L’hypominéralisation dentaire est l’une des affections les plus courantes en rapport avec les dents. Elle correspond à une fragilisation et à une altération de la qualité de l’émail et est très prédominante chez les plus jeunes de 5 à 7 ans. Si elle était auparavant exceptionnelle, sa prévalence serait dorénavant de l’ordre de 25 % et il est encore difficile d’estimer son évolution. De nombreux facteurs sont pointés du doigt, mais sans aucune certitude. Découvrez dans cet article l’étiologie de l’hypominéralisation dentaire et les traitements pour la contrer.
Hypominéralisation dentaire : tout savoir sur cette affection et ses caractéristiques
L’hypominéralisation dentaire correspond à un défaut qualitatif de la structure de l’émail, généralement localisé au niveau des molaires et des incisives permanentes. Encore appelée MIH, c’est une anomalie de développement conduisant à une opacité isolée des dents affectées.
En effet, elle se manifeste par la détérioration de la qualité et de la texture de l’émail sur au moins une des quatre premières molaires permanentes pouvant être associée ou non à une atteinte des incisives permanentes. Elle touche ainsi le plus souvent les premières molaires permanentes et est d’habitude associée à des lésions sur les incisives.
Cette affection diffère de la fluorose et pour cause, lorsqu’elle s’installe, les lésions engendrées au niveau des dents ne sont pas symétriques. De même, les opacités restent bien délimitées sur la couronne et isolées de l’émail sain, et les teintes vont du blanc crème au jaune ou au brun.
Quand il s’agit d’une hypominéralisation dentaire, il est assez urgent de consulter le plus tôt possible, car les risques encourus sont plus ou moins importants en fonction des cas. Il s’agit entre autres du risque d’hypersensibilité dentaire pouvant compromettre l’hygiène bucco-dentaire, du risque élevé de contracter une carie dentaire, etc.
L’ampleur et les conséquences de cette affection ne sont cependant pas toujours les mêmes et varient d’un patient à l’autre ou d’une dent à une autre. Si dans certains cas, l’hypominéralisation peut seulement se limiter à des tâches sur les dents, dans d’autres cas plus sévères, elle donne suite à des conséquences fâcheuses à savoir l’effritement des dents atteintes.
Quelle est l’étiologie de l’hypominéralisation dentaire ?
L’étiologie de l’hypominéralisation dentaire reste encore incertaine, mais des débuts de pistes existent à ce propos. Plusieurs études ont révélé qu’il s’agissait d’une affection d’origine systémique et factorielle.
Quoique les causes ne soient pas connues avec certitude, de nombreux spécialistes s’accordent sur le fait que l’hypominéralisation dentaire se dénote souvent chez les enfants et les plus concernés sont ceux qui ont un historique médical assez lourd.
En effet, de nombreuses études épidémiologiques ont révélé que la grande majorité des enfants victimes d’une hypominéralisation dentaire a été vraiment malade au cours de la petite enfance. Les pathologies les plus fréquentes étant les maladies infectieuses, celles à l’origine d’une hypocalcémie ou d’une carence en vitamine D et les affections chroniques telles que les fièvres graves, les atteintes rénales chroniques, etc.
Par ailleurs, l’hypoxie et la prématurité ont également été mises en évidence. Toutefois, si la maladie s’explique chez la majorité des cas par l’historique médical, d’autres facteurs étiologiques de l’hypominéralisation existent également. C’est le cas des produits chimiques et polluants environnementaux à savoir les dioxines et le bisphénol-A.
Les dioxines sont des polluants environnementaux très lipophiles et ayant un effet toxique notamment sur le développement dentaire. Si elles sont à priori présentes dans l’environnement et que leurs effets toxiques se dénotent déjà lors du développement embryonnaire, la maman en constitue également une source.
En effet, tout porte à croire que le lait maternel constitue une source régulière de la contamination de l’enfant aux dioxines.
En ce qui concerne le bisphénol A, il s’agit d’un produit chimique très sollicité dans le monde industriel et de plus en plus répandu dans l’environnement. De nombreuses études ont révélé que même une courte exposition à d’infirmes doses de ce composé pendant la période périnatale serait préjudiciable à une bonne minéralisation de l’émail dentaire et par conséquent à l’origine d’une hypominéralisation dentaire.
Quel traitement contre cette maladie ?
Quand bien même, il n’existe pas encore de réel traitement contre l’hypominéralisation dentaire, il est conseillé aux parents de consulter le plus rapidement possible un spécialiste en cas de signes évocateurs de l’affection.
Ce dernier sera en effet à même de poser un diagnostic et de mettre en place un traitement adéquat. Malheureusement, la plupart des parents s’alertent généralement avec beaucoup de retard. Ces derniers restants plus inquiets par le caractère inesthétique des dents de l’enfant que par les risques carieux de l’affection.
Lorsque vous apercevez des taches de couleur blanche ou jaune-brun sur les molaires ou les incisives, ou si vous remarquez que votre enfant se tord de douleur quand il consomme de l’eau des aliments chauds ou froids, ce sont là des signes évocateurs d’une hypominéralisation dentaire.
Une fois en consultation, une simple observation de l’état des molaires et des incisives par le professionnel de santé suffit pour suspecter l’affection. Toutefois, cette approche n’est pas suffisante pour établir le diagnostic et il faudra recourir à d’autres moyens plus sûrs.
Ainsi, afin de confirmer les résultats de l’observation clinique, le diagnostic positif s’applique et permet de rechercher un éventuel facteur de risque de l’affection. Le professionnel de santé devra questionner les parents et recourir au carnet de santé de son patient.
En cas d’hypominéralisation dentaire, le diagnostic positif devra dans tous les cas être révélateur soit d’une pathologie respiratoire responsable d’hypoxie, soit d’épisodes infectieux répétés chez l’enfant ou de l’exposition à la dioxine.
Lorsque le diagnostic de l’hypominéralisation dentaire est confirmé chez le petit par le dentiste, la prise en charge consiste en une reminéralisation des dents de l’enfant. Dès lors, des produits spécifiques (en occurrence du vernis à haute teneur en fluor) sont prescrits.
Le vernis fluoré est une sorte de pâte qu’il faudra appliquer au quotidien pour limiter le risque carieux pour les dents de l’enfant et diminuer l’hypersensibilité.
Par ailleurs, à titre préventif, le dentiste pourrait conseiller au patient une hygiène bucco-dentaire irréprochable, laquelle consistera à un brossage biquotidien des dents au moyen d’une brosse souple.