite interstitielle est l’un des troubles de la vessie, dont les causes ne sont pas encore clairement définies. Cependant, il ne s’agit pas d’une pathologie d’origine infectieuse. En effet, aucun germe n’est responsable de la maladie. Maladie auto-immune ou conséquence d’une prostatite, découvrez ici, l’essentiel à savoir sur cette affection de la vessie.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que la cystite interstitielle ?
Description
Encore appelée syndrome de la vessie douloureuse, la cystite interstitielle est considérée comme une maladie chronique. Ce trouble très incommodant pour les sujets atteints, est marqué notamment par des douleurs intempestives au bas-ventre. La cystite interstitielle est aussi caractérisée par des envies intenses et régulières d’uriner, et ceci à n’importe quel moment.
Ces besoins deviennent totalement incontrôlables au fil du temps. La situation peut s’aggraver en mettant les sujets dans des conditions désagréables. Ils peuvent se retrouver dans une position les empêchant de sortir de leur logement, afin d’être à proximité des toilettes.
Par ailleurs, les douleurs engendrées par cette maladie peuvent également affecter l’urètre. L’urètre est, en effet, l’appareil qui permet l’évacuation de l’urine vers l’extérieur. Chez la femme, les douleurs causées par cette pathologie peuvent aussi impacter son vagin. Des cas de dyspareunie sont également observés. Ces douleurs sont apaisées totalement ou légèrement, après l’évacuation d’urine.
Dès que les personnes souffrant de cystite interstitielle arrivent à vider leur vessie, elles se sentent automatiquement soulagées. Il est important de préciser qu’aucun traitement ne guérit définitivement le mal.
Il faut noter que la cystite interstitielle est une maladie dont l’origine n’est pas connue. Tandis que la cystite classique est une infection urinaire dont l’origine est connue. La cystite est causée par des bactéries qui attaquent la vessie.
Qui sont les personnes à risques de la cystite interstitielle ?
Les personnes prédisposées à contracter cette maladie sont surtout les femmes. Ensuite, viennent les personnes atteintes d’autres troubles. Toutefois, la cystite interstitielle se remarque beaucoup plus en Amérique du Nord, qu’en Europe. À cet effet, 150 000 personnes en souffrent en Amérique du Nord. Par contre, en Europe, la proportion de personne atteinte est de 1 à 7 personnes sur 10 000. En ce qui concerne les États-Unis, pratiquement une personne en souffre sur 1500 individus.
Les femmes
Il est remarqué actuellement, une augmentation du taux des hommes diagnostiqués au syndrome de la vessie douloureuse. Néanmoins, 80 à 90 % des malades sont des femmes. En effet, ce mal affecte plus de femmes que d’hommes. Sur 10 personnes souffrant de la maladie, 8 à 9 sont des femmes, tandis qu’au plus 2 sont des hommes. Elle concerne généralement les personnes âgées de 30 ans environ, ou celle de 40 ans ou plus. Cette affection peut quand même s’observer chez toute personne et à tout âge, à partir de 18 ans.
Les sujets souffrants d’une pathologie marquée par des douleurs chroniques
La cystite interstitielle affecte plus les patients souffrant de fibromyalgie. Il est aussi très fréquent de remarquer que les personnes souffrant de cystite interstitielle aient un antécédent avec le syndrome de l’intestin irritable. Chez ces personnes, il est observé une sensibilité plus accrue aux douleurs.
Les hommes ayant un antécédent de la prostatite
La cystite interstitielle est aussi couramment observée, chez les sujets atteints auparavant de la prostatite. En effet, cette maladie inflammatoire de la prostate prédispose les hommes qui en souffrent, à une cystite interstitielle.
Quels sont les comportements à risques conduisant à la cystite interstitielle ?
Plusieurs études relient le tabagisme au syndrome du trouble de la vessie. Des réserves ont été évoquées concernant ces études. Il faut donc d’autres études et recherches, pour confirmer cette hypothèse.
Comment évolue la cystite interstitielle ?
L’évolution de ce mal est variable d’un individu à un autre. Dans les premières semaines, les symptômes de la maladie ne sont pas identifiables. Ils ne causent aucune gêne réelle aux malades, puisqu’ils ne sont pas très présents. La situation peut rester telle pendant plusieurs mois pratiquement.
La cystite interstitielle subit une évolution grave et dangereuse au bout des années. À cette étape, le syndrome de la vessie douloureuse s’installe complètement et les symptômes s’aggravent. Les douleurs ressenties prennent de l’ampleur et l’incontinence urinaire s’installe. On note également chez les malades, une amplification remarquable des besoins d’uriner.
Dans les cas les plus graves, l’envie pressante de soulager sa vessie peut survenir près de 60 fois en 24 heures. Le malade arrive à peine à effectuer un travail ou une activité quelconque pendant 30 minutes sans interruption. Dans cette situation, les vies privée, sexuelle, sociale et professionnelle du malade sont gravement touchées.
Cette pathologie place l’individu dans une position et des conditions d’handicapé. Par ailleurs, elle peut engendrer la frustration, le dégoût, la dépression et finalement le suicide. À ce stade, il faut un accompagnement moral des proches. La famille et les amis doivent soutenir le malade, afin qu’il ne déprime pas.
Quelles sont les causes de la cystite interstitielle ?
La cystite interstitielle est une affection multifactorielle, même si sa cause exacte reste inconnue. En effet, les causes de cette maladie ne sont pas détectées avec exactitude. Cette affection est désignée comme une défaillance du système urinaire. Les experts pensent que le système urinaire souffre d’anomalies inflammatoires remarquables. De petites inflammations et plaies sont en effet observées au niveau de la paroi de la vessie. Ces dernières sont à la base des douleurs, ainsi que des envies pressantes d’uriner.
Les inflammations et plaies présentes dans la paroi de la vessie apparaissent fortuitement. La plupart des personnes avancent comme cause, une intervention chirurgicale, un accouchement ou une grave infection. Ce qui est certain en ce qui concerne la pathologie est, qu’elle peut se déclencher sans aucune raison.
Plusieurs études sont en cours, afin de déterminer l’exacte cause de la cystite interstitielle. Les biologistes évoquent habituellement comme cause, la dégradation de la paroi de la vessie. À cela s’ajoutent, une couche protectrice moins puissante, une maladie auto-immune et une sensibilité accrue des nerfs de la vessie. Il est important de noter aussi les facteurs héréditaires.
La dégradation de la paroi de la vessie
À ce niveau, il est remarqué que la couche qui protège toute la paroi de la vessie se dégrade. Cette remarque est faite notamment, chez la majorité des personnes souffrant de la cystite interstitielle. Normalement, cette couche a une fonction de rétention. Elle permet de retenir les substances irritantes de l’urine, afin qu’elles n’atteignent pas la paroi de la vessie. Dès qu’elle se dégrade, elle ne joue plus son rôle et met donc en péril la paroi de la vessie.
La couche protectrice moins puissante
Chez les patientes ayant cette maladie, la couche protectrice devient moins puissante. Sa perte d’efficacité engendre l’irritation de la vessie par les urines. Cela provoque progressivement des inflammations et des plaies dans la paroi de la vessie. Il y a donc des brûlures lorsque vient le moment d’uriner.
La maladie auto-immune
Il s’agit de la présence d’anticorps qui détruisent la paroi de la vessie. Ces anticorps provoquent l’inflammation de la vessie, chez les sujets atteints de la cystite interstitielle. Il est cependant difficile de conclure qu’ils soient les causes de la maladie ou qu’ils en soient les conséquences.
Sensibilité accrue des nerfs de la vessie
La défaillance du système nerveux de la vessie peut avoir pour cause, les douleurs engendrées lors de la pathologie. Ainsi, les nerfs de la vessie deviennent hypersensibles à chaque gouttelette d’urine. Ce qui crée des douleurs, chaque fois que l’individu vide sa vessie.
Quels sont les symptômes de la cystite interstitielle ?
Les symptômes de la maladie varient d’une personne à une autre. Chez certaines personnes, la maladie peut se manifester par de petites douleurs. Par contre, chez d’autres, elle peut se manifester par des douleurs sévères. L’intensité des signes diffère au fil des jours, des mois et des années. Les symptômes habituels remarqués sont entre autres : des douleurs, des envies pressantes de faire pipi, des fuites urinaires, des sensations de brûlure.
Des douleurs
Elles se présentent sous forme de douleurs abdominales ou de brûlures au niveau du bas-ventre. Plus la vessie devient pleine et plus la douleur s’intensifie. Ces douleurs peuvent se propager vers d’autres endroits comme : le bas du dos, l’avant des cuisses puis le vagin. Les malades peuvent également ressentir des douleurs au niveau de l’urètre et du rectum. Par ailleurs, des douleurs peuvent s’observer pendant ou après les rapports sexuels. La plupart des sujets ressentent des douleurs sévères lors des relations sexuelles.
Des envies pressantes de faire pipi
Les besoins d’aller fréquemment aux toilettes s’observent à chaque moment. Mais une fois aux toilettes, les patients évacuent malheureusement de petites gouttes d’urine. Il s’agit là d’un symptôme commun avec le diabète, et qui peut entraîner une confusion entre les deux pathologies.
Des fuites urinaires
Il est remarqué une incontinence urinaire chez les personnes atteintes de cette maladie. Elles arrivent difficilement à retenir l’urine avant d’aller aux toilettes pour les évacuer.
Des sensations de brûlure
Chaque fois qu’il faut uriner, une sensation de brûlure est ressentie. Les hommes peuvent ressentir aussi une sensibilité ou des douleurs au niveau de leur pénis.
Quelles sont les complications du syndrome de trouble de la vessie ?
Au premier stade du mal, environ 30 % des patients ne ressentent pas de douleurs. Les symptômes sont moins persistants au début de la maladie. Pour les femmes souffrant de cette affection, les manifestations peuvent s’amplifier durant les jours qui précèdent leurs menstruations.
Les douleurs s’aggravent aussi, suite aux activités physiques nécessitant une forte dépense d’énergie. Les inflammations et les douleurs se remarquent parfois dans les intestins, les articulations ou les muscles de certains patients. La cystite interstitielle peut provoquer une urgenturie, même si elle n’est pas fréquente.
Comment diagnostiquer la cystite interstitielle ?
Le diagnostic de la cystite interstitielle est difficile à effectuer. En effet, cette affection est toujours inconnue ou méconnue par certains médecins. La difficulté de diagnostic de ce mal réside également dans le fait qu’il puisse se confondre à une infection urinaire.
Il peut aussi faire penser à d’autres maladies comme :
- La maladie du rein ;
- L’endométriose ;
- L’infection à chlamydia.
Il faut préciser que cette pathologie est diagnostiquée dans l’intervalle de 4 à 7 ans, après le début de la pathologie. Le diagnostic est effectué sur la base d’examens cliniques.
Les analyses d’urine
Au cours de cet examen, il est recueilli l’urine du patient, pour faire objet d’une analyse. Cette analyse permet de détecter s’il s’agit d’une maladie similaire à la cystite interstitielle. Lorsqu’il s’agit bien de cette dernière, il n’y a aucune trace de microbes dans les urines.
Cependant, il peut y avoir de très petites traces de sang, qui ne se remarquent qu’à l’aide d’un microscope. Aussi, lorsqu’il s’agit d’une cystite interstitielle, il est noté la présence de globules blancs dans l’urine, suite aux analyses.
La cystoscopie
À ce niveau, l’examen clinique effectué permet de consulter la paroi de la vessie. Le spécialiste observe la muqueuse sur un écran. L’examen est effectué sous anesthésie générale. Il est donc réalisé un remplissage de la vessie du patient par de l’eau, afin de permettre la distension de la paroi. Ensuite, il est inséré un cathéter muni d’une caméra dans l’urètre, afin de voir toutes les images nécessaires pour poser le diagnostic.
Au cours de cette consultation, il est recherché toute présence de fines fissures ou d’hémorragies pour confirmer la maladie. Dans près de 95 % des cas, la cystite interstitielle présente ces types de fissures et saignements. Dans les cas moins courants, il y a la présence de plaies communément appelées ulcères de Hunner. Le médecin prélève donc une petite partie du tissu pour l’analyse en laboratoire. Cette dernière est basée sur une observation approfondie et est réalisée à l’aide d’un microscope.
Le bilan urodynamique
Il est réalisé sur la base d’une cystométrie et d’un examen urodynamique. Cependant, ces pratiques sont moins fréquentes actuellement, puisqu’elles deviennent inutiles et douloureuses. Toutefois, elles permettent de vérifier s’il s’agit d’une autre maladie similaire, provoquant aussi des besoins d’uriner.
Le test de sensibilité au potassium
Cet examen est inefficace, car dans 25 % des cas, les patients ont la maladie même si les tests sont négatifs. Il est réalisé à l’aide d’un cathéter introduit dans l’urètre. Un gel de lidocaïne est d’abord appliqué autour de l’orifice de l’urètre, afin d’apaiser les douleurs engendrées lors du test. Ensuite, la vessie est préalablement remplie d’eau, et vidée pour finalement contenir une solution au chlorure de potassium.
Si le patient ressent une forte envie d’uriner et des douleurs suite au test avec la solution, le diagnostic est confirmé. Il est donc atteint de l’affection. Le patient ne devrait pas ressentir différentes sensations durant les tests, avec l’eau ou avec la solution de potassium.
Quels sont les traitements et comportements recommandés dans le cas de la cystite interstitielle ?
Il est important de préciser qu’il n’existe pas réellement de traitement curatif pour le syndrome de la vessie douloureuse. Les traitements existants ne permettent pas la guérison de la maladie. Ils servent plutôt à soulager le patient, en calmant l’intensité des symptômes. Les traitements sont en effet, des calmants qui agissent sur les manifestations du mal. Toutefois, l’efficacité de ces produits n’est pas encore certaine.
D’autres produits pouvant aider à soulager les patients sont toujours en cours d’expérimentation. Vu le caractère variable des traitements, il est difficile de recommander un traitement adapté à tous.
Dans les situations où la cystite interstitielle devient très dangereuse, il est recommandé un suivi auprès d’un médecin spécialiste. Il faut également se faire consulter régulièrement par une équipe médicale, spécialisée en douleur chronique.
Les traitements thérapeutiques apaisant la maladie
Les médicaments et options entrant en jeu pour soulager les symptômes de la cystite interstitielle sont entre autres :
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l’ibuprofène qui agissent sur les inflammations dans la paroi de la vessie ;
- Les anti-douleurs (analgésique ou antalgiques) tels que le paracétamol, la morphine, peuvent intervenir pour calmer les douleurs causées par la maladie ;
- Les antidépresseurs comme l’amitriptyline, et le chlorhydrate qui aident psychologiquement les patients ;
- Les antispasmodiques qui diminuent les contractions musculaires douloureuses comme la gabapentine ou le clonazépam ;
- L’injection de certaines substances dans la vessie par cathéter, pour soulager les personnes atteintes ;
- L’acide hyaluronique utilisée dans les cas de la cystite interstitielle, permet de restaurer progressivement la paroi ;
- L’Elmiron qui, recommandé par voie orale, intervient sur la muqueuse de la vessie ;
- La chirurgie au laser qui traite avec réussite l’ulcère de Hunner.
Les comportements à observer en cas du syndrome de trouble de la vessie
Le volet de l’alimentation est très important à suivre chez les personnes atteintes par cette pathologie. Il est recommandé fortement un changement du régime alimentaire chez ces personnes. Comme comportements, il faut :
- Éviter les boissons et les aliments augmentant l’acidité de l’urine et provoquant l’irritation de la vessie. Il s’agit des boissons tels que le café, l’alcool ;
- Éviter les aliments très sucrés et les productions composées d’édulcorant conduisant aux crises douloureuses ;
- Adopter les produits contenant des alcalinisants, réduisant l’acidité dans l’urine, notamment l’eau de vichy, le bicarbonate, etc ;
- Effectuer des activités relaxantes pour déstresser telles que le yoga, le tai-chi ;
- Assister aux séances de discussions qui apportent un soutien moral durant la cystite interstitielle.