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Échelle de douleur : EVA et EVS

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Échelle de douleur : EVA et EVS

Une échelle d’évaluation de douleur est un outil qui permet d’avoir une idée de l’intensité des douleurs ressenties par un individu. Il s’agit en effet d’un outil d’identification et de quantification de la douleur sur une certaine échelle. Il existe différents types d’échelles pour l’autoévaluation des personnes.

Elles sont utilisées en médecine pour mieux poser un diagnostic. Elles servent également à suivre l’évolution ou la diminution des douleurs. Parmi les échelles de douleur disponibles, nous avons l’EVA (Echelle Visuelle Analogique) et l’EVS (Echelle Verbale Simplifiée). Nous nous proposons de vous les présenter. Nous vous invitons également à découvrir l’utilité de chacune d’elles, leur fonctionnalité, etc. Lisez la suite pour tout savoir.

L’Échelle Visuelle Analogique : EVA

L’échelle de douleur EVA ou échelle visuelle analogique est une échelle d’autoévaluation utilisée dans des situations de douleurs spécifiques. Comment ça marche ? Quand l’utiliser ? Pour qui l’utiliser ? Ce sont les informations que nous vous présentons.

Comment faut-il utiliser l’Échelle Visuelle Analogique ?

L’échelle visuelle analogique se présente sous forme de réglette en plastique. Elle mesure 10 cm et est graduée en millimètre. L’échelle peut aller de 0 à 10 ou de 0 à 100. L’EVA se présente au patient horizontalement s’il s’agit d’un adulte ou verticalement s’il s’agit d’un enfant. Sur l’une des faces de l’échelle se trouve un curseur et sur l’autre face figure l’intensité de la douleur.

Le médecin traitant présente au patient la face où se situe le curseur qui porte à l’une de ses extrémités la mention « absence de douleur » et sur l’autre extrémité la mention « douleur maximale imaginable ». Le patient identifie l’intensité de sa douleur en positionnant le curseur. Seul le soignant peut lire l’intensité de la douleur mesurée en millimètres selon les indications du patient.

Sur une échelle de 0 à 10, on considère qu’il s’agit d’une douleur d’intensité légère lorsque le curseur est entre 1 et 3. Entre 3 et 5, la douleur du patient est d’intensité modérée. À partir de 5 et jusqu’à 7, on considère qu’il s’agit d’une douleur intense. Enfin, lorsque le curseur est placé à un chiffre supérieur à 7, cela signifie que le patient souffre de douleur très intense.

Quand faut-il utiliser l’EVA et pour qui ?

L’échelle visuelle analogique est recommandée dans les situations de douleur chronique ou de douleur aiguë pour les patients souffrant de cancer ou d’autres maladies. Elle est adaptée aux patients ayant 6 ans et plus. Seuls les patients ayant la capacité de communiquer et disposant de toutes leurs capacités d’abstraction peuvent l’utiliser.

Le médecin traitant est chargé d’expliquer aux patients le fonctionnement de l’échelle. Il doit s’assurer de la bonne compréhension du patient. Surtout pour les enfants, il faut être très explicite et lui donner des exemples afin de le guider. Enfin, le médecin doit utiliser l’EVA pour connaitre l’évolution du patient. Ses formulations pour orienter le patient doivent être précises et neutres.

Quelles sont les limites de l’EVA ?

L’EVA est un instrument sensible, fiable et reproductible. Elle convient à certains patients. Toutefois, l’EVA est un instrument qui n’est pas adapté à toutes les catégories de patients. Elle n’est pas adaptée aux patients ayant des problèmes de motricité ou de handicaps rhumatologiques tel que l’ankylose des doigts. Son utilisation ne convient pas pour les patients souffrant de certains troubles limitant leurs capacités d’abstraction. Il peut s’agir de :

  • Troubles cognitifs ;
  • Troubles visuels ;
  • Limites culturelles ;
  • Limites de compréhension ; etc.

Mis à part cela, l’échelle visuelle analogique ne permet pas d’identifier la cause de la douleur ou d’avoir des informations sur le mécanisme de la douleur. En plus, avec cet instrument, il faut évaluer chaque site de douleurs que présente le patient séparément. L’instrument est donc un peu abstrait.

Il peut être difficile pour les enfants qui ont plus de facilités avec l’échelle de visages de s’adapter à cet instrument.

L’Échelle Verbale Simplifiée : EVS

L’échelle de douleur EVS ou l’échelle verbale simplifiée est une échelle catégorielle d’autoévaluation. Elle peut se présenter sous forme orale ou écrite. Cet instrument permet au soignant d’apprécier la douleur que ressent le patient par palier. Nous vous expliquons son fonctionnement, ses avantages et ses limites.

Comment fonctionne l’EVS ?

L’échelle verbale simplifiée est un instrument qui permet la description de l’intensité de la douleur à différents niveaux. Il est facile d’effectuer la description parce que les termes sont familiers et simples. Le fonctionnement de l’échelle est simple. Une grille de quatre ou de cinq niveaux est présentée au patient.

Chaque niveau correspond à une intensité de douleur. Il peut y avoir absence de douleur, faible douleur, douleur modérée, intense ou une douleur extrêmement intense. On peut facilement suivre les variations en tenant compte des informations et de la ressentie des patients sur la douleur. L’EVS peut s’utiliser pour les adultes et les enfants de plus de 6 ans.

La forme sous laquelle s’utilise l’instrument est choisie par le patient. Il a le choix entre l’échelle verbale simplifiée écrite et l’échelle verbale simplifiée orale. Pour la modalité écrite, le patient désigne le mot idéal correspondant à sa douleur. Pour la modalité orale, il exprime par un mot l’intensité de la douleur.

Qui peut utiliser l’EVS et à quel moment s’utilise-t-elle ?

Tous les soignants des structures de soins peuvent utiliser l’échelle verbale simplifiée. L’évaluation de la douleur est indispensable dans certaines situations pour poser un diagnostic juste et correct. Les structures de santé s’en servent pour pouvoir procurer aux patients les soins adaptés en fonction de leur besoin. L’autoévaluation est une étape importante dans le suivi des patients atteints de cancer et autres maladies.

Ainsi, les structures de soins respectent toutes les conditions pour appliquer les modalités d’usage de l’EVS. Il s’agit d’un instrument fiable, facile d’utilisation, reproductible et approuvée par plusieurs patients.

Quelles sont les limites de l’échelle verbale simplifiée ?

La variation des niveaux est l’une des limites de cet instrument. Ce qui réduit la précision de ses résultats. Pour des raisons pratiques également, elle présente une limite du fait qu’il faille définir l’intensité des douleurs pour chaque accès de douleur que présente le patient. En plus, les patients souffrant de troubles cognitifs sévères ou très sévères ne sont pas capables d’effectuer une telle description.

Bien qu’étant efficace, l’échelle verbale simplifiée est moins sensible que l’échelle numérique ou l’échelle visuelle analogique par exemple. Notons qu’il existe aussi une autre alternative plus complète à l’EVS. Il s’agit de l’échelle verbale relative. Que ce soit pour l’une ou l’autre de ces solutions, le soignant à l’obligation d’expliquer le fonctionnement au patient.

C’est au patient de choisir la modalité qui lui convient le mieux. Toutefois, la détermination de l’intensité de la douleur ne prend que quelques minutes. Elle est rapide, facile et compréhensible. L’échelle de douleur ne prend en compte qu’une dimension de la douleur en réalité. La fonction principale reste l’évaluation de la douleur. Elle ne tient pas compte de l’aspect comportemental.

L’autoévaluation que l’on effectue grâce à l’échelle de douleur nécessite la communication. Il faut donc trouver un canal de communication adéquat pour le patient. Pour certains patients, il faut prendre en compte d’autres facteurs ; ce qui exige l’utilisation d’un autre instrument. Mais en somme, l’échelle d’évaluation a fait ses preuves et est satisfaisante pour le suivi de plusieurs patients. Sa fiabilité est reconnue et approuvée.