La dysthymie est un trouble de l’humeur caractérisé par une dépression persistante qui peut durer des années. Bien qu’elle soit moins intense que la dépression majeure, elle peut avoir une influence significative sur le bien-vivre de la personne affectée. Par conséquent, il importe de mieux la connaître afin de la prévenir. Découvrez dans ce billet les causes, les manifestations et les traitements possibles de la dysthymie.
Sommaire de l'article
Causes de la dysthymie
Les causes de la dysthymie sont multifactorielles, résultant d’une interaction complexe entre des éléments biologiques, psychologiques et environnementaux.
Les éléments biologiques
Les éléments biologiques du trouble comprennent des anomalies dans les neurotransmetteurs, les hormones et le système immunitaire. Les neurotransmetteurs sont des produits chimiques dans le système cérébral qui interviennent dans le contrôle de l’humeur et de la faim. Les personnes touchées de dysthymie ont des niveaux anormaux de neurotransmetteurs qui peuvent entraîner un dysfonctionnement du système de régulation de l’humeur.
Les hormones sont des produits chimiques dans le corps qui régulent diverses fonctions physiologiques, y compris l’humeur et l’énergie. Les personnes atteintes de la maladie ont des niveaux anormaux d’hormones comme le cortisol et la thyroxine.
Le cortisol est une hormone élaborée pour intervenir après une situation stressante. De forts taux de cortisol peuvent engendrer une atténuation de l’élaboration de sérotonine et une aggravation de l’inflammation, ce qui peut contribuer au trouble. La thyroxine, quant à elle, est une hormone thyroïdienne qui régule le métabolisme et l’énergie. Des niveaux bas de thyroxines peuvent contribuer aussi bien à la fatigue qu’à la faiblesse associée à la dysthymie.
En outre, les personnes atteintes de la maladie ont des taux inhabituels de cytokines. Il s’agit de protéines fabriquées par le système immunitaire pour répondre à une infection. Des niveaux élevés de cytokines peuvent entraîner une inflammation chronique.
Les éléments psychologiques
Les éléments psychologiques du trouble sont nombreux. Ils comprennent :
- Des schémas de pensée négatifs ;
- Un faible niveau d’estime de soi ;
- Un manque d’expression émotionnelle ;
- Des circonstances stressantes de la vie.
En effet, les schémas de pensée négatifs sont des pensées et des croyances négatives qui peuvent influencer la façon dont les personnes perçoivent leur vie. Les personnes affectées par la dysthymie ont souvent des schémas de pensée négatifs. Ces derniers les font se concentrer sur les aspects négatifs de leur vie, plutôt que sur les aspects positifs.
De même, les patients peuvent également être pessimistes quant à leur avenir et se sentir impuissants à changer leur situation. Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent permettre aux personnes atteintes du trouble d’identifier et de modifier leurs façons de penser.
Par ailleurs, les personnes atteintes de dysthymie ont souvent un faible niveau d’estime de soi, ce qui peut être exacerbé par leurs schémas de pensée négatifs. Elles peuvent se sentir inadéquates, incompétentes et avoir des difficultés à accepter les compliments et la reconnaissance de leur travail.
En outre, les personnes touchées par la maladie pourraient présenter des difficultés à exprimer leurs émotions. Elles peuvent cacher leurs sentiments, se sentir émotionnellement engourdies ou ne pas être en mesure de décrire ce qu’elles ressentent. Cela peut rendre difficile leur capacité à communiquer avec les autres et à recevoir le soutien dont elles ont besoin.
Pour finir, les circonstances stressantes, comme la maladie d’un proche, peuvent déclencher ou aggraver la dysthymie. Les personnes touchées par le trouble peuvent aussi avoir des difficultés à faire face au stress, ce qui peut contribuer à leur état dépressif.
Les éléments environnementaux
Les éléments environnementaux de la dysthymie comprennent des relations sociales difficiles, des facteurs socio-économiques, ainsi que des habitudes de vie. Les personnes atteintes de dysthymie peuvent présenter des problèmes dans l’établissement et dans le maintien des relations sociales positives. Des expériences de rejet, d’isolement ou de harcèlement peuvent également aggraver la maladie.
Les éléments socio-économiques, tels que le niveau de revenu, l’éducation et l’emploi, peuvent aussi jouer un rôle important dans la dysthymie. Les personnes ayant un faible niveau de revenu peuvent avoir plus de difficultés à accéder à des ressources et des services de santé mentale. Cette situation peut aggraver leur état dépressif.
En outre, les modes de vie peuvent aussi agir sur la dysthymie. En effet, un manque d’exercice physique, une alimentation peu saine, le tabagisme et la consommation excessive d’alcool peuvent aggraver les symptômes du trouble.
Symptômes de la dysthymie
Les manifestations de la dysthymie peuvent être chroniques et affecter considérablement la qualité de vie des personnes affectées. Une personne touchée par le trouble peut ressentir de la fatigue, une perte d’énergie, de gain et de poids et une irritabilité. Outre ces symptômes, on peut aussi évoquer :
Une humeur dépressive
L’humeur dépressive est l’un des symptômes clés de la dysthymie. Mais il peut être difficile à reconnaître, car il est souvent moins intense que dans les épisodes dépressifs majeurs. Elle se révèle par une tristesse chronique, une baisse d’intérêt pour les fonctions habituelles et une diminution du plaisir et de la satisfaction.
Les personnes atteintes de dysthymie peuvent également se sentir exténuées, avoir des problèmes de concentration et des difficultés à éprouver une perte d’estime de soi. Ces symptômes peuvent occasionner un éloignement social et une réduction de la qualité de vie.
En outre, les personnes atteintes du trouble peuvent éprouver des épisodes de symptômes dépressifs majeurs, qui sont des périodes de dépression plus intenses et plus aiguës. Ces épisodes peuvent durer plusieurs semaines à plusieurs mois et sont souvent déclenchés par des événements de vie stressants.
Des troubles du sommeil
Les troubles du sommeil sont l’un des symptômes courants de la pathologie, mais ils sont souvent négligés ou mal diagnostiqués. Ils peuvent inclure :
- Des complications liées au sommeil ;
- Des réveils fréquents pendant la nuit ;
- Des cauchemars ;
- Des sommeils agités ;
- Une somnolence diurne excessive.
Ces symptômes peuvent affecter la qualité et la quantité de sommeil, entraînant une fatigue accrue et une diminution de l’énergie pendant la journée. De plus, les personnes atteintes de dysthymie peuvent avoir des troubles du sommeil en raison du stress et de l’inquiétude associés à leur état d’humeur dépressive persistant. Ces troubles peuvent également être causés par des facteurs biologiques qui interviennent dans le contrôle de l’humeur et du sommeil.
Pour finir, les troubles du sommeil pourraient aussi être un composant de risque de la maladie, car ils peuvent perturber les rythmes circadiens naturels. Ils peuvent aussi affecter la régulation de l’humeur.
La perte d’intérêt ou de plaisir
La perte d’intérêt se manifeste par une diminution de l’intérêt pour les choses qui étaient auparavant estimées. Les personnes touchées par la dysthymie peuvent avoir du mal à se motiver à entreprendre des activités qu’elles appréciaient auparavant. Ces activités peuvent être des passe-temps ou des rencontres avec des amis.
Cette perte d’intérêt ou de plaisir peut être liée à plusieurs facteurs. On peut citer les changements dans les taux de neurotransmetteurs dans le système cérébral. En effet, les déséquilibres de neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine sont courants chez les personnes atteintes de dysthymie. Ces déséquilibres peuvent ainsi contribuer à la perte d’intérêt ou de plaisir.
Par ailleurs, la perte d’intérêt ou de plaisir peut être aggravée par des éléments environnementaux comme le stress et l’isolement social. Ces facteurs peuvent contribuer à une diminution de l’intérêt pour les activités, ainsi qu’à une augmentation de l’anxiété et de la tristesse.
La faible estime de soi
La faible estime de soi, également appelée basse estime de soi, est un symptôme fréquent chez les personnes touchées par la dysthymie. Elle se manifeste par une image de soi négative et une évaluation négative de ses capacités, de sa valeur et de son importance.
Les personnes atteintes du trouble peuvent avoir une perception altérée d’elles-mêmes et se considérer comme inutiles, incapables ou indignes de l’amour ou de l’attention. Les changements dans les taux de neurotransmetteurs peuvent affecter l’estime de soi en régulant les émotions, l’humeur et les comportements.
De même, les expériences de la vie, telles que l’abus ou la négligence, la discrimination ou l’humiliation, peuvent également avoir un impact significatif sur l’estime de soi. Par ailleurs, les pensées et les comportements négatifs qui sont fréquemment associés à la dysthymie peuvent également contribuer à une faible estime de soi. Enfin, les personnes atteintes de la maladie peuvent avoir tendance à sous-estimer leurs réalisations ou leurs capacités.
Les difficultés de concentration
Les difficultés de concentration, également connues sous le nom de troubles cognitifs, sont un symptôme fréquent chez les personnes atteintes du trouble. Elles peuvent inclure des difficultés à se concentrer sur des tâches simples, à se souvenir des choses ou à suivre des conversations. Les problèmes d’attention peuvent être causés par plusieurs facteurs comme :
- Des changements biochimiques dans le cerveau ;
- Des niveaux réduits de neurotransmetteurs tels que la dopamine ;
- Des facteurs environnementaux et psychologiques.
Les personnes atteintes de dysthymie peuvent avoir des pensées négatives et récurrentes qui interfèrent avec leur capacité à réaliser des tâches quotidiennes. Par ailleurs, les difficultés de concentration peuvent également être associées à la fatigue et à l’insomnie, deux symptômes fréquents du trouble. En effet, les patients peuvent avoir du mal à dormir ou à maintenir un sommeil de qualité. Cette situation peut entraîner une fatigue et une somnolence diurne, ainsi que des difficultés de concentration.
Symptômes physiques
Les symptômes physiques de la dysthymie peuvent inclure la fatigue, les maux de tête et les douleurs musculaires et articulaires. Ils peuvent aussi inclure les problèmes gastro-intestinaux, les changements d’appétit et les modifications du poids corporel.
La fatigue est l’une des manifestations physiques les plus communes de la dysthymie. Les personnes atteintes du trouble peuvent éprouver une fatigue persistante qui peut affecter leur capacité à réaliser des tâches quotidiennes. Elle peut également être associée à des troubles du sommeil comme l’insomnie ou l’hypersomnie.
Les maux de tête sont une autre catégorie de manifestation physique commune du trouble. Les patientspeuvent ressentir des maux de tête fréquents dus à la tension musculaire ou à des changements dans les niveaux de neurotransmetteurs dans le cerveau.
Les douleurs aux muscles et aux articulations sont également fréquentes chez les personnes atteintes du trouble. Ces dernières peuvent être ressenties dans plusieurs endroits du corps, notamment le cou, les épaules et les articulations. Les douleurs peuvent être causées par la tension musculaire ou la fatigue.
Par ailleurs, les problèmes gastro-intestinaux, comme les douleurs abdominales et les troubles digestifs, sont également fréquents chez les personnes atteintes de dysthymie. Ces symptômes peuvent être dus à la tension musculaire ou à des changements dans les niveaux de neurotransmetteurs dans le cerveau.
Enfin, les changements d’appétit et de poids corporel sont également réguliers chez les individus touchés par le trouble. Certaines personnes peuvent perdre l’appétit et perdre du poids, tandis que d’autres peuvent avoir une augmentation de l’appétit et prendre du poids.
Traitements de la dysthymie
Il existe des traitements efficaces qui peuvent aider les personnes atteintes de dysthymie à améliorer leur qualité de vie et leur bien-être mental. Voici les traitements les plus utilisés pour traiter l’affection :
La psychothérapie
Les approches psychothérapeutiques pour le trouble sont en grand nombre. Ces approches peuvent être :
- La thérapie cognitive et comportementale ;
- La thérapie interpersonnelle ;
- La thérapie psychodynamique ;
- La thérapie de soutien.
Chacune possède ses propres avantages et peut être choisie en fonction des préférences et des besoins individuels du patient. D’abord, la thérapie cognitive et comportementale s’accentue sur l’altération des schémas d’idée et de comportement qui peuvent participer à la dysthymie. Cette thérapie peut aider les patients à comprendre comment leurs pensées négatives et leurs comportements peuvent renforcer leur humeur dépressive.
Les patients apprennent à identifier et à corriger les schémas de pensée négatifs et à modifier les comportements qui renforcent leur humeur dépressive. Ils apprennent aussi à développer des compétences en dénouement de problèmes pour affronter les problèmes qui les affectent.
Ensuite, la thérapie interpersonnelle se centre sur la relation entre le patient et les autres personnes dans sa vie. En effet, les personnes affectées par le trouble peuvent présenter des difficultés relationnelles qui contribuent à leur humeur dépressive. La thérapie interpersonnelle peut donc aider les patients à parfaire leurs aptitudes en communication. Elle peut aussi les aider à gérer les conflits interpersonnels et à améliorer leurs relations avec les autres.
Quant à la thérapie psychodynamique, elle est une démarche qui s’accentue sur les émotions et les conflits internes. Les patients sont encouragés à explorer leurs sentiments inconscients et à comprendre comment ces sentiments peuvent contribuer à leur dysthymie. Dans la thérapie psychodynamique, les patients peuvent travailler avec leur thérapeute pour comprendre les modèles répétitifs de comportement et de pensée qui contribuent à leur humeur dépressive.
En dernier point, on retrouve la thérapie de soutien qui est une approche centrée sur l’écoute et le soutien du patient. Les patients peuvent rencontrer leur thérapeute régulièrement pour parler de leurs sentiments et de ce qui les préoccupe. La thérapie de soutien permet donc aux patients de se sentir écoutés et reçus. Elle peut aussi les aider à développer des stratégies pour faire face à leur dysthymie.
Les médicaments antidépresseurs
Les médicaments antidépresseurs sont des médicaments qui aident à réguler les taux de neurotransmetteurs dans le système cérébral. Ces médicaments sont souvent utilisés pour soigner une diversité de troubles de l’humeur. Elles peuvent traiter la dépression majeure, le trouble obsessionnel compulsif, le trouble anxieux généralisé et la dysthymie.
Les antidépresseurs les plus couramment prescrits pour le trouble sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sont souvent perçus comme la première ligne de traitement. Cela est dû au fait à leur profil d’effets secondaires plus faible et à leur efficacité dans le traitement de la dépression.
Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline sont aussi efficaces dans le traitement de la dysthymie. Ils peuvent être plus utiles pour les personnes qui souffrent également d’anxiété. Les antidépresseurs peuvent commencer à agir au bout d’un bon nombre de semaines. Leurs effets secondaires courants comprennent des maux de tête, de la fatigue et des problèmes sexuels.
Les antidépresseurs peuvent également accroître les chances d’avoir des pensées suicidaires chez certaines personnes, en particulier chez les jeunes personnes. Les personnes qui en prennent doivent donc être surveillées de près par leur médecin.
La thérapie d’exposition à la lumière
La thérapie d’exposition à la lumière, également appelée photothérapie, consiste à utiliser une lumière artificielle pour traiter les troubles de l’humeur. Cette approche est basée sur l’idée que la lumière peut affecter les niveaux de certaines substances chimiques dans le cerveau.
La thérapie d’exposition à la lumière est souvent utilisée pour traiter le trouble affectif saisonnier, un type de dépression lié aux changements saisonniers de la lumière. Mais elle pourrait également être nécessaire pour le soin de la dysthymie.
Lors d’une séance de thérapie d’exposition à la lumière, le patient est exposé à une lumière vive d’une intensité d’environ 10 000 lux, pendant un temps spécifique. Le temps de la séance peut différer selon le trouble traité, mais elle dure généralement entre 30 minutes et 2 heures chaque jour. Notez que le traitement peut être effectué à domicile à l’aide d’une lampe spéciale, sous la supervision d’un professionnel de la santé.
L’exercice physique
Plusieurs études ont prouvé que l’exercice physique peut être utile dans la diminution des manifestations de la dépression et de l’anxiété, ainsi que de la dysthymie. Il peut aider à améliorer l’humeur en augmentant la production d’endorphines et d’autres neurotransmetteurs qui interviennent dans le contrôle de l’humeur.
Par ailleurs, l’exercice physique pourrait également servir à diminuer les taux de stress en réduisant les taux de cortisol de l’organisme. Le stress chronique est une affection de risque majeur de la maladie et de nombreux troubles de l’humeur. L’exercice peut être aussi pratique que les médicaments antidépresseurs pour soigner tout type de dépression.
En outre, contrairement aux médicaments, l’exercice n’a pas d’effets secondaires négatifs et peut améliorer la santé physique générale. Il est conseillé de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique modérée à intense chaque jour, cinq jours par semaine. Cela peut comprendre la marche rapide, la natation, le vélo ou tout autre exercice qui élève le rythme cardiaque et fait transpirer.