Lorsque vous consultez votre médecin pour une raison ou une autre, celui-ci peut vous demander divers types d’examens. Parmi ceux-ci figure le dosage de la ferritine, une protéine nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. Découvrez ici l’essentiel sur ce composé, notamment son utilité sur le plan clinique.
La ferritine : quel est son rôle ?
La ferritine est une protéine qui joue un rôle important dans le métabolisme du corps humain. En effet, elle assure la fixation du fer ainsi que son stockage au niveau des cellules, notamment celles du foie et de la rate. Par la même occasion, ce mode de stockage permet de rendre le fer disponible en cas de besoin.
Par ailleurs, ce composé assure la régulation de l’absorption intestinale du fer en fonction des besoins de l’organisme et donc de son stockage. En dehors de la rate et du foie, la ferritine est aussi présente au niveau :
- des cellules musculaires squelettiques ;
- des cellules de la moelle osseuse ;
- ainsi que des cellules sanguines (de façon transitoire).
Comprendre l’envergure du rôle de la ferritine, c’est avant tout connaître l’importance du fer. De façon globale, ce dernier participe à la formation normale des globules rouges (hématies) et de l’hémoglobine, à un métabolisme énergétique normal et à la réduction de la fatigue.
Le transport de l’oxygène
En assurant la formation correcte des hématies et de l’hémoglobine, le fer contribue au transport et au stockage de l’oxygène dans l’organisme. Sans lui, il ne peut y avoir transport d’oxygène des poumons vers les tissus. Il s’agit donc d’un oligoélément vital.
Par ailleurs, le fer entre dans la composition de la myoglobine. Grâce à la structure de cette dernière (semblable à celle de l’hémoglobine), elle peut fixer des molécules d’oxygène. C’est ainsi qu’elle assure l’apport d’oxygène nécessaire au fonctionnement des muscles cardiaques et squelettiques.
Les autres fonctions biologiques principales du fer
Le fer est essentiel à la composition d’enzymes innervant dans plusieurs réactions métaboliques. Il s’agit de la synthèse de l’ADN et de certains neurotransmetteurs tels que la dopamine et l’adrénaline. Par ailleurs, le fer contribue :
- au processus de division cellulaire ;
- au métabolisme énergétique normal ;
- à une fonction cognitive normale ;
- et au fonctionnement normal du système immunitaire.
À travers les fonctions du fer, on se rend aisément compte de l’importance de la ferritine. Doser cette dernière permet d’avoir une idée de la quantité de fer stocké dans l’organisme, mais aussi de dépister un certain nombre d’anomalies ou de maladies dont les anémies liées à une carence en fer.
Quelles sont les indications d’un dosage de ferritine ?
- Rechercher la cause d’une anémie : le but est de vérifier si l’anémie est ou non liée à une carence en fer. Le dosage de la ferritine peut donc entrer dans le cadre d’un diagnostic étiologique ou différentiel.
- Détecter une inflammation : la ferritine n’est pas uniquement la protéine de stockage du fer par excellence. C’est aussi une protéine de la réaction inflammatoire sensu lato. Cela signifie qu’elle est secondaire à différentes maladies infectieuses, immuno-inflammatoires et néoplasiques. Sa production augmente en cas d’activation macrophagique.
- Détecter une hémochromatose : l’hémochromatose est une maladie génétique caractérisée par une hyper absorption intestinale du fer. Les molécules de transferrine assurant son transport vers les cellules sont alors saturées, ce qui engendre une élévation de la ferritinémie (concentration de ferritine dans le sang).
Le dosage de la ferritine peut aussi être demandé dans le cadre d’un traitement. En effet, pour juger de l’efficacité d’une médication prescrite pour corriger une carence ou une surcharge en fer, la ferritinémie constitue un indicateur fiable.
Il est important de mentionner que doser la ferritine n’est pas toujours suffisant à l’établissement d’un diagnostic. Seul le médecin a la compétence de prendre une décision.
Déroulement de l’examen
Pour procéder au dosage de la ferritine, le sang du patient doit être prélevé et traité dans un laboratoire d’analyse médicale. Afin d’être sûr d’obtenir des résultats justes, le prélèvement s’effectue généralement à jeun (12 h avant l’examen). En effet, le taux de lipides (par exemple) peut impacter les résultats.
Comme pour tout examen médical, vous aurez besoin de votre ordonnance et de tout autre document nécessaire (carte vitale, carte de Mutuelle, etc.). Le processus de prélèvement sanguin est le même que celui des autres examens.
Le professionnel se sert d’un garrot pour rendre la veine plus visible. La veine est généralement choisie au niveau du pli du coude. Mais dans certaines circonstances, elle peut être prise dans une autre partie de votre corps. La prise de sang doit impérativement respecter lez mesures d’hygiène et d’asepsie.
Une fois le prélèvement effectué, vous pouvez vous alimenter et reprendre le cours normal de votre vie, sauf indication contraire du médecin. Selon le fonctionnement du laboratoire, vous recevez généralement les résultats au bout de 48 heures par courriel ou par courrier.
Dans n’importe lequel des cas, faites toujours parvenir les résultats au médecin demandeur, même s’ils semblent normaux. Cela permet au professionnel de santé de poursuivre le processus de votre prise en charge.
Certains paramètres peuvent influencer les résultats d’un dosage de ferritine. Il s’agit :
- du fait d’avoir bénéficié d’une transfusion sanguine au cours des 4 deniers mois ;
- du fait d’avoir passé une radiographie au cours des 3 derniers jours ;
- de certains médicaments tels que les pilules contraceptives ;
- et d’un régime riche en viande rouge.
Il est donc important que vous fournissiez des informations claires et détaillées à votre médecin. Cela évitera les erreurs de résultats et donc de diagnostic.
Résultats normaux d’un dosage de ferritine
Avant tout, il faut savoir que la ferritinémie normale varie en fonction de l’âge et du sexe. Ainsi, la concentration de ferritine est normalement comprise entre 18 et 270 ng/ml (nanogrammes par millilitre) chez l’homme, entre 18 et 160 ng/ml chez la femme de moins de 50 ans, de 30 et 280 µg/L chez celle de plus de 50 ans et entre 7 et 140 ng/ml chez les enfants.
En dehors de l’âge et du sexe, la condition physiologique (grossesse par exemple) ainsi que l’effort physique peuvent faire varier les valeurs. Ces dernières pourraient également présenter de légères variations d’un laboratoire à un autre. Selon les sources, la norme est de 30 à 300 ng/ml chez l’homme et de 15 à 200 ng/ml chez la femme.
À la naissance, la ferritinémie est élevée (400 µg/l) avec des valeurs maximales vers le second mois (140-600 µg/l). Les taux adultes ne sont atteints qu’après la puberté. Chez la femme, la ferritine est moins élevée en raison des menstruations et peut l’être en cas de grossesse et d’allaitement. Cela dit, la concentration se normalise après la ménopause ; d’où la catégorisation en fonction de l’âge.
Taux de ferritine élevé : interprétations
Le taux de ferritine est considéré comme élevé lorsqu’il dépasse la borne supérieure de l’intervalle des valeurs normales. On parle alors d’hyperferritinémie qui marque une potentielle surcharge en fer dans l’organisme du patient. Un tel résultat peut être lié à diverses pathologies :
- une atteinte du pancréas, du cœur ou du foie ;
- certains types d’anémie (anémie inflammatoire par exemple) ;
- une hémochromatose (où le taux est généralement supérieur à 1 000 ng/L) ;
- une maladie inflammatoire comme l’arthrite, le lupus ou la maladie de Still ;
- des affections malignes comme un cancer du système lymphatique (maladie de Hodgkin) ou une leucémie.
En dehors de ces maladies, l’hyperferritinémie peut être liée à d’autres situations telles que l’alcoolisme chronique ou des transfusions sanguines à répétition.
Taux de ferritine bas : interprétations
La ferritinémie est basse lorsque sa valeur est inférieure à la borne inférieure de l’intervalle des valeurs normales. Ici, il s’agit d’une hypoferritinémie qui signe généralement une carence martiale (carence en fer ou sidéropénie). Cette baisse peut être remarquée au cours d’une grossesse.
Aussi, la sidéropénie peut être liée à une alimentation pauvre en fer. Dans ce cas, la correction du taux implique généralement un réajustement du régime alimentaire du patient. Celui-ci peut être directement conseillé par son médecin traitant ou être orienté vers un diététicien. Dans tous les cas, un suivi est mis en place pour s’assurer que le traitement fonctionne.
En outre, la carence martiale peut résulter d’une perte de sang trop importante. Cette cause se rencontre au cours des menstruations abondantes, des hémorragies hémolytiques chroniques ou gynécologiques, etc. Enfin, une hypoferritinémie peut être due à des saignements provenant du tractus digestif. Cette étiologie se rencontre dans les hémorragies digestives hautes (en cas d’ulcère gastro-duodénal hémorragique par exemple) et basses (en cas de constipation, d’hémorroïdes ou de cancer).
Voilà ! Vous en savez désormais un peu plus sur le rôle et l’interprétation des variations du taux de la ferritine.