L’endoscopie est une méthode médicale, qui permet aux médecins de disposer d’un visuel clair et précis de certaines parties du corps, normalement inaccessibles pour l’œil. Et pour cause, il n’est pas toujours évident pour les professionnels de santé d’effectuer un diagnostic basé sur une simple auscultation ou sur les ressentis des patients. Parfois, ils doivent donc avoir recours à des méthodes plus poussées dont l’endoscopie fait notamment partie. Qu’est-ce que l’endoscopie ? Comment se déroule-t-elle et quels en sont les avantages ?
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que l’endoscopie ?
Aussi connue sous le nom de « fibroscopie », l’endoscopie est une technique d’imagerie médicale, permettant l’exploration de l’intérieur des organes, des conduits et des cavités du corps, qu’on ne peut pas observer avec les yeux. Elle est très utile pour de simples examens médicaux mais surtout, lors d’interventions comme un prélèvement ou un traitement.
Le nom « fibroscopie » est d’ailleurs dû à la fibre optique dont l’équipement utilisé est muni. Pour pratiquer l’endoscopie, les médecins utilisent un endoscope. C’est un appareil à la pointe de la technologie qui est muni d’une sonde, d’un tube rigide ou souple, d’un système optique, d’une source de lumière, d’une caméra et parfois même d’une pince. Il est introduit à travers les voies naturelles ou par une petite incision, afin d’avoir un rendu visuel de ce qui se passe au niveau d’une partie précise du corps.
On distingue d’ailleurs deux types d’endoscope que sont l’endoscope souple et l’endoscope rigide. Le dernier possède un tube métallique plutôt fin et long, d’au moins 15 centimètres. Il sert généralement à explorer les articulations et les cavités. Quant à l’endoscope souple, encore appelé « fibroscope », il est composé de fibres optiques et possède un tube bien plus long et, plus fin que l’endoscope rigide. Ce type d’endoscope permet d’atteindre les zones du corps les plus inaccessibles telles que les bronches et le côlon. Ainsi, toute activité et tout fait rencontrés par la sonde de l’endoscope seront retransmis directement sur un écran, pour une observation.
L’endoscopie est une technique assez complexe qui requiert le savoir-faire d’un expert. Normalement, elle se pratique en milieu hospitalier ou dans un cabinet spécialisé. A cet effet, tout établissement où l’endoscopie est pratiquée se doit d’avoir un équipement adéquat et une équipe de professionnels qualifiés.
Historique de l’endoscopie
Le terme endoscopie doit son introduction dans la langue française, à l’invention du premier endoscope par Antonin Desormeaux en 1852. Ensuite, c’est dans les années 1930 que cet équipement a vu sa première amélioration. Il s’agit de la mise au point d’un tube beaucoup plus flexible, qui permettra tout d’abord l’étude de l’intérieur de l’estomac. On parlait d’ailleurs de « gastroscope » à l’époque. Les premières découvertes sur la fibre optique permettront quant à elles, de fabriquer des endoscopes entièrement flexibles grâce à l’introduction de faisceaux de fibres de verre, qui conduisent la lumière. Les possibilités d’emploi de l’endoscopie ont ainsi été élargies.
Par la suite, grâce à Karl Storz, l’exploration des articulations devient possible dès les années 1960, grâce aux nouveaux instruments inventés par l’allemand. Dans la même période, l’exploration de l’abdomen devient également possible et vient se développer en gynécologie. Enfin, à partir de 1980, la chirurgie endoscopique voit le jour grâce à l’apparition des premières caméras miniaturisées.
Pourquoi utilise-t-on l’endoscopie ?
La première utilité de l’endoscopie est de pouvoir faire des diagnostics impossibles à établir, avec les méthodes conventionnelles d’auscultation. L’autre utilité très importante est la possibilité de guérir un mal dans des zones complexes de l’organisme, grâce à un traitement ou à une intervention. Par exemple, on peut envisager de prélever des tissus pour une analyse postérieure. C’est d’ailleurs ce qu’on appelle une biopsie.
L’endoscope peut s’introduire dans l’organisme par les différentes voies naturelles, afin d’atteindre des zones comme l’estomac, les bronches, les cordes vocales, les sinus et le côlon. Lorsqu’on a besoin d’accéder à des organes du corps plus isolés, on peut pratiquer une petite incision pour y intervenir.
Enfin, il n’y a pas qu’en médecine que l’endoscopie peut servir. Des endoscopes spéciaux sont également utilisés dans l’industrie, pour la réalisation de manœuvres diverses ou encore pour des tests.
Quels sont les différents types d’endoscopie et leurs domaines d’application ?
L’endoscopie est une méthode qui est énormément utilisée en médecine, en raison de son utilité et du grand nombre de spécialités médicales auxquelles elle sert. Ceci dit, elle peut également se montrer utile dans d’autres domaines tels que l’industrie.
En pneumologie
En ce qui concerne la pneumologie, les spécialistes s’intéressent surtout à l’exploration des canaux et des voies respiratoires comme la trachée, le larynx, les bronches et les différentes muqueuses associées. Dans ce cas, c’est la bronchoscopie qui est pratiquée. Ainsi, le médecin pneumologue peut examiner l’intérieur des poumons et donc de l’arbre bronchique.
Le pneumologue peut aussi ajouter de petits outils à l’endoscope, pour prélever des échantillons du poumon ou des voies respiratoires, pour diagnostiquer un mal ou pour administrer un traitement. Généralement, les bronchoscopies destinées à un diagnostic sont pratiquées en ambulatoire. Le patient peut également être mis sous sédation ou sous anesthésie locale. En effet, un spray anesthésiant est généralement diffusé dans la gorge du patient, afin de lui éviter une expérience désagréable ou encore d’éventuels problèmes dus au réflexe nauséeux.
Parfois, les médecins peuvent avoir recours à une anesthésie générale, quand il s’agit du retrait d’un corps étranger, de contrôler un saignement ou un écoulement ou encore, de dilater les voies respiratoires par exemple.
En gynécologie
En gynécologie, trois autres types d’endoscopie peuvent être utilisés. Il s’agit de la cœlioscopie, de l’hystéroscopie et de la fœtoscopie. L’hystéroscopie est une méthode utilisée pour l’observation du canal du col de l’utérus et de l’endomètre. Elle implique généralement une anesthésie locale mais, une anesthésie générale peut se faire dans le cas d’une intervention. Quant à la fœtoscopie, c’est un examen rare, qui implique une observation directe du fœtus au cours d’une grossesse. Elle implique toujours une anesthésie générale.
En urologie
En urologie également, plusieurs types d’endoscopie sont utilisés. On a par exemple, la cystoscopie qui est une méthode permettant d’examiner la vessie et ses parois. Elle se pratique sous anesthésie locale chez la l’homme mais sans anesthésie chez la femme. Lorsqu’elle est pratiquée dans un but thérapeutique, elle implique une anesthésie générale ou une anesthésie locorégionale par péridurale.
L’urétéroscopie est également utilisée en urologie. C’est d’ailleurs l’examen le plus fréquent, administré aux patients souffrant de problèmes urinaires car, elle permet d’observer les uretères. En plus de l’urétéroscopie, et de la cystoscopie, l’urologue fait également recours à la néphroscopie qui est un examen endoscopique du bassinet. Ces deux derniers types d’endoscopie se pratiquent également sous anesthésie générale ou, sous anesthésie locorégionale.
En orthopédie
L’arthroscopie est le seul type d’endoscopie utilisé en orthopédie. L’orthopédiste s’intéresse surtout à l’état des articulations qui joignent les os. C’est donc pour cela que l’orthopédie fait recours à l’arthroscopie car, elle permet de faire une observation directe de l’intérieur des plus grosses articulations. L’anesthésie utilisée ici peut être locale ou générale.
En oto-rhino-laryngologie
Ici, on parlera de la laryngoscopie, de la sinuscopie et de la rhino-fibroscopie. Cette dernière par exemple, est pratiquée pour l’examen des fosses nasales, du larynx et du pharynx. La laryngoscopie permet d’avoir un visuel sur les cordes vocales et le larynx. Quant à la sinuscopie, elle permet de visualiser les sinus maxillaires et la muqueuse nasale, afin d’en apprécier l’état. Ces trois types de fibroscopie peuvent aussi s’effectuer sous anesthésie générale ou locale.
En gastro-entérologie
La gastro-entérologie est la spécialité médicale qui étudie le système digestif et les maladies qui y sont associées. C’est sans aucun doute une des spécialités de la médecine qui fait le plus recours à l’endoscopie. Ici, les deux types d’endoscopie les plus courantes sont la coloscopie qui est associée au colon et la gastroscopie qui concerne surtout l’estomac. Le personnel médical qui se charge généralement de ces deux types d’endoscopie, peut varier d’un infirmier spécialisé à un chirurgien car, ce sont des examens qui sont très récurrents.
En gastro-entérologie, les types d’endoscopie sont généralement classés en fonction de la partie haute ou basse du système digestif où ils sont pratiqués. Ainsi, on distingue les endoscopies digestives hautes et les endoscopies digestives basses.
En ce qui concerne les endoscopies digestives hautes, en plus de la gastroscopie citée précédemment, c’est l’endoscopie oeso-gastro-duodénale qui est souvent réalisée. Elle permet l’exploration des parois de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum mais aussi, de réaliser des biopsies de la muqueuse, de lésions, et du liquide gastrique. Elles peuvent éventuellement être utiles pour effectuer une hémostase ou, des ablations de tumeurs par exemple. Elle nécessite l’utilisation d’un fibroscope muni d’un CDD et d’une lumière froide et peut être très désagréable, mais indolore. C’est une endoscopie qui s’emploie surtout pour le diagnostic et le suivi d’ulcères gastro-duodénaux et des cancers, mais également pour le bilan d’une dysphagie ou d’une hémorragie digestive.
Les endoscopies digestives basses sont assez nombreuses. Elles s’intéressent à la partie basse de l’appareil digestif, qui s’occupe de la partie finale du métabolisme. A cet effet, les organes généralement concernées sont l’anus, l’intestin grêle et le gros intestin. On distingue ainsi :
- La coloscopie citée précédemment, qui permet l’exploration du colon jusqu’au niveau de la jonction avec l’intestin grêle. Elle implique une anesthésie générale ou dans de très rares cas, une sédation par anxiolytique. Le coloscope est inséré dans l’anus et glissé progressivement dans l’intestin. La coloscopie est généralement indiquée en complément d’un examen clinique ou pour le dépistage de facteurs de risques associés à une maladie ou à une infection éventuelle. Elle peut aussi être réalisée dans le cadre d’une biopsie ou d’un traitement ;
- La rectoscopie qui est pratiquée sans anesthésie grâce à un tube rigide. Elle permet d’explorer la muqueuse rectale sur une distance relativement courte ;
- La recto-sigmoïdoscopie qui est réalisée à l’aide d’un fibroscope et, qui permet la visualisation du rectum et de la partie finale du gros intestin. Elle est très inconfortable car elle ne nécessite pas d’anesthésie ;
- L’anuscopie qui permet l’exploration des hémorroïdes et de la muqueuse annale en général. Elle est généralement effectuée en complément d’un examen de la marge anale et, complétée par une rectoscopie.
Dans l’industrie
L’endoscopie est aussi assez utilisée dans l’industrie car, plusieurs types d’endoscopie y sont pratiqués. Par exemple, la boroscopie qui nécessite l’utilisation d’une sonde optique munie d’un tube rigide, permet l’observation des cylindres de moteurs diesel. La flexoscopie est une méthode qui requiert aussi l’utilisation d’une sonde optique rigide et qui permet d’observer des circuits hydrauliques. Enfin, la vidéoscopie utilise une sonde munie d’un capteur vidéo CCD et d’un illuminateur laser pour la mesure de défauts.
Comment se déroule une endoscopie ?
L’endoscopie est une méthode médicale assez complexe. Elle requiert donc une prise de précautions et de dispositions importantes. Il faut également noter que les modalités du déroulement de l’examen peuvent varier.
La préparation à une endoscopie
Avant de subir une endoscopie, plusieurs précautions importantes doivent parfois être prises. En effet, l’endoscopie implique généralement une anesthésie locale mais dans certains cas, une anesthésie générale peut être requise. Pour éviter tout accident au cours de l’examen, il faudrait donc effectuer une consultation préanesthésique et observer un jeûne, quelque temps avant l’examen. Les médecins conseillent également d’éviter de fumer la veille et le jour de l’endoscopie.
Dans le cas d’une coloscopie par exemple, l’élimination de toutes les matières fécales du côlon est vraiment indispensable. Aussi, selon l’organe à examiner, certains examens peuvent être prescrits en complément de l’endoscopie. Il peut s’agir d’un électro cardiogramme, d’un bilan sanguin ou d’une radiographie.
Quand l’endoscopie doit être effectuée sur un enfant, il est préférable de l’aider à réduire son anxiété car, cela accroît sa collaboration et facilite le déroulement de l’examen. Il est très important de lui expliquer comment l’examen va se passer sans forcément préciser tous les détails. A cet effet, une rencontre préalable avec le médecin peut aider.
L’examen proprement dit
Comme précisé précédemment, l’endoscopie se déroule souvent dans un hôpital, une clinique ou un cabinet spécialisé. Avant de démarrer la procédure de l’endoscopie elle-même, le personnel prépare le patient à l’examen. Une anesthésie est souvent réalisée avant l’endoscopie. Elle sert évidemment à épargner au malade tout ressenti désagréable ou douloureux. A cet effet, il faut noter que l’endoscopie ne provoque absolument pas de douleur, ou du moins, pas en rapport direct avec l’examen.
La procédure et la durée de l’endoscopie sont évidemment variables en fonction de l’organe à examiner et des faits notifiés par le médecin. Généralement, si l’examen s’est déroulé sous anesthésie locale, le patient peut rentrer chez lui après un moment. Dans le cas d’une anesthésie générale, il est placé en salle de réveil puis libéré par le médecin, s’il n’y a pas de complication.
Quels sont les risques et les dangers liés à l’endoscopie ?
L’endoscopie présente évidemment des risques car elle implique parfois une exploration très profonde des organes du corps. Cependant, ces risques restent minimes car, c’est un acte médical qui est effectué par des professionnels de santé formés et expérimentés. La plupart des complications sont soit occasionnelles, soit dues à un mauvais suivi des instructions données par les médecins, concernant la préparation à l’examen.
Ainsi, les complications les plus habituelles sont une sensation de ballonnement et de légères douleurs. Elles surviennent généralement, les premières heures qui suivent l’examen. L’endoscopie peut entraîner des complications graves certes, mais la plupart restent exceptionnelles. Une des pires conséquences est la perforation de l’organe examiné par l’endoscope car celui-ci se retrouve parfois à proximité d’organes vitaux. Cette conséquence peut conduire à des complications nécessitant une opération immédiate et des procédures médicales considérables.
Les autres complications impliquent des saignements, des infections, des déchirures de tissus et des réactions allergiques aux sédatifs ou aux anesthésiques. Elles peuvent survenir immédiatement ou quelques temps après l’examen.
L’endoscopie est une méthode médicale qui a révolutionné la médecine moderne. Elle permet d’identifier avec précision certains maux car, elle facilite l’accès à certains organes du corps. L’examen endoscopique se déroule généralement sans accroc et ne provoque aucune douleur. Toutefois, il requiert parfois une certaine préparation, afin d’éviter les différents risques auxquels peuvent être exposés les patients.