L’hypercholestérolémie ou l’excès de cholestérol dans le sang requiert un rééquilibrage de l’alimentation comme solution. Dans ce cas, devriez-vous manger du beurre si vous en êtes atteint ? Oui, mais en suivant des règles strictes que voici !
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Hypercholestérolémie : explications, causes et traitements
Bien que redouté de tous, le cholestérol est un phénomène naturel. Il s’agit d’une substance organique circulant dans le sang. Pour effectuer son trajet dans l’organisme, il emprunte des vaisseaux appelés lipoprotéines.
Cependant, il y a le bon et le mauvais cholestérol. Bien évidemment, le « mauvais cholestérol » est celui qui est à éviter par tout le monde. En effet, ce type de cholestérol représente une augmentation des lipoprotéines LDL.
Par conséquent, le cholestérol se dirige vers les tissus périphériques. Le cas échéant, ce mauvais cholestérol peut avoir de nombreux impacts négatifs sur la santé. Pour cette raison, il est qualifié de « dangereux ».
Explications sur cette affection liée au mauvais cholestérol
L’hypercholestérolémie est un dysfonctionnement du métabolisme lipidique correspondant à une augmentation du taux de cholestérol dans le sang. Ce trouble de santé a pour cause exacte une élévation du taux de cholestérol LDL dans le sang et les tissus.
Ne pouvant plus être éliminé en totalité par le foie, tout le cholestérol LDL s’accumule et se dépose sur les parois vasculaires. Une telle situation augmente considérablement le risque d’athérosclérose et par la même occasion celui des maladies cardiovasculaires.
Bon à savoir : En France, près de 20% des adultes ont un mauvais cholestérol supérieur à 1,6 g/l. Parmi eux, 9% sont des personnes ayant un traitement médicamenteux.
Quelques rappels sur le cholestérol
Avant toute chose, il faut souligner que le foie et l’intestin sont chargés de synthétiser la majorité du cholestérol sanguin. Après cette étape, des transporteurs organiques facilitent le passage du cholestérol traité dans le sang.
Généralement, cette substance est associée à des molécules pour son transport. Cela est nécessaire, car il n’est soluble ni dans le sang ni dans l’eau. Les agents organiques chargés de son déplacement sont des lipoprotéines, et il en existe deux types.
Lipoprotéines à basse densité
Communément appelées LDL (Low Density Lipoprotein), les lipoprotéines à basse densité transportent le cholestérol du foie vers les tissus. En cas d’excès de cholestérol associé aux lipoprotéines LDL, une forte accumulation est remarquable sur les parois artérielles.
Par conséquent, les risques de développement de maladies cardio-vasculaires sont considérablement augmentés. À partir de cette observation, le cholestérol est finalement surnommé le « mauvais cholestérol ».
Lipoprotéines à densité élevée
Encore appelées HDL (High Density Lipoprotein), ces lipoprotéines déplacent le cholestérol des tissus vers le foie pour son élimination du métabolisme. Ce faisant, le mécanisme évite le stockage du cholestérol dans les tissus.
Ces lipoprotéines servent à nettoyer les artères des dépôts lipidiques de mauvaise qualité. Ainsi, elles réduisent considérablement le risque d’apparition d’une plaque athéromateuse. Cette affection est une plaque de graisse recouvrant la paroi des vaisseaux sanguins. Autrement dit, les HDL produisent du bon cholestérol.
Cholestérols LDL et HDL : les normes de calcul
Pour connaître le taux de cholestérol total, il faut additionner les taux de cholestérol LDL et de cholestérol HDL. La détermination de ce dernier se fait par dosage sanguin réalisé à jeun. Normalement, le résultat doit être inférieur à 2g/L. Quant au taux de cholestérol HDL, son dosage dans le métabolisme doit être supérieur à 0,6g/L.
Toutefois, pour certaines personnes, il est possible d’obtenir un taux limite de cholestérol LDL inférieur à 1,6 g/L. Ce cas de figure est possible si le taux de cholestérol est supérieur à 2g/L. Le cas échéant, l’hypercholestérolémie est immédiatement déclarée.
Une remarque intéressante est à faire sur l’hypercholestérolémie. Elle est souvent accompagnée d’une élévation du taux de triglycérides dans le sang. En effet, les triglycérides sont des lipides constituant la majeure partie du tissu adipeux du corps humain.
En plus, ils représentent la plus grande réserve d’énergie de l’organisme. Une alimentation peu équilibrée et une consommation excessive d’alcool sont à l’origine des triglycérides.
En outre, un taux élevé de triglycérides dans le sang augmente le risque d’apparition des maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, les triglycérides contribuent également au développement de l’athérosclérose.
Attention : un taux normal de triglycérides doit être inférieur à 1,7 mmol/L.
Cholestérol élevé : quelles en sont les causes ?
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de l’augmentation du cholestérol. La cause principale connue de tous est une mauvaise alimentation. En effet, certains comportements alimentaires peuvent être à l’origine d’un cholestérol élevé.
Par exemple, la consommation excessive de graisses saturées peut être à la source de ce problème. Il s’agit essentiellement des graisses animales présentes dans les viandes et la charcuterie. Les graisses laitières sont aussi une cause alimentaire probante de ce problème de santé. Les aliments pouvant le provoquer sont :
- le beurre ;
- la crème ;
- le fromage.
Parallèlement à la cause alimentaire, il existe d’autres causes importantes stimulatrices de l’augmentation du taux de cholestérol dans le sang. Il s’agit de la génétique, des troubles médicaux, de l’âge et du mode de vie.
Hypercholestérolémie familiale : le facteur génétique
Cette cause entraîne une mutation du gène codant le récepteur du cholestérol LDL sur lescellules corporelles. En effet, l’absence du récepteur dans les cellules favorise l’installation et l’accumulation du cholestérol LDL dans le sang. Ce phénomène engendre l’apparition et le dépôt du « mauvais » cholestérol.
Cette forme d’hypercholestérolémie peut être présente dès l’enfance. Le cas échéant, elle entraîne l’apparition de xanthomes. Il s’agit de petites boules de cholestérol de couleur jaune localisées sur les tendons et sur la peau.
Troubles médicaux
À ce niveau, un taux élevé de cholestérol dans le sang est engendré par certaines pathologies à savoir :
- l’hypothyroïdie ;
- le diabète ;
- l’insuffisance rénale.
Hormis les maladies de cette liste, il existe certains types de cancers qui entraînent l’accumulation du mauvais cholestérol.
Âge et mode de vie
Bien que distincts, ces deux éléments ont un lien étroit dans l’apparition d’un taux de cholestérol élevé.
En effet, le mode de vie joue énormément sur la santé et peut entraîner une augmentation du taux de cholestérol. Cette cause est un facteur de risque souvent associé à un facteur génétique.
Effectivement, une alimentation malsaine (graisses et sucres) couplée à une activité physique insuffisante, voire inexistante, engendre une surcharge pondérale de l’organisme. Par conséquent, une augmentation du cholestérol LDL est inévitable.
En outre, les hommes âgés de plus de 45 ans courent le risque d’être atteint par l’hypercholestérolémie. Il en est de même pour les femmes ménopausées âgées de plus de 55 ans.
Symptômes de l’hypercholestérolémie
À proprement parler, il n’y a pas de symptômes spécifiques à l’hypercholestérolémie. Cette maladie fait partie de la catégorie des « troubles silencieux ». En général, à la constatation de la présence de cette affection, les artères ont déjà perdu 75% à 90% de leur fonctionnalité.
Pour cette raison, il est important de vérifier régulièrement le taux de cholestérol total et celui des triglycérides sanguins. De cette façon, une prise de mesures nécessaires est rapidement faite en cas d’irrégularité.
Par ailleurs, il est possible de démasquer l’hypercholestérolémie grâce à la présence d’un dépôt graisseux. Ce dernier forme une plaque sur les vaisseaux sanguins et il est susceptible de boucher les artères, notamment l’artère coronarienne irriguant le cœur.
Les manifestations de la maladie de l’athérosclérose sont aussi des signes cliniques annonciateurs de l’hypercholestérolémie. Il se remarque par un durcissement des artères accroissant le risque de douleurs thoraciques et de crises cardiaques.
Bon à savoir : le diagnostic d’une hypercholestérolémie se fait à base d’un test sanguin. Il repose essentiellement sur le dosage du cholestérol total, du LDL cholestérol et du HDL cholestérol lors de l’analyse d’un échantillon de sang.
Comment traiter ce trouble métabolique lipidique ?
L’objectif principal d’un traitement hypocholestérolémiant est la réduction des risques d’AVC et des maladies cardiovasculaires. Le médecin analyse les valeurs lipidiques obtenues lors de l’examen sanguin. Ensuite, il détecte la présence ou non d’autres facteurs de risque de maladies cardiaques et vasculaires.
Une fois les résultats obtenus, le professionnel de santé peut donc suggérer un traitement à son patient. À ce propos, il existe deux types de prise en charge pour traiter l’hypercholestérolémie.
Traitement non médicamenteux
Ce type de traitement contre l’hypercholestérolémie consiste à prendre des mesures. En effet, la première mesure est de revoir le régime alimentaire. L’adoption d’une alimentation saine et plus équilibrée permet de renverser la tendance négative du cholestérol.
Mieux, le choix des aliments est primordial dans le processus de guérison. Il est important qu’ils contiennent le moins possible de lipides et de cholestérol. Ainsi, l’excès de poids lié à l’apport en graisses saturées est limité.
La seconde mesure consiste à augmenter la fréquence d’activité physique. À ce propos, les activités sportives d’endurance sont à favoriser. Il s’agit par exemple de :
- la course de fond ;
- la marche rapide ;
- la natation.
La particularité de ces activités est la diminution du taux de cholestérol LDL tout en augmentant légèrement celui du cholestérol HDL.
Traitement médicamenteux
Pour qu’un traitement médicamenteux fonctionne, la personne atteinte doit d’abord envisager une amélioration de son mode de vie. Si cette mesure ne suffit pas à diminuer le taux de cholestérol, alors le médecin doit remédier à la situation par des médicaments.
La prescription d’un traitement est aussi requise si le patient présente des facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires. Plus explicitement, le médecin se base sur les éléments suivants :
- antécédents familiaux ;
- maladie cardio-vasculaire déjà établie
- âge ;
- hypertension artérielle ;
- tabagisme ;
- alcoolisme.
Dans ce cas, il peut prescrire trois types de traitements à savoir : Statines, Fibrates ou inhibiteurs de l’absorption intestinale du cholestérol.
Les Statines servent à diminuer le taux de cholestérol LDL. Elles inhibent l’action d’une enzyme qui participe à la synthèse de ce type de cholestérol. Quant aux Fibrates, ils réduisent le taux de cholestérol LDL.
Pour ce qui est des Inhibiteurs de l’absorption intestinale du cholestérol, ils sont au nombre de deux : la colestyramine et l’ézétimibe. Ils fixent le cholestérol issu de l’alimentation pour finalement l’éliminer par les selles.
Consommer du beurre en cas d’hypercholestérolémie : bien ou mal ?
La chose à retenir de façon claire est que le beurre ne doit pas être totalement banni d’une alimentation en cas d’hypercholestérolémie. Son rôle est tout aussi important que celui du fromage.
Cependant, contrairement aux idées reçues, il est préférable d’éviter les margarines. Selon les hôpitaux universitaires de Genève, ces types de beurre présentent majoritairement une qualité de graisse insatisfaisante.
La meilleure manière de prendre du beurre en cas d’hypercholestérolémie est d’en manger pour le petit-déjeuner. La dose recommandée est de 10 grammes par jour au maximum. L’idéal est d’opter pour des beurres servis en portion individuelle.
Toutefois, en matière de cuisine, il faut souligner que le beurre supporte mal la cuisson. Pour cette raison, il est préférable d’éviter de le faire cuire à chaleur élevée et de le faire noircir. Il est aussi possible d’utiliser de l’huile en combinant celle de l’olive et de colza lors des préparations impliquant le beurre.
Bon à savoir : Le mieux est de privilégier le beurre biologique. Il s’agit du beurre issu d’un lait contenant peu ou pas du tout de résidus de pesticides.
Cholestérol élevé : par quoi peut-on remplacer le beurre ?
En dehors de la prise du beurre lors du petit-déjeuner, il existe d’autres moyens pour l’éviter en cas d’hypercholestérolémie. Pour le faire, il faut le remplacer par d’autres aliments ayant les mêmes valeurs nutritives.
Il s’agit de :
- la purée d’amande blanche à mettre dans les sauces traditionnelles comme la béchamel ;
- l’huile d’olive à insérer dans les gâteaux ;
- la compote de pommes.
En cas de cholestérol élevé, il est conseillé d’avoir un apport faible en graisses saturées. Néanmoins, les graisses insaturées sont les bienvenues. En outre, les recommandations ci-dessus sont faites par la diététicienne Marjorie Crémadès.
Est-il donc possible de consommer du beurre lors d’une hypercholestérolémie ? La réponse est oui ! Toutefois, il faut prêter attention à en prendre au petit-déjeuner dans une proportion raisonnable.