Dans certains cas de lésions graves causées par un accident, la régénération de votre derme peut être compromise. La greffe de peau constitue alors la seule solution pour lui donner un second souffle !
Cette chirurgie vise à prélever de la peau sur une zone saine du corps de la personne brûlée. Le médecin la greffe ensuite sur la lésion, opération aussi appelée autogreffe. Au cas où cet acte chirurgical vous fait peur, sachez que de très grands progrès ont été réalisés dans le traitement des brûlures.
Continuez de lire pour en apprendre davantage sur le fonctionnement et les complications possibles de la greffe cutanée.
Sommaire de l'article
Dans quels cas la greffe cutanée est-elle envisagée ?
Cette opération chirurgicale de la peau s’avère également nécessaire dans le cas d’une brûlure du troisième degré, qui affecte l’épiderme, la membrane basale et le derme.
Avant une greffe cutanée, les médecins considèrent aussi d’autres critères, à l’instar de l’âge du patient, de la localisation de la brûlure et de son étendue.
La greffe de peau ne mérite le détour que lorsque la zone receveuse semble bien vascularisée et ne présente ni suintements, hémorragies ou infections.
Comment se déroule une greffe de la peau ?
La greffe cutanée constitue la première phase vers la cicatrisation. Elle s’effectue peu de temps après l’accident, très souvent dans les 3 à 4 jours suivant l’arrivée de la victime dans le service. Aussitôt le patient stabilisé, l’équipe médicale doit commencer le travail pour limiter les risques d’infections, susceptibles de mettre sa vie en danger.
La greffe de peau se déroule au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale en fonction du site à greffer. Le chirurgien prélève alors un lambeau de peau sain sur un lieu un peu caché du corps, comme le cuir chevelu ou la cuisse si possible, et la colle sur la partie brûlée.
Par ailleurs, il peut enlever une couche plus ou moins fine d’épiderme, tout dépend de la zone à traiter. Lorsque la peau s’avère mince, comme l’épiderme et une partie du derme, la cicatrisation s’effectue de manière spontanée. Mais, une greffe de peau totale, incluant l’épiderme, le derme et ses annexes, va être suturée immédiatement, pour pouvoir se régénérer. Et puisqu’il s’agit de la propre peau du patient, le risque de rejet est nul !
Quels sont les types de greffes cutanées ?
Cette intervention chirurgicale se distingue en divers types : greffe de peau mince et demi-épaisse, greffe de peau totale, greffe de peau en pastilles et culture cutanée.
Greffe de peau mince et demi-épaisse
Durant la greffe cutanée mince, le médecin prélève la couche épidermique. Dans le cas de la greffe de peau demi-épaisse, il retire en plus une partie du derme et certaines de ses annexes. L’extraction s’effectue avec un dermatome, notamment sur l’abdomen, les membres ou le thorax, le dos et le cuir chevelu.
Ces deux types de greffes cutanées se fixent le plus souvent avec des agrafes, et parfois par des points sur bourdonnet. Une greffe mince favorise une cicatrisation rapide, entre trois et sept jours. Le souci c’est que cette chirurgie de peau garde un aspect de maillage inesthétique.
Greffe cutanée totale
Lors de cette intervention, le chirurgien prélève l’ensemble de l’épiderme et du derme avec les annexes pilo-sébacées. Cette greffe cutanée s’utilise essentiellement pour des fins esthétiques ou fonctionnelles à la main ou au visage, mais elle est limitée en taille. Le greffon doit provenir d’une zone de plis ou d’un endroit bénéficiant d’une bonne plasticité cutanée.
Après le prélèvement, le docteur ferme généralement le site donneur de manière chirurgicale, ce qui minimise la cicatrice. Ce type de greffe de peau s’avère au final plus esthétique, mais il présente un risque d’échec et sa revascularisation est plus difficile.
Greffe en pastille
Ce type de greffe cutanée consiste à prélever des pastilles de petite taille avec un bistouri, tandis qu’une aiguille les soulève. Inesthétique, cette méthode est peu utilisée en dehors de quelques cas d’épidermolyse bulleuse ou lors du traitement d’ulcère.
Le chirurgien peut retirer les pastilles sur les membres ou dans un pli. Leur avantage réside dans le fait que chez les patients fragiles, l’intervention peut se réaliser sous anesthésie locale en consultation.
Culture cutanée
Pour la culture cutanée, le médecin prélève un fragment de peau de petite taille sur le patient et réalise une culture. Il obtient alors un fragment plus ou moins volumineux de peau mince.
Cette méthode s’avère efficace, sauf que le procédé est lent, cher et lourd sur le plan technique. C’est pourquoi la culture cutanée convient à des indications spécifiques comme le traitement des grands brûlés.
Pour choisir un type de greffe de peau, les spécialistes de la santé considèrent la taille de la perte de substance, son implication fonctionnelle et sa localisation. Ainsi, les greffes cutanées totales sont efficaces sur le visage ou sur la main, tandis que celles minces ou demi-épaisses sont idéales dans les autres indications.
Et concernant la sélection du site donneur, le médecin se focalise essentiellement sur le type de greffe choisi et la surface à greffer. La visibilité de la source du greffon, la pigmentation et de la texture de la zone receveuse ne sont pas en reste.
Quelles sont les complications suite à une opération de la peau ?
Durant une greffe cutanée, le chirurgien immobilise le greffon le plus près possible du site endommagé, mais en cas de négligence, des problèmes peuvent survenir.
Mauvaise coloration de la greffe
Pour identifier les complications éventuelles suite à une greffe cutanée, vous devez surveiller la coloration. Dans le cas d’une greffe de peau mince ou totale, la vascularisation débute au bout de trois ou quatre jours et la zone opérée prend progressivement une couleur rouge -violacée. Celle-ci passe au rosé-rouge à partir du cinquième ou sixième jour, lorsque le propre système veineux et lymphatique du greffon commence à se développer.
Hormis la surveillance de la coloration de la greffe, vous devez observer le pool capillaire qui est normalement compris entre deux et cinq secondes. Des temps inférieurs à deux et supérieurs à cinq secondes indiquent respectivement une stase veineuse ou un défaut d’irrigation artérielle.
Et lorsqu’une greffe de peau totale violacée ou blanche ne possède pas de pouls capillaire, cela traduit une souffrance vasculaire et un risque de nécrose.
Décollement de la greffe
Cette complication de la greffe cutanée est souvent due à un saignement de la zone greffée ou à une infection entraînant alors la perte de la greffe. Elle peut aussi provenir d’une action mécanique qui fait bouger la greffe cutanée, durant un pansement changé de manière traumatique, ou suite aux mouvements intempestifs du patient.
C’est la raison pour laquelle le médecin met parfois en place des attelles pour immobiliser de façon temporaire la zone greffée.
Rétractation de la greffe
La rétractation d’une greffe cutanée se réalise normalement et dépend de l’épaisseur du greffon, plus il est mince, plus il se rétracte. Mais une rétractation précoce signale un cas de complication.
Selon la taille de perte de substance résiduelle, le médecin peut pratiquer une cicatrisation dirigée, repositionner la greffe ou la compléter, ce qui impose une autre intervention chirurgicale.
Pour minimiser les effets indésirables après une greffe cutanée, l’infirmier doit s’assurer qu’aucun lâchement des moyens de sutures ne se produise lors de chaque pansement.
Quelles recommandations après une greffe de peau ?
Lorsque vous subissez une greffe cutanée, la zone prélevée peut rester douloureuse pendant quelques semaines et solliciter des antalgiques. Vous devez aussi bien hydrater la partie greffée à l’aide de crèmes adaptées. Ceci doit se faire de manière régulière pendant plusieurs mois, bien que la greffe se fixe généralement en quelques mois.
Notez que la région greffée demeure insensible durant plusieurs mois, le temps que la zone soit à nouveau innervée. Vous devez alors éviter de l’exposer au soleil au cours des deux mois qui suivent l’intervention. Comme pour toute cicatrice, l’exposition solaire accroît le risque de pigmentation, caractérisée par une différence de couleur entre la peau saine et la greffe.
Enfin, la cicatrice peut sembler disgracieuse et démanger dans les premiers moments, mais ces symptômes ont tendance à disparaître au fil des années.