Près de 7% des bébés viennent au monde avant trente-sept semaines d’aménorrhée sur le territoire français. Dans 30% des cas, l’accouchement est provoqué par l’équipe médicale pour le bien de la maman et du bébé. Les autres cas s’expliquent par un travail trop tôt, il s’agit d’un accouchement prématuré spontané. Bien qu’aucune cause précise n’ait été détectée chez la plupart des patientes, plusieurs facteurs peuvent déclencher l’accouchement prématuré.
Sommaire de l'article
Les infections
La mère ou le fœtus peut être infecté, ce qui peut provoquer un accouchement prématuré.
Infections de la mère
Apparaissant comme la cause la plus fréquente d’accouchement prématuré, les infections correspondent à une inflammation du vagin, des dents ou des voies urinaires. Cette inflammation peut déclencher les contractions, et ensuite un accouchement prématuré.
Les infections les plus observées sont les infections vaginales comme la vaginose bactérienne. Dans ce contexte, les germes à l’origine sont présents normalement au niveau de la flore vaginale, mais ils se multiplient et peuvent pénétrer l’intérieur du col et l’utérus.
En effet, ces infections ne sont dépistées que chez les femmes à risques (les antécédents d’accouchement prématuré, les modifications du col, les contractions précoces) qui portent une grossesse. C’est pour cela qu’en cas de suspicion d’un accouchement prématuré, le médecin prescrit un examen des urines. En outre, la fièvre associée à une maladie virale comme la grippe peut, à elle seule, être responsable d’un accouchement prématuré.
Infections du fœtus
Souvent associée à la rupture des membranes, la chorio-amniotite est l’infection la plus observée chez le fœtus. En cas de rupture ou de fissure précoce de la poche des eaux, la protection du fœtus n’est plus assurée.
Dès lors, il peut être infecté par un germe issu du vagin, qui remonte par le col de l’utérus et peut parvenir à la cavité amniotique. L’utilisation des antibiotiques peut avoir des effets négatifs dans ce cadre, et l’accouchement prématuré est généralement inévitable.
Hypertension artérielle et ses complications
L’hypertension est évoquée en cas de pression artérielle systolique excédant ou équivalant à 140 mm Hg et /ou de pression artérielle diastolique excédant ou équivalant à 90 mm Hg. Souvent liée à un dysfonctionnement du placenta, l’hypertension artérielle empêche une bonne alimentation du fœtus, et par conséquent sa prise de poids et son développement.
Cette situation provoque un retard de croissance utérin. Ainsi, l’équipe médicale stimule l’accouchement prématuré, afin de permettre au bébé d’être bien nourri dans une couveuse, à l’aide d’une sonde.
Notez que l’hypertension artérielle de la future maman représente près de 20% des accouchements avant trente-trois semaines. Elle peut se compliquer par :
- L’hématome rétro-placentaire : c’est le décollement prématuré du placenta, accompagné d’un hématome ;
- La prééclampsie : l’hypertension artérielle est liée à l’apparition de protéines au niveau des urines, ce qui signifie qu’il y a une anomalie au niveau du rein ;
- Le Help syndrom : elle se manifeste par des troubles hépatiques, une destruction des plaquettes sanguines et des globules rouges ;
- L’éclampsie : apparaissant comme une complication rare de l’hypertension artérielle, elle se manifeste par des convulsions qui traduisent une atteinte cérébrale.
Diabète
Un diabète mal équilibré peut être à l’origine d’une croissance très importante du fœtus. Ce qui entraîne une hypertrophie des organes et du cœur, accompagnée d’un excès de liquide amniotique.
Dans ce cas, il est possible que l’accouchement soit déclenché plus tôt, de manière spontanée ou par l’équipe médicale, pour le bien de la mère et de son fœtus. Par contre, un diabète gestationnel peut se développer pendant la grossesse.
Hémorragies
Les hémorragies sont des saignements abondants qui constituent un danger, non seulement pour la mère mais aussi pour le bébé. Elles comprennent :
- L’hématome rétro-placentaire : il peut être une complication de l’hypertension artérielle, mais aussi survenir chez les femmes qui n’avaient auparavant aucune maladie hypertensive ;
- Le placenta praevia : un placenta bas, formé à proximité du col de l’utérus peut entraîner un accouchement prématuré. Il peut peser et mener une pression sur le col de l’utérus, et ainsi provoquer une dilatation ;
- Les autres hémorragies du troisième trimestre de grossesse (les saignements dont la cause n’est identifiée).
Traumatismes
Lorsque la future maman reçoit un choc au niveau du ventre pendant une chute violente ou un accident de voiture, il existe un risque de déclenchement des contractions. Une rupture de la poche des eaux peut aussi s’observer, mais cette situation est rare, puisque le liquide amniotique assure la protection du fœtus et l’amortissement des chocs.
Grossesses multiples
Le risque pour qu’une femme porteuse de plusieurs enfants accouche prématurément s’élève à 50%. Ceci parce que, deux bébés ayant plus de poids qu’un seul, leur poids entraîne une distension de l’utérus, l’étirement des fibres, et la survenue des contractions.
Ces dernières provoquent une dilatation et une ouverture prématurée du col de l’utérus, et par conséquent la rupture précoce des membranes.
À cet effet, les gynécologues-obstétriciens réduisent le nombre d’embryons transmis in utero après une fécondation in vitro, afin de diminuer le risque d’accouchement prématuré. Dans le cas où l’un des bébés présente une faiblesse, l’équipe médicale procède à un accouchement prématuré.
Malformations utérines
À partir du deuxième trimestre, lorsque le col s’ouvre très facilement, il s’agit de la béance ou de l’incompétence cervicale. Dans ce cas, la femme enceinte peut enfanter précocement, même avec peu de contractions. Cela est généralement un problème fonctionnel associé à la résistance insuffisante du col de l’utérus, c’est-à-dire que le tissu est hyper souple trop tôt. Face à cela, la future maman bénéficiera d’un cerclage (bandelette permettant le renforcement du tonus du col), ou d’une surveillance échographique très rapprochée pendant les grossesses suivantes.
Parfois, la future maman peut disposer de deux petites cavités utérines, plutôt qu’une grande, sans le savoir : il s’agit d’un utérus cloisonné ou bicorne. Ces différentes malformations ne sont pas connues dans certains cas, et elles passent même inaperçues. Ce n’est que pendant le bilan de stérilité ou une fausse couche, que ces malformations sont détectées. Plus le fœtus se développe, plus il devient à l’étroit, ce qui déclenche les premières contractions, la dilatation du col…
Lorsqu’elle est mise au repos et bénéficie parfois d’un cerclage, la femme enceinte est en mesure de poursuivre la grossesse pendant quelques semaines. Si elle veut d’un deuxième enfant, le sectionnement de la cloison entre les deux utérus est fait par une intervention chirurgicale.