Au cours de sa vie, Henri Gaspard Redon, illustre chirurgien français et membre de l’Académie nationale de chirurgie, a œuvré pour le développement de la médecine. Inventeur de la parotidectomie, il est également à l’origine du système de drainage le plus en vue du secteur : le drain de Redon.
En effet, le drain de Redon a une utilité de premier ordre, surtout pendant les interventions chirurgicales. Toutefois, pour pleinement mesurer l’importance et l’utilité d’un tel outil, il est nécessaire d’en apprendre plus.
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Drain de Redon : présentation
Le drain de Redon se présente comme un tube en matière plastique, souple ou silicone, percé à divers endroits. Il sert principalement à évacuer les liquides résiduels et biologiques de l’organisme. Pour ce faire, le tube est inséré à travers une suturée ou une cavité naturelle. Il est relié à un flacon permettant le stockage du liquide et le suivi de l’opération. Le drain de Redon s’utilise autant pour le drainage actif (système aspiratif) que pour le drainage passif (système en déclivité).
À quoi se résume le rôle du drain de Redon ?
Le rôle du drain de Redon consiste à détecter et à prévenir les risques d’infections. En effet, les interventions chirurgicales donnent souvent lieu à l’accumulation de pus et de sang dans l’organisme. On constate par la suite diverses formes de pathologies chez le patient (abcès, hématomes ou infections quelconques). En évacuant les sérosités, le drain de Redon permet ainsi de prévenir ces différentes complications postopératoires. En outre, le drainage des sécrétions et des masses gazeuses accélère la cicatrisation des plaies et le processus de récupération du sujet.
Dans quelles circonstances utilise-t-on le drain de Redon ?
Servant à transférer les substances résiduelles à l’extérieur du corps, le drain de Redon s’utilise après une intervention chirurgicale. En plaçant immédiatement le tube dans l’incision ou dans la plaie opératoire, on enclenche le drainage des substances organiques avant que la plaie ne se referme. Pour le professionnel, il s’agira d’être habile, délicat et observateur afin que le liquide s’écoule sans interruption. En surveillant l’opération, le médecin s’assure que le liquide ne fuite ni ne reflue.
Le drain de Redon est relié à un flacon en verre étanche utilisant le vide. Le drainage peut donc se faire sans une quelconque aspiration. Mais, le drain de Redon ne sert pas qu’au drainage de substances résiduelles postopératoires.
En fait, le tube sert aussi bien au drainage du sang, du pus et des lymphes qu’à celui des solutions digestives, des urines, etc. En cas de blocage par occlusion, on l’utilise pour frayer un autre chemin de passage ou une nouvelle issue aux écoulements naturels. Le temps que ça dure, le patient est tenu sous surveillance permanente.
Quelle est la durée d’utilisation ?
Vous demandez-vous combien de minutes, d’heures ou de jours il faut compter avant le retrait du drain de Redon ?
En général, 24 heures suffisent comme délai avant d’envisager l’ablation du drain de Redon. Ce n’est qu’après une journée, et après les observations du chirurgien ou du spécialiste, qu’on peut se permettre de retirer le drain de Redon. Ainsi, le drainage dure une journée en moyenne, mais peut s’étendre sur un délai de 48 h dans certains cas. Le drain de Redon a une durée d’utilisation qui n’excède généralement pas ce délai et doit être retiré au bout de deux jours, sauf en cas de force majeure. Précisons toutefois que cette phase requiert une attention et une observation rigoureuses. Une telle surveillance permet à l’assistant médical d’estimer la durée du drainage et d’identifier d’éventuelles latences dans le processus d’évacuation.
La surveillance du drain de Redon
Pendant le drainage, le patient et le médecin sont exposés aux risques d’infections, quoiqu’ils soient plus importants chez le patient. Hormis les risques d’infections, des douleurs et des saignements peuvent survenir chez le patient pendant le drainage. De ce fait, l’étape de la surveillance est la plus importante du processus de drainage.
En effet, après l’installation du tube, le médecin se livre à une observation et une analyse du liquide écoulé. Ainsi, il juge de la qualité des substances expulsées afin de s’assurer du bon déroulement du drainage. Il arrive souvent que les liquides séreux fuitent à l’intérieur de l’organisme, ce qui expose dangereusement le patient. La surveillance a donc pour but d’empêcher une telle éventualité et de prévenir les complications. Le spécialiste se charge de la disposition ou l’installation du tube et le surveille jusqu’à ce que l’opération se déroule correctement jusqu’à la fin.
Pour ce faire, le médecin se sert d’un flacon de verre gradué afin de mesurer le volume du liquide recueilli. Il mesure le liquide total et le taux de liquide recueilli dans une marge horaire donnée (12 h/24 h). Ici, l’aspect des liquides, qu’ils soient séro-hémorragiques, chyleux, purulents ou qu’il s’agisse de sang veineux, attire tout autant l’attention du spécialiste. Il juge du mélange et peut émettre des hypothèses sur le déroulement du drainage. Cette observation lui permet également d’intervenir en cas d’anomalie. Pour finir, le médecin doit, au cours de cette phase de surveillance, vérifier que le drain de Redon est bien fixé au corps. À ce niveau, son rôle consiste à empêcher toute infiltration d’air susceptible d’obstruer le drainage. À cet effet, il est appelé à prêter une grande attention aux substances épaisses afin qu’elles ne retardent pas le drainage.
Grâce à ces diverses observations, le médecin peut décider de la nécessité ou non de procéder à l’ablation du drain de Redon.
La surveillance du drain de Redon permet ainsi d’estimer le débit du drainage, l’aspect du liquide et la nécessité d’une ablation. Toutefois, elle représente également une phase d’observation rigoureuse qui n’admet pas la moindre marge d’inattention, encore plus quand il s’agit d’un cas particulier comme le drain thoracique.
Il nous est donné de constater que l’attention prêtée au drain thoracique est très aiguë. On distingue lors de cette opération un témoin de drainage constitué d’eau. Sans compter qu’il faudra notifier l’apparition de bulles dans la masse aqueuse et veiller au maintien du niveau de l’eau. En outre, l’aspiration murale doit être en phase avec le processus de drainage au risque d’endommager les organes du patient. Des radios pulmonaires sont prévues chaque jour pour constater et prévenir les lésions. Dans ce cas précis, le retrait du drain peut se faire au bout de 3 ou 4 jours. Notons également que l’opération est particulièrement douloureuse pour le patient et que l’ablation se doit d’être faite avec de fortes précautions.
L’ablation du drain de Redon
C’est une étape aussi importante que la précédente. Les risques d’infections étant élevés, l’intervenant doit cumuler adresse et habileté afin de procéder convenablement à l’ablation du drain de Redon.
En priorité, il faut préparer soigneusement le matériel. Le chariot de soin est, entre autres, composé de :
- pansements stérilisés et non stérilisés ;
- coupe-fils stériles ;
- gants à usage unique ;
- Bétadine dermique ;
- sérum physiologique ;
- poubelle DASRI ;
- etc.
Avec des gestes assurés et du matériel stérilisé, l’assistant médical se chargera de nettoyer les contours de l’orifice avec la Bétadine. Ensuite, il coupera le fil qui relie le drain au corps. Tout en nettoyant régulièrement à l’aide d’une compresse, le médecin extirpera le drain de Redon en douceur. Pendant cette manœuvre délicate, il est demandé au patient d’inspirer à fond. Une fois le drain retiré, il est mis dans une poche de poubelle DASRI. Le patient se fera ensuite panser et réinstaller dans son lit. Durant l’intervention, le spécialiste frictionnera régulièrement ses mains avec une solution hydroalcoolique afin d’annihiler les risques d’infections.
Ces risques sont bien présents, et la moindre maladresse peut s’avérer problématique. En effet, le liquide ou les masses gazeuses se répandent d’une manière ou d’une autre pendant l’ablation (éclaboussures, projections, etc.). De plus, la plaie comme canal de transmission reste exposée lors des opérations. À cet effet, il est impératif de respecter l’asepsie et de stériliser les outils d’intervention. Aussi, le médecin doit se munir d’un masque, d’une surblouse et de lunettes afin d’être mieux protégé.
Par ailleurs, il est fréquent de constater un écoulement de liquide dans le pansement après une ablation. Il est donc important de désinfecter la plaie après le retrait du drain de Redon et de surveiller le pansement pour s’assurer que tout va bien. Cependant, suivant certaines conditions, il peut s’écouler un temps considérable entre l’installation du drain de Redon et le drainage des substances. Ainsi, il ne faut jamais procéder au retrait du drain de Redon sans l’approbation du chirurgien.
Après l’ablation, le pansement doit être refait toutes les 48 heures en attendant une cicatrisation totale de la plaie.
Drain de Redon bouché : que faire ?
Il peut arriver que l’orifice se retrouve entravé par des coagulums qui empêchent l’écoulement des substances. Le médecin procède alors à une mobilisation consistant à retirer le drain de quelques centimètres afin d’en libérer le passage.
Cependant, et surtout dans le cadre d’un drainage postopératoire, il est impossible de changer le drain de Redon. En clair, si le drain de Redon est retiré avant la fin du drainage, il ne pourra plus être remis à sa place, car la plaie aura déjà commencé à cicatriser.