Votre urine a-t-elle changé de couleur ? Est-elle rougeâtre ? Si oui, il se pourrait que ce soit du sang dans votre miction. Même si aucune douleur n’est ressentie, il est important que cette affection soit prise au sérieux. En effet, l’hématurie peut être bénigne ou sévère. Toutefois, dans l’un ou l’autre des cas, une réaction rapide est à préconiser pour éviter les complications. Retrouvez ici plus d’informations sur l’hématurie.
Hématurie : de quoi s’agit-il ?
Une hématurie désigne la présence du sang dans l’urine. Cette apparition se fait de manière progressive. Il faut donc plusieurs jours pour que le malade constate la présence du sang à l’œil nu. Par conséquent, il est impossible de détecter la maladie dès son commencement. À moins que la personne atteinte fasse un test sanguin dans un autre but, et que l’hématurie lui soit diagnostiquée.
Dans certains cas, l’apparition de l’hématurie peut être soudaine. Elle est due à des causes violentes telles que les traumatismes. Néanmoins, chez la femme, il faudrait faire attention pour ne pas confondre l’hématurie avec les règles menstruelles. En effet, il est possible que le sang des règles se mélange à l’urine pendant la période œstrale. S’il en est ainsi, il n’y a aucune raison de s’alarmer.
La confusion peut être également due à une coloration de l’urine par des colorants alimentaires. Que ces produits alimentaires soient industriels ou naturels, ils impactent la coloration de la miction. Comme exemple, il y a la betterave qui donne une couleur rouge à l’urine. Par ailleurs, certains médicaments ont le même effet. Cependant, généralement, les thérapeutiques donnent une couleur rosée à l’urine.
Hématurie : quelles en sont les différentes formes ?
L’hématurie existe en trois différentes formes à savoir : hématurie microscopique, hématurie macroscopique, hématurie d’effort. Les deux premières formes sont les plus fréquentes parmi les cas rencontrés. Pour ce qui est de la troisième forme, elle s’observe chez une cible particulière. Autrement dit, ce ne sont pas toutes les personnes qui y sont exposées.
Hématurie microscopique
Cette forme de l’hématurie est caractérisée par l’existence du sang dans l’urine, en toute petite quantité. Le volume du sang est tellement dérisoire qu’il n’est pas visible à l’œil nu. Son diagnostic se fait d’une manière hasardeuse. Les personnes atteintes en sont informées alors qu’elles ont fait des examens en suivant des symptômes autres que ceux d’une hématurie.
La plupart du temps, ce sont les examens de médecine scolaire ou de médecine de travail, qui aboutissent à la trouvaille de l’hématurie microscopique. Lorsque l’existence de l’affection est établie, le patient doit aller consulter un spécialiste pour faire des examens plus précis. Cette dernière règle est importante, car une hématurie microscopique peut évoluer et entraîner d’énormes complications.
Hématurie macroscopique
Contrairement à la forme précédente, l’hématurie macroscopique est immédiatement visible à l’œil nu. La miction de la personne malade peut prendre différentes couleurs. Les coloris de l’urine vont du rosé au rouge (rouge brunâtre). Dès que le malade constate ce changement radical de sa miction, il se doit d’aller à l’hôpital pour faire une consultation chez un professionnel. Des analyses approfondies seront également requises pour établir le diagnostic de façon précise.
Hématurie d’effort
Cette dernière forme de l’hématurie regroupe en son sein les deux précédentes formes de l’affection. En d’autres termes, l’hématurie d’effort peut se manifester comme l’hématurie microscopique ou l’hématurie macroscopique. Elle se distingue par ses facteurs déclencheurs. En effet, ce sont les chocs répétés sur les reins et la vessie qui provoquent cette forme d’hématurie.
Il est donc normal que ce soit les sportifs expérimentés qui en souffrent le plus. Au fur et à mesure qu’ils déploient une grande quantité d’énergie, ils s’exposent aux microtraumatismes, et donc à l’hématurie d’effort. Les pratiquants de marathon sont les plus affectés par cette version de l’hématurie.
Quelles sont les origines du sang dans l’urine ?
L’hématurie est la résultante des maladies ou infections du dispositif urinaire. Au nombre de ces origines, il y a :
- Le calcul biliaire ;
- La tumeur de la vessie ;
- La tumeur rénale ;
- L’infection urinaire ;
- Les traumatismes rénaux.
La quatrième cause, l’infection rénale, est la plus fréquente chez les malades de l’hématurie. La présence du sang dans l’urine signifie que l’infection s’est aggravée. Alors, un inconfort du périnée se fait sentir suivi de douleurs. Lorsqu’aucun traitement n’est administré à temps, l’hématurie fait son apparition.
Pour ce qui est du calcul biliaire, il signifie un déplacement des reins. Cette action inopportune de l’organe, crée des lésions saignantes. Il en est de même pour les traumatismes rénaux, à la seule différence, que le saignement provient du périnée. Aussi, convient-il d’ajouter que ces traumatismes sont dus à un choc physique violent.
Hématurie : les signes cliniques
L’hématurie se manifeste de trois manières différentes. Pour chaque signe, elle prend une appellation pour démontrer la gravité du mal. Elle met également en relief les parties affectées du système urinaire.
En premier, il y a l’hématurie initiale qui se manifeste avant que la miction ne soit faite. Autrement dit, le sang coule avant que l’urine ne s’écoule. Ce cas révèle que les organes touchés par l’affection sont la prostate ou l’urètre.
En second, il y a l’hématurie terminale qui survient, au terme de la miction. Ce qui signifie que le sang s’écoule après que le malade ait fini d’uriner. Ce symptôme est révélateur d’un dysfonctionnement de la vessie.
En dernier, la présence du sang dans l’urine (plus précisément dans le jet urinaire) fait état d’une hématurie totale. La miction est colorée de rouge d’un bout à l’autre. L’urine et le sang sont donc mêlés du début à la fin de la miction. Le problème, à la base de cette manifestation, est de source rénale.
Hématurie : quelles sont les complications à prévoir ?
La présence du sang dans l’urine est souvent bénigne. Il faut très peu de sang pour que l’urine soit colorée en rouge. Ainsi, les saignées sont relativement pondérées. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il ne faudrait pas réagir, car un manque de réaction médicale peut aggraver la santé du malade.
En effet, sur le long terme, une hématurie peut engendrer des anémies. Il se peut également que des caillots de sang apparaissent dans l’urine. À cette étape, il est certain que l’un des organes du dispositif urinaire est endommagé. Il faudrait s’attendre à de sérieuses brûlures pendant la miction. La formation d’une tumeur des voies urinaires devient une éventualité réalisable.
À défaut, le malade d’hématurie aggravée doit faire face à une maladie néphrologique ou urologique. Toutefois, la probabilité d’avoir les deux dernières maladies est de 2 sur 20. Ce qui signifie que la tumeur des voies urinaires et la maladie néphrologique ou urologique sont des cas extrêmement rares.
Par ailleurs, pour ce qui est de la formation de caillots, il faudrait s’assurer que la personne atteinte ne suit pas un traitement anticoagulant. La prise de ce type de médicament peut induire le médecin en erreur. Il ne trouvera donc pas la cause exacte de l’hématurie.
Comment se fait le diagnostic de l’hématurie ?
Après avoir aperçu du sang dans sa miction, le malade doit immédiatement prendre rendez-vous pour une consultation. Il faut souligner que ce premier rendez-vous doit se faire chez un médecin généraliste. Comme premier examen, ce dernier demandera une analyse d’urine ou l’ECBU. En fonction des résultats obtenus, le patient devra répondre à une série de questions.
Au cours de l’interrogatoire, la personne malade aura des questions comme :
- Ressentez-vous des douleurs en urinant ?;
- Avez-vous mal aux reins ?;
- Quand est-ce que le sang apparaît dans l’urine ?;
- Suivez-vous des traitements anticoagulants ?;
- Avez-vous déjà souffert d’une infection ou maladie urinaire ?;
L’interrogatoire doit être également dirigé sur les antécédents familiaux et l’anamnèse. Le docteur cherchera également à connaître les circonstances de la découverte de la maladie. Cette dernière vérification s’adresse surtout aux femmes. En outre, les facteurs à risque comme l’alcoolisme, le tabagisme, l’irradiation pelvienne, et la cyclophosphamide sont à rechercher chez le patient.
Toutes ces questions ont pour but d’orienter le médecin vers la cause exacte de la maladie urinaire. Pour corroborer les réponses, un uroscanner ou une échographie de l’appareil urinaire sera prescrit(e). À la sortie des résultats, le médecin pourra recommander un urologue afin qu’il les interprète au mieux.
Au besoin, il vous sera demandé par ce dernier, de faire une endoscopie de la vessie et/ou une cystoscopie. Il importe de notifier que la démarche est pareille pour toutes les formes d’hématurie. En outre, le type d’hématurie contractée par le malade ne détermine pas forcément la gravité de la maladie à sa source.
Comment faire le traitement de l’hématurie ?
À ce jour, il n’existe aucun remède spécifique (médicament ou thérapie) qui puisse traiter l’hématurie. Autrement dit, l’hématurie ne se soigne pas directement. Par contre, il existe une alternative pour en venir à bout. En effet, il est possible de combattre l’hématurie en éliminant son origine. Ainsi, le docteur doit prescrire le traitement approprié en tenant compte de l’infection ou de la maladie à la base du mal.
Ce faisant, le malade devra faire usage d’antibiotiques pour régler le problème de l’infection urinaire. Pour ce qui est des maladies, seul le médecin peut recommander la marche à suivre. Toutefois, pour traiter le calcul biliaire, il faut une cholécystectomie. Il s’agit d’une opération chirurgicale au cours de laquelle, une ablation de la vésicule biliaire est effectuée.
Pour le cas d’une tumeur, il faut une prise en charge par un service de cancérologie. Le malade pourra suivre le traitement adéquat en fonction du type de cancer et de son évolution.
En gros, l’hématurie est une affection urinaire qui affecte trois organes à savoir : les reins, la vessie, et l’urètre. Bien qu’il n’y ait pas de traitement pour contrer le mal de façon directe, l’occultation de la cause suffit pour garantir la guérison du malade. Pour cette raison, il est important que la consultation chez le médecin soit faite dans un bref délai.