Le foie est un organe essentiel pour le bon fonctionnement du système immunitaire. En plus de son rôle de régulateur, il s’occupe de l’élimination des déchets et des toxines à travers les reins et la vessie. Cependant, il arrive que certaines maladies ou habitudes de vie entrainent des dysfonctionnements de cet organe. De tels dysfonctionnements obligent parfois les médecins à intervenir en remplaçant le foie. Cette intervention chirurgicale est également appelée transplantation hépatique ou plus simplement greffe de foie. Découvrez ici les différentes étapes d’une opération de greffe du foie.
Sommaire de l'article
Les types de greffes de foie
Avant toute chose, il convient d’indiquer qu’il existe plusieurs types de greffes de foie.
La greffe de foie orthotopique
Encore appelée transplantation hépatique orthotopique, c’est celle qui est réalisée le plus fréquemment. Elle consiste à greffer le foie entier d’un donneur en mort céphalique, dans le corps du receveur. Bien sûr, le foie malade est d’abord ablati.
La greffe de foie partiel
Inventé en 1980 par Henri Bismuth, ce type de greffe permet d’effectuer deux transplantations à partir d’un seul foie. En effet, cette greffe intervient lorsque le foie entier d’un donneur est suffisamment gros pour être divisé en deux. Deux transplantations hépatiques sont donc effectuées au même moment sur deux receveurs différents. Le plus souvent, les receveurs sont :
- Deux enfants ;
- Un enfant et un adulte ;
- Deux adultes de petite taille.
Cette greffe est également appelée « Split », un terme anglais qui signifie répartir.
La greffe de foie « Domino »
Il arrive que le foie lui-même soit à la base de maladies neurologiques, notamment celle appelée neuropathie amyloïde. Celle-ci ne se déclenche qu’après plusieurs années, voire plusieurs décennies. Toutefois, elle n’empêche pas le foie d’être fonctionnel. Ainsi le foie d’un patient souffrant de neuropathie amyloïde peut être transplanté à un receveur qui a besoin en urgence d’un foie fonctionnel, pendant que le donneur reçoit un foie sain.
Il faut préciser que la maladie peut ne pas apparaitre chez le receveur. Par ailleurs, même si elle apparait, cela met des années. Ainsi, le receveur peut bénéficier d’un moment de répit.
La greffe de foie auxiliaire
Elle est appliquée à des patients souffrant d’une pathologie sévère, mais dont le foie natif peut encore être guéri. Elle consiste à poser un greffon entier ou partiel, tout en conservant la totalité ou une partie du foie natif. Après observation et afin d’arrêter les traitements immunosuppresseurs, le greffon est retiré, si le foie natif guérit.
La transplantation partielle à donneur vivant
Elle consiste à prélever une partie du foie d’un membre de la famille du malade, afin d’effectuer la transplantation hépatique à ce dernier. Elle est très peu utilisée en Europe et en France en particulier en raison des risques qu’elle présente pour le donneur.
Conditions à remplir avant la transplantation
La greffe de foie convient à tous ceux qui souffrent d’une pathologie du foie. Aussi, des patients atteints de sclérose en plaques, d’insuffisance cardiaque ou encore de diabète de type 1 peuvent être considérés comme des candidats potentiels pour la greffe du foie. Ils doivent avoir au moins 30 ans et ne pas avoir développé de maladies inflammatoires chroniques (mobilité réduite, troubles respiratoires) pendant leur vie.
Par ailleurs, le patient doit avoir reçu une formation adéquate au sujet de la greffe, et il doit être capable d’informer son médecin sur tous les symptômes qu’il peut avoir avant et après l’intervention. Une fois que le patient aura reçu l’autorisation de subir l’intervention, il rencontrera en consultation un chirurgien expérimenté qui examinera son cas et lui fera passer un examen physique. Il déterminera ensuite quel type de donneur serait le mieux adapté à ses besoins et discutera avec lui des risques avant de procéder aux plans de traitement.
La recherche d’un donneur compatible
Avant que la greffe puisse avoir lieu, il faut trouver le donneur idéal et préparer ses organes avant l’opération. Ainsi, le processus de sélection initial consiste à examiner les dossiers médicaux des donneurs potentiels et à discuter avec eux de leurs antécédents médicaux, afin de déterminer s’ils présentent des conditions d’exclusion qui pourraient affecter leur capacité à donner un organe.
Cette sélection se base sur le groupe sanguin et le type de tissu du donneur afin de savoir s’ils sont compatibles à celui du receveur. Le donneur doit également avoir une fonction organique adéquate au moment du don, afin de ne pas risquer un rejet par le système immunitaire du corps du receveur.
Analyses faites au foie du donneur
La première étape de la transplantation consiste à analyser l’organe du donneur. Pour ce faire, il suffit d’inciser le haut de l’abdomen et de prélever une petite quantité de tissu hépatique. Le morceau prélevé est ensuite placé dans une centrifugeuse pour le séparer de tout sang ou autre contaminant. Le tissu prélevé ne doit pas être utilisé avant d’avoir été évalué par un pathologiste, qui s’assurera qu’il ne contient pas de cellules cancéreuses ou de virus de l’hépatite A.
Ensuite, le morceau prélevé sera évalué pour sa viabilité (sa capacité de survie) et ses caractéristiques physiques telles que sa taille et sa forme, avant d’être transformé en un modèle de tissu de donneur acceptable.
Vérification de la compatibilité du foie pour le patient avant transplantation
Après avoir trouvé un donneur compatible avec le propre groupe tissulaire et le groupe sanguin du patient, celui-ci subit une série de tests pour déterminer si la transplantation sera réussie. Ces tests comprennent :
- Une échographie de l’abdomen, qui montrera s’il y a des signes de rejet ;
- Un examen endoscopique ;
- Des échantillons de biopsie prélevés sur différentes parties de son corps, comme ses bras ou ses jambes.
Les échantillons de biopsie seront analysés afin de déterminer s’ils sont normaux ou anormaux. S’ils sont anormaux, le patient devra peut-être suivre un traitement supplémentaire avant de subir l’intervention chirurgicale.
La transplantation
L’étape suivante de la transplantation consiste à créer un modèle de tissu acceptable en retirant toutes les cellules non viables afin de créer un espace vide à l’intérieur duquel un nouveau morceau de tissu hépatique sera inséré. Cet espace vide doit être complètement lisse afin qu’aucune cicatrice ne se produise lorsque le foie sera cousu.
Afin de transplanter un foie de bonne qualité, il est important de surveiller la température du foie, le volume du liquide sanguin et la pression artérielle générale. Il est également important de veiller à la sécurité des patients pendant le processus.
Pour la plupart des transplantations, les patients doivent d’abord subir une période d’immunosuppression jusqu’à ce que leur système immunitaire soit suffisamment affaibli, pour que leur organisme accepte le nouvel organe. Ce processus peut prendre plusieurs mois ou années, selon le type de transplantation et l’état de santé du patient.
Par ailleurs, l’opération se fait en quelques minutes, et la greffe peut être réalisée avec succès, si le corps produit suffisamment de bile, pour absorber le foie.
De plus, la greffe de foie se déroule sous anesthésie générale ou locale et se fait après une abstinence de 5 à 7 jours.
Régénération et maturation
Les étapes finales de la greffe de foie sont la régénération et la maturation.
La régénération est la reconstruction du foie. Elle se fait en trois étapes successives que sont :
- La reconstitution du parenchyme (le tissu qui entoure les cellules) ;
- La reconstitution du télomère (la membrane entourant les cellules) ;
- La reconstitution des cellules qui constituent le tissu cytoplasme (le noyau des cellules).
La maturation est l’étape suivante, où le foie se développe et devient capable de produire des enzymes. Toutes les cellules du foie doivent donc être remaniées, pour qu’il puisse fonctionner normalement.
Il faut donc retenir que la greffe de foie est une intervention chirurgicale qui consiste remplacer un foie malade par un foie sain. Cette intervention est effectuée par des chirurgiens spécialisés en chirurgie digestive ou en chirurgie intestinale. Les résultats obtenus dépendent du type de greffe et de la qualité des donneurs.