Pendant longtemps, les vaccins n’étaient pas recommandés aux femmes enceintes, sauf en cas de risque immédiat. Cette crainte des vaccins administrés était intimement liée à la vaccination contre la variole. En fait, cette pathologie avait entraîné une forte augmentation des malformations congénitales. Aujourd’hui, avec l’avancée de la technologie, il est possible pour les femmes enceintes de se faire vacciner sans risque. Zoom sur les vaccins à effectuer pendant et après la grossesse.
Sommaire de l'article
Pourquoi se faire vacciner avant et après la grossesse ?
Les vaccins, avant ou après la grossesse, peuvent présenter de nombreux avantages. En effet, ils protègent la mère et le bébé.
Le vaccin est sûr et peut aider
Les femmes enceintes doivent, pour éviter les maladies graves auxquelles elles sont exposées, prendre les mesures nécessaires. Dans ce cadre, les vaccins constituent des options à privilégier absolument. En plus de protéger les femmes enceintes, ces substances permettent de limiter les hospitalisations et donc, la mortalité.
Le vaccin fournit une protection anticorps par le lait maternel
Des études réalisées récemment ont révélé que la vaccination pendant la grossesse permettait au bébé de recevoir des anticorps via le lait maternel. De ce fait, il bénéficie d’une immunité passive. Mieux, cette protection ne s’arrête pas à sa naissance, car le lait maternel peut porter ces propriétés protectrices.
Les vaccins recommandés pendant et après la période de grossesse
De nombreux vaccins sont recommandés pendant ou après la période de grossesse. On peut citer notamment les vaccins contre la grippe, la coqueluche ou le Covid-19.
Le vaccin contre la grippe
Les femmes enceintes courent un risque plus important de complications en cas de survenue d’une grippe, tout comme le fœtus. La grippe peut entraîner de nombreux problèmes tels que :
- Naissance prématurée ;
- Poids moindre ;
- Fausse couche, etc.
Les autorités en charge de la sécurité sanitaire, pour ces nombreuses raisons, conseillent aux femmes en état de grossesse de privilégier le vaccin contre la grippe. Mieux, elles peuvent se faire vacciner dès la 14e semaine de grossesse. Le vaccin n’a aucun impact négatif sur le fœtus. Au contraire, le bébé bénéficie d’une double protection. Il profite des anticorps transmis à travers le placenta et ne peut pas contracter la maladie chez sa mère. Précisons que le vaccin contre la grippe peut être payant. Cependant, la femme enceinte profite d’un remboursement partiel par la mutuelle.
Le vaccin contre la coqueluche
La coqueluche est une pathologie dont l’impact sur les voies respiratoires peut être désastreux. Généralement, le tableau clinique dépend de l’âge et du statut de vaccination de la patiente. En comparaison aux nouveau-nés et aux enfants, la coqueluche se manifeste de manière atypique chez l’adulte. Ce dernier ne présente presque pas de signes.
Le plus souvent, on constate une toux modérée qui peut, par la suite, se révéler forte et persistante. Chez l’enfant, par contre, la coqueluche, en plus d’être grave, peut être mortelle. Dans ces conditions, les médecins recommandent à toutes les femmes enceintes de se faire vacciner contre cette maladie entre la 24e et la 32e semaine de grossesse.
Le vaccin proposé est un vaccin combiné qui renforce l’immunité contre d’autres pathologies telles que la diphtérie ou le tétanos. À chaque grossesse, une nouvelle injection sera requise, que la femme enceinte ait eu un rappel ou non. Ainsi, cette dernière créée, en tant que future mère, des anticorps qu’elle transmet à son enfant via le placenta. Dès sa naissance, le bébé est donc protégé, en attendant de recevoir de nouveaux anticorps par la vaccination.
Le vaccin contre le Covid-19
Bien qu’il ait connu une forte régression, le Covid-19 continue de faire assez de ravages. Cette maladie présente un grand danger pour la mère et son fœtus puisque les deux pourraient en pâtir. Le coronavirus chez les femmes enceintes prend toujours des formes plus graves. La vaccination devient donc l’unique solution pour se protéger. En se faisant vacciner, elles assurent la transmission des anticorps au fœtus, ce qui protège ce dernier.
Quelques jours après la vaccination, le principe agissant du vaccin (ARNm) ne montre plus aucune trace dans le corps de la mère. Dans ces conditions, il n’arrive plus à traverser le placenta. Il n’y a donc que la réponse immunitaire qui arrive à se maintenir. Par contre, les anticorps résultant du système immunitaire de la mère s’infiltrent sans grande difficulté dans le placenta.
Ce processus commence au cours du quatrième mois et devient plus important à partir du septième mois. La vaccination de la femme enceinte assure donc la protection de son enfant contre le Covid-19, dès sa naissance et dans les premiers mois de sa vie.
Les vaccins recommandés pendant et après la grossesse sur indication du médecin
Bien qu’ils puissent être administrés pendant la grossesse, certains vaccins doivent être recommandés par le médecin. Il s’agit des vaccins contre l’hépatite B, le tétanos ou la poliomyélite.
Le vaccin anti hépatite B
Le vaccin anti hépatite B ne présente aucun danger pendant la grossesse. Les fournisseurs de soins le recommandent habituellement lorsqu’il existe un risque important de contracter la maladie comme :
- La toxicomanie ;
- Le contact avec un sujet atteint ;
- Les relations sexuelles non protégées…
Généralement, le vaccin anti hépatite B présente une excellente efficacité pendant la grossesse. Cela résulte du fait qu’il est composé en partie d’une fraction du virus inactivé.
Le vaccin antitétanique
Le vaccin antitétanique est largement répandu. Il est connu pour faciliter la disparition du tétanos obstétrical. Outre le fait qu’elle soit particulièrement efficace, cette vaccination, pendant la grossesse, n’expose pas à des risques importants. Le plus souvent, une vaccination pendant la grossesse suffit à éviter la maladie. En ce qui concerne le vaccin, il est conçu à partir de l’anatoxine du bacille donnant le tétanos.
Le vaccin anti poliomyélite
Sur proposition du fournisseur du soin, le vaccin anti poliomyélite peut être administré à une femme en état de grossesse. L’immunité assure la protection de l’enfant et garantit sa bonne santé, et ce, jusque dans ses premiers mois.
Les vaccins à éviter pendant et après la période de grossesse
Certains vaccins, bien que nécessaires, sont à éviter pendant la grossesse.
Le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole)
L’administration du vaccin ROR est fortement déconseillée pendant la grossesse. Les femmes doivent notamment éviter de tomber enceintes pendant 28 jours après avoir reçu ce vaccin. Cette règle existe puisque ce dernier est constitué d’un virus vivant atténué. Autrement dit, le vaccin ROR pourrait entraîner une infection à la rubéole chez une femme enceinte.
Selon les études menées à ce jour, le risque réel de ROR pendant la grossesse est presque inexistant. Toutefois, contracter cette maladie durant cette période sensible peut entraîner :
- La mort du nouveau-né ;
- Un accouchement avant la date prévue ;
- Des anomalies congénitales.
Toutefois, de nombreuses femmes ont reçu le vaccin ROR pendant leur grossesse et ont accouché de bébés en bonne santé. Il n’y a donc aucune raison de s’alarmer si, après la réception de ce vaccin, vous apprenez que vous portez un enfant.
En outre, les parties rougeole et oreillons du vaccin ROR sont également des virus vivants atténués. Bien que certaines études aient montré que les infections peuvent augmenter le risque de malformations congénitales, cela n’a pas été prouvé. On s’inquiète par ailleurs d’un lien possible entre ces infections et les fausses couches. Mais une fois encore, le risque de contracter la rougeole ou les oreillons à cause d’un vaccin est purement théorique.
Le vaccin contre la varicelle
À l’instar du vaccin ROR, le vaccin contre la varicelle est également fabriqué avec des virus vivants atténués. Chez les femmes enceintes, sa réception est interdite. Les fournisseurs de soins conseillent aux femmes d’observer une période de trente jours après l’administration de ce vaccin avant d’essayer de tomber enceintes.
Néanmoins, le fait de contracter la varicelle pendant la grossesse peut s’avérer dangereux pour bébé. Pour ce faire, il vaut mieux prendre certaines mesures pour se protéger. Cela est d’autant plus important si la femme enceinte n’a jamais eu la maladie. Dans ce cas, il faut :
- Éviter de côtoyer toute personne qui a ou pourrait avoir la varicelle ;
- Veiller à éviter tout contact avec une personne qui a le zona, une maladie qui touche essentiellement les personnes ayant développé auparavant la varicelle ;
- S’assurer que tous les enfants en bonne santé âgés d’un an ou plus ont reçu une dose de vaccination.
De ce fait, il est conseillé de demander l’avis de son fournisseur de soins. Ce dernier peut mieux renseigner sur le processus à suivre.