Les dossiers de santé des patients sont des outils essentiels pour les professionnels de santé. Cela est dû au fait qu’ils rassemblent toutes les informations médicales pertinentes concernant un patient. Ainsi, ils facilitent la prise en charge coordonnée et la qualité des soins. C’est justement pour répondre à ces exigences croissantes que Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé l’utilisation de tels dossiers. Mais quels en sont réellement les avantages pour les patients et les professionnels eux-mêmes ?

DPI et DMP : que devez-vous savoir ?

En France, il existe deux principaux types de dossiers numériques en matière de gestion des données de santé. On a : le Dossier Patient Informatisé (DPI) et le Dossier Médical Partagé (DMP). En effet, le DPI, à l’instar de Instamed, est un dossier médical informatisé, propre à chaque établissement de santé, comme les hôpitaux ou les cliniques. Il contient toutes les informations de santé d’un patient collectées au sein de cet établissement.

Le DPI est utilisé pour améliorer la coordination des soins et la qualité des prises en charge. Son but est de faciliter l’accès rapide aux informations médicales du patient par les professionnels de santé au sein d’un même établissement.

En ce qui concerne le DMP, il s’agit d’un dossier numérique national accessible en ligne, géré par l’Assurance Maladie. On y trouve des informations de santé importantes d’un patient et est partagé entre différents professionnels de santé à travers plusieurs établissements.

Le DMP suit le patient tout au long de sa vie, indépendamment de l’endroit où il reçoit ses soins. Il permet de centraliser les données de santé pour faciliter l’accès et le partage sécurisé de ces informations entre les professionnels de santé autorisés.

Il faut noter que ces deux dossiers figurent dans le programme HOP’EN. Celui-ci constitue un plan stratégique dont le but est de moderniser et d’harmoniser les systèmes d’information hospitaliers en France. Cela permettra d’améliorer la qualité, la sécurité des soins et la gestion des données de santé. Ce programme HOP’EN vise notamment à promouvoir l’interopérabilité des systèmes et à soutenir la transition numérique des établissements de santé.

Quels sont les constituants d’un dossier médical informatisé ?

À l’instar d’un dossier médical en version papier, le dossier médical informatisé est constitué de plusieurs volets. On retrouve principalement le dossier du patient. Celui-ci comprend toutes les informations médicales du patient, telles que :

• Les diagnostics ;
• L’historique médical ;
• Les prescriptions de médicaments ;
• Les résultats de tests et d’examens ;
• Les comptes rendus d’hospitalisation ;
• Tout autre document pertinent pour la prise en charge médicale du patient.

Le médical comprend aussi le dossier de soins infirmiers. Ce volet contient toutes les informations relatives aux soins infirmiers fournis au patient comme :

• Les plans de soins ;
• Les évaluations infirmières ;
• Les interventions réalisées ;
• Les observations cliniques.

En outre, le dossier médical informatisé comporte un volet administratif. Celui-ci rassemble les informations administratives nécessaires, comme les données d’identification du patient. Il peut s’agir du nom, de la date de naissance et du numéro de sécurité sociale. On y trouve également les informations de contact, les consentements et d’autres documents administratifs requis pour la gestion du dossier.

Par ailleurs, lorsqu’il s’agit des dossiers résidents, utilisés notamment dans les établissements médico-sociaux, comme les maisons de retraite, un volet social peut également être ajouté. Ce volet regroupe des informations sur les centres d’intérêt du résident et les activités auxquelles il participe. À cela s’ajoute toute autre information pertinente pour son bien-être et sa qualité de vie.

Quels sont les avantages d’un dossier médical informatisé ?

Les dossiers de santé électroniques (DES) présentent plusieurs avantages. Entre autres, ils offrent un accès en temps réel aux données ; ils améliorent la coordination de soins et garantissent de meilleurs résultats pour le patient.

Accès en temps réel aux informations

Les DSE permettent aux professionnels de santé d’accéder instantanément aux données de santé d’un patient, telles que ses antécédents médicaux, les diagnostics, les résultats et les informations sur les traitements en cours. Cet accès rapide et complet aux informations facilite la prise de décisions cliniques plus adaptées à chaque patient.

Meilleurs résultats pour les patients

En disposant d’informations à jour et complètes, les prestataires de soins peuvent identifier les besoins des patients. Cela leur donne la possibilité d’ajuster les traitements selon les données les plus récentes et éviter les erreurs médicales liées à des informations manquantes. Cela conduit à des plans de traitement personnalisés et, souvent, à de meilleurs résultats cliniques.

Amélioration de la coordination des soins

Les DSE facilitent la coordination entre les différents professionnels de santé impliqués dans le soin d’un patient, ce qui est indispensable pour les soins intégrés. Ainsi, tous les membres de l’équipe de soins peuvent accéder aux mêmes informations. Cela réduit les risques de doublons de tests, de prescriptions contradictoires et de mauvais suivis des patients.

Réduction des tâches administratives

Les DSE simplifient de nombreuses tâches administratives. Parmi celles-ci, on peut citer :

• La gestion des documents ;
• Le classement et transcription des notes ;
• La cartographie des informations de santé.

En conséquence, cela réduit la quantité de paperasse et de travail manuel nécessaire. Cela permet aux professionnels de la santé de se concentrer davantage sur les soins aux patients plutôt que sur les tâches administratives.

Il faut ajouter que les DSE permettent une saisie de données plus rapide, ce qui diminue le temps consacré à l’enregistrement manuel des informations. Aussi, avec un accès instantané et numérique aux informations, les délais de traitement et de prise de décision sont raccourcis. Cela permet une réponse plus rapide aux besoins des patients et une amélioration de l’efficacité des soins.

Réduction des coûts liés aux systèmes papier

Les DSE éliminent le besoin de systèmes de stockage physique, de dossiers en papier, de fournitures de bureau associées et des espaces de stockage. Cela entraîne des économies substantielles sur les coûts de fonctionnement des établissements de santé. L’efficacité opérationnelle ainsi améliorée, les établissements de santé peuvent donc mieux gérer leurs ressources humaines et matérielles, ce qui peut entraîner des économies supplémentaires.

Prévention des effets indésirables des médicaments

Les DME peuvent intégrer des systèmes d’alerte automatiques pour informer les médecins traitants des potentielles interactions médicamenteuses, des allergies ou d’autres conditions à risque pour le patient. Ces alertes contribuent à prévenir les erreurs de prescription et les effets secondaires indésirables, ce qui améliore la sécurité des patients.

Mais quels peuvent être les défis liés à la mise en place des DSE ?

L’adoption des DSE comporte plusieurs défis pour les professionnels de santé. Parmi les principaux défis auxquels ils sont confrontés, on a les coûts, la formation, la question de l’expertise technique et la vulnérabilité aux cyberattaques.

Coûts de mise en œuvre et de maintenance

L’installation des DSE peut être très coûteuse, en particulier pour les grands établissements de santé. En effet, les coûts incluent l’achat et l’installation du logiciel et du matériel nécessaires. Ils prennent aussi en compte les frais liés à l’intégration des systèmes existants et la personnalisation des DSE pour répondre aux besoins de l’établissement.

En plus des coûts initiaux, il y a des coûts de maintenance continue, tels que les mises à jour logicielles, la gestion des serveurs, le support technique et les réparations matérielles. Ces frais doivent être budgétisés sur le long terme pour garantir la pérennité et l’efficacité des systèmes DSE.

Il faut souligner que ces coûts peuvent varier de dizaines de milliers à plusieurs millions de dollars. Tout dépend de la taille et de la complexité de l’établissement de santé.

Formation initiale des utilisateurs

Les professionnels de santé, y compris les médecins, les infirmières, et le personnel administratif, doivent être formés pour utiliser efficacement les DSE. Cette formation peut prendre beaucoup de temps et nécessite souvent des programmes de formation intensifs pour que tous les utilisateurs soient à l’aise avec le nouveau système. Le temps consacré à la formation peut détourner les prestataires de soins de leurs tâches cliniques, ce qui peut agir temporairement sur la productivité de l’établissement.

Après la formation initiale, les établissements de santé doivent également investir dans la formation continue. Le but est de tenir les prestataires informés des dernières mises à jour logicielles, des nouvelles fonctionnalités et des avancées technologiques. La formation continue vise à maintenir les compétences des utilisateurs et s’assurer que le système est utilisé efficacement. Cela peut entraîner des coûts supplémentaires et nécessiter des ressources internes ou externes dédiées.

Expertise technique requise

La mise en œuvre et la maintenance des DSE nécessitent des compétences techniques. Ces dernières peuvent ne pas être disponibles dans tous les établissements de santé, notamment dans les petites cliniques ou les hôpitaux situés dans des zones rurales.

Cela inclut la gestion des serveurs, la maintenance des logiciels, la résolution des problèmes techniques et l’assurance de l’interopérabilité avec d’autres systèmes de santé. L’absence d’expertise technique peut ralentir l’installation et compliquer la gestion quotidienne des DSE.

Vulnérabilité aux cyberattaques

Les DES son des systèmes numériques. Par conséquent, ils sont potentiellement vulnérables aux cyberattaques comme le piratage, les logiciels malveillants et les ransomwares. Les attaques réussies peuvent entraîner des violations de données. Cela peut compromettre la confidentialité et la sécurité des informations sensibles des patients.

Pour ce faire, les établissements de santé doivent se prémunir contre ces menaces en investissant dans des mesures de sécurité robustes. Au nombre de celles-ci, on a le cryptage des données, les pare-feux, les systèmes de détection d’intrusion et les sauvegardes régulières.