Pour certaines femmes, le cycle menstruel devient un réel enfer à vivre. En effet, lors de la dernière étape du processus, elles souffrent d’affreuses douleurs au bas de l’abdomen. Il s’agit des règles douloureuses dont l’appellation clinique est la dysménorrhée. Cependant, certains traitements et astuces permettent d’en venir à bout. Focus sur ce problème de santé exclusivement féminin !
Sommaire de l'article
Généralités sur la dysménorrhée
Communément appelée les règles douloureuses, cette affection désigne un trouble général des menstrues. Ce dérèglement apparaît au début ou pendant les règles. Il dure normalement 2 ou 3 jours. En termes d’étymologie, le terme dysménorrhée provient du grec « dus » qui signifie « difficulté ». Ce qui explique la difficulté ressentie pendant cette période délicate.
Toutefois, selon certains experts, le mot « algos » défini comme « douleur » est plus approprié au phénomène. Ce qui transforme l’appellation de l’affection en algoménorrhée. Peu importe le nom utilisé, ce mal est responsable de la souffrance de 50 à 80% des femmes fécondes. Dans le lot, environ 5 à 15% des malades sont contraintes au repos forcé.
Les périodes de prédilection de l’apparition des menstruations douloureuses sont : la fin de l’adolescence et la préménopause. Cela s’explique par la sensibilité créée par les fluctuations hormonales à ces moments précis. Bien que la sensation de peine soit vive, elle ne cache pas de maladies gynécologiques. Mieux, la peine ressentie au cours de cette phase diminue au fil des années, surtout après une première grossesse.
Par contre, la persistance des maux de bas ventre après les saignements peut évoquer la présence d’une endométriose. Cette conclusion peut également être tirée, si l’intensité de la douleur est au-delà de la normale.
Explication du phénomène
L’apparition des douleurs au cours des menstrues est due aux contractions de l’utérus. Normalement, vu qu’il n’y a pas de grossesse, les ovaires ne produisent plus de la progestérone et des œstrogènes. La conséquence est le déclenchement de spasmes utérins dont l’utilité est l’expulsion du sang et de l’endomètre.
Cette douleur peut devenir plus vive, à cause d’une contraction plus intense de l’utérus. Cette hausse d’activité est la principale cause des peines engendrées pendant les menstrues. En outre, le problème est favorisé par une production anormale de prostaglandines. Ce sont des substances déclenchantes de contractions générées par l’ornement muqueux de l’utérus.
Ainsi, la sensation de douleur varie d’une femme à une autre. En effet, certaines sentiront une hypersensibilité au niveau du ventre. Pendant ce temps, d’autres auront excessivement mal. Il est important de notifier que le pic de la souffrance s’installe, au moment de l’abondance des règles. Cette hausse d’intensité est causée par la forte pression de l’utérus pendant l’évacuation de l’endomètre.
Bon à savoir : l’action des prostaglandines s’étend aussi à d’autres muscles du corps. De ce fait, elles entraînent des malaises au cours de la dysménorrhée.
Typologie de la dysménorrhée
Il existe deux formes aux règles douloureuses à savoir les dysménorrhées primaires et secondaires. Elles se distinguent par la période d’apparition des difficultés au cours du cycle menstruel. À cet effet, les menstruations douloureuses primaires sont celles qui apparaissent dès le jeune âge (adolescence). Elles sont ressenties dès la première règle. Généralement, elles n’entraînent aucune gravité.
Par contre, les ménorragies douloureuses secondaires sont celles qui se font ressentir après plusieurs cycles normaux. Leur apparition tardive peut être sans conséquence. Néanmoins, elle exprime un problème, même s’il est mineur. Il est donc préférable de prendre un rendez-vous chez le gynécologue pour s’en assurer.
Règles douloureuses : quelles en sont les causes ?
Outre le myomètre et les prostaglandines, la dysménorrhée est créée par d’autres faits. Leur apparition se fait en fonction de la forme de l’affection. Autrement dit, pour chaque type d’algoménorrhée, il existe différentes origines.
Dysménorrhée primaire
Pour cette forme de la maladie, il y a :
- Une insuffisance lutéale ;
- Une augmentation du taux de vasopressine ;
- Des dystrophies ovariennes ;
Les troubles vasomoteurs sont également mis en cause dans les règles douloureuses. Ils créent une dysménorrhée congestive, liée la plupart du temps, à un syndrome prémenstruel. Certaines anomalies naturelles, comme le cloisonnement de l’utérus et l’obstacle cervical, sont aussi à l’origine du mal.
Un hymen non perforé, un diaphragme vaginal et une hypoplasie utérine s’ajoutent à la liste des phénomènes congénitaux. Quelques fois, des troubles psychoaffectifs peuvent déclencher des ménorragies difficiles.
Dysménorrhée secondaire
Généralement, ce sont des causes organiques qui sont à la base de ce type de menstruations douloureuses. Les origines fréquentes sont l’endométriose et la dystrophie ovarienne. Toutefois, certaines affections, bien qu’elles soient rares, peuvent être cachées dans cette douleur au bas ventre. Il s’agit :
- D’une infection génitale chronique ;
- D’un myome ou polype ;
- D’un contraceptif excessivement concentré en œstrogènes ;
- Des synéchies (causées par un curetage).
Le stérilet au cuivre est aussi un agent déclencheur des règles douloureuses. En effet, il augmente considérablement le taux de prostaglandines, entraînant par la même occasion des menstrues difficiles.
Pour remédier à ce problème, des antalgiques sont prescrits. En cas d’interdiction médicale ou d’insuffisance, un DIU au lévonorgestrel est requis. Il est également possible d’avoir recours à tout autre type de contraception capable de bloquer les règles douloureuses.
Quels sont les symptômes de la dysménorrhée ?
Les manifestations cliniques d’une dysménorrhée sont multiples. Toutefois, le principal signe est une intense douleur pelvienne au bas ventre. L’apparition de la souffrance ressentie peut se faire de l’un ou des deux côtés. Les sensations éprouvées, quant à elles, diffèrent en fonction du type de manifestation. À ce propos, elles peuvent se déclarer sous forme de tiraillement, de crampes, de spasmes, de pesanteur ou de coups de poing.
La localisation des douleurs est aussi un élément crucial dans l’expression de l’affection. En effet, du bas du ventre, la peine irradie la zone lombaire, le rectum et le périnée. Des vomissements, des maux de tête, et des nausées peuvent gêner la femme atteinte, durant toute la durée des ménorragies. Par ailleurs, les anémies ferriprives surgissent régulièrement.
Menstruations difficiles : éventuelles complications et personnes à risque
Une dysménorrhée non traitée peut engendrer des situations assez complexes. Bien que la conséquence normale soit la douleur, elle peut être à l’origine d’un dysfonctionnement psychologique. Les pathologies pouvant apparaître sont la détresse mentale et la dépression. Il est donc primordial d’éviter que ce mal s’aggrave, surtout chez les personnes à risque.
À propos de personnes prédisposées aux règles douloureuses, elles sont de quatre types. En premier lieu, les femmes dont la mère ou la sœur souffre de ce mal ont de fortes chances de l’avoir. La possibilité reste intacte, même si les proches citées en avaient souffert. Ensuite, il y a les dames en surpoids qui sont des candidates idéales à ce problème de santé.
Une puberté manifestée trop tôt augmente les chances d’apparition de l’affection. Enfin, des conditions de vie précaires augmentent les risques d’apparition de la dysménorrhée. Par ailleurs, il convient d’énumérer les facteurs à risque pouvant faciliter l’instauration de la maladie. Il s’agit :
- De l’absence d’activités physiques ;
- De la consommation d’alcool durant les menstrues ;
- Du tabagisme.
L’anxiété et le stress sont aussi des conditions favorables à ce problème de santé.
Dysménorrhée : les traitements à effectuer
Pour contrer les règles douloureuses, deux solutions sont disponibles à savoir : les médicaments et les alternatives naturelles.
Médicaments
Cette branche comporte les thérapeutiques et les différents types de contraceptifs. Il s’agit, notamment, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des contraceptifs (oraux, par injection) et le dispositif intra-utérin.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
L’usage des anti-inflammatoires permet d’éviter la formation des prostaglandines. À cet effet, l’ibuprofène est le premier médicament pouvant jouer ce rôle. Son acquisition est d’autant plus facile, car il est en vente libre. En cas de défaillance, il peut être changé par d’autres AINS comme le naproxène ou l’acide méfénamique.
Ils doivent être pris durant 2 à 3 jours, et ce, dès l’apparition des symptômes. Leur prise permet de soulager toutes les douleurs causées par les menstruations difficiles à savoir :
- Les douleurs au bas du ventre ;
- Les nausées ;
- La diarrhée.
Cependant, des effets indésirables sont à prévoir. Les plus réguliers sont les migraines, les brûlures d’estomac, les maux abdominaux et la diarrhée. Il faut ajouter que ces produits pharmaceutiques n’ont pas d’effet satisfaisant sur 20 à 25% des femmes souffrant de dysménorrhée.
Contraceptifs oraux et par injection
Conçu pour réduire le flux menstruel et empêcher l’ovulation, le contraceptif oral diminue considérablement la quantité, la durée, et les douleurs des menstruations. Sa consommation peut se faire de manière continue ou ponctuelle. L’avantage avec la solution de prise permanente est le règlement indirect des souffrances liées aux ménorragies.
En outre, il est possible de prendre un contraceptif oral composé d’un seul progestatif. Cependant, il faut s’attendre à un arrêt des saignements pendant le traitement. Ils reprennent dès que la prise des thérapeutiques est arrêtée.
Pour ce qui est du contraceptif par injection, il aboutit aussi au même résultat. Cependant, il se distingue par les effets secondaires sur la patiente. Il s’agit de saignements irréguliers, de la baisse de libido, et de la prise de poids. En plus, ces effets ne peuvent être stoppés à moins que la durée d’efficacité soit atteinte. En d’autres termes, il faut 4 mois pour un retour à la normale.
Dispositif intra-utérin
Performant pendant une durée de 5 ans, le stérilet doté d’un progestatif est un excellent moyen de réduire voire éliminer les douleurs. Toutefois, si la dysménorrhée possède une cause maladive, un traitement de l’affection doit être fait avant le port du DIU.
Alternatives naturelles
Outre la prise de médicaments, d’autres traitements simples permettent de calmer les douleurs. La bonne nouvelle est que les résolutions suivantes s’appliquent à toutes les femmes touchées par cette affection.
Pour commencer, il faut appliquer de la chaleur sur la partie du corps habitée par la douleur. De manière générale, il s’agit de l’abdomen. Pour cela, il faut un bain chaud ou une bouillotte pour soulager cette peine.
Ensuite, il faut un moment de détente pour éviter la surproduction d’hormones stimulatrices de prostaglandines. La pratique du yoga, de la méditation, ou des exercices de méditation peut aider à atteindre l’objectif.
Le mécanisme est similaire avec la prise de l’air. Il s’agit, dans ce cas, de respirer de l’air frais et de se relaxer au maximum. Ainsi, les douleurs deviennent une occupation secondaire. Par conséquent, elles sont moins ressenties.
Pour mieux concilier détente et air frais, il faut une activité sportive. Le but est de réduire les contractions utérines, afin de faire baisser les souffrances. Il est important que l’intensité du sport soit légère. Les exercices recommandés sont la marche et/ou les étirements.
L’alimentation est aussi un facteur prédominant de ce problème menstruel. Pour s’en servir, il faut effectuer des apports nécessaires en magnésium, calcium et vitamines. Le sucre raffiné et le café sont à éviter absolument. Pour ce qui est du sel, il faut en réduire la consommation. Le plus important est de ne pas boire d’alcool durant la période menstruelle.
En outre, la médecine non conventionnelle participe aussi à la résolution de la difficulté liée aux menstruations. Il s’agit de l’acupuncture, des plantes chinoises, et de l’ostéopathie. Toutefois, il est préférable d’y avoir recours en prenant des précautions, car aucune donnée clinique ne prouve leur totale efficacité. Cette mesure de prudence est aussi valable pour les huiles essentielles et l’homéopathie.
La dysménorrhée n’est en aucun cas dangereuse, mais elle a un impact social non négligeable. Pour cela, il est important de la traiter rapidement.