Touchant près de soixante-dix mille personnes chaque année en France, la fracture de hanche s’observe chez les sujets âgés, et est souvent causée par des chutes. Le diagnostic de la fracture de hanche est confirmé par les radiographies ou autres examens d’imagerie, et la prise en charge repose sur une chirurgie. Voici les facteurs de risques, symptômes et les moyens de prise en charge de la fracture de hanche.
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Fracture de hanche : définition
La fracture de hanche se définit comme une fracture du col du fémur, c’est-à-dire le bout supérieur du fémur qui soutient la tête du fémur. La tête se loge dans le bassin près de la cotyle, afin de former de l’articulation de la hanche. La majorité des cas de fractures de la hanche s’observent ainsi en dessous de la tête du fémur, et généralement, au moment d’une chute. Il est aussi possible qu’elles surviennent au niveau de la tête du fémur, ou en dessous des gros renflements (on parle dans ce cas de fracture sous-trochantérienne).
En effet, le col du fémur concerné par la fracture est une partie rétrécie, donc fragile, puisqu’il porte l’ensemble du poids du tronc par le biais du bassin. Il est irrigué de vaisseaux sanguins par l’artère circonflexe, qui est souvent blessée en cas du déplacement de la fracture. Par la suite, la blessure artérielle va mettre en péril la consolidation osseuse, ce qui peut nécessiter la pose d’une prothèse.
Bien qu’il existe des techniques chirurgicales et des équipements avancés, la fracture de hanche reste un accident grave. La plupart des sujets gardent des séquelles et leur autonomie est réduite. Plusieurs pathologies telles que les infections urinaires, les escarres, les phlébites peuvent être observées chez d’autres sujets. En raison de l’alitement forcé chez les sujets âgés, la mort peut parfois survenir dans les semaines suivant la chute.
Fracture de hanche : quels sont les personnes et facteurs à risque ?
Tout individu peut être atteint de la fracture de hanche, mais les femmes sont les plus concernées (près de cinquante mille par an). Cela s’explique par le fait qu’à la ménopause, l’ostéoporose observée fragilise l’ensemble des os et surtout le col du fémur, sous l’action de la carence en œstrogènes.
Mais, tout commence à l’adolescence, une période pendant laquelle le pic maximal de minéralisation osseuse a lieu. Lorsque l’alimentation est pauvre en calcium tout au long de cette période, à cause d’une anorexie mentale ou d’un régime déséquilibré, vous êtes plus exposé à l’ostéoporose, et par conséquent à la fracture du col du fémur.
En outre, nous avons les facteurs de risque de la fracture de hanche suivants :
- Tabagisme ;
- Troubles de la vision ;
- Petite taille ;
- Abus d’alcool ;
- Accidents de la voie publique ;
- Chutes fréquentes (équilibre) et perte d’autonomie ;
- Maigreur (une surcharge de poids peut amortir la chute) ;
- Utilisation de psychotropes ;
- Usage prolongé de corticoïdes ;
- Masse musculaire et baisse de la force.
Fracture de hanche : quels symptômes ?
En général, la fracture de hanche est une lésion très douloureuse. Elle est à l’origine des douleurs au niveau de l’aine. En cas de séparation des morceaux d’os cassé, la personne concernée peut ne pas marcher, bouger la jambe ou se tenir debout. Lorsqu’elle s’allonge, la jambe atteinte peut sembler ne pas tourner ou plus courte. Par contre, si les morceaux d’os cassé ne sont pas séparés, le sujet peut être en mesure de marcher, d’autant plus que la douleur dans ce cas est légère et sa jambe semble normale.
En cas de fuite d’une importante quantité de sang de la fracture ou des vaisseaux sanguins déchirés, qui se trouvent près, le sujet peut se sentir très faible ou ressentir des vertiges. La partie touchée peut gonfler, et laisser place à une ecchymose violacée par la suite.
Dans le cadre d’une cassure de la hanche, les douleurs semblent provenir du genou plutôt que la hanche. Cette impression s’explique par le fait que la hanche et le genou possèdent certaines voies nerveuses en commun. Ces douleurs sont qualifiées de douleurs irradiées.
Lorsque la fracture de hanche contraint les personnes atteintes à l’alitement pendant longtemps, le risque de développer des problèmes graves est élevé. Il s’agit principalement :
- Des escarres ;
- De la confusion mentale ;
- De la pneumonie ;
- Des caillots sanguins, susceptibles d’entrainer une embolie pulmonaire ;
- De la perte musculaire et le déconditionnement (diminution de la condition physique).
Fracture de hanche : diagnostic ?
Le diagnostic de la fracture de hanche est posé à partir de la description de la lésion par le patient, des symptômes observés et des résultats des examens cliniques.
La radiographie de la hanche de la face permet au médecin de confirmer le diagnostic et de proposer un traitement chirurgical adapté. Parfois, les résultats de la radiographie peuvent sembler normaux, bien que la fracture soit présente, comme en cas de fracture plus petite et de non-séparation des fragments.
À cet effet, si le patient ressent toujours des douleurs et ne peut pas se tenir debout ou que le médecin suspecte toujours une fracture, une imagerie par résonance magnétique (IRM) est pratiquée. Cette dernière permet de rechercher de petites fractures. Il est également possible d’utiliser une tomodensitométrie (TDM), mais elle reste moins précise dans la détermination de petites fractures de la hanche.
Fracture de hanche : quels traitements ?
Le traitement de la fracture de hanche se compose généralement d’une opération chirurgicale, puisqu’elle réduit la durée de l’alitement ainsi que le risque des problèmes graves. En effet, la technique de l’intervention est fonction de plusieurs paramètres :
- Type de fracture et son trait exact ;
- Présence d’un déplacement ;
- État général ;
- Âge du patient ;
- Activité du patient (ses loisirs, sa profession, son autonomie, les sports pratiqués, etc.) ;
- Importance de l’ostéoporose.
Pose de prothèse de hanche
Cette intervention a pour objectif de procéder au remplacement de la tête du fémur. Si le toit de la cotyle (l’articulation de la hanche) est en mauvais état, le médecin peut le remplacer par une cupule synthétique.
Permettant au patient de récupérer très rapidement, la prothèse est posée principalement après soixante-dix ans, lorsqu’elle s’avère indispensable à la limitation du délai de l’alitement. D’ailleurs, il est possible que le patient se lève le lendemain de la pose de prothèse, pour se mettre en fauteuil.
Pose de vis, de plaques, clous et rééducation
Avant l’âge de soixante-dix ans, la pose des vis, des plaques et des clous est préférable. Dans ce contexte, on n’autorise pas l’appui avant la consolidation, c’est-à-dire avant trois mois.
Peu importe le traitement choisi, une rééducation (kinésithérapie) doit être mise en œuvre dès que possible, après la prise en charge de la fracture de hanche.
Une fois la chirurgie effectuée, il est possible de faire du sport. Pour un patient non sportif, le sport à pratiquer ne doit pas comporter un risque élevé de traumatisme : ce sport est d’ailleurs à choisir avant l’intervention.
Quant au patient sportif, la reprise du sport est fonction de son âge, du sport pratiqué avant l’accident et du type de chirurgie. Lorsqu’il s’agit du cyclisme ou de la natation, il peut reprendre son activité sportive après les séances de kinésithérapie.
En ce qui concerne les sports collectifs, le judo et les sports à sauts, le patient doit prendre l’avis de son chirurgien. Notez néanmoins que, quel que soit le cas, la reprise du sport s’effectue de façon progressive et harmonieuse. Il faut perdre du poids dans un cadre de surcharge pondérale, car le poids n’est pas avantageux pour une prothèse de hanche.
Bien que la médecine douce n’ait pas prouvé son efficacité dans le traitement de la fracture de hanche, elle peut être utilisée sans risque, en prévention ou après l’intervention chirurgicale. Concrètement, l’homéopathie (Calcarea phophorica, Symphytum ou Arnica montana prescrits à la dose de trois granules en alternance 3 fois quotidiennement jusqu’à l’amélioration) et la technique d’Alexander participent à la consolidation osseuse.
Comment prévenir une fracture du col de fémur ?
Il est possible de réduire le risque de fracture de hanche en suivant les mesures de prévention suivantes :
- Boire un litre et demi d’eau par jour ;
- Participer à des « ateliers d’équilibre » lorsque vous êtes candidat aux chutes ;
- Limiter au mieux les causes de chutes au domicile d’un sujet âgé, surtout pendant des levers dans la nuit : l’éclairage insuffisant, les escaliers, les tapis, les chaussons glissants, les somnifères, les obstacles divers… ;
- Opter pour une alimentation riche en vitamine D et en calcium (les légumes, les aliments lactés, etc.) ;
- Pratiquer une activité physique en plein air si nécessaire, d’autant plus que le soleil joue un rôle non négligeable dans la minéralisation osseuse. Préférer les activités en « charge » telles que la course à pied, la marche à pied, etc. Il ne faut pas, par contre, vous contenter des sports dits « portés ».
Faisant partie des personnes à risque élevé de fracture, les sujets âgés peuvent porter des protections remboursées sur les hanches, de type « KPH ». Celles-ci réduisent le risque de fracture du col du fémur à hauteur de 80%, dans le cadre d’une chute.