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Fibrome : Causes, Symptômes et Traitements

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Fibrome : Causes, Symptômes et Traitements

C’est une maladie méconnue, sans journée mondiale pour rappeler son existence. Pourtant, les fibromes ou myomes utérins, masses bénignes qui se développent dans l’utérus, concernent 20 à 30% des femmes caucasiennes et 50% de femmes noires. Si aucune étude scientifique ne permet d’affirmer la cause de cette pathologie, certains spécialistes avancent plusieurs facteurs associés à la croissance des fibromes notamment la prédisposition familiale, l’obésité, l’infertilité. Mais la prépondérance des fibromes, tumeurs bénignes, chez les femmes est peu explorée. Qu’est-ce qu’un fibrome ? A quels signes le reconnaît-on et quels sont les traitements disponibles pour lutter contre cette affection ?

Qu’est-ce qu’un fibrome utérin?

Les fibromes utérins – © Crédit : informationhospitaliere.com
Les fibromes utérins – © Crédit : informationhospitaliere.com

Le fibrome utérin est une tumeur bénigne de l’utérus, causée par l’excroissance des cellules du myomètre (paroi de l’utérus). Les fibromes sont souvent décrits comme des nœuds myomateux.

En effet, l’excroissance des cellules du myomètre se produit de façon localisée. C’est ce qui donne cet aspect de nœud aux fibromes. Le fibrome utérin est aussi appelé myome, léiomyome ou fibromyome utérin. Ces termes ont tousla même signification clinique.  Plusieurs fibromes peuvent affecter la quasi-totalité de l’utérus. On parle alors de myomatose utérine. Dans le cas d’une myomatose utérine, chaque myome peut avoir une taille différente, allant de quelques millimètres à plusieurs centimètres.

Le fibrome utérin est l’une des pathologies bénignes les plus fréquentes du système reproducteur féminin. Il peut affecter toutes les femmes. Son incidence varie selon l’âge. Il est le plus souvent diagnostiqué avant l’âge de 50 ans. Dans 20 % à 40 % des cas, il apparaît chez les femmes, en âge de procréer. Néanmoins, les femmes les plus affectées par la maladie sont celles ayant 50 ans ou plus (70 % à 80 % des cas). Le risque d’avoir la maladie est 2 à 3 fois plus élevé, quand la femme est issue de la race noire. La maladie est en général plus sévère dans ce cas.

Myome utérin : les facteurs de développement

Si aucune étude scientifique ne permet d’affirmer la cause de cette pathologie, certains spécialistes avancent plusieurs facteurs associés à la croissance des fibromes. Les principaux facteurs d’apparition d’un fibrome utérin sont : les facteurs génétiques, les facteurs hormonaux et les facteurs de croissance. Plusieurs études ont déjà démontré que les femmes dont les parents ont déjà souffert de la maladie, sont plus à risque que les autres.

Les myomes de l'utérus – © Crédit : informationhospitaliere.com
Les myomes de l’utérus – © Crédit : informationhospitaliere.com

En ce qui concerne les facteurs hormonaux, nous savons que les œstrogènes et la progestérone, favorisent le développement des fibromes. C’est pour cette raison que les fibromes utérins sont très fréquents à l’âge précédant la ménopause. Certaines substances produites par les cellules musculaires de l’utérus, peuvent aussi stimuler la croissance des fibromes. C’est là un facteur de croissance pouvant faire apparaître les fibromes. Les autres facteurs  d’apparitionde cette pathologie sont :

  • l’âge ;
  • un début précoce de la menstruation ;
  • la nulliparité ;
  • l’obésité ;
  • des antécédents familiaux de fibromes utérins (risque plus élevé si les membres de la famille sont au premier degré) ;
  • la race ;
  • l’hypertension artérielle ;
  • la consommation d’alcool et de caféine.

Les types de fibromes selon leur emplacement

Les fibromes ou myomes peuvent se localiser n’importe où dans l’utérus. Selon leur localisation on distingue :

  • Le myome utérin intra-muros : le myome utérin intra-muros ou interstitiel est le plus fréquent (environ 75% des cas). Il est situé dans la paroi utérine du myomètre ;
  • Le myome utérin subséum : le myome utérin subséum se développe hors de la paroi utérine ;
  • Le myome utérin sous-muqueux : le myome utérin sous-muqueux est le moins fréquent (5%) et est situé dans la lumière de l’utérus. Ce type de myome se développe dans la cavité utérine.

Les fibromes ou myomes peuvent également être classés selon leur emplacement par rapport au corps de la femme. On décrit également un myome en fonction de sa taille exacte. La taille du myome peut être de l’ordre de quelques millimètres à plusieurs centimètres.

Myomes utérins : les symptômes

Le myome, quelle que soit la région touchée, peut provoquer des symptômes généraux tels que :

  • Une augmentation du flux sanguin et de la durée de la période menstruelle ;
  • Des saignements en dehors de la période menstruelle ;
  • Des douleurs abdominales et crampes dans la région utérine ;
  • Des douleurs au bas du dos ;
  • Une sensation de pression dans le ventre ;
  • Une augmentation de la volonté d’uriner ou de l’incontinence urinaire ;
  • La constipation ;
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels ;
  • Une difficulté à tomber enceinte.

Chez les femmes enceintes, les symptômes du fibrome sont les mêmes. Ils peuvent toutefois devenir plus intenses pendant la grossesse. Dans ce cas, il est important de rester au repos afin de ne pas mettre en danger la santé du bébé.

Myome utérin : le diagnostic

Le diagnostic du myome se base sur une approche expérimentale. Tout d’abord, le professionnel de la santé évaluera les antécédents cliniques de la patiente, l’interrogera sur la présence de symptômes et évaluera les facteurs de risque tels que les antécédents familiaux.

Ensuite, le médecin fera un examen physique dans la région pelvienne, y compris dans le contact vaginal. Si nécessaire, des tests complémentaires tels que l’imagerie, ou une échographie du bassin seront demandés, afin de vérifier les principaux sites affectés par les léiomyomes. D’autres tests comme l’hystéroscopie et l’imagerie par résonance magnétique (IRM), peuvent être effectués.

Fibromes utérins : les complications

Les complications associées aux fibromes utérins dépendent de la taille des fibromes, de leur nombre et de leur emplacement. On remarque habituellement des symptômes de douleur dans le bas du ventre et des saignements abondants pendant la menstruation. Des symptômes de fatigue, de pâleur et d’asthénie peuvent être évidents.

La complication la plus redoutée associée aux fibromes utérins, est sa dégénérescence et sa transformation en tumeur maligne, un cas extrêmement rare. Toutefois, les femmes ménopausées présentant des symptômes de saignement et de douleur, sont plus à risque d’avoir ce type de cancer de l’utérus.

Peut-on tomber enceinte avec un myome?

Oui, une femme avec un myome utérin peut tomber enceinte. C’est bien sûr une éventualité. Dans certains cas, le myome a un emplacement et des dimensions qui n’influencent pas le fonctionnement normal de l’utérus. Dans ces cas, il ne semble pas que le myome interfère avec la capacité de la femme à devenir enceinte.

En général, les fibromes subsériums, n’interagissent pas avec la fertilité. Les fibromes intra-muros, cependant, lorsqu’ils se développent vers l’endomètre, sont capables d’entraver l’implantation de l’embryon. Les myomes sous-muqueux, d’autre part, provoquent des déformations dans la cavité de l’utérus, empêchant l’implantation embryonnaire. De plus, cette irrégularité dans la cavité de l’endomètre nuit à la migration des spermatozoïdes vers l’ovule, rendant la fécondation impossible.

Lorsqu’ils obstruent les conduits vaginaux ou envahissent l’intérieur de la cavité utérine, les fibromes doivent être traités immédiatement ou enlevés.

Myome utérin : quels sont les traitements ?

Le traitement dépend du nombre, de la taille, de l’emplacement des fibromes et des symptômes associés. Ayant pris en compte l’ensemble de ces paramètres, le médecin peut décider d’adopter une attitude expectante. Sinon, il peut traiter l’affection par chirurgie ou par voie médicamenteuse.

Le traitement médical des fibromes

Le traitement médical ou pharmacologique est effectué, au moyen de médicaments. Ce type de traitement a pour objectif principal, de contrôler les symptômes associés aux fibromes. Le traitement médical permet d’éviter l’intervention chirurgicale. Il peut utiliser des médicaments hormonaux ou non-hormonaux. Les médicaments utilisés pour traiter les fibromes utérins ciblent les hormones qui régulent le cycle menstruel et soulagent des symptômes liés au fibrome. Bien qu’ils n’éliminent pas complètement les fibromes, ils peuvent diminuer leur taille.

Les médicaments hormonaux

Ils sont composés d’hormones telles que les œstrogènes et la progestérone. Les médicaments hormonaux constituent souvent la première ligne de traitement chez les femmes qui, présentent des symptômes de saignements utérins. Leur utilisation peut diminuer les douleurs menstruelles et les saignements associés à la menstruation et augmenter les valeurs d’hémoglobine (en cas d’anémie). Le traitement peut être indiqué chez les femmes présentant des symptômes peu intenses.

Ils sont classés comme suit :

Les médicaments permettant la libération de la GnRH

Ces médicaments traitent les fibromes, en inhibant la production d’œstrogènes et de progestérone. Cependant, ils ne doivent pas être utilisés sur une longue période car, ils peuvent rendre les os plus fragiles. Ce type de médicament peut encore être prescrit, pour diminuer la taille des fibromes, avant d’effectuer une intervention chirurgicale pour leur retrait.

Les médicaments contenant de l’acide tranexamique

Ce remède tout comme les dispositifs intra-utérins, ne sert qu’à réduire la quantité de saignement causée par les fibromes. Il ne doit être utilisé que les jours de saignements abondants.

Les Contraceptifs

Le médecin peut également conseiller de prendre un contraceptif hormonal. Un des contraceptifs les plus conseillés c’est le DIU hormonal. Les dispositifs intra-utérins libérant des progestatifs, peuvent soulager les saignements abondants causés par les fibromes. Cependant, ces dispositifs ne soulagent que les symptômes, mais n’éliminent ni ne réduisent la taille des fibromes. En outre, ils ont également l’avantage de prévenir la grossesse et peuvent être utilisés comme contraceptifs. Leur action permet de diminuer le taux d’hormones (œstrogène et progestérone) dans le sang. Rappelons ici que le pic de ces hormones est à l’origine des myomes chez les femmes les plus jeunes .

Les médicaments non-hormonaux

Ils comprennent les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et les vitamines

Les Anti-inflammatoires non-stéroïdiens

Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens tels que l’ibuprofène ou le diclophénac, par exemple, peuvent être efficaces, pour soulager la douleur causée par les fibromes. Ces remèdes n’ont cependant pas la capacité de réduire les saignements.

Les suppléments de vitamines

En raison de l’excès de saignement, il est très fréquent que les personnes atteintes de fibromes souffrent également d’anémie. Ainsi, le médecin peut recommander de prendre des suppléments qui ont dans leur composition, du fer et de la vitamine B12.

Le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical est le plus efficace et le plus définitif. La chirurgie du myome utérin doit être suggérée chez les femmes présentant de gros fibromes, des symptômes graves ou en cas d’échec du traitement médical.

Les techniques chirurgicales de traitement du myome sont :

La myomectomie

La myomectomie consiste à enlever uniquement le myome de l’utérus. Cette approche est choisie pour les femmes qui veulent préserver la fertilité. La myomectomie peut être réalisée par laparoscopie (« sans ouvrir le ventre ») ou par laparotomie dans le cas où il s’agit de fibromes intra-muros ou sous-séreux.

L’hystérectomie

Les types d'hystérectomie – © Crédit : informationhospitaliere.com
Les types d’hystérectomie – © Crédit : informationhospitaliere.com

L’hystérectomie consiste en une ablation chirurgicale de l’utérus et est indiquée chez les femmes qui n’ont plus l’intention de préserver la fertilité, qui veulent un traitement définitif ou chez les femmes ménopausées présentant des fibromes en croissance. L’hystérectomie peut être réalisée par voie abdominale (laparotomie ou laparoscopie) ou vaginale.

L’embolisation des artères utérines

Cette technique peut être une option pour le traitement des fibromes symptomatiques. L’embolisation des artères utérines est particulièrement indiquée pour traiter les fibromes intra-muros. Cette technique consiste en une diminution de la vascularisation des fibromes. La conséquence directe est la diminution considérable de la taille du myome. Cette procédure est toutefois contre-indiquée pendant la grossesse, en cas d’infection de l’utérus, de maladie oncologique (maligne), de maladie vasculaire (vaisseaux sanguins) ou de coagulation. Elle ne devrait pas non plus être recommandée chez les femmes qui souhaitent enfanter à l’avenir, à cause du risque d’affection des fonctions ovariennes.

Le choix de l’approche chirurgicale doit prendre en compte plusieurs facteurs, et doit être une conduite individualisée en fonction de chaque cas clinique et de l’expérience du chirurgien. La récupération après la chirurgie, c’est-à-dire dans la période postopératoire, est plus rapide et moins douloureuse dans les procédures laparoscopiques ou vaginales.