Parallèlement aux hommes dont les réserves de spermatozoïdes sont constamment renouvelées, dès la puberté, l’organisme des femmes produit un nombre exact de follicules ovariens. Au fil des années, le stock de ces follicules s’épuise en quantité et en qualité. Mais cela n’exclut pas la possibilité pour elle d’avoir un enfant même avec peu de follicules. Combien de follicules faut-il alors pour une femme pour être enceinte ?
Que savoir des follicules ovariens ?
Les follicules sont de petits sacs bourrés de liquide et situés à l’intérieur des ovaires. Ils contiennent des ovocytes, c’est-à-dire les ovaires qui ne sont pas encore matures pour être fécondés par les spermatozoïdes. En effet, un ovocyte mûr devient l’ovule grâce auquel l’embryon sera formé.
Ainsi, la rencontre d’un spermatozoïde et de ce gamète femelle forme un embryon qui devient un fœtus puis un bébé. En réalité, les follicules ovariens commencent par se former chez les filles pendant la vie intra-utérine. Un fœtus féminin possède donc entre cinq et sept millions de follicules ovariens.
Dès la naissance, ce stock de follicules passe à deux millions. À l’adolescence, on dénombre 400 000 environ et 25 000 à l’âge de 37 ans. À 40 ans, le nombre des follicules revient à 10 000 et à la ménopause, il n’en reste que 1000. Au fur et à mesure que la femme prend de l’âge, la réserve ovarienne baisse. C’est un processus très naturel et inévitable.
Quel est le rôle des follicules dans la conception d’un enfant ?
Chaque mois pendant les premières règles, une multitude de follicules se développent à l’intérieur des ovaires. Cela se produit au cours de la première partie du cycle encore appelée phase folliculaire. À cette étape, les follicules dits primordiaux (entre 5 et 15) grossissent.
En outre, cet événement se produit sous l’impact de la FSH, l’hormone folliculo-stimulante. L’un de ces follicules primordiaux parviendra alors à la maturation, mais les autres vont dégénérer. Celui-ci est nommé le follicule de De Graaf et héberge l’ovule qui va être libéré en plein milieu de cycle. On parle ainsi d’ovulation.
Dès lors, l’ovule fraîchement libéré par le follicule mature (de De Graaf) est recueilli par l’une des deux trompes. Son espérance de vie est comprise entre 12 et 24 heures. C’est le laps de temps au cours duquel il est fécondable. Si l’ovule rencontre un spermatozoïde en ce moment précis, la fécondation est certaine.
On conclut donc que les follicules sont nécessaires à la conception d’un enfant puisqu’ils sont à l’origine de la fabrication des ovocytes. Mais, seulement 300 à 400 de ces follicules pourront aboutir à une ovulation pendant la durée de vie d’une femme.
Quel rapport entre la probabilité de tomber enceinte et le nombre de follicules ?
Avoir une chance de tomber enceinte est intimement lié à la réserve ovarienne que l’on a et, par conséquent, au nombre des follicules. Les chances de procréer sont donc plus élevées lorsque la réserve est plus importante. Notons que le stock de follicules se réduit avec l’âge. Et il en est de même pour la qualité des ovocytes qui se détériore au fur et à mesure. Même si ce processus naturel est inévitable, la vitesse varie néanmoins d’une femme à une autre.
La conséquence directe est qu’à partir de 35 ans, les probabilités de faire un enfant baissent considérablement. En ce moment, on note un risque élevé de fausses couches et le délai pour faire marcher une grossesse s’allonge. À cela s’ajoute le risque de mettre au monde des enfants avec des anomalies génétiques. Par ailleurs, les femmes ayant une petite réserve ovarienne ne présentent visiblement aucun symptôme.
Pour cette raison, il est recommandé de se faire examiner par un gynécologue lorsqu’on a du mal à concevoir à 35 ans. Cela doit se faire illico, notamment après 6 mois de vaines tentatives. Notons que les fausses couches répétées à cet âge peuvent être l’indice d’une réserve ovarienne faible. Elles peuvent également être le signe d’une mauvaise qualité d’ovule, ce qui ne permet pas de mener une grossesse à terme.
Que faire pour connaître sa réserve ovarienne ?
Pour l’évaluation de la réserve ovarienne, le gynécologue peut faire la demande d’un bilan de fertilité qui regroupe plusieurs examens. L’évaluation de la réserve nécessite deux examens.
Le prélèvement sanguin
Le prélèvement sanguin est effectué avec une dose de diverses hormones en début de cycle. Il s’agit notamment de l’hormone folliculo-stimulante ou FSH, l’œstradiol et l’hormone antimüllérienne ou AMH. En effet, la FSH est indispensable pour la maturation et la croissance des follicules ovariens. Une élévation du taux de cette hormone peut être l’indice d’une insuffisance ovarienne. Quant au pourcentage d’AMH, il est lié directement au stock d’ovocytes existant.
Lorsque ce pourcentage est faible, cela montre la petitesse de la réserve. Par contre, un pourcentage élevé peut être l’indicateur d’une maladie hormonale appelée syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Par ailleurs, l’œstradiol révèle la qualité ou la valeur de la sécrétion ovarienne. Au cas où la quantité d’œstradiol est faible et celui de FSH est élevé, une ménopause précoce peut être alors suspectée.
L’échographie endovaginale
L’échographie endovaginale permet d’ausculter l’utérus et les ovaires à l’aide d’une sonde échographique positionnée dans le vagin. C’est au début du cycle que celle-ci est faite afin d’évaluer la réserve ovarienne. Son objectif est d’estimer sur chaque ovaire, le nombre de follicules antraux bien avant qu’ils arrivent au stade de maturation. Les follicules recensés de part et d’autre sont par la suite additionnés pour avoir le CFA (compte des follicules antraux).
Environ 90 jours à l’avance, on procède à une programmation de ces follicules antraux pour garantir les prochaines ovulations. En outre, l’échographie endovaginale est aussi une bonne occasion pour explorer l’utérus. En effet, elle permet de détecter un éventuel polype, un fibrome ou tout autre obstacle susceptible d’empêcher l’implantation d’un embryon.
Peut-on être enceinte avec une petite réserve ovarienne ?
La plupart des femmes qui ne bénéficient pas d’une grande réserve ovarienne se posent beaucoup de questions. Certaines d’entre elles sont envahies par la crainte de ne pas concevoir ou de faire des fausses couches. D’autres s’inquiètent à l’idée d’avoir un enfant avec une malformation génétique. Toutes ces préoccupations sont parfaitement fondées pour une femme qui désire avoir d’enfant.
La bonne nouvelle est qu’il est bien possible d’avoir une grossesse, de la mener à terme et sans difficulté même avec une réserve ovarienne faible. Avec un seul follicule, les probabilités néanmoins sont faibles. Quoi qu’il en soit, pour concevoir un enfant, il suffit d’avoir 2 à 3 follicules matures et de bonne qualité. Il est vrai que les chances de grossesse baissent au fur et à mesure que la femme prend de l’âge. Cependant, tout dépend de l’organisme de la patiente et surtout de sa sensibilité aux thérapies médicales.
Pour certaines patientes, malgré la faiblesse de la réserve ovarienne, les ovules libérés sont de bonne qualité. Ces derniers permettent alors de produire un embryon sain. On dira alors que la capacité reproductive est influencée par la quantité de réserve ovarienne. Même s’il s’agit d’un fait réel, il ne constitue pas un facteur concluant ou déterminant.
Quelles sont les options possibles lorsqu’on n’arrive pas à concevoir ?
Lorsque vous avez du mal à concevoir naturellement ou si le gynécologue a diagnostiqué une maigre réserve ovarienne, il est possible d’y remédier. En effet, il est possible d’opter pour une assistance médicale à la procréation (AMP). Pour cela, trois options sont disponibles.
La fécondation in vitro (FIV)
La FIV se réalise en plusieurs étapes. D’abord, on note la stimulation ovarienne. Il s’agit d’une étape où le médecin stimule la production d’une multitude d’ovocytes à l’aide des médicaments. Ensuite vient la phase du déclenchement. Celle-ci se réalise par l’injection d’une hormone particulière. Le déclenchement vise à provoquer l’ovulation afin de recueillir un nombre important d’ovocytes dans les 36 heures suivantes.
Plus tard, le médecin, à l’aide de son aiguille, fait une ponction des follicules par le biais des parois vaginales. Il recueille les ovocytes en aspirant le liquide folliculaire sous un contrôle échographique. Après cela, le sperme du donneur ou du conjoint est collecté. Les ovocytes sont décernés dans le liquide folliculaire puis acheminés dans un environnement de culture.
Une fois dans cet environnement, la fécondation a lieu par les spermatozoïdes. 20 heures après, les embryons obtenus sont gardés en culture. Ils seront transférés dans l’utérus au bout de quelques jours après la conception. À l’aide d’un cathéter fin, on procède au transfert d’un ou plusieurs embryons dans l’utérus. Les embryons restants sont cryoconservés pour une prochaine FIV au cas où il pourrait en avoir.
Le don d’ovules
Ce procédé est proposé lorsque la réserve ovarienne de la femme est presque épuisée ou si elle n’est plus en âge de procréer. Dans ce cas, on privilégie l’option de la Fécondation in vitro avec le don d’ovules. Ce faisant, on tire parti des ovules jeunes et de bonne qualité. Cependant, la particularité de cette méthode est que la patiente ne pourra pas transmettre ses propres gènes à son bébé qui va naître.
La vitrification des ovocytes
Il s’agit d’une méthode qui consiste à faire une congélation des ovocytes dans de l’azote liquide, selon une durée non déterminée. Une fois le procédé réalisé, les ovocytes y restent jusqu’à ce que la patiente décide de s’en servir pour avoir un enfant. Notons d’ailleurs que la vitrification des ovocytes représente une solution préventive.
En effet, elle ne répond pas à une insuffisance ovarienne détectée. Ainsi, il est recommandé aux femmes qui désirent y recourir, de le faire bien avant 35 ans afin de cryoconserver les meilleurs ovocytes. Cela constitue une manière de préserver la fertilité avant la chute ou l’épuisement de la réserve ovarienne en raison de l’âge maternel avancé.