La glomérulonéphrite est l’une des affections rénales les plus complexes. Elle est difficile à comprendre, car ses signes cliniques ne lui sont pas caractéristiques. Elle est le résultat du dysfonctionnement des reins, plus exactement, des glomérules. Cette conséquence crée une certaine confusion avec l’insuffisance rénale. Pourtant, il s’agit de deux maladies bien distinctes. Zoom sur une pathologie qui regroupe en son sein, plusieurs autres maladies graves.
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Glomérulonéphrite : appellations et définition
La glomérulonéphrite est un mal qui touche les glomérules des reins de la personne malade. Une telle atteinte modifie la bonne marche du système rénal. En effet, le glomérule ou glomérule de Malpighi sert de filtre pour le sang, au niveau des reins. Il se compose d’un ensemble de vaisseaux sanguins, dont l’objectif est d’évacuer tous les déchets hors du sang. Mieux, le glomérule assure l’équilibre en eau et en minéraux, dans l’organisme humain.
Le mauvais fonctionnement du glomérule rénal impacte non seulement les reins, mais aussi l’ensemble du corps humain. Outre l’appellation de glomérulonéphrite, d’autres noms ont été donnés à cette maladie :
- syndrome néphrotique ;
- néphrite ;
- troubles des glomérules.
Les causes de cette pathologie sont multiples. En effet, la néphrite peut être la conséquence d’une affection grave. Parallèlement, elle peut se déclencher seule au niveau des reins. Peu importe l’origine, la probabilité est forte qu’elle conduise à une insuffisance rénale. Cette précision permet donc de faire la différence entre l’insuffisance rénale et la glomérulonéphrite.
Pour remédier à ce problème de santé, il faut un suivi médical strict et surtout l’avis d’un médecin. Cette solution permet, en premier, d’avoir un diagnostic exact et un traitement en adéquation avec l’origine du mal.
Syndrome néphrotique : les origines
En fonction de ses éléments précurseurs, il existe deux formes de glomérulonéphrite à savoir : la primaire et la secondaire. Le syndrome néphrotique primaire est celui dont les causes proviennent des reins du malade. Quant au syndrome néphrotique secondaire, il est la résultante d’une panoplie d’affections. Autrement dit, il est la conséquence directe d’une maladie mal traitée.
Toutes ses origines sont classées en 5 grandes catégories telles que :
- une affection auto-immune ;
- des troubles métaboliques ;
- une infection ;
- une source congénitale ;
- une tuméfaction maligne.
La plupart du temps, le syndrome néphrotique est qualifié d’idiopathique. Autrement dit, la cause de la maladie ne peut être déterminée avec exactitude.
Les infections pouvant engendrer la glomérulonéphrite sont nombreuses. Pour commencer, les infections parasitaires, mycosiques, et virales sont les plus en vue. Cela signifie que les maladies de l’hépatite (B et C), du paludisme, le VIH, représentent ses causes connues. Pour ce qui est des infections bactériennes, elles sont toutes concernées, peu importe leur type (pneumocoques, staphylocoques, streptocoques).
Les troubles immunitaires, quant à eux, prennent en compte deux affections. Il s’agit du syndrome de Goodpasture et le lupus érythémateux systémique. Il faut ajouter que les problèmes liés à l’inflammation de vaisseau sanguin forment aussi une source de nuisance pour les glomérules. Parmi eux, voici les plus courants : polyangéite microscopique, cryoglobulinémie, granulomatose éosinophilique avec polyangéite, granulomatose avec polyangéite.
En outre, la prise fréquente d’un certain type de médicaments favorise l’apparition de la néphrite. La quinine, la gemcitabine, la mitomycine C, et quelques-uns des médicaments de chimiothérapie forment la cause médicamenteuse de l’affection.
Trouble des glomérules : les différentes formes existantes
L’affection de la néphrite se subdivise en deux types. Chaque type est évalué en fonction de son évolution et de sa durée de manifestation. Ainsi, la glomérulonéphrite aiguë est assez soudaine en termes d’apparition. Il faut aussi dire que sa durée de manifestation est brève. Par contre, la glomérulonéphrite chronique prend des années pour se développer et se manifester.
La glomérulonéphrite aiguë
Très souvent, la forme aiguë de la néphrite se présente comme la complication d’une infection cutanée ou de la gorge (angine). Les enfants âgés de 2 ans à 10 ans sont les plus concernés par la glomérulonéphrite aiguë. En effet, après qu’ils aient subi une attaque infectieuse, il est fort probable qu’ils se confrontent à la néphrite aiguë. La situation est similaire après un épisode de varicelle ou de paludisme.
Outre les causes infectieuses, la maladie peut surgir grâce à l’une de ses causes non infectieuses. L’origine récurrente est l’ensemble des affections qui créent une réaction anormale du système immunitaire. Il est à noter que, dans un tel cas, la glomérulonéphrite aiguë progresse rapidement. Ce qui entraîne une apparition des symptômes plus soudaine qu’à l’accoutumée.
La glomérulonéphrite chronique
La forme chronique de la glomérulonéphrite est comparable à une tumeur. Elle se développe discrètement dans les reins du malade, et ce, pendant un grand nombre d’années. Elle possède pratiquement les mêmes causes que la néphrite aiguë. Toutefois, elle ne représente que son prolongement. En effet, lorsque l’aspect aigu de la maladie n’est pas guéri, elle devient chronique. L’affection prend le temps de mieux se développer pour devenir pernicieuse.
Ce type de néphrite ne se détecte pas rapidement, car son origine est souvent héréditaire. Il faut aussi dire que les troubles génétiques en sont également une source. Par ailleurs, comme maladie provenant de la forme aiguë, il y a la glomérulonéphrite membranoproliférative. Aussi, cette forme est détectée chez les adultes (40-60 ans).
Les symptômes de la néphrite
Les signes cliniques du syndrome néphrotique apparaissent en fonction de sa forme. De ce fait, il y a une forme intermédiaire qui retient l’attention. En effet, en termes de signes cliniques, il faut tenir compte de la glomérulonéphrite à évolution rapide. Néanmoins, le trouble des glomérules se manifeste généralement de trois façons à savoir : enflure des tissus corporels, hypertension artérielle, la présence de sang dans l’urine.
Néphrite aiguë
Dans 50% des cas, les personnes atteintes de la néphrite aiguë sont asymptomatiques. Même si des symptômes doivent apparaître, il s’agirait des œdèmes et de la hausse de la tension artérielle. Les parties du corps affectées par les œdèmes sont le visage notamment les paupières, et les jambes. L’augmentation de la tension artérielle se fait, au fur et à mesure que l’activité rénale est altérée.
Des signes de somnolences et/ou de désorientation sont aussi visibles chez le malade. Pour les personnes âgées (sexagénaires), des symptômes supplémentaires sont remarquables : nausées et malaises fréquents. Il faut dire que ce sont des symptômes généraux qui peuvent faire penser à d’autres maladies.
Néphrite à évolution rapide
Pour ce type de glomérulonéphrite, les signes cliniques sont précoces et récurrents. Au nombre de ses symptômes, il y a l’asthénie, la fièvre, et la faiblesse générale du corps. Parfois, d’autres manifestations non spécifiques sont apparentes :
- vomissements ;
- douleurs articulaires ;
- douleurs abdominales ;
- nausées ;
- pertes d’appétit.
Dans le cas où l’évolution aboutit à une insuffisance rénale, un syndrome pseudo-grippal se manifeste majoritairement, le mois précédent. Un faible volume d’urine est produit par le malade, en plus de la formation d’œdèmes. Il n’est pas évident que l’hypertension artérielle soit présente dans la liste des symptômes. Quand bien même elle se manifeste, aucune gravité n’est à craindre généralement.
Néphrite chronique
Étant la plus discrète, la glomérulonéphrite chronique peut ne pas être détectée pendant de nombreuses années. Cela implique que durant ce temps, aucun symptôme n’est visible. Toutefois, au moment de la constatation, l’hypertension artérielle devient forte et fréquente. Ensuite, lorsque le stade de l’insuffisance rénale est atteint, le malade ressent :
- manque d’appétit ;
- nausées ;
- asthénie ;
- démangeaisons ;
- vomissements.
Le symptôme particulier à observer chez le malade est sa détresse respiratoire. En d’autres termes, il aura énormément de difficultés à respirer, en plus de ne pouvoir uriner normalement.
Glomérulonéphrite : les possibles aggravations
Avant toute chose, il est essentiel de préciser qu’une néphrite demande une prise en charge médicale immédiate. Le contraire entraîne irrémédiablement un risque de complication. Ainsi, le non-traitement de l’affection peut déboucher sur :
- une faille dans le fonctionnement des reins ;
- une rétention d’eau dans le corps ;
- un ou plusieurs déséquilibres électrolytiques.
Lorsque l’équilibre électrolytique s’effondre, le malade s’expose à un grand nombre de maladies cardiovasculaires. Cela est dû à un taux élevé de sodium dans tous les compartiments de l’organisme. Bien évidemment, une défaillance de la fonction rénale entraîne une insuffisance rénale. Enfin, l’eau retenue dans le métabolisme est le facteur favorisant les œdèmes.
En plus de ces complications, il faut souligner que le syndrome néphrotique causé par une infection peut s’étendre aux voies urinaires. D’autres zones de l’organisme, comme le cœur ou le sang, peuvent être aussi touchées.
Réalisation du diagnostic de la glomérulonéphrite
Pour que l’affection soit détectée, il faut que les signes cliniques soient évocateurs. Vu qu’il s’agit de manifestations non spécifiques, il faut que le malade passe des examens biologiques (créatinine et urinalysis). L’objectif du médecin est de prouver qu’il y a un dysfonctionnement rénal. Pour le faire, il va rechercher la présence de sang dans l’urine. L’autre option est la collecte de déchets du métabolisme dans le sang.
La procédure est différente lorsqu’il est question d’une néphrite à mutation rapide. En effet, une détection de l’anémie est faite, en plus des taux élevés de créatinine et de l’urée. Au cours de l’observation de l’échantillon d’urine, des agrégats de leucocytes sont visibles au microscope.
Les cas d’incertitude ne sont pas rares, même après la réalisation des analyses biologiques. Pour obtenir la confirmation, une biopsie de rein est donc nécessaire. Grâce à elle, la cause ainsi que la typologie de la maladie sont déterminables avec précision. Par contre, cette technique n’est pas fonctionnelle sur la glomérulonéphrite chronique. Vu qu’elle prend une longue durée pour se développer, il est difficile de trouver des informations exactes à son sujet.
L’imagerie : la solution pour déceler la néphrite chronique
Bien que les analyses d’urine soient révélatrices, un TDM ou une échographie rénale doit être réalisé(e). Par ce biais, l’obtention de données spécifiques est rapide. En plus, le professionnel de la santé pourra avoir un aperçu global de l’état des reins. Cette alternative est aussi adaptée à la situation avancée. En effet, la pratique d’une biopsie présente un haut risque de sclérose cicatricielle.
Des tests complémentaires utiles
Pour répondre au mieux à la quête d’informations sur la maladie, plusieurs autres examens sont à faire. Pour commencer, le syndrome néphrotique post-infectieux requiert une culture de prélèvement issu de la gorge. Cette analyse permet d’avoir la preuve existentielle des agents streptocoques. Elle sert aussi à confirmer le prédiagnostic abondant dans le sens d’une glomérulonéphrite.
Cependant, si les suspicions sont orientées vers une cause de maladie auto-immune, alors la recherche d’anticorps est de mise. La prescription d’examens sanguins est requise pour sonder les tissus organiques, afin d’y trouver les anticorps. En plus, une évaluation des protéines engagées dans le dispositif immunitaire apporterait des informations complémentaires.
Glomérulonéphrite : le pronostic à attendre
Globalement, le malade atteint d’une néphrite aiguë post-infectieuse guérit à 100%. Ce taux de rétablissement est fréquent chez les patients de bas âge. Ce qui veut dire que les enfants ne développent une maladie rénale chronique qu’à hauteur de 1%.
Pour ce qui est d’une néphrite rapidement évolutive, son pronostic dépend entièrement de son origine et du taux d’aggravation de la cicatrisation glomérulaire. Dans le meilleur des cas, un traitement précoce permet d’éviter la dialyse, car le système rénal est préservé.
Par contre, une détection tardive annonce déjà la présence d’une insuffisance rénale. Ce cas est possible parce que les malades sont en majorité asymptomatiques. Ainsi, sans s’en apercevoir, le malade est gravement malade. D’après une étude, 90% des cas de glomérulonéphrite rapidement évolutive engendrent une dépendance à la dialyse. Par conséquent, le pronostic du docteur dépend de plusieurs facteurs à savoir :
- la cause du trouble des glomérules ;
- l’âge de la personne atteinte ;
- les pathologies sous-jacentes.
L’absence d’une seule de ces informations (surtout l’origine) assombrit le pronostic. Par ailleurs, en cas de non-rétablissement de la glomérulonéphrite aiguë, certains malades (enfants et adultes) sont assujettis à d’autres problèmes rénaux. Il s’agit entre autres du syndrome d’hématurie et de la protéinurie asymptomatique.
Syndrome néphrotique : Traitements adéquats
Pour remédier à la glomérulonéphrite, il faut d’abord tenir compte de sa forme. Ensuite, la cause de la maladie doit être trouvée afin d’être traitée. Il en ressort donc que le remède à appliquer diffère d’un cas à un autre.
Glomérulonéphrite aiguë
Il n’y a pas de traitement type contre une néphrite aiguë. Les médecins prescrivent un traitement, uniquement s’il s’avère nécessaire. Néanmoins, le malade doit suivre un régime pauvre en sodium et protéines, jusqu’au redémarrage de sa fonction rénale. L’usage des diurétiques est excellent, pour extraire l’excès de sodium et d’eau retenu dans les reins. En cas d’apparition d’hypertension artérielle, elle doit être également traitée.
Par contre, si la cause de la maladie est bactérienne, il faut un traitement antibiotique. Toutefois, pour que ce traitement soit efficace, il faut que l’infection ait persisté après le temps de guérison. En effet, étant un mal post-infectieux, la néphrite n’apparaît qu’après guérison de la pathologie infectieuse. Ladite période de rétablissement dure en moyenne 2 semaines.
Pour le paludisme, il faut bien évidemment un traitement antipaludéen. Pour une néphrite causée par les maladies auto-immunes, un traitement aux corticoïdes et/ou par des immunodépresseurs est approprié.
Glomérulonéphrite à progression rapide
Dans une situation pareille, la première chose à faire est la prise d’immunosuppresseurs. Ce traitement doit être précédé de l’administration de fortes doses de corticoïdes. Il est primordial qu’ils soient absorbés par voie intraveineuse, durant 7 jours. La prise par voie orale est aussi prescrite pendant une durée variable.
Il faut également éliminer les anticorps présents dans le sang, en prenant de la plasmaphérèse. Cependant, lorsque la maladie n’est pas vite diagnostiquée, une transplantation rénale reste la seule option de guérison. Cela n’écarte pas pour autant le risque de récidive, car la néphrite à évolution progressive peut réapparaître sur le rein greffé.
Glomérulonéphrite chronique
Le traitement par un ARA ou par ECA est la meilleure option pour sortir le malade du syndrome néphrotique chronique. Il permet de :
- faire descendre la tension artérielle ;
- freiner le développement de la maladie ;
- limiter l’apport de sodium ;
- faire l’excrétion de protéines dans la miction.
Par définition, l’ARA est une abréviation d’antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II. Quant à l’ECA, il est un ensemble d’inhibiteurs chargés de bloquer les effets de l’angiotensine II.
Un régime alimentaire est également salutaire, pour augmenter la réduction de protéines dans l’organisme. Par contre, si la phase terminale de la maladie rénale est déjà atteinte, il faut une transplantation de rein ou des séances de dialyse, jusqu’au rétablissement de la personne atteinte.
En gros, le dysfonctionnement des glomérules est une affection extrêmement grave. Il faut non seulement un traitement en fonction de la forme du syndrome néphrotique, mais aussi un régime alimentaire. Il est donc important que le malade aille à l’hôpital, dès l’apparition des premiers symptômes. En outre, il faut un suivi médical rigoureux pour réagir rapidement, en cas de récidive.