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Emphysème pulmonaire : causes, symptômes et moyens de traitement

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Emphysème pulmonaire : causes, symptômes et moyens de traitement
Poumon normal et poumon avec emphysème pulmonaire

L’emphysème pulmonaire est une affection s’attaquant aux poumons. Elle est à l’origine d’une augmentation de volume des alvéoles. Ayant pour principale cause la consommation de tabac, cette maladie peut se manifester de différentes manières. Quels sont les symptômes de cette pathologie ? Existe-t-il des moyens pour lutter contre l’emphysème pulmonaire ? Retrouvez ici quelques réponses.

Définition de l’emphysème pulmonaire

Depuis près de huit années maintenant, l’emphysème pulmonaire, à l’image de la bronchite chronique a été englobé dans les BPCO, entendez Bronchopneumopathies Chroniques Obstructives. Les BPCO sont en effet des maladies qui affectent majoritairement des personnes de plus de 40 ans. Plus de 16 000 personnes en sont d’ailleurs mortes en 2016.

L'emphysème et les BPCO  – © Crédit : informationhospitaliere.com
L’emphysème et les BPCO – © Crédit : informationhospitaliere.com

L’emphysème pulmonaire est une affection qui touche les alvéoles se trouvant dans les poumons. Ces alvéoles sont de petits sacs de membranes entourés de capillaires sanguins. Grâce à ces derniers, l’air inspiré arrive à réaliser des échanges de gaz carbonique et d’oxygène avec le sang.

L’emphysème pulmonaire provoque un gonflement et un épaississement des alvéoles, qui perdent leur capacité à fonctionner normalement. Dès qu’elles se gonflent, les alvéoles n’arrivent plus à se vider de l’air qu’elles ont absorbé.

Par ailleurs, les emphysèmes sont regroupés en plusieurs catégories dont: l’emphysème pulmonaire aigu et l’emphysème pulmonaire chronique. Il y a aussi les emphysèmes localisés, qui sont généralement dus à des troubles bronchopulmonaires tels que :

Notons aussi que la catégorie des emphysèmes localisés contient les cas obstructifs systématisés et ceux bulleux, qui se manifestent le plus souvent par une distension des cavités aériennes à l’intérieur du parenchyme pulmonaire.

Quelques causes et facteurs à risque de l’emphysème pulmonaire

Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, est la principale cause de l’emphysème pulmonaire. En effet, plusieurs études ont montré que le tabac est, dans près de 80 % des cas, le principal facteur de déclenchement de cette maladie.

Outre le tabagisme, il existe d’autres causes probables de cette maladie. Il s’agit entre autres de :

  • La pollution intérieure ou extérieure de l’air ;
  • La composante génétique ;
  • La vasculite, et
  • Les syndromes de déficience immunitaire tels que le VIH SIDA.

En plus de ces facteurs, on distingue aussi l’utilisation sur une trop longue durée des drogues par intraveineuse. Certaines de ces drogues contenant du tabac, peuvent favoriser l’installation de l’emphysème pulmonaire.

Les syndromes de déficit en alpha 1-antitrypsine (AAT) et les infections des voies respiratoires inférieures, sont également des facteurs à risque de la maladie. Enfin, les troubles du tissu conjonctif et les expositions à des poussières et des substances chimiques ne sont pas non plus à négliger.

Par ailleurs, il faut également noter que l’espérance de vie moyenne d’un sujet atteint de cette maladie est de 48 ans pour ceux qui s’adonnent au tabac, et 67 ans pour les non-fumeurs. Il est donc important d’envisager un traitement précoce, afin d’éviter une dégradation des poumons.

Néanmoins, lorsqu’il s’agit par exemple d’une anomalie congénitale en alpha 1-antitrypsine et que celle-ci est diagnostiquée et traitée depuis l’enfance, le sujet a de plus fortes chances de vivre longtemps.

Les symptômes de l’emphysème pulmonaire

Quelques symptômes de l'emphysème L'emphysème et les BPCO  – © Crédit : informationhospitaliere.com
Quelques symptômes de l’emphysème L’emphysème et les BPCO – © Crédit : informationhospitaliere.com

L’essoufflement pendant les activités quotidiennes est la plus courante des manifestations de l’emphysème pulmonaire. Une personne atteinte de cette maladie a des sensations de manque d’air et d’oppression au niveau de la poitrine, ainsi qu’une respiration sifflante. Les expectorations de grande quantité de mucus et la toux chronique sont également des manifestations de cette maladie des poumons. Par ailleurs, on peut observer une décoloration bleuâtre du lit des ongles et des lèvres.

En dehors des difficultés de respiration, l’emphysème pulmonaire peut aussi se manifester par d’autres facteurs comme:

  • Les fatigues chroniques ;
  • Les râles bronchiques ;
  • Les expirations prolongées, et
  • La distension du thorax due à une diminution de l’ampliation thoracique.

Il faut préciser que les premiers symptômes de l’emphysème pulmonaire n’apparaissent qu’à un stade avancé de la maladie. Ainsi, la mise en place d’un traitement adéquat est retardée puisque le diagnostic est compromis. 

Quelques complications possibles de l’emphysème pulmonaire

Lorsqu’il n’est pas rapidement pris en charge, l’emphysème pulmonaire peut évoluer et conduire à d’autres maladies. C’est le cas par exemple de l’insuffisance respiratoire chronique, qui est l’une des complications les plus rencontrées de la maladie. Une détérioration des fonctions respiratoires et le ralentissement cardiaque sont également des complications de l’emphysème pulmonaire.

Pour finir, il faut préciser que les formes les plus graves de la maladie peuvent conduire à des surinfections ou à des pneumothorax.

Comment diagnostiquer l’emphysème pulmonaire ?

Le diagnostic de cette pathologie repose premièrement sur un échange entre le médecin traitant et le patient. En effet, au cours de cette étape, le médecin se chargera de poser un certain nombre de questions au patient, afin d’avoir une idée sur l’origine éventuelle du mal. Ces questions peuvent être entre autres :

  • Avez-vous l’habitude de fumer ou avez-vous déjà fumé une fois ?
  • Êtes-vous souvent essoufflé ?
  • Souffrez-vous de la toux ? Depuis quand ?
  • Avez-vous des membres de votre famille atteints de cette maladie pulmonaire ?
  • Avez-vous eu des infections pulmonaires pendant votre enfance ?

La réponse à toutes ces questions permettra au médecin traitant, non seulement de connaître la cause de la maladie, mais aussi de pouvoir envisager un examen adéquat, qui constitue la deuxième étape du diagnostic. Il existe à cet effet plusieurs examens pratiques pour détecter ce mal.

  • La spirométrie : elle représente la méthode la plus fiable en matière de détection de l’emphysème pulmonaire. En réalité, c’est un test respiratoire qui permet d’évaluer la capacité d’air que le sujet peut expirer de ses poumons et à quelle vitesse.
  •  La radiographie thoracique : cet examen permet au médecin de vérifier les dommages qu’a subi votre poumon. Mais bien qu’il soit en mesure de détecter cette anomalie, il reste insuffisant.
  •  L’oxymétrie : représente un examen sans douleur, qui permet d’estimer la capacité d’oxygène disponible dans le sang. Il est question ici d’attacher une sonde au doigt du patient, afin d’analyser et de contrôler la saturation en oxygène dans son sang.

Ce test doit être pratiqué par un médecin ou tout autre spécialiste des soins de santé. Cependant, cet examen à lui seul ne permet pas de diagnostiquer efficacement l’emphysème pulmonaire, mais reste un moyen capital.

En dehors de ces examens, on a bilan sanguin, le tomodensitogramme et plein d’autres, qui, combinés, peuvent assurer un diagnostic parfait de l’emphysème pulmonaire.

Comment est traité l’emphysème pulmonaire ?

Il n’existe malheureusement pas de traitement curatif de l’emphysème pulmonaire. Il s’agit là d’une caractéristique propre à la plupart des Bronchopneumopathies Chroniques Obstructives (BPCO). Le traitement de cette maladie va donc viser à en stopper la progression et à assurer aux patients, la meilleure qualité de vie possible.

Le tabagisme étant la principale cause de cette maladie, l’arrêt de la consommation de tabac est bien évidemment la première mesure à prendre dans le cadre du traitement de l’emphysème pulmonaire. Même si vous ne fumez pas, il faudra quand même éviter les endroits enfumés et s’éloigner le plus possible des substances qui peuvent être nocives pour les poumons.

Ces mesures peuvent impliquer des déménagements ou des changements de postes. Mais, elles en valent la peine, pour limiter la progression de la maladie. Toute substance pouvant irriter les poumons doit être évitée.

Il faut préciser qu’avant le début de tout traitement, un examen des fonctions pulmonaires ainsi qu’une radiographie sont réalisés, pour évaluer l’ampleur des dégâts subis par les poumons. En fonction du degré de détérioration des poumons, la prise de bronchodilatateurs pour ouvrir les voies respiratoires peut être la première mesure. Ces médicaments ont également la capacité de lutter contre les inflammations.

La réhabilitation respiratoire

La réhabilitation respiratoire est une méthode dont le principal objectif est de stopper le processus de diminution de la capacité respiratoire d’un sujet atteint d’emphysème pulmonaire. Ce traitement est surtout adapté pour les patients qui ressentent des essoufflements, parce qu’il constitue une très bonne alternative pour la diminution des efforts physiques.

Par ailleurs, la réhabilitation respiratoire ne veut systématiquement pas dire que le patient ne pourra plus déployer d’efforts physiques. Ce traitement lui permet de reprendre des activités physiques, mais de manière progressive. Le traitement inclut aussi des séances de kinésithérapie respiratoire.

Dans certaines situations, l’intervention chirurgicale pour réduire le volume pulmonaire conduit parfois à l’amélioration significative de la respiration. Lorsque l’apport en oxygène devient largement insuffisant, la transplantation pulmonaire devient l’alternative idéale.

Les moyens de prévention de l’emphysème pulmonaire

Certes, il n’existe pas de traitement pour guérir l’emphysème pulmonaire, mais certaines précautions méritent d’être prises en compte afin de le prévenir.

Ainsi, il faut adopter une certaine vigilance face aux vaccins contre la grippe et les pneumocoques. Il est également recommandé de prendre des antibiotiques en cas d’infections bactériennes.