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Ergomanie : comment traiter l’addiction au travail ?

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Ergomanie : comment traiter l’addiction au travail ?
Femme épuisée par le travail

Également connue sous le nom « d’addiction au travail » ou de « workaholisme », l’ergomanie est une pathologie bien réelle, même si l’on peine à le diagnostiquer. À l’instar de la dépendance à l’alcool, aux drogues ou au sexe, il s’agit pour une personne de développer une addiction à un comportement. Dans le cas présent, l’objet de la dépendance est le travail.

L’ergomanie est catégorisée comme un trouble comportemental. Une personne atteinte de cette maladie ne peut s’arrêter de travailler, même pendant les périodes de vacances où elle est censée faire une pause. Ce mode de vie peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé physique et psychologique du patient, mais aussi sur son entourage. Zoom dans ce billet sur les solutions pour lutter contre l’addiction au travail.

Addiction au travail : à quoi renvoie la notion ?

Le « workaholisme » est à la dépendance au travail. La notion renvoie à une personne qui travaille de manière excessive sans jamais vouloir s’arrêter. Cependant, une personne atteinte d’ergomanie n’est pas à confondre à une personne passionnée par son travail ou accro au boulot.

Le passionné, tout comme le « workalholique », travaille sans arrêt. Il n’hésite pas à faire des heures supplémentaires pour finir un projet et atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. Cependant, le plus important pour lui, c’est qu’il prend du plaisir à faire son boulot. L’accro au boulot est, quant à lui, une personne qui développe un besoin pressant de travailler. Il a des tendances compulsives.

À la différence de ces deux, le workaholique a une dépendance vis-à-vis de son  travail. Cependant, il ne ressent aucun plaisir et aucune satisfaction à le faire.  Il ne se tue pas à la tâche dans le but d’atteindre un objectif, mais plutôt pour combler un vide. Ce type de personne développe une addiction pathologique. Quand il ne travaille pas, il se sent en manque et est angoissé.  

Quels sont les moyens pour traiter l’addiction au travail ?

L’ergomanie est une maladie assez compliquée à diagnostiquer. C’est le cas parce que le pont entre « travailleur exemplaire » et « workaholique » est très mince ! Il est donc important de pouvoir reconnaître les signes de la maladie pour pouvoir penser à un traitement adapté.

Ce qui caractérise le plus les personnes atteintes d’ergomanie est leur incapacité à déléguer. En effet, le workaholique ne fait pas suffisamment confiance à ses collaborateurs pour exécuter certaines tâches à sa place. Il souhaite tout contrôler et n’est jamais satisfait des résultats obtenus. Il veut donc toujours en faire plus !

Par ailleurs, les erreurs d’inattention, une baisse de productivité malgré un travail acharné sont autant de symptômes du « workalholisme ». Aussi, une personne souffrant d’ergomanie donne plus d’importance à son travail qu’aux relations familiales et amicales. Elle présente des signes d’épuisement chroniques, des troubles de sommeil et ne se rend pas compte qu’elle travaille de manière excessive et qu’elle devrait faire une pause.

Lorsque l’un de vos proches développe quelques-uns de ces symptômes, il est important de lui venir immédiatement en aide. En effet, le workaholique ne se rend pas compte qu’il est malade et se trouve souvent dans le déni. C’est donc à son entourage de prendre des mesures pour l’aider. En cas de doute sur les symptômes, il est possible de le soumettre à plusieurs tests qui permettent de confirmer le diagnostic d’une addiction au travail.

En premier lieu vient  le WART (Work Addiction Risk Test). Il s’agit d’un test comportemental qui évalue chez une personne :

  • Ses habitudes compulsives et son besoin de travailler ;
  • Son besoin d’avoir de l’emprise sur le travail et son incapacité de déléguer ;
  • La dégradation ou l’altération de ses relations familiales et sociales ;
  • Le manque de communication avec ses collaborateurs ;
  • L’estime que cette personne a de lui et son ressenti après chaque réalisation.

Ce test de 25 affirmations permet de déterminer si oui ou non, une personne est « workalholique ». C’est le cas lorsque le support obtenu est supérieur à 67.

Ensuite vient le test DUWAS (Dutch Addiction Scale) qui est un autre moyen de confirmer le diagnostic d’ergomanie. À l’instar du premier, il s’agit d’un questionnaire dont les réponses permettent d’évaluer une dépendance au travail. Cela dit, contrairement au premier test, DUWAS s’intéresse uniquement au travail compulsif et excessif que fait une personne. Ce test met en exergue les contraintes ainsi que le ressenti de la personne vis-à-vis de son travail. Un score au-delà de 28 classe dans la catégorie des « workalholiques ».

Enfin, on retrouve le test BWAS (Bergen Work Addiction Scale). Mis au point par des chercheurs norvégiens, cet outil d’évaluation à la dépendance au travail s’accentue sur sept critères pour diagnostiquer la maladie.

  • Le besoin ardent d’augmenter la fréquence ou l’intensité du travail ;
  • Une préoccupation professionnelle constante ;
  • Le changement d’humeur quand tout ne se passe pas comme prévu (Irritabilité ou agitation) ;
  • Un désintérêt pour toutes les autres activités ;
  • Un besoin constant de travailler même quand des problèmes d’ordres médicaux surviennent ;
  • La survenance de conflits avec ses proches.

Un score élevé obtenu à ce test atteste, sans nul doute, que la personne est un « workalholique ». Par ailleurs, lorsqu’on ne prend réellement pas conscience du problème, il est recommandé de voir un psychologue. Cette démarche permet d’accepter la maladie, d’en connaître les causes et enfin, de se résoudre à trouver une solution. Parmi les options de traitement envisageables, évoquons :

La modification des habitudes

La première des choses à faire est de revoir son agenda. Au lieu de penser au travail à longueur de temps, il est conseillé d’apprendre à faire confiance à ses collaborateurs et à déléguer les tâches qui ne nécessitent pas la participation de soi. Aussi, libérer des temps creux de temps à autre pour faire d’autres tâches est également un bon début pour vaincre l’addiction au travail.

S’autoriser une pause pour faire le point

Prendre conscience de sa dépendance au travail, c’est comprendre qu’on ne travaille plus pour le plaisir, mais pour combler un vide. À cette étape, il est conseillé de prendre une pause afin de revoir ses objectifs ainsi que ses priorités.

Pour y arriver, les méthodes de relaxation sont très recommandées, car elles permettent de renouer avec l’esprit. Enfin, il est important de mettre en place une règle permettant de trouver le bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Appliquer des règles hygiéno-diététiques

Les mesures hygiéno-diététiques permettent de mettre en place de bonnes habitudes pour une meilleure nutrition, mais aussi un meilleur mode de vie. Dans le cas d’une personne souffrant d’ergomanie, les règles hygiéno-diététiques permettent d’instaurer chez celle-ci de nouvelles habitudes comme le sport. Il s’agit d’un excellent antidépresseur qui crée un sentiment d’apaisement chez celui qui le pratique. Toutefois, il faut accorder une attention particulière au type de sport. L’endurance, le vélo ou la natation sont des options recommandées.  

Aussi, la bonne alimentation, le bon rythme de sommeil et une pratique régulière de rapports sexuels sont des moyens pour vaincre son addiction. En ce qui concerne le sexe, il est reconnu pour avoir un effet apaisant. Il permet donc de diminuer l’anxiété et l’angoisse que peut ressentir un « workalholique ». Lorsque l’ensemble de ces techniques n’aide pas à résoudre le problème, le choix le plus avisé est de se rapprocher d’un spécialiste. L’ergomanie cache assez souvent des problèmes psychologiques plus graves.

En effet, l’addiction au travail n’est qu’un moyen pour certaines personnes de faire la compensation d’un vide, de combattre un sentiment de culpabilité ou de vaincre une peur. Aussi, le sentiment de devoir travailler toujours plus peut venir de l’éducation. Dans d’autres cas, la maladie apparait en raison d’un environnement de travail toxique. Quoi qu’il en soit, il est important de se faire accompagner par un professionnel, parce que ses conséquences sont importantes.

Quelles sont les conséquences du workaholisme ?

L’addiction au travail est une maladie tout aussi grave que l’addiction à l’alcool ou à d’autres substances. Les « workalholiques », par leur obsession pour le travail, dégradent progressivement leur santé. En effet, ils sont tellement épris par leur boulot qu’ils sont constamment anxieux et stressés par l’idée de vouloir faire mieux. En conséquence, la majorité développe des maladies cardiovasculaires.

Par ailleurs, les accros au travail vivent avec une angoisse omniprésente. Cette situation les rend ainsi susceptibles de développer des troubles du sommeil, une grande irritabilité, et enfin, un épuisement mental, souvent source de Burn-out. Dans le pire des cas, le sentiment de ne pas bien faire leur travail conduit à la dépression et certaines fois à la mort.

Sur le plan professionnel, les « workaholiques » ne produisent pas toujours les meilleurs résultats. En raison de leur état physique et mental, ils ne sont pas très performants et productifs.  Sur le plan social, les addicts au travail n’ont aucun centre d’intérêt ! Ils abandonnent leurs hobbies, leurs amis et même leur famille. Enfin, parce qu’ils ne sont jamais présents, ils ont une vie amoureuse et familiale souvent tendue.

En raison du peu d’information sur le sujet, l’ergomanie n’est pas souvent reconnue comme une maladie. La conscience collective ne conçoit pas, en effet, le fait que trop travailler puisse être une mauvaise chose. Les employés qui s’adonnent corps et âme à leur boulot sont d’ailleurs très félicités et pris en exemple dans les entreprises. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une maladie qui peut avoir des conséquences très graves. C’est pourquoi une prise en charge rapide et efficace est nécessaire pour préserver le bien-être des malades.