Si depuis quelque temps vous constatez une enflure et des douleurs à l’épaule, au coude, au tendon d’Achille ou au genou, vous souffrez probablement d’un hygroma. Il ne s’agit pas d’un problème de santé grave. Mais, il est suffisamment sérieux pour qu’on prenne des mesures afin d’y remédier le plus tôt possible. Dans ce guide sur l’hygroma sous toutes ses formes, on vous fait le point de tout ! Définition, symptômes, causes, personnes à risque, diagnostic, traitements et mesures de prévention.
Sommaire de l'article
En savoir plus sur l’hygroma
Cette section vous explique en détail le mécanisme par lequel survient l’hygroma, les différents types qu’on rencontre ainsi que les affections qui lui sont assimilées.
Qu’est-ce que c’est que l’hygroma ?
La bourse séreuse est un petit sac qui sépare les os des muscles, des tendons et des autres parties du corps. Se présentant sous forme d’un coussinet, elle contient du tissu conjonctif et un fluide dénommé liquide séreux, liquide hématique, liquide synovial ou encore synovie.
La bourse séreuse ainsi constituée a pour rôle de protéger les articulations des pressions. Elle facilite donc les mouvements du tendon qui se trouve sur l’os en empêchant les frottements et en contrant les frictions. C’est pour cela que la bourse séreuse est encore appelée bourse de glissement.
S’il arrivait que les tendons se déforment suite à un épaississement, le plus souvent à cause d’une utilisation intensive, la bourse séreuse subit alors plus de friction. Par conséquent, une inflammation naît. Habituellement, cette poche qui ne contient que très peu de fluide sécrète désormais en excès le liquide synovial. Et on observe un gonflement important : c’est l’hygroma qui prend forme.
Ainsi, un hygroma, encore appelé bursite est une tuméfaction entraînée par l’augmentation du volume d’une bourse séreuse (espace normalement virtuel) au contact de glissement osseux. Ceci, par interposition (épanchement) du liquide séreux se trouvant sur l’une des faces des articulations.
L’hygroma ou bursite est un mal plutôt fréquent, mais relativement bénin pour la plupart du temps. Néanmoins, il peut s’aggraver si la partie touchée n’est pas mise au repos. Il peut également s’infecter et l’on pourrait même constater une calcification. Toutefois, notez que ce mal ne saurait jamais évoluer jusqu’à atteindre le stade d’une tumeur cancéreuse.
Quels sont les différents types de bursites ?
Les bourses séreuses se retrouvent dans tout le système musculo-squelettique. Cependant, elles sont les plus connues au niveau des articulations du coude, du genou, du pied, du tendon d’Achille, de la hanche, du poignet et de l’épaule. Pour cette raison, il existe autant de types d’hygroma.
Ainsi, quand ce mal survient au niveau du coude, on parle d’hygroma olécranien. Lorsqu’il se trouve à l’épaule, on parle d’hygroma subdeltoïdien ou d’hygroma subacromial. La bursite de la rotule est encore appelée bursite prépatellaire. Elle peut également se trouver au niveau du tendon d’Achille.
Quelle est la différence entre la bursite et la tendinite ?
Comme mentionné plus haut, l’hygroma est une inflammation de la bourse de glissement. La tendinite quant à elle est une inflammation du tendon. La différence lorsqu’on est atteint d’une tendinite se trouve uniquement au niveau de la dénomination. Le docteur pourra toutefois désigner le mal par l’appellation « tendino-bursite ». Aussi, notez qu’une tendinite peut entraîner une bursite.
Quels sont les symptômes de l’hygroma ?
Au début de l’hygroma, le sujet verra apparaître une boule de taille variable pouvant atteindre jusqu’à 10 cm. Elle est gênante par son volume, mais indolore pour la plupart du temps. Cet enflement sera situé à l’endroit affecté par la bursite : le coude, le genou, la base du tendon d’Achille ou autres.
Plus tard, une douleur locale apparaît de même que divers signes d’inflammation tels que la chaleur et les rougeurs ! La sensation de raideur et les pertes de mouvements sont en outre des symptômes possibles surtout quand l’hygroma affecte les épaules.
En outre, lorsque l’hygroma s’infecte, on peut constater des symptômes infectieux régionaux comme les ganglions. Il peut aussi y avoir des signes infectieux généraux tels que la fièvre. À cette étape, le sujet peut en outre observer, en regard de la tuméfaction, une lésion cutanée.
Notez toutefois qu’il n’existe aucun symptôme spécifique à l’hygroma. La douleur et tous les autres signes cliniques qui le caractérisent ne sont pas spécifiques. C’est ce que souligne le médecin du sport, Douglas Levy Biau.
Par ailleurs, il faut savoir que les capsules des articulations et les bourses séreuses sont en liens étroits. Pour cela, l’articulation elle-même peut être sujette à l’inflammation suite à un hygroma et émettre des signes d’arthrite.
Qu’est-ce qui entraîne ce mal ?
Le plus souvent, l’origine de l’hygroma est post-traumatique par appuis prolongés et/ou direct sur l’articulation concernée ou par choc. Ainsi, la bursite est souvent occasionnée par des efforts répétés, un exercice inhabituel ou une pression prolongée chez des sujets sollicitant plus qu’il n’en faut une articulation donnée.
Porter des chaussures mal adaptées, subir une opération chirurgicale ou mal se préparer pour le sport pourraient en outre être des causes d’un hygroma.
Par ailleurs, en dehors des causes mécaniques, la bursite peut aussi être occasionnée par des facteurs métaboliques. Cela peut être dû à la polyarthrite, à la chondrocalcinose, à la goutte ou à l’infection d’une plaie par le staphylocoque doré par exemple. Et pour finir, la survenue d’hygromas peut avoir des origines génétiques et héréditaires.
Quelles sont les personnes à risque ?
Les personnes qui doivent régulièrement se mettre à genoux ont assez de risque d’expérimenter l’hygroma des genoux. Celles qui au cours de leurs activités auront régulièrement les bras surélevés peuvent quant à elles expérimenter l’hygroma des épaules.
En général, les sujets à risques sont ceux qui, lors d’exercices répétés, soumettent leurs articulations à des pressions régulières ou à des frottements. De même, il existe certaines professions qui sont particulièrement à risque. C’est le cas par exemple des sportifs de haut niveau et d’autres professionnels que sont :
- Les installateurs de plancher et de tapis ;
- Les poseurs de carreaux ;
- Les peintres ;
- Les personnes qui font des métiers de manutention ;
- Les paysagistes et les jardiniers…
Par ailleurs, des études ont prouvé que l’hygroma touche plus les personnes de sexe masculin dont l’âge s’évalue à 35 ans approximativement.
Comment se diagnostique un hygroma ?
Il est recommandé de se rendre dans un centre de santé si une douleur et/ou une inflammation durent pendant plus d’une semaine. Il est aussi conseillé de voir un professionnel lorsqu’on expérimente des récidives de tuméfaction accompagnée ou non d’infection.
Enfin, il faut consulter sans attendre lorsque la tuméfaction est accompagnée de douleur très violente. Les spécialistes qu’il faut rencontrer dans ce cas sont : le médecin généraliste, le masseur-kinésithérapeute ou l’ostéopathe.
Généralement, ce sont les examens physiques qui permettent de diagnostiquer l’hygroma. Toutefois, des examens médicaux sont aussi prescrits. Il s’agit principalement de la radiographie. Elle permet de mettre en évidence une épine ou une pointe, à l’origine de la l’enflement.
En outre, d’autres tests médicaux peuvent être demandés pour confirmer le diagnostic du mal. Par exemple, le docteur peut demander l’analyse d’un échantillon du liquide séreux se trouvant dans la région de l’articulation affectée. Une échographie, une analyse sanguine ou une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) peuvent également être demandées.
Quels traitements conventionnels contre l’hygroma ?
Avant d’entamer tout traitement contre l’hygroma, il est indispensable d’identifier le facteur déclenchant le traumatisme et de le stopper sans attendre. En réalité, si le mal est encore léger, un repos peut suffire pour y remédier. Et durant ce temps, l’utilisation de la glace peut permettre de réduire l’inflammation, calmer la douleur et dégonfler la région.
Mais, même s’il faudra inévitablement associer un traitement, il faut savoir que la bursite est un mal qui guérit vite généralement. Avec des solutions simples, elle peut passer. Par contre, certaines fois, elle peut nécessiter une ponction ou une intervention chirurgicale. En savoir plus :
Les traitements non chirurgicaux
Le traitement de l’hygroma avec des médicaments comprend souvent des antidouleurs et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). L’usage des corticoïdes s’avère parfois nécessaire. Toutefois, ces traitements peuvent être associés à une immobilisation courte du genou, du coude, de l’épaule… Ils peuvent aussi être associée à des pansements alcoolisés, des glaçages, etc.
Lorsque l’hygroma est surinfecté, il est possible d’envisager un prélèvement bactériologique grâce à une ponction. Alors, sous une anesthésie locale, le médecin aura notamment à ponctionner le liquide avant d’appliquer un traitement à l’antibiotique. Mais cette méthode est souvent vouée à l’échec, car la bursite se reforme automatiquement.
Sinon, il peut aussi faire recours à une injection de corticoïdes. Mais là également un problème se pose, car les infiltrations de cet élément peuvent infecter l’hygroma.
La chirurgie contre l’hygroma
La chirurgie devient indispensable lorsque la bursite persiste plus de 3 mois et que le traitement ne vient pas à bout de la tuméfaction. Elle s’avère aussi être un recours nécessaire lorsque la bursite est récidiviste ou quand elle s’infecte en créant un abcès.
Enfin, si une ponction est déjà réalisée et qu’on ne constate pas rapidement une amélioration des signes de l’infection, l’exérèse chirurgicale devient incontournable pour une guérison durable. Le docteur pourra de ce fait retirer la poche infectée qui cause la gêne. On parle alors de « bursectomie ». Elle consiste en une ablation de la bourse de glissement.
Avant l’opération, quelques examens seront demandés comme l’échographie ou la radiographie de l’endroit affecté. Un bilan sanguin et l’observation de la tension artérielle sont aussi nécessaires comme dans le cas de tout type de chirurgie. Si le patient suivait au préalable un traitement hémostatique, il doit interrompre la prise des médicaments quelques jours avant l’intervention. Et le jour de l’opération, le sujet doit être à jeun.
La bursectomie est faite sous anesthésie locale ou générale en fonction de l’endroit où se situe l’inflammation. Si la bourse de glissement infectée se trouve au niveau de l’épaule, le chirurgien pratique souvent une arthroscopie de l’épaule. Au coude ou au genou, il fera l’incision de la peau afin de retirer définitivement la poche et de refermer l’ouverture.
La durée de l’opération et de l’hospitalisation dans le cadre d’une exérèse chirurgicale de la bourse séreuse est variable et dépend de la bourse à enlever. Toutefois, cette opération peut être faite en ambulatoire.
En outre, il faut savoir que la chirurgie pour soigner l’hygroma des épaules, des genoux, des coudes ou de toutes les articulations présente des risques. Et le premier est celui d’une surinfection ou d’une rechute.
Le patient peut aussi malheureusement expérimenter une nécrose cutanée. C’est-à-dire que la peau de la zone affectée devient mal vascularisée et fragilisée. De plus, lors de l’exérèse chirurgicale de la bourse séreuse, le décollement étendu de la peau rend également fragile sa vascularisation. Cela s’observera surtout chez les patients fumeurs.
Et puis, l’algodystrophie, la raideur postopératoire et d’autres complications de la cicatrisation peuvent en outre être constatées.
Nota Bene : Pour tout le temps nécessaire au rétablissement, il faut se tenir loin des activités pouvant aggraver l’inflammation des bourses séreuses. Après le traitement, les sujets se remettent complètement. Ils reprennent généralement une vie normale sans la moindre restriction.
Toutefois, la douleur peut persister quelques semaines et le gonflement encore plus longtemps. Il convient alors pendant environ 4 à 6 semaines d’éviter les activités difficiles. S’il y a eu une bursectomie, il faudra aussi envisager un arrêt de travail allant de 2 à 4 semaines.
L’ostéopathie est-elle une solution contre la bursite ?
Il est possible, de joindre en complémentarité, un suivi par un ostéopathe. La visite chez ce professionnel sert à trouver les causes de l’hygroma et à réduire l’inflammation. Cela aide aussi à retrouver une bonne mobilité de l’articulation et à rééquilibrer le corps en général. Aussi, en dehors de la visée curative du travail de l’ostéopathe, cela sert également pour la prévention d’une récidive.
Quelles autres médecines douces contre l’hygroma ?
En dehors de l’ostéopathie, de nombreuses sciences non conventionnelles proposent des solutions contre l’hygroma. Cette section vous présente quelques méthodes de l’aromathérapie et de la phytothérapie.
L’aromathérapie
L’aromathérapie propose plusieurs solutions pour soulager l’hygroma. Pour cela, il faudra bien entendu, miser sur les massages. Vous pourriez vous servir entre autres d’un mélange composé d’1 goutte de l’huile essentielle de Gaultheria procumbens (Gaulthérie couchée) et de 4 gouttes d’une huile végétale. Ce peut être l’huile de calendula, l’huile d’amande douce ou autres.
Prenez donc le mélange ainsi fait pour masser doucement l’articulation souffrante (tendon d’Achille, genoux, coudes, épaules…). Répétez l’opération entre 3 et 4 fois chaque jour en s’évertuant à toujours nettoyer la partie à masser.
Notez que ce remède ne peut être appliqué qu’à partir de l’âge de 6 ans. Il est strictement interdit aux femmes enceintes, aux femmes qui allaitent, aux personnes qui ont des lésions cutanées ou à celles qui souffrent d’eczéma.
La phytothérapie
En phytothérapie, de nombreuses plantes peuvent vous aider à soulager l’hygroma. Dans la catégorie des végétaux ayant des propriétés anti-inflammatoires, il y a notamment l’harpagophytum.
Les vertus médicinales du saule sont celles qui sont à l’origine de la fabrication de l’aspirine. Pour cela, le saule peut vous aider en cas de bursite. En revanche, il n’est pas recommandé pour les sujets qui présentent des problèmes de reins. Et pour finir, il y a le cassis qui, quant à lui à des vertus antirhumatismal.
Quels conseils pour prévenir l’hygroma ?
Il vaut mieux prévenir que guérir, nous dit le vieil adage. Heureusement que les moyens pour prévenir l’hygroma sont assez simples et se résument à quelques précautions dans les habitudes quotidiennes. Ainsi, il faudrait surtout éviter le stress mécanique et la friction pouvant traumatiser les articulations telles que le genou, le coude, le tendon d’Achille, l’épaule…
Pour protéger particulièrement les genoux, il est recommandé d’utiliser des supports siège-genou ou de mettre des genouillères. Cela, lorsqu’il devient nécessaire pour une personne de solliciter régulièrement cette articulation.
Pour les activités qui mettent les épaules à l’épreuve (travailler le bras surélevé), il faut employer des plateformes pour mettre le travailleur en hauteur. Ou, si possible, penser à rabaisser le niveau où il faut travailler.
Aussi, en général, il est recommandé de prendre régulièrement des pauses lorsqu’on pratique une activité répétitive. Si cette dernière devient douloureuse, il faut l’arrêter systématiquement. Penser également à utiliser le plus souvent des mousses pour protéger les coudes et les genoux.
Avec un rembourrage ou des gants, élargir la surface de saisie des outils. Poser une très grande poignée ou employer du ruban antidérapant. Se servir également des deux mains pour tenir des objets (outils) pesants est aussi nécessaire.
Avant d’entamer toute nouvelle activité, il est indispensable de chercher à renforcer les articulations qui seront régulièrement sollicitées. Il faut en outre faire preuve d’une extrême prudence. C’est en partie pour cela qu’avant une activité physique intense, des échauffements s’avèrent obligatoires.
En outre, les personnes qui ont déjà souffert d’un hygroma doivent consulter leur thérapeute ou leur médecin avant d’entreprendre de nouvelles activités.