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Dysérection : le trouble de l’érection

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Dysérection : le trouble de l’érection
Homme avec un trouble de l'érection

De la période pubère jusqu’à la fin de la vie, l’érection occupe une place incontournable dans l’existence des êtres humains de sexe masculin. Elle est la condition sine qua non à une vie sexuelle épanouie. Une vie de couple réussie en dépend aussi en grande partie. Une pathologie peut cependant mettre à mal la réalisation du mécanisme d’érection. Il s’agit de la dysérection. Redouté par de nombreux hommes, ce trouble de l’érection peut s’expliquer par plusieurs hypothèses. En quoi consiste concrètement ce dysfonctionnement ? Comment y remédier ?

L’essentiel à savoir sur l’érection

La dysérection est un trouble de l’érection. Avant d’aborder donc ce phénomène, il convient de s’intéresser d’abord à l’érection.

Qu’est-ce que l’érection ?

L’érection peut se définir comme un phénomène physiologique, consistant à rendre le phallus ferme et dilaté. Cette transformation de l’état du sexe masculin se fait à travers le remplissage des corps caverneux de ce dernier qui se gorgent de sang. L’érection pénienne résulte d’une interaction entre de nombreux facteurs. Il s’agit notamment de facteurs psychologiques, neurologiques et vasculaires.

De façon habituelle, l’érection est associée à tort ou à raison à l’excitation ou l’attirance sexuelle. Bien souvent, les hommes ont des érections nocturnes qui peuvent prendre l’appellation de tumescence nocturne.

Mécanisme de l’érection

D’un point de vue purement mécanique, l’érection peut être présentée comme la raideur passagère d’une partie du corps, normalement flasque. Cette raideur s’obtient grâce au squelette hydrique qui se forme par une abondance de fluide physiologique dans cette partie du corps. Le mécanisme de l’érection peut donc se résumer à l’engorgement des corps caverneux du sexe. Cet engorgement peut résulter ou non d’un stimulus psychologique, encore appelé excitation sexuelle.

Cependant, les corps caverneux du pénis ne sont pas l’unique cible de l’engorgement de sang. Le corps spongieux du pénis l’est également. Ce dernier est aussi irrigué en abondance pendant le mécanisme de l’érection. La seule différence ici réside dans la quantité de sang affluant. Dans le cas du corps spongieux, la quantité de sang est nettement inférieure à celle irriguant les corps caverneux. Afin de mieux comprendre ce mécanisme, il convient de présenter la structure du sexe masculin.

Le pénis est constitué principalement de deux corps érectiles que sont : le corps spongieux et les corps caverneux. Les corps caverneux sont deux corps de forme tubaire qui se disposent côte à côte sur le dos du pénis. Le corps spongieux quant à lui est un corps unique et central. Son emplacement se situe au niveau du ventre de la verge, dans une dépression formée par les parties inférieures des corps caverneux. Il est traversé sur toute sa longueur par l’urètre et à son bout, on retrouve le gland pénien.

Un troisième corps plus rigide entre dans le mécanisme de l’érection chez de nombreuses espèces. Il s’agit du baculum, un os qui traverse le phallus. Ce corps sert à créer et maintenir une érection durable et plus vigoureuse. Toutefois, il n’est pas présent chez l’être humain, mais plutôt chez les primates.

L’intervention des facteurs physiologiques et biochimiques dans le mécanisme de l’érection

En présence d’une stimulation sexuelle, on assiste à une libération de monoxyde d’azote qui joue un rôle puissant dans l’érection. La libération de monoxyde d’azote se fait à partir de deux endroits différents. Elle démarre d’une part des cellules endothéliales situées au niveau des corps caverneux. Et d’autre part, au niveau des neurones non adrénergiques et non cholinergiques.

Une fois libérée et à l’intérieur du muscle, cette substance permettra l’activation de la guanylate cyclase. Cette activation a pour conséquence de transformer la guanosine triphosphate en guanosine monophosphate cyclique. Il existe cependant une condition préalable pour que la transformation soit effective. Le monoxyde d’azote doit être capté par les récepteurs spécifiques que sont les récepteurs P2y.

La guanosine monophosphate cyclique obtenue (encore appelée GMPc) est accumulée dans le muscle. Cette accumulation permet la relaxation de la musculature lisse des artères péniennes et du tissu intracaverneux. Ces dernières se chargent de comprimer les petites veines situées au niveau de la verge, et de réduire le retour veineux.

La relaxation engendrée par l’accumulation de GMPc permettra d’inhiber cette action. Cela entraine un important flux sanguin (engorgement) au niveau des corps caverneux. Il en résulte alors une érection. La GMPc constitue donc la principale clé de l’érection.

Une fois l’orgasme atteint, le sang accumulé dans les corps caverneux de la verge est évacué. C’est cette évacuation qui va conduire à la fin de l’érection.

Qu’est-ce que la dysérection ?

La dysérection est un trouble de l’érection qui peut prendre plusieurs formes.

Dysérection : En quoi ça consiste concrètement ?

La dysérection peut être décrite comme une impéritie plus ou moins fréquente à générer une érection durable. Dans le cas présent, l’érection n’est pas du tout obtenue. Lorsqu’elle est finalement engendrée, elle ne dure pas suffisamment longtemps pour tenir un rapport sexuel. Il s’agit d’une pathologie qui a déjà touché au moins une fois la plupart des hommes. Cependant, lorsque la fréquence de ce trouble érectile augmente, cela peut devenir périlleux.

Étant donné qu’il s’agit d’une pathologie très peu signalée, il existe très peu de statistiques sur les hommes touchés. Toutefois, une étude menée au Canada a permis d’établir quelques données. Selon cette étude, près de la moitié des hommes ayant atteint la quarantaine rencontrent des problèmes d’érection.

Il est vrai que le nombre d’hommes souffrant de cette pathologie augmente drastiquement au fur et à mesure que l’âge augmente. Cependant, aucune étude n’a encore établi que la dysérection est en lien direct avec le vieillissement. De plus, contrairement aux maladies de vieillesse, la dysérection peut être traitée dans la plupart des cas.

Les causes de la dysérection

Il existe une panoplie de causes pouvant être à la base de cette pathologie. Ces causes peuvent être d’origine psychologique, pathologique, voire médicamenteuse. Les causes les plus fréquentes sont les suivantes.

Les troubles circulatoires

Comme vu précédemment, une érection est engendrée par l’afflux massif de sang au niveau de la verge. Elle est maintenue lorsque ce sang reste bloqué dans l’organe génital. Ce processus de flux sanguin peut être mis à mal par plusieurs pathologies comme :

  • Le diabète ;
  • L’hypertension artérielle ;
  • L’hypercholestérolémie ;
  • La présence de caillots dans le sang ;
  • L’athérosclérose.

Ces troubles de la circulation sanguine constituent la cause majeure de la dysérection. De plus, cette dernière est l’un des premiers symptômes alertant en matière de maladies cardiovasculaires.

La chirurgie

Lors d’une intervention chirurgicale surtout au niveau de la région pelvienne ou de la prostate, le risque d’erreurs est élevé. Cette zone est marquée par la présence d’un grand nombre de veines et de nerfs de petite taille assurant l’érection. En raison de leur petitesse, ces derniers peuvent être facilement endommagés. Ce qui aura pour conséquence logique, de rendre difficile voire d’empêcher l’obtention d’une érection.

La blessure de la moelle épinière ou une blessure pelvienne

Dans certains cas, notamment des accidents, il arrive que les nerfs responsables de l’érection soient sectionnés. Cette cause est exclusivement reliée au système nerveux. D’autres causes de la dysérection sont aussi reliées au système nerveux. Il s’agit notamment des accidents vasculaires cérébraux, des lésions nerveuses diabétiques et bien d’autres.

Les troubles psychologiques situationnels

Cette cause suppose que certains hommes ne sont confrontés à une dysérection que dans des circonstances particulières. Dans ce cas, la dysérection est en lien avec un traumatisme, généré spécifiquement par une situation ou une personne. C’est le cas notamment des hommes dans des relations stressantes. Ils n’arrivent pas à avoir d’érection avec leur partenaire, mais en ont facilement avec d’autres personnes.

L’aversion sexuelle 

Ce cas est extrêmement rare, mais il existe. Cette pathologie se caractérise par un dédain pour tout ce qui est en lien avec le sexe, notamment les rapports sexuels. Cette situation se constate surtout chez les personnes ayant été victimes de violences sexuelles. Le traumatisme est encore plus grave lorsque ces violences ont été subies en période juvénile. Les personnes élevées selon des principes religieux sévères, voire extrémistes, sont aussi concernées. Les personnes cherchant à aller à l’encontre de leur orientation sexuelle naturelle sont aussi touchées.

La dépression

Il s’agit d’une cause très fréquente de dysérection. La dépression peut revêtir un double aspect physique et psychique. Même si la personne touchée se sent parfaitement à l’aise par rapport au sexe, elle peut être victime de dysérection.

L’anxiété de la performance

Nombreux sont les hommes qui ont eu un trouble de l’érection, parce qu’ils se sentaient incapables de se surpasser. La crainte d’une potentielle défaillance sexuelle constitue donc une cause fréquente de dysérection. Lorsque ce phénomène devient fréquent, il peut créer un cercle vicieux qui fera systématiquement perdre l’érection en présence d’un partenaire.

La maladie de La Peyronie et le cancer

La maladie de La Peyronie est une affection à l’origine de l’apparition de plaques, à l’intérieur des organes génitaux. Elle entraîne aussi l’apparition de nodules fibreux dans les organes génitaux. La formation de ces corps étrangers dans les organes génitaux peut interrompre le débit sanguin. Le cancer notamment celui de la prostate, peut être à la base d’un dysfonctionnement érectile.

En dehors de toutes ces causes, la dysérection peut aussi être provoquée par de nombreux autres facteurs comme :

  • Le tabagisme ;
  • L’alcoolisme ;
  • La toxicomanie ;
  • La prise de certains médicaments comme les diurétiques et les antidépresseurs.

Comment se manifeste la dysérection ?

On parle de dysérection, principalement lorsqu’un homme n’arrive pas à avoir une érection ou la maintenir. Ce trouble de l’érection peut aussi prendre l’appellation de dysfonctionnement érectile. Ce trouble de l’érection peut prendre plusieurs formes.

Dans certains cas, le mécanisme de l’érection fonctionne correctement, mais dès qu’il y a présence du partenaire, le trouble s’annonce. C’est le cas des hommes qui ont régulièrement des érections matinales ou nocturnes comme tout homme. Cependant, lorsqu’ils sont avec leur partenaire, l’érection devient difficile, voire impossible. La relation entretenue avec le partenaire en question est souvent malsaine dans ces cas.

Chez certains hommes, le mécanisme de l’érection se déroule normalement. Puis, du jour au lendemain et sans raison apparente, ils sont confrontés à un problème d’érection. Dans ce cas, il peut être question d’un trouble nerveux ou hormonal plus ou moins grave. Cela peut aussi s’expliquer par la consommation excessive et soudaine d’alcool, de drogues ou de certains médicaments.

Cependant, un homme peut continuer d’avoir des érections, mais constatera que la force de ces dernières diminue avec le temps. Il s’agit fort probablement d’un problème de circulation sanguine dans ces conditions.

La dysérection entraîne bien souvent de l’anxiété, le stress et bien d’autres émotions négatives. En de pareilles circonstances, il est conseillé de conserver le contact avec son partenaire. Cela vous permettra de ne pas combattre cette épreuve tout seul, en attendant de trouver une solution durable. Parfois même, vous avez juste besoin de discuter avec votre partenaire et de vous débarrasser de la pression. Vous sentir rassuré aidera sans doute à faire revenir votre érection ou améliorer sa qualité.

Comment lutter contre la dysérection ?

Les traitements contre la dysérection sont assez nombreux. Cependant, avant de s’aventurer sur le terrain des traitements, il faut s’assurer l’effectivité de la maladie. À cet effet, il est conseillé de procéder à un diagnostic avant toute tentative de traitement.

Comment faire le diagnostic de la dysérection ?

Vous devez impérativement consulter l’avis de votre médecin, en matière de dysérection. En effet, cette pathologie peut présenter des symptômes qui s’apparentent à d’autres pathologies. Face à cette réalité, le mieux à faire est de demander l’avis d’un médecin spécialisé en la matière.

Le diagnostic se fait en deux temps. D’abord, le médecin s’assure que vous souffrez réellement de dysérection. Une fois cette certitude établie, il amorcera la recherche de la cause de votre dysfonctionnement érectile. Pour y arriver, vous serez amené probablement à fournir certaines informations. Ces informations sont notamment :

  • La présence ou non d’autres symptômes ;
  • Les médicaments récemment consommés ;
  • Le moment de survenance du dysfonctionnement.

D’autres moyens peuvent aussi être employés pour déterminer la nature du trouble dont vous souffrez. Il s’agit entre autres de sondages, ou de questionnaires normalisés pour établir votre rapport avec le sexe. Toutefois, certains examens de base sont forcément réalisés. Ces examens de base sont la mesure de la pression artérielle et du taux sanguin. Par rapport à ce dernier point, des appareils spéciaux utilisant l’ultra-son, peuvent suivre le flux sanguin dans le pénis. Cela permet de détecter les troubles de circulation.

Les traitements contre la dysérection

Les traitements ici consistent en des procédés très variés.

Adopter un meilleur mode de vie

Modifier son mode de vie peut contribuer en grande partie à régler les problèmes d’érection. Pour arriver à cette fin, il y a des habitudes à bannir et d’autres à adopter. Au nombre des attitudes à adopter, vous devez faire régulièrement des exercices physiques notamment ceux qui travaillent le bas du corps. Ensuite, vous devez adopter une alimentation plus saine et équilibrée afin de maintenir un bon poids.

Concernant les habitudes à bannir, vous devez cesser de fumer ou diminuer la fréquence à laquelle vous le faites. Vous devez aussi limiter au strict minimum votre consommation d’alcool.

La prise des inhibiteurs de phosphodiestérase

Les inhibiteurs de phosphodiestérase sont contenus dans certains produits pharmaceutiques. Il s’agit des produits comme le sildénafil, le tadalafil, mais aussi le vardénafil. Cette substance a pour action de bloquer l’enzyme qui limite la quantité de sang dans le phallus. Ces produits pharmaceutiques ont une efficacité avérée.

Cependant, il faut qu’ils soient pris juste avant la relation sexuelle. De plus, une excitation doit être présente pour une meilleure efficacité. Il existe toutefois des contre-indications par rapport à ces produits.

Les prostaglandines

La prostaglandine utilisée ici est l’asprotadil. Il s’agit d’une substance qui est, soit injectée dans le pénis, soit insérée dans l’urètre sous forme de pastilles. Il peut déclencher une érection qui dure en moyenne 1 heure en l’absence de stimulation sexuelle. Il existe néanmoins un danger à utiliser ce mode de traitement.

En effet, lorsque la dose utilisée n’est pas raisonnable, cela peut entraîner un priapisme. Le priapisme est une érection persistante et douloureuse, sans possibilité d’éjaculation parfois. Il est donc conseillé de s’en remettre exclusivement à un médecin spécialiste en la matière. Une fois que la dose appropriée est déterminée par le médecin, vous pouvez faire vous-même l’injection.

La testostérone

L’usage de la testostérone intervient dans un cas bien précis, il s’agit de l’hypogonadisme. Cette pathologie se définit par la petite taille des testicules. Les testicules sont nécessaires à la sécrétion de testostérone. Lorsqu’elles sont réduites, la quantité de testostérone produite se retrouve également réduite.

Une faible quantité de testostérone dans le sang diminue l’appétit sexuel et par ricochet, entraîne des troubles érectiles. L’usage de testostérone peut augmenter l’appétit sexuel et réparer les troubles d’érection.

Les implants péniens

L’implant pénien est un mode de traitement mécanique. Il consiste à insérer de façon permanente des tiges flexibles ou des dispositifs analogues dans la verge. Il en existe plusieurs versions. Les moins chères ont pour conséquence de déclencher des érections permanentes. Ceux qui ont un coût plus élevé, offrent beaucoup plus de confort et de sécurité.

Ces dernières sont en effet équipées d’une tige gonflable activée par une pompe. L’érection provoquée par ce dispositif est certes suffisante pour avoir des rapports sexuels, mais le pénis demeure un peu flasque.

Les dispositifs à vide

Il s’agit d’appareil comportant un tube inséré dans le pénis et qui assure un contact étanche. Cet appareil permet d’attirer le sang dans le pénis lorsqu’on pompe le tube. Une fois le sang attiré dans le phallus, un anneau permet de le maintenir.