Le groupe sanguin est le premier facteur de classification des êtres humains. Son principal intérêt est de sécuriser les transfusions sanguines pour préserver l’intégrité des patients receveurs. Pour ce faire, les scientifiques ont établi des classifications à partir de plusieurs systèmes génétiques. Les répartitions les plus connues et les plus importantes sont celles du système ABO et du facteur rhésus.
Le système ABO permet de distinguer les individus selon quatre groupes à savoir : A, B, AB et O. Le facteur rhésus permet de créer deux catégories d’individus (rhésus positif et Rhésus négatif) au sein de chacun des groupes précédents, ce qui nous amène à 8 groupes sanguins.
Aujourd’hui, il est d’un intérêt capital de connaître son appartenance à l’un ou l’autre de ces groupes sanguins. Cela permet de mieux appréhender les implications que cela impose sur le plan de la compatibilité, de l’hérédité, du risque de certaines maladies ainsi que pour les habitudes alimentaires. Nous faisons ici le point sur les groupes sanguins.
Sommaire de l'article
Le groupe sanguin A
Les individus du groupe sanguin A sont les plus représentés en France avec une proportion de 44 % de la population. Parmi eux, 39 % sont du groupe A+. Si vous appartenez à cette classe, voici l’essentiel à savoir.
Caractéristiques générales
Chaque groupe sanguin est identifié à partir des marqueurs ou antigènes présents sur la membrane des globules rouges. Les individus du groupe A possèdent des hématies ayant des protéines membranaires de type A. Ces derniers ont également des anticorps anti-B.
Compatibilité sanguine
Étant donné que les individus de groupe A possèdent des agglutinogènes anti-B, ils ne peuvent donc pas recevoir du sang appartenant aux groupes B ou AB. En effet, le cas échéant, on assistera à une hémolyse des globules rouges du donneur. Par contre, le sang d’un individu de groupe A peut être transfusé aux personnes appartenant aux groupes A et AB.
Hérédité et susceptibilité aux maladies
Lorsque vous êtes de groupe A, deux génotypes sont possibles. Soit vous êtes AA, soit vous êtes Ao. Dans le premier cas, votre descendance pourrait être composée d’individus de groupe A ou AB quel que soit le caractère de votre partenaire. Le second cas offre une plus grande possibilité en fonction du génotype de votre partenaire.
Des études ont prouvé que les personnes appartenant aux groupes A ont un risque plus élevé de développer un diabète de type 2. Il en est de même pour les risques d’infarctus et d’AVC. Le sang des individus de groupe A coagule assez vite, ce qui crée des conditions favorables aux formations des caillots sanguins.
Recommandations alimentaires
Il a été prouvé que les régimes à base de plantes sont bien plus bénéfiques pour les personnes de groupe A. Généralement, un sujet de cette classe est très susceptible au stress, ce qui perturbe l’assimilation correcte des aliments. C’est pour cela qu’il est conseillé de réduire la consommation des aliments d’origine animale :
- Viande ;
- Œuf ;
- lait, etc.
Toutefois, il ne s’agit pas de supprimer entièrement ces produits de votre alimentation. La consommation de poisson, de céréales et de légumineuses sera très bénéfique pour vous.
Le groupe sanguin B
Le groupe sanguin B fait partie des moins représentés en France avec seulement 10 % d’individus sur la population globale.
Caractéristiques générales et compatibilité
Les érythrocytes du groupe sanguin B présentent sur leur membrane les marqueurs antigéniques de type B. Dans le plasma de ces individus, on retrouve uniquement des anticorps anti-A. Par conséquent, une personne appartenant à cette catégorie ne peut recevoir du sang des groupes A et AB. Par contre, elle peut se faire transfuser sans risque le sang d’un individu de groupe A et O. Si vous appartenez au groupe B, votre sang peut sauver une personne de groupe B ou AB.
Hérédité et susceptibilité aux maladies
Une personne de groupe B peut être de génotype BB ou Bo. Ceux qui ont reçu deux allèles B de leurs parents ne peuvent avoir que des enfants de groupe B ou AB, peu importe la nature de leur partenaire. Un individu de génotype Bo peut quant à lui avoir une progéniture de groupe A, B, AB ou o. Le tout dépendra du génotype de son partenaire.
Le groupe B partage la même susceptibilité à certaines maladies que le groupe A. Un avantage dont jouissent les personnes de type B, est que le risque de calculs rénaux est plus faible.
Recommandations alimentaires
Les personnes du groupe B présentent la meilleure tolérance aux produits laitiers. Vous pouvez donc consommer sans craindre de répercussions des produits à base de lactose. Par contre, il faut rester raisonnable, car un abus de fromages trop riches vous fera prendre du poids. Il faut noter que les sujets du groupe B sont aussi sensibles aux stress.
Les mauvaises assimilations alimentaires peuvent provoquer soit une prise de poids, soit une absence de croissance. Les aliments déconseillés pour vous sont :
- le soja ;
- la farine complète ; *
- les fruits exotiques.
Privilégiez la farine blanche, la viande, le poisson, les légumineuses, les céréales, etc.
Le groupe sanguin AB
Le groupe AB présente le plus faible taux de représentation en France. On dénombre 4 % de la population appartenant à cette identité érythrocytaire.
Caractéristiques générales et compatibilité
Les globules rouges des individus du groupe AB présentent sur leur membrane les deux types de marqueurs A et B. Leur plasma ne contient aucun agglutinogène. Pour ce faire, ils sont qualifiés de receveurs universels, car ils ne peuvent agglutiner aucune hématie, quelle que soit sa provenance. Il faut noter que les individus du groupe AB ne peuvent transférer leur sang qu’à une autre personne du groupe AB.
Hérédité et susceptibilité aux maladies
Il n’existe qu’un seul génotype possible pour le groupe sanguin AB. L’individu hérite d’un allèle A et d’un allèle B de chaque parent. En ce qui concerne la descendance, un homme ou une femme de ce groupe peut donner naissance à des enfants de groupes A, B et AB en fonction du partenaire. Cette catégorie de personnes présente la même sensibilité aux mêmes pathologies que les sujets des groupes A et B.
Recommandations alimentaires
Le groupe sanguin AB combine les avantages des groupes A et B. Il y a peu de restriction alimentaire à suivre pour ces personnes. Toutefois, il est conseillé de mettre l’accent sur les aliments faciles à digérer. Privilégiez la consommation de soja, de légumineuses et de poisson au détriment de la viande grasse.
Le groupe sanguin O
Plus de 42 % de la population française est du groupe O. C’est la deuxième identité érythrocytaire la plus représentée dans le pays. C’est aussi un groupe sanguin très recherché pour ses particularités.
Caractéristiques générales et compatibilité
Les globules rouges d’une personne de groupe O ne présentent aucun antigène sur leur membrane. Par contre, on retrouve dans leur plasma les anticorps anti-A et anti-B. Compte tenu de l’absence de marqueur dans leur sang, les personnes du groupe O peuvent donner leur liquide physiologique à tous les autres en tenant compte de la compatibilité du facteur rhésus bien sûr. Le revers de tout ceci, c’est que ces individus ne peuvent recevoir du sang d’aucun groupe autre que le type O.
Hérédité et susceptibilité aux maladies.
Dans le système ABO, l’allèle O est récessif. Il ne s’exprime qu’à l’état homozygote. Le seul génotype possible est donc OO. Dans ce cas, le groupe sanguin des enfants d’une personne de groupe O dépend essentiellement de son partenaire. Un couple composé de 100 % d’individu de groupe O aura également une descendance composée uniquement d’enfants de groupe O.
Le sang de type O a la particularité d’avoir une coagulation plus lente que la plupart. Cela représente un risque élevé en cas d’hémorragie, mais il y a aussi un avantage. En effet, compte tenu de la fluidité de leur liquide physiologique, il y a très peu de risque de formation de caillot sanguin.
Ces personnes sont donc moins sujettes aux AVC et infarctus. D’autre part, l’appartenance à ce groupe augmente la probabilité de souffrir d’un ulcère de l’estomac. Les personnes de cette classe sont également plus vulnérables face à plusieurs autres bactéries infectieuses.
La particularité qui fait l’unanimité actuellement pour ce groupe est qu’il serait moins touché par la pandémie de la Covid-19 selon certaines études. Les individus de type O présenteraient en effet un risque plus faible de contracter le virus que tous les autres groupes.
Recommandations alimentaires
Les personnes du groupe O ont un métabolisme plus lent que les autres. Les excès et les aliments trop gras sont donc vivement déconseillés. Par contre, la viande rouge est acceptée. Préconisez les animaux nourris à l’herbe. Ils ont une meilleure teneur en oméga 3, protéine très bénéfique pour ce groupe.
Consommez beaucoup de légumes, d’oléagineux et de graines. Il faudra éviter la consommation du lait de vache, du blé ou autre aliment riche en gluten. La banane, le melon et les agrumes sont aussi déconseillés. Les individus de groupe O stockent trop facilement le glucide.
Le système ABO est le plus utilisé en matière de classification des personnes. Néanmoins, il est toujours associé au facteur rhésus pour les questions de compatibilité mère et enfant ainsi qu’en matière de transfusion sanguine.
Groupe sanguin et grossesse
Il arrive qu’une femme enceinte ait un rhésus différent de celui de son fœtus. Cela se passe par exemple si le fœtus hérite de gènes d’un groupe et d’un rhésus différents de son père. Il existe donc un risque si la mère est rhésus négatif (RhD-) et que le fœtus est rhésus positif (RhD +).
La sensibilisation
Il existe une possibilité que des globules rouges de l’enfant entrent dans l’organisme de la mère. Lorsque cela arrive, le corps de la mère réagit en créant des anticorps anti-RhD dans le plasma de cette dernière.
Ce processus est appelé sensibilisation et peut créer des difficultés si ces anticorps se mettent à attaquer les globules rouges du fœtus, car ils les considèrent comme étrangers. Ce phénomène peut entrainer des lésions cérébrales graves chez le fœtus si la prise en charge ne se fait pas à temps.
Traitement
Pour prévenir la production de l’anticorps, la mère doit recevoir une injection d’immunoglobuline anti-D. Ce traitement permettra aussi de réduire les effets de la sensibilisation sur le fœtus. L’injection se fait généralement durant la 28e semaine de grossesse. Elle peut être complétée lors de la 34e semaine de grossesse. Il faut savoir que l’effet de l’immunoglobuline anti-D peut durer pendant environ 12 semaines.
Toutefois, en dépit de cette injection, les anticorps de la mère sont toujours présents dans son plasma sanguin. Ayant un rhésus négatif, si elle tombe à nouveau enceinte d’un fœtus au rhésus positif, le risque est élevé que ses anticorps s’attaquent une fois de plus aux globules rouges de son nouveau fœtus.
Pour éviter cela, une analyse de vérification du groupe sanguin et du rhésus du fœtus est faite dans les premières semaines de grossesse pour détecter les risques éventuels et prendre les dispositions idoines. La compatibilité de groupe sanguin mère-enfant est donc importante pour les deux.
Il est recommandé aux femmes qui souhaitent avoir des enfants de faire les analyses adéquates pour déterminer leur groupe sanguin ainsi que leur rhésus. Il en va de même pour leur partenaire, afin que les risques de fausse couche ou de naissance d’enfants retardés soient limités, voire évités.
Enfin, avoir connaissance de ces informations permet aux médecins de prévoir des poches de sang du bon groupe lors des accouchements, pour parer aux complications qui pourraient survenir à l’instar de ce qui se fait lors des interventions chirurgicales.